Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 49
Temps de recherche: 0.05s

athéisme scientifique

Lévi-Strauss est en train de reculer devant la bipartition très tranchante qu’il fait entre la nature et le symbole, et dont il sent bien pourtant la valeur créative, car c’est une méthode qui permet de distinguer entre les registres, et du même coup entre les ordres de faits. Il oscille, et pour une raison qui peut vous paraître surprenante, mais qui est tout à fait avouée chez lui – il craint que, sous la forme de l’autonomie du registre symbolique, ne reparaisse, masquée, une transcendance pour laquelle, dans ses affinités, dans sa sensibilité personnelle, il n’éprouve que crainte et aversion. En d’autres termes, il craint qu’après que nous avons fait sortir Dieu par une porte, nous le fassions entrer par l’autre. Il ne veut pas que le symbole, et même sous la forme extraordinairement épurée sous laquelle lui-même nous le présente, ne soit qu’une réapparition de Dieu sous un masque. Voilà ce qui est à l’origine de l’oscillation qu’il a manifestée quand il a mis en cause la séparation méthodique du plan du symbolique d’avec le naturel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 48

[ interprétation ] [ pensée magique ] [ inclination ] [ emblème ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

embrouille

Interceptant mon regard, le type du fond agita sa main et me cria :

- C’ment que tu t’portes, Eddie ?

- Je ne suis pas Eddie, répliquai-je.

- Tu lui ressembles, dit-il.

- Je m’en tamponne.

- Ca ne va pas ?

- Impeccable. A présent, tu me lâches. Vu ?

Le barman revint avec ma commande, ramassa le fric que j’avais posé sur le comptoir, et me dit :

- Réflexion faite, je ne pense pas que vous soyez un type sympa.

- Qui t’a demandé de penser ? aboyai-je.

- Je pourrais très bien ne pas vous servir.

- Si mon argent te débecte, inutile d’y toucher !

- J’ai un mauvais feeling, je pressens le pire…

- Le pire ? Tu le veux sous quelle forme ? Vas-y, dis-le-moi.

- NE LE SERVEZ PLUS, gueula l’autre enviandé.

- Un mot de plus, toi, là-bas, et je te dérouille si salement qu’après tu pourras toujours jouer aux osselets avec tes belles quenottes.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Pulp", trad. Gérard Guégan, éd. Grasset & Fasquelle, 1995, pages 105-106

[ conversation ] [ inconnus ] [ tension ] [ dialogue ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rupture

Je t’ai aimée follement et jalousement ; mon amour a réduit toute autre passion en moi et, pour compenser, j’ai essayé de justifier cet amour en te donnant toutes les occasions qui étaient en mon pouvoir d’exploiter ce qui était intéressant en toi. Plus tu progressais, plus mon amour était justifié, et moins je regrettais tous les efforts vains de ma part. […] J’ai essayé de faire de toi un complément de ma propre personne, mais ces escapades t’ont fait chanceler, douter de toi, et voilà que tu veux, seule, retrouver ton assurance. Mais tu ne fais que passer sous le contrôle d’un autre, un contrôle encore plus subtil et tyrannique. […] Tu le sais bien, depuis le début j’ai mis à profit tout ce qui pouvait contribuer à ton talent, à ton bonheur, même quand je courais le danger de te perdre ; je ne me suis jamais permis d’intervenir qu’après coup, afin d’empêcher toute rupture brutale, afin que nous puissions revenir ensemble, car toutes les disputes et les réconciliations sont une étape vers la rupture finale, et je ne voulais pas te perdre.

Auteur: Ray Man

Info: Lettre à Lee Miller, sa muse et amante, tombée amoureuse de Zizi Svirsky. Naïvement, elle emmena Man Ray à l’une des soirées de Ziv sans rien lui dire, mais Man Ray devina tout. In Man Ray par Serge Sanchez, Folio biographies

[ épistole ] [ couple ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

objet-concept

"Dans toutes les langues de l’Europe, au nord comme au sud, le mot chose, quelque forme qu’on lui donne, a pour origine ou racine le mot cause, puisé dans le judiciaire, le politique ou la critique en général. Comme si les objets eux-mêmes n’existaient que selon les débats d’une assemblée ou qu’après décision prononcée par un jury. Le langage veut que le monde ne vienne que de lui. Au moins le dit-il" (p. 111)*. "Ainsi la langue latine appelait res, la chose, d’où nous tirons la réalité, l’objet de la procédure judiciaire ou la cause elle-même, de sorte que, pour les Anciens, l’accusé portait le nom de reus parce que les magistrats le citaient. Comme si la seule réalité humaine venait des seuls tribunaux" (p. 307)*. "Là nous attendent le miracle et la résolution de l’ultime énigme. Le mot cause désigne la racine ou l’origine du mot chose : causa, cosa ; de même, thing ou Ding. […] Le tribunal met en scène l’identité de la cause et de la chose, du mot et de l’objet ou le passage substitutif des uns et des autres. Une chose émerge là" (p. 294)*.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 54. *Serres M., Statues, Paris, François Bourin, 1987

[ induction consensus ] [ inférence collective ] [ étymologie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

néant

Je me suis étendu sur la couverture, le buste adossé à la tête du lit, et Irène s’est tournée vers moi, allongée sur le flanc, une main sous son visage. Je lui ai dit : "J’ai l’impression que rien n’existe, que tout n’est qu’une illusion de mon esprit." Ces mots énormes, trop grands, trop abstraits, ont à eux seuls commencé à faire dégonfler l’angoisse. Adressés à quelqu’un, ils semblaient presque grotesques. J’insistai tout de même : "Mais toi, tu es sûre qu’il y a quelque chose, tu es sûre que j’existe là, devant toi ?"

Je ne me souviens plus exactement de ce qu’après un bref instant de silence, en prenant ma main, elle a répondu à mon interrogation. Quelques mots presque maladroits mais simples, pleins – et prononcés par quelqu’un.

Et, précisément, je n’avais pas besoin d’une réponse, d’une démonstration, ni surtout d’un repli supplémentaire dans la conscience. Seule l’évidence d’une autre présence humaine était bienfaisante. Je me suis affaissé, un peu soulagé, et suis resté un moment immobile, les yeux ouverts, à écouter la respiration d’Irène qui se rendormait lentement, sentant l’épaisseur et la chaleur de sa main autour de la mienne.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, pages 94-95

[ matérialité réconfortante ] [ surmentalisation ] [ parler ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

concordances maçonniques

[...] il y a plusieurs grades de l’Écossisme pour lesquels [Eugène] Aroux croit remarquer une parfaite analogie avec les neufs cieux que Dante parcourt avec Béatrice. Voici les correspondances indiquées pour les sept cieux planétaires : à la Lune correspondent les profanes ; à Mercure, le Chevalier du Soleil (28e) ; à Venus, le Prince de Mercy (26e, vert, blanc et rouge) ; au Soleil, le Grand Architecte (12e) ou le Noachite (21e) ; à Mars, le Grand Ecossais de Saint-André ou Patriarche des croisades (29e, rouge avec croix blanche) ; à Jupiter, le Chevalier de l’Aigle blanc et noir ou Kadosh. À vrai dire, quelques-unes de ces attributions nous semblent douteuses ; ce qui n’est pas admissible, surtout, c’est de faire du premier ciel le séjour des profanes, alors que la place de ceux-ci ne peut être que dans les "ténèbres extérieures" ; et n’avons-nous pas vu précédemment, en effet, que c’est l’Enfer qui représente le monde profane, tandis qu’on ne parvient aux divers cieux, y compris celui de la Lune, qu’après avoir traversé les épreuves initiatiques du Purgatoire ? Nous savons bien, cependant, que la sphère de la Lune a un rapport spécial avec les Limbes ; mais c’est là un tout autre aspect de son symbolisme, qu’il ne faut pas confondre avec celui sous lequel elle est représentée comme le premier ciel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, pages 21-22

[ interprétation ] [ symboles ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

histoire

Lorsque René Guénon mentionne Lyon comme l’un des centres contre-initiatiques répartis dans le monde, souvenons-nous que cette ville, Lugdunum dans l’Antiquité, fut la capitale gallo-romaine, le cœur sacré des Gaules. Sa légende de fondation raconte qu’après avoir été chassés du pouvoir par un certain Seseroneos, deux frères, Momoros et Atepomaro, se rendirent sur une colline située près de la Saône qu’on appelait alors l’Arat pour y fonder une nouvelle cité. Alors que les ouvriers commençaient tout juste à creuser les fondations, des corbeaux firent leur apparition dans les cieux, couvrant les arbres environnants. Momoros décida alors de donner à la ville le nom de Lugdounon car dans sa langue, lougos désignait le corbeau et dounon un "lieu élevé". Selon les historiens, cette étymologie serait fantaisiste et relèverait avant tout du folklore puisque dunum est un mot gaulois désignant à l’origine une hauteur fortifiée puis, plus pacifiquement, une bourgade et que Lug, loin d’évoquer le corbeau, renverrait plutôt au dieu Lug du panthéon celtique, dieu du soleil et de la lumière. Mais dans le fond, il n’y a pas contradiction. Lug était l’équivalent celtique d’Hermès et d’Apollon et, dans la tradition celtique, le corbeau désigne le messager des dieux, comme Hermès chez les Grecs. Quant au "lieu élevé", le "haut lieu", le cairn, nous avons constaté à de nombreuses reprises qu’il désigne symboliquement un substitut de la "montagne sacrée".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" page 659

[ naissance ] [ signification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Que le président Macron ait choisi la ligne dure de la répression contre la ligne républicaine du maintien de l’ordre est donc avéré. Il a donc à son service la presse maastrichtienne, autrement dit les médias dominants, dont ceux du service public audiovisuel, il a mis à son service la police, l’armée, donc les forces de l’ordre, il a également essayé d’y adjoindre la machine judiciaire. Ce dont témoigne un article du Canard enchaîné (30 janvier 2019) intitulé “Les incroyables consignes du parquet sur les gilets jaunes”, qui rapporte dans le détail comment le ministère dit de la Justice a communiqué par courriel avec les magistrats du parquet de Paris sur la façon de traiter les gilets-jaunes: après une arrestation, même si elle a été effectuée par erreur, il faut tout de même maintenir l’inscription au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ), y compris “lorsque les faits ne sont pas constitués”. Le courrier précise également qu’il faut ficher, même si “les faits sont ténus” et même dans le cas avéré “d’une irrégularité de procédure”! Dans ces cas-là, arrestation par erreur, infraction non motivée, irrégularité de procédure, il est conseillé de maintenir les gardes à vue et de ne les lever qu’après les manifestations du samedi afin d’éviter que les citoyens fautivement interpellés puissent exercer leur droit de grève, faut-il le rappeler, un droit garanti par la Constitution? Alinéa 7 du préambule…

Auteur: Onfray Michel

Info: https://www.les-crises.fr/la-brute-par-michel-onfray

[ conservation ] [ injustice ] [ France ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

avidité industrielle

A la fin des années 1970, son labo [à Richard Smalley, chimiste] de la Rice University (Texas) collabore avec Exxon à la mise au point d’un appareil laser capable de vaporiser n’importe quoi. En 1985, en vaporisant des échantillons de carbone, Smalley et ses partenaires, Harold Kroto et Robert Curl, découvrent une molécule inconnue, composée de 60 atomes, et ayant la forme d’un ballon de foot : 20 hexagones et 12 pentagones soudés en sphère. En hommage à Buckminster Fuller, l’architecte des dômes géodésiques, ils baptisent leur trouvaille "Buckminsterfullerène", vite abrégé en "Buckyballs" ou fullerènes voire C60, en référence au nombre de ses atomes. Les laboratoires se jettent sur les fullerènes, et des Japonais découvrent qu’on peut les assembler en nanotubes aux propriétés étonnantes. Cent fois plus résistants et six fois plus légers que l’acier, ils peuvent entrer dans la composition de nouveaux matériaux. […] L’industrie les utilise vite dans une foule de secteurs qui vont du spatial à l’informatique et à la supraconductivité, des pneus et des crèmes solaires au traitement de l’eau et à la production d’électricité. Si vite que les études de toxicité ne révèlent qu’après-coup la nocivité des nanoparticules. Inhalées par des rats, celles-ci attaquent leurs poumons comme l’amiante. Pis, leur petite taille leur permet de circuler dans le corps et de franchir même la barrière hémato-encéphalique protégeant le cerveau […]. Les nanomatériaux nous réservent peut-être une pandémie de cancers.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 134-135

[ principe de précaution ] [ innocuité ] [ recherche et développement ] [ science-industrie ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

arts modernes

Si la machine est entrée en contact avec la sexualité, ce n’est pas pour collaborer avec elle mais pour puiser dans la violence que celle-ci accumule l’énergie dont elle a besoin ; pour faire de la danse un processus de transformation et, des danseurs eux-mêmes, des transformateurs dont la fonction et le devoir ne consistent qu’à transformer l’énergie animale en énergie mécanique.

[...] Dans la frénésie de la danse, la machine libère bien – puisque, dans son exigence autocratique, elle ne tolère aucune autre énergie – la puissance vitale excédentaire, mais elle ne la laisse se perdre qu’après s’être assurée que le processus de cette dépense emprunte la forme même de son mouvement mécanique. Les musiques qui accompagnent cette danse ont toujours une allure impersonnelle et automatique. La fureur de la répétition, qui neutralise en elles tout sentiment du temps et piétine toute temporalité, est la fureur du fonctionnement de la machine. Et la syncope qu’elles ont érigée en principe n’est peut-être pas seulement une caractéristique "musicale", quelque chose comme une "ritournelle". Elle est aussi le symbole de l’obstination sans faille avec laquelle le rythme de la machine pénètre littéralement celui du corps humain.

[...] ce que le danseur danse n’est plus seulement l’apothéose de la machine mais aussi, en même temps, une cérémonie d’abdication et de mise au pas, une pantomime enthousiaste de la défaite la plus absolue.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 103-104, chapitre consacré au jazz

[ interprétation mécaniciste ] [ mise en conformité technologique ] [ critique ] [ anti ] [ transe mécanique ] [ rythme inhumain ] [ perfection électronique ] [ homme-machine ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson