Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 49
Temps de recherche: 0.0505s

création du besoin

L’individu dit moderne ne produit pas ce qu’il mange et porte, il le consomme. Au fil des décennies, la distance entre la production et l’individu s’est creusée qualitativement – produits de plus en plus sophistiqués que je ne peux pas fabriquer – et quantitativement – lieux de production hors de vue. Le développement de la société dite de consommation est à proportion de cette distance, qui en s’accroissant multiplie les biens dont l’acquisition requiert de l’argent, multiplies les gestes d’achat.

Dans ce processus personne n’a voulu la consommation. Les marchands n’ont pas voulu la consommation mais le profit. Les marchands sujets au “profitisme” ont travaillé à l’extension du domaine marchand et donc de la consommation. Le supposé consommateur n’a pas voulu les supermarchés. Je n’ai pas souvenir, en 1987, d’avoir croisé beaucoup d’humains suppliant qu’on invente la montre connectée avant que le manque ne les tue. Nous n’avons rien demandé. De ce récit s’infère la tâche de combattre, non le consumérisme, mais le profitisme, ou le “marchandisme”, dont la modalité moderne s’appelle le capitalisme.

Auteur: Bégaudeau François

Info: "Pourquoi je ne consomme pas", Socialter n°48, octobre-novembre 2021

[ délégation des compétences ] [ gavage ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

seuil de discernement

La loi de Weber, également appelée loi de Weber-Fechner, est une loi psychologique historiquement importante qui quantifie la perception du changement d'un stimulus donné. La loi stipule que le changement d'un stimulus qui sera juste perceptible est un ratio constant du stimulus d'origine. Il a été démontré que cette loi ne s'applique pas aux stimuli extrêmes.

Cette loi fut d'abord postulée pour décrire les recherches sur l'haltérophilie par le physiologiste allemand Ernst Heinrich Weber en 1834. Elle fut ensuite appliquée à la mesure des sensations par l'élève de Weber, Gustav Theodor Fechner, qui a ensuite développé la science de la psychophysique à partir de cette loi. En établissant une relation entre le monde spirituel et le monde physique, la loi indiquait à Fechner qu'il n'y avait en réalité qu'un seul monde, le monde spirituel. Pour d'autres, la loi signifiait la possibilité d'une psychologie scientifique et quantitative. Les travaux combinés de Weber et de Fechner ont été utiles, en particulier dans la recherche sur l'audition et la vision, et ont eu un impact sur l'évaluation des attitudes et sur d'autres tests et développements théoriques.

Auteur: Lwoff André Michel

Info:

[ mécanisme - animisme ] [ objectif - subjectif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

idiomes illogiques

La philosophie analytique, en d'autres termes, peut très occasionnellement produire des résultats pratiques probants de nature négative. Dans quelques cas elle peut montrer qu'il y a trop d'incohérence et d'inconsistance dans une position donnée pour qu'une personne raisonnable puisse continuer de la défendre. Mais elle ne peut jamais établir l'acceptabilité rationnelle d'une position particulière au cas où les positions alternatives rivales disponibles ont une portée et un champ d'application suffisants et où leurs partisans sont prêts à payer le prix nécessaire pour en garantir la cohérence et la consistance. D'où la saveur particulière d'une si grande partie de la production analytique contemporaine - par des auteurs moins philosophiquement conscients d'eux-mêmes que Rorty ou Lewis - travaux où on voit alterner des passages argumentaires usant des techniques logiques et sémantiques les plus sophistiquées afin de garantir une rigueur maximale, avec des passages qui semblent ne rien faire de plus que bricoler ensemble un agrégat de préférences arbitraires vaguement liées ; la philosophie analytique contemporaine présente un partenariat étrange entre un langage profondément redevable à Frege et Carnap et un langage dérivé des formes les plus simples des esprits existentialistes.

Auteur: MacIntyre Alasdair Chalmers

Info: After Virtue : A Study in Moral Theory

[ vingtième siècle ] [ cénacles ] [ philosophes entre eux ] [ linguistique quantitative ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

sciences physiques

Le dernier progrès du développement du programme de la théorie du champ s’appelle la théorie de la relativité générale. Quantitativement, elle modifie peu la théorie newtonienne, mais qualitativement, elle y provoque des modifications essentielles. L’inertie, la gravitation, le comportement mesuré des corps et des horloges, tout se traduit dans la qualité unitaire du champ. Et ce champ lui-même se présente comme dépendant de corps (généralisation de la loi de Newton, ou de la loi du champ lui correspondant, comme Poisson l’avait déjà formulé). Ainsi, espace et temps se sont vidés de leur substance réelle ! Mais espace et temps perdent leur caractère d’absolu causal (influençant mais non influencé) que Newton fut contraint de leur attribuer pour pouvoir énoncer les lois alors connues. La loi d’inertie généralisée remplace le rôle de la loi du mouvement de Newton. Cette réflexion schématique veut souligner comment les éléments de la théorie de Newton se sont intégrés dans la théorie de la relativité générale et comment les trois défauts analysés plus haut ont pu être corrigés. Dans le cadre de la théorie de la relativité générale, me semble-t-il, la loi du mouvement peut se déduire de la loi du champ correspondant à la loi des forces de Newton.

Auteur: Einstein Albert

Info: "Comment je vois le monde", traduction de l’allemand par Maurice Solovine et Régis Hanrion, Flammarion, 2017, pages 227-228

[ résumé ] [ synthèse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

financiarisation

[…] depuis que la monnaie a perdu toute garantie d’ordre supérieur, elle a vu sa valeur quantitative elle-même, ou ce que le jargon des "économistes" appelle son "pouvoir d’achat", aller sans cesse en diminuant, si bien qu’on peut concevoir que, à une limite dont on s’approche de plus en plus, elle aura perdu toute raison d’être, même simplement "pratique" ou "matérielle", et elle devra disparaître comme d’elle-même de l’existence humaine. On conviendra qu’il y a là un étrange retour des choses, qui se comprend d’ailleurs sans peine par ce que nous avons exposé précédemment : la quantité pure étant proprement au-dessous de toute existence, on ne peut, quand on pousse la réduction à l’extrême comme dans le cas de la monnaie (plus frappant que tout autre parce qu’on y est déjà presque arrivé à la limite), aboutir qu’à une véritable dissolution. Cela peut déjà servir à montrer que, comme nous le disions plus haut, la sécurité de la "vie ordinaire" est en réalité quelque chose de bien précaire, et nous verrons aussi par la suite qu’elle l’est encore à beaucoup d’autres égards ; mais la conclusion qui s’en dégagera sera toujours la même en définitive : le terme réel de la tendance qui entraîne les hommes et les choses vers la quantité pure ne peut être que la dissolution finale du monde actuel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 112

[ château de cartes ] [ valeur arbitraire ] [ disparition de la monnaie ] [ argent virtuel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ambition

Sans doute le moins estimable des rêves de jeunesse est-il le désir de célébrité D'abord parce que la célébrité est une indication quantitative et non qualitative. L'ampleur n'en est à aucun degré proportionnelle (ni directement ni inversement, d'ailleurs) au bien-fondé du motif pour lequel elle se met à draper un quidam. En d'autres termes, c'est une grandeur, ce n'est pas une valeur. Ensuite parce que c'est un désir de dupe. Dans un double sens. Le premier, qu'elle ne nous paraît jamais suffisante. J'ai connu des écrivains, des savants, des peintres jouissant d'une gloire mondiale et qui, du lever au coucher, s'épuisaient en propos envieux et en dénigrements obsessionnels envers des rivaux fort éloignés d'égaler leur réputation. Ils ne suspendaient l'étalage de leur aigreur que pour détailler à leur auditoire tous les articles du catalogue récent des témoignages d'admiration dont ils avaient eux-mêmes été l'objet. Je les voyais, en somme, d'autant plus malheureux qu'ils étaient plus illustres. Leur célébrité détruisait leur sérénité. Elle la rongeait aussi dans un deuxième sens. Pour un auteur, un chercheur, un artiste, la célébrité transforme le monde extérieur en source intarissable d'extermination de leurs forces et de leur liberté. Elle met en pièces chaque jour ce loisir intérieur, l'otium des Anciens, cette réserve spirituelle de silence et d'énergie sans laquelle ne naît point d'oeuvre, ni même d'envie d'en faire.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires/Plon 1997, p.637-638

[ dérisoire ]

 

Commentaires: 0

astronomie

Johannes Kepler (1571-1630) est un exemple particulièrement éloquent pour illustrer cette relation entre les représentations archétypales et les théories scientifiques car on peut voir dans ses idées une sorte d’étape intermédiaire entre la description antérieure de la nature d’ordre magique et symbolique et la perspective postérieure, quantitative et mathématique. […]

C’était un véritable descendant spirituel des pythagoriciens, fasciné par la vieille idée de la musique sphérale, et il cherchait partout des proportions harmonieuses qui étaient pour lui la source de toute la beauté. La géométrie dont les énoncés "existent depuis une éternité dans l’esprit de Dieu" faisait partie à ses yeux des valeurs suprêmes. Il avait pour principe : "Geometria est archetypus pulchritudinis mundi" (La géométrie est l’image originelle de la beauté du monde).

Après avoir décrit brièvement la vie de Kepler, nous nous intéresserons de plus près à la hiérarchie que Kepler établissait entre ses relations archétypales. C’est la divinité chrétienne invisible de la Trinité qui occupe la place la plus haute. L’image la plus belle représentant la forme d’existence propre à Dieu est pour Kepler la sphère tridimensionnelle. Dans ses écrits de jeunesse, il dit déjà : "On trouve dans la sphère le reflet du Dieu de la Trinité, avec au centre le Père, à la surface le Fils et entre le point et la circonférence l’Esprit-Saint." Cela établit un lien entre la Trinité et la tridimensionnalité de l’espace.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: "Appendice 6 : compte-rendu sur les deux conférences tenues le 28.02.48 et 06.03.48 au Club Psychologique de Zurich" in "Correspondance 1932-1958", trad. Françoise Périgaut, éd. Michel Albin, Paris, 2000, pages 295-296

[ résumé ] [ vision du monde ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

contrintuitif

On s'empêtre donc dans des contradictions si l'on parle de la position probable de l'électron sans tenir compte de l'expérience utilisée pour la déterminer... Il faut également souligner que le caractère statistique de la relation dépend du fait que l'influence de l'appareil de mesure est traitée d'une manière différente que l'interaction des différentes parties du système les unes sur les autres. Cette dernière interaction entraîne également des changements dans la direction du vecteur représentant le système dans l'espace de Hilbert, mais ceux-ci sont complètement déterminés. Si l'on considérait l'appareil de mesure comme une partie du système - ce qui nécessiterait une extension de l'espace de Hilbert - alors les changements considérés ci-dessus comme indéterminés apparaîtraient déterminés. Mais cette déterminité ne pourrait être utilisée que si notre observation de l'appareil de mesure était exempte d'indétermination. Pour ces observations, cependant, les mêmes considérations sont valables que celles données ci-dessus, et nous devrions être obligés, par exemple, d'inclure nos propres yeux dans le système, et ainsi de suite. L'enchaînement des causes et des effets ne pourrait être vérifié quantitativement que si l'univers entier était considéré comme un système unique - mais alors la physique disparait et il ne reste qu'un schéma mathématique. La partition du monde en système d'observation et système observé empêche une formulation précise de la loi de cause à effet. (Le système d'observation ne doit pas toujours être un humain ; il peut également s'agir d'un appareil inanimé, tel qu'une plaque photographique).

Auteur: Heisenberg Werner Karl

Info: Les principes physiques de la théorie quantique, trad. Carl Eckart et Frank C. Hoyt (1949), 58.

[ machines humaines tiercités ] [ contre-intuitif ] [ paradoxe ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

ergotage

Le préjugé qui consiste à croire que toute qualification initiatique implique une mentalité "jnânique", et par conséquent une aptitude naturelle à la spéculation, est d’autant plus contradictoire que la majorité de ceux qui sont doués pour la spiritualité ont une nature faite pour la voie de l’amour et non pour celle de la connaissance ; le dit préjugé s’explique toutefois, hormis les aberrations d’un amour-propre disproportionné, par une prédisposition naturelle à la ratiocination, et il n’est point abusif de dire que l’un des caractères distinctifs de l’Occidental est qu’il "pense" trop ; en fait, il déploie tout son être dans la faculté mentale qui est devenue excessivement active et différenciée, d’où son monstrueux génie inventif et son illusion d’être supérieur aux autres hommes ; la civilisation moderne reflète fidèlement cette hypertrophie du cerveau européen. Le préjugé de croire que toute vérité entraîne l’obligation d’en faire un jeu de la "pensée", c’est-à-dire de la passer au crible de quelques habitudes mentales, devient encore plus gênant lorsqu’il n’est que le fruit d’une déformation scolaire ; un des caractères les plus frappants du monde actuel est la multitude de ceux qui, sans être doués par la nature d’une intelligence tant soit peu supérieure,se croient obligés de faire semblant de penser à tout propos, en revêtant leur inintelligence d’une phraséologie apprise, en quoi ils atteignent souvent une habileté comparable à celle d’un prestidigitateur ; la sottise, ainsi dissimulée sous un fatras d’artifices rhétoriques et avancés avec un aplomb aussi irresponsable qu’imperturbable, est volontiers prise pour de l’"intelligence", voir de la "richesse" intellectuelle, conformément à la conception médiocre et toute quantitative de la "culture".

Auteur: Schuon Frithjof

Info: "L'oeil du coeur", pages 84-85

[ branlette intellectuelle ] [ unilatéralité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

manque de l'objet

En mettant l’accent sur la notion de frustration, nous ne dérogeons pas beaucoup à la notion mise par Freud au centre de la conflictualité analytique, qui est celle de désir. [...]

La notion de frustration, quand elle est mise au premier plan de la théorie analytique, se rapporte au premier âge de la vie. Elle est liée à l’investigation des traumas, fixations, impressions, provenant d’expériences préœdipiennes. Cela n’implique pas qu’elle soit extérieure à l’Œdipe – elle en donne en quelque sorte le terrain préparatoire, la base et le fondement. [...]

Quel est le mode de relation à l’objet qui est en jeu dans la frustration ? Il introduit manifestement la question du réel. Voici en effet qu’avec la notion de frustration s’introduit dans le conditionnement, le développement du sujet, tout un cortège de notions que l’on traduit dans un langage de métaphores quantitatives – on parle de satisfaction, de gratification, d’une certaine somme de bienfaits adaptés, adéquats, à chacune des étapes du développement du jeune sujet, et dont la plus ou moins complète saturation, ou au contraire carence, est ainsi considérée comme un élément essentiel. [...]

La frustration est donc considérée comme un ensemble d’impressions réelles, vécues par le sujet à une période du développement où sa relation à l’objet réel est centrée d’habitude sur l’imago dite primordiale du sein maternel, par rapport à quoi vont se former chez lui ce que j’ai appelé tout à l’heure ses premiers versants et s’inscrire ses premières fixations, celles qui ont permis de décrire les types des différents stades instinctuels. [...] Bref, nous avons ici l’anatomie imaginaire du développement du sujet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 82 à 84

[ mythe psychanalytique ] [ inassouvissement ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson