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vacances

S’évader de quoi ? J’admets volontiers qu’on tienne à se distraire de ses occupations journalières et à fuir un appartement en ville et des rues bruyantes et surpeuplées. Mais s’évader vers quoi ? Pour passer des journées dans une voiture plus exigüe que n’importe quel appartement citadin et sur des routes aussi encombrées, tapageuses et malodorantes que les artères parisiennes. En fait, on ne s’évade pas, on passe d’une prison immobile à une prison motorisée : le déplacement accéléré de la cage donne à l’oiseau l’illusion de la délivrance.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 105

[ transports ] [ embouteillages ] [ enfermement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

représentations mentales

Comment, chez Freud, arrive-t-on à la saisie de la réalité ? Nullement par voie de tri éliminatoire, sélectif, ni par rien qui ressemble à ce que toute théorie de l’instinct présente comme le premier comportement approximatif qui dirige l’organisme dans les voies de la réussite du comportement instinctuel. Il s’agit d’une critique, véritable, récurrente, des signifiants évoqués dans le processus primaire. Cette critique, bien entendu, comme toute critique, n’élimine par l’antérieur sur quoi elle porte, mais le complique. Elle le complique en le connotant de quoi ? – d’indices de réalité qui sont eux-mêmes de l’ordre du signifiant.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 86

[ superposition ] [ parlêtre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

shakti

La tuché nous ramène au même point où la philosophie présocratique cherchait à motiver le monde lui-même. Il lui fallait quelque part un clinamen. Démocrite – quand il a tenté de le désigner, se posant déjà comme adversaire d’une pure fonction de négativité pour y introduire la pensée – nous dit – ce n’est pas le meden qui est essentiel, et il ajoute – (…) ce n’est pas un meden*, c’est un den, ce qui, en grec, est un mot forgé. Il n’a pas dit hen pour ne pas parler de l’on, il a dit quoi ? – il a dit, répondant à la question qui était la nôtre aujourd’hui, celle de l’idéalisme. – Rien, peut-être ? non pas – peut-être rien, mais pas rien. 

 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le Séminaire, Livre XI (1963-1964), Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1973, pp. 61-62. *zéro, adjectif numéral  miden (milieu "mi" du cardinal "den"), du grec ancien μηδέν, mêden "rien".

[ orgonomie ] [ imperceptible asymétrie ] [ incarnation refus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

latent-manifeste

Quand l’interprétation freudienne approche-t-elle au plus près de ce que la doctrine freudienne appelle, chez le sujet, inconscient ? – quand, dans le discours que nous tient le sujet, nous faisons vaciller la signification actuelle pour en laisser se décrocher ce qui est intéressé de signifiant dans l’énonciation. Ceci vaut pour le rêve d’une façon encore plus exemplaire que pour tout autre discours.

Dans l’analyse, nous sommes sur la piste de quoi ? [...] sinon cela qui s’est passé d’essentiel pour le sujet, qui maintient certains signifiants dans le refoulement. Eh bien, cet inconscient gît précisément dans les points de rupture où le signifiant est intéressé. Et c’est aussi le signifiant qui va nous mettre sur la voie du désir du sujet.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 170

[ pratique de la psychanalyse ] [ sens ]

 

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sagesse

Et en russe, ça donne quoi ?

- En russe, Nora, ça donne : un homme réduit à lui-même – c’est un pauvre animal, un bipède tout nu ! Et c’est tout ! Se débarrasser de l’inutile ! À bas tout ce qui est superflu ! 

Là, Nora se couvrit les yeux de la main. Elle connaissait ce texte. Elle le connaissait très bien. Mais soudain, ces mots, "se débarrasser de l’inutile", lui semblèrent follement importants pour elle, personnellement. C’est toujours ainsi que cela se passe – on vit, on lit, on glisse cent fois sur le même passage, et tout à coup, c’est comme si nos yeux se dessillaient, on trouve ce qu’on a cherché pendant des années à l’endroit le plus rebattu, sur lequel on est déjà passé et repassé…

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: L'échelle de Jacob

[ sobriété ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

puissance

Le royaume de la terre appartient aux ambitieux. Quant à l’autre royaume, c’est de la blague, il n’existe pas. Désire quelque chose, de toute ton âme, de toute ta chair, et tu seras sauvée. Désire n’importe quoi : un homme, une place, l’argent, la gloire, bats-toi pour l’obtenir, obtiens-le, réalise ! Même si tu échoues, ça n’a pas d’importance ! Ta vie sera une vie, une vraie, et non pas quelque chose qu’on traîne... Sais-tu de quoi ils crèvent, mes paroissiens du groupe ? Du manque d’orgueil, et du manque d’ambition ! Ils ont tout juste assez d’étoffe pour faire de petits vaniteux, de petits arrivistes... Laisse-les tomber, méprise-les, écrase-les s’ils te gênent ! Que j’arrive seulement à te faire comprendre ça, et je n’aurai pas perdu tout à fait ma salive !

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 260

[ domination ] [ sens de la vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

paroles-de-robots

Les machines ténébreuses restèrent en position.

- Trop quoi ? demanda Solcom.

- Trop de lumière. De bruit. D’odeurs. Et rien de mesurable... des données confuses – des perceptions imprécises... et...

- Et quoi ?

- Je ne sais comment dire. Mais c’est irréalisable. J’ai échoué. Tout est vanité.

- Il avoue, dit Divcom.

- Quels étaient les mots prononcés par l’Homme ? dit Solcom.

- J’ai peur, répondit Mordel.

- Seul l’Homme peut connaître la peur, dit Solcom.

- Vas-tu prétendre que Gel a réussi mais ne veut pas l’admettre parce qu'il a peur de la condition de l’Homme ?

- Je ne sais pas encore, Suppléant. Est-ce qu’une machine peut se transformer au point de devenir un Homme ? demanda Solcom en s’adressant à Gel.

- Non, ce n’est pas faisable. Rien n’est faisable. Tout est vanité. Tout. La reconstruction.

Auteur: Zelazny Roger

Info: Dans "Le temps d'un souffle, je m'attarde", Editions Le passager clandestin, traduction française de Jean Bailhache revue par Dominique Bellec, Paris, 2022, page 85

[ dans la peau d'un humain ]

 

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tremblement de terre

Comment d’aussi mélodramatiques phénomènes peuvent-ils encore se produire au milieu de nos civilisations constitutionnelles et régulières ? Cela ne répugne-t-il pas au Sens-commun ! Ces cataclysmes, aujourd’hui sans raison d’être, et qui ont fait leur temps, riment-ils à quelque chose ? Non pas ! Ils choquent, simplement, toutes les idées reçues et ne sauraient qu’exiger une prompte répression. Quoi ! dans notre siècle de lumière, six mille personnes, pour la plupart honorables, ne peuvent innocemment prendre le frais sans être exposées à ce qu’une inopinée trépidation du sol les écrase à l’improviste ?... Je trouve à ceci comme une vague odeur d’obscurantisme. 

Comment soumettre ces secousses aux freins d’une sage réglementation ? les museler, pour ainsi dire, en les classant sous un régime ingénieusement administratif ? ... Il n’y a pas à tergiverser : il faut arriver à ça.

Sinon la Science, qui est tout, absolument tout, finirait par ne plus sembler qu’un leurre – nous assimilant, autant dire, à des jouets de la Mécanique-céleste : - ce qui est inadmissible.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 17-18

[ absurde ] [ discours scientifique ] [ contrôle ] [ toute-puissance bureaucratique ] [ séisme ]

 
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parlêtre

Premièrement, ce désir [du rêve] vise d’abord au maintien du sommeil – Freud l’a articulé de la façon la plus expresse – c’est-à-dire de cet état où pour le sujet se suspend la réalité. Deuxièmement, ce désir est désir de mort. Il l’est d’autre part, et en même temps il l’est de façon parfaitement compatible, pour autant que c’est souvent par l’intermédiaire de ce second désir que le premier est satisfait, le désir de mort étant ce en quoi le sujet du Wunsch* se satisfait.

[...] quand je dis Le sujet du Wunsch se satisfait, je mets ce sujet entre parenthèses. Tout ce que nous dit Freud, c’est que c’est un Wunsch qui se satisfait.

Il se satisfait de quoi ? Je dirai – il se satisfait de l’être. Entendez, de l’être, satisfait. C’est tout ce que nous pouvons dire, car le rêve n’apporte avec soi aucune autre satisfaction que la satisfaction au niveau du Wunsch, c’est-à-dire une satisfaction verbale, si l’on peut dire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 60, *désir organisé selon un scénario, celui d’un verbe articulant un sujet et un objet

[ langage ]

 

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ordre symbolique

On apprend à parler. Quelqu’un, un, des adultes nous apprennent le langage. Donc on nous cadre. On nous modèle. On nous enferme. Dès que j’apprends une langue, je suis privé de ma liberté. Ma liberté de quoi ? Eh bien de créer ex nihilo ma propre langue. Et c’est une privation inacceptable, une violation du plus sacré de mes droits, celui de me faire moi-même. On me fait entrer dans un schéma déjà préparé, on m’apprend à parler selon un certain modèle. Scandale. Je hais cette parole simplement parce que moi adulte je me retourne vers mon enfance, et je m’aperçois que je ne peux plus revenir au stade de l’ingénuité absolue, où rien n’était préfixé, où tous les possibles, absolument tous étaient ouverts. On m’a enlevé ces possibles. J’ai été mis par le langage dans une conduite forcée. J’ai été frustré. Je suis frustré de la création de mon propre langage. On a exercé un pouvoir sur moi alors que j’étais innocent et sans défense. Langage instrument de pouvoir. Dans cette sublime protestation, on néglige seulement une chose : c’est que la parole ne consiste pas à pousser des hurlements inarticulés, dans le vent de la mer, mais elle est, elle n’est que véhicule de l’un à l’autre, relation d’un homme à un homme, et s’il y a une relation, il faut bien qu’il y ait un code, une entente sur la valeur des sons et des signes. Sans quoi aucune relation, aucune communication, aucun rapport ne sont possibles.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 271

[ castration symbolique ] [ limitation libératrice ]

 

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