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morale de la forme

Rien n'est plus déréglé que le roman, en ce sens qu'il n'a pas de règles de confection valables de façon générale ; mais, en même temps, rien n'est davantage dominé par le complexe de la norme. Le roman ne peut épouser que lui-même, et ce mariage est monogame, comme il sied à un monothéiste. Mais il y a plus. Le roman est l'Hérode des récits. Il ne peut se dérouler qu'en tuant sans cesse de possibles récits, comme ce Juggernaut (*) qui écrasait les fidèles ; et c'est ce qui fait que les récits se mettent en travers du cours du roman. Quand Don Abondio (**) rencontre les sbires, il doit passer sur le cadavre du récit des sbires - de quoi se sont-ils parlé en venant à cette bifurcation ? - et sur le cadavre du récit qui voulait naître autour de cette petite chapelle peinte d'âmes du purgatoire ; et, peu après, cet "On raconte que le prince de Condé" n'est-il pas l'aveu d'un récit nié, necatus (***) ? En somme, on ne peut écrire un roman qu'en renonçant aux minuscules et répétitives hérésies des récits ; aux monstruosités éphémères ; aux perversions hâtives ; aux notations pour un délire.  Non pas qu'un roman ne puisse être un délire hérétique, monstrueux, pervers ; mais l'hérésie constante se transforme en orthodoxie ; la monstruosité qui perdure se solidifie en une mutation heureusement réalisée ; la perversion accueillie et acceptée devient convenable et comme il faut ; et le délire donne lieu, après trois chapitres, à un nouveau langage, d'une grammaire et d'un lexique robustes.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: in "Le bruit subtil de la prose", éd. du Promeneur, p. 37-38 - (*) Juggernaut : char de procession du dieu Krishna, dont on disait qu'il n'hésitait pas à écraser les fidèles qui se trouvait sur sa route ; (**) Don Abondio : personnage principal des "Fiancés" de Manzoni ; (***) necatus : qui a été tué (latin)

[ littérature ] [ narration ] [ sacrifice ] [ liberté narrative ] [ contraintes narratives ] [ écriture fermeture ]

 

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connaissance

Le COGNITIVISME: résumé en trois Questions/Réponses

Q1 qu'est-ce que la cognition?
R le traitement de l'information; la manipulation de symboles à partir de règles.
Q2 comment cela fonctionne-t-il?
R par n'importe quel dispositif pouvant représenter et manipuler des éléments physiques discontinus: des symboles. Le système n'interagit qu'avec la forme des symboles (leurs attributs physiques), et non avec leur sens.
Q3 comment savoir qu'un système cognitif fonctionne de manière appropriée?
R quand les symboles représentent adéquatement quelque aspect du monde réel, et que le traitement de l'information aboutit à une solution efficace du problème soumis au système.*

CONNEXIONISME ET ÉMERGENCE: résumé en trois Questions/Réponses

Q1 qu'est-ce que la cognition?
R l'émergence d'états globaux dans un réseau de composants simples.
Q2 comment cela fonctionne-t-il?
R des règles locales gèrent les opérations individuelles et des règles de changement gèrent les liens entre les éléments.
Q3 comment savoir qu'un système cognitif fonctionne de manière appropriée?
R quand les propriétés émergentes (et la structure résultante) sont identifiable à une faculté cognitive - une solution adéquate pour une tâche donnée.**

L'ENACTION: résumé en trois Questions/Réponses

Q1 qu'est-ce que la cognition?
R l'action productive: l'historique du couplage structurel qui enacte (fait émerger) un monde.
Q2 comment cela fonctionne-t-il?
R par l'entremise d'un réseau d'éléments inter-connectés, capable de subir des changements structuraux au cours d'un historique non interrompu.
Q3 comment savoir qu'un système cognitif fonctionne de manière appropriée?
R quand il s'adjoint à un monde de signification préexistant, en continuel développement (comme c'est le cas des petits de toutes les espèces), ou qu'il en forme un nouveau (comme cela arrive dans l'histoire de l'évolution).***

Auteur: Varela Francisco

Info: Invitation aux sciences cognitives, *p 42, **p. 76, ***p 112

[ triade ] [ définition ]

 

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cité imaginaire

Appelés à dicter les règles de la fondation de Périnthe, les astronomes établissent le lieu et le jour selon la position des étoiles, tracent les lignes croisées du decumanus et du cardo, l'un orienté comme la course du soleil et l'autre comme l'axe autour duquel tournent les cieux, ils ont divisé la carte selon les douze maisons du zodiaque, afin que chaque temple et chaque quartier reçoivent la bonne influence des constellations appropriées ; ils ont fixé le point des murs où les portes devaient s'ouvrir, prévoyant que chacune d'elles encadrerait une éclipse de lune dans les mille prochaines années. Perinzia - assuraient-ils - refléterait l'harmonie du firmament ; la raison de la nature et la grâce des dieux donneraient de la fortune aux destins des habitants.

Suivant les calculs exacts des astronomes, Perinthe a été construite ; différents peuples sont venus l'habiter ; la première génération de ceux qui sont nés à Perinzia a grandi dans ses murs ; et ils ont à leur tour atteint l'âge du mariage et des enfants.

Aujourd'hui, dans les rues et sur les places de Périnthe, on rencontre des infirmes, des nains, des bossus, des obèses, des femmes à barbe. Mais le pire ne se voit pas ; des cris gutturaux s'élèvent des caves et des granges, où les familles cachent leurs enfants à trois têtes ou à six jambes.

Les astronomes de Perinzia sont confrontés à un choix difficile : soit admettre que tous leurs calculs sont faux et que leurs chiffres ne peuvent pas décrire le ciel, soit révéler que l'ordre des dieux est précisément celui qui se reflète dans la cité des monstres.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ astrologique ]

 

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vie religieuse

Pour nous, Chartreux, la rectitude est évidemment dans la voie tracée par la règle. C’est un grand avantage de mener une vie toute simple comme la nôtre, où ces embarras, ces intrigues et ces ambitions qui troublent le cœur des gens du monde n’ont pas de place. Notre vie est comme le pain azyme, tout pur et tout blanc, que le prêtre va consacrer. Un Chartreux qui fait simplement son devoir est tout prêt pour cette offrande et cette consécration.

La deuxième condition est la solitude du cœur. Notre cœur est un temple plus grand que celui de Jérusalem. Nous devons être seuls dans ce temple avec Dieu et la Sainte Vierge : car celle-ci ne trouble pas la solitude avec Dieu, mais elle l’assure. Il faut qu’il y règne un grand silence et un grand calme : point de bruit, nulle discussion surtout. [...] Non seulement notre cœur ne doit pas être occupé par le souci des autres, mais il ne faut pas qu’il le soit par le souci de nous-mêmes.

Assurément, nous devons regretter nos péchés, et surtout faire tout notre possible pour devenir chaque jour meilleurs, mais la pensée de nos imperfections ne doit nullement nous préoccuper : c’est à Dieu que nous devons penser, et non pas à nous-mêmes. Nous féliciter d’être ceci, nous inquiéter d’être cela : si longtemps que de telles choses nous occupent, Marie ne peut exercer en nous son sacerdoce virginal.

La solitude du cœur ainsi comprise est toute proche de l’abandon, troisième condition pour que l’âme devienne une offrande agréable à Dieu dans les mains de Marie. Il nous faut faire à celle-ci le don de nos soucis, nous en remettre à elle pour toute chose, atteindre l’insouciance de l’enfant.

Auteur: Anonyme moine chartreux

Info: Dans "Amour et silence", éditions du Seuil, 1951, pages 91-93

[ travail spirituel ] [ ascèse ]

 
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structuration sémiotique

Les trois typologies de signes dépendent respectivement (I) du signe lui-même, (II) de la manière dont le signe représente son objet désigné et (III) de la manière dont le signe représente son objet pour son interprète. Chacune des trois typologies est une division à trois voies, une trichotomie, via  trois catégories phénoménologiques 

1 Qualisigns, sinsigns, et legisigns.  Chaque signe est soit  A (qualisign) une qualité ou une possibilité, soit  B (sinsign) une chose individuelle réelle, un fait, un événement, un état, etc., soit C (legisign) une norme, une habitude, une règle, une loi. (Appelés aussi  a) tons, jetons, et  b) types, aussi potisignes, actisignes*, et c)  famisigns).

2 Icônes, indices et symboles.  Chaque signe fait référence soit A (icône) par sa similarité avec son objet, soit B (index) par son lien factuel avec son objet, soit  C  (symbole) par une habitude interprétative ou une norme de référence à son objet.

3 Rhèmes, dicisigns et arguments.  Chaque signe est interprété soit comme A  un terme (rhétorique), représentant son objet en termes de qualité, soit B comme une proposition (dicisign), représentant son objet en termes de faits, soit  C comme un argument (argumentaire), représentant son objet en termes d'habitude ou de droit. Voilà la trichotomie de tous les signes en tant qu'éléments de base de l'inférence. 

*En ce qui concerne les Qualisigns B ) Actisignes, ou Objets,  ce sont des Signes tels qu'expérimentés hic et nunc, tels que tout mot unique à un endroit unique dans une phrase unique d'un paragraphe unique d'une page unique d'un exemplaire unique d'un livre. Il peut y avoir répétition de tout le paragraphe, ce mot inclus, à un autre endroit. Mais cette autre occurrence n'est pas ce mot. Le livre peut être imprimé dans une édition de dix mille exemplaires ; mais ce mot n'est présent que dans mon exemplaire.*

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: WIkipedia et diverses sources. *Manuscrit. Lettres à Lady Welby, MS [R] L463

[ triades ] [ classification sémantique ] [ grammaire ]

 
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femmes-hommes

Une chercheuse australienne trouve les talents inattendus du chant des phoques
SYDNEY Thu Jun 30, 9:45 AM ET (AFP) - une chercheuse australienne a montré que les mâles de deux espèces de phoques en Antarctique courtisent les compagnes potentielles en chantant des mélodies complexes. Tracey Rogers du zoo de Taronga de Sydney dit que les phoques léopard, qui peuvent croître jusqu'à trois mètres et ont des rangées de dents pointues comme des rasoir ont un côté sensible malgré leur aspect agressif. "les mâles sont comme des chanteurs d'opéra" dit-elle." ils se mettent à l'envers sous l'eau et basculent doucement dans les deux sens, chantant de manière émouvante des chansons stylisées qui portent sur de longues distances." Tracey dit que les chansons des mâles tendent vers deux catégories, un grognement réitéré mat ou une mélodie complexe qui rivalise en beauté celle des chansons de baleine à bosse et pourrait être entendue sous l'eau à 40 kilomètres (25 milles). Elle dit que quelques mâles amoureux ont chanté jusqu'à 13 heures par jour afin d'essayer de trouver une compagne, prenant des courtes pauses de deux-minute entre les chants. Alors que les phoques léopard sont les animaux solitaires et chantent pour trouver compagne à de longues distances, les phoques de Weddell qui vivent en colonies, aiment avoir une assistance. "Les espèces coloniales comme des phoques de Weddell sont plus comme des chanteurs de jazz" dit elle. "les mâles s'exécutent sur scène sous-marines dans les secteurs fréquentés par des femelles alors qu'elles se déplacent avec leur bébés sur leur terrain de chasse. "ils savent où leur public est, ils ne doivent pas s'inquiéter d'un signal sur de longues distances et ils n'ont pas besoin d'adhérer a des règles strictes. "Ainsi ils improvisent, présentant de nouveaux types de sons avec diverses rangées de vocalises. En leur monde, l'agilité, la finesse et les beaux chants sont ce qui compte.

Auteur: Fortean Times

Info:

[ mâles-femelles ] [ vus-scientifiquement ]

 
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instant de la mort

Le nazi mit en rang ses hommes pour atteindre, selon les règles, la cible humaine. Le jeune homme dit: "Faites au moins rentrer ma famille". Soit: la tante (94 ans), sa mère plus jeune, sa sœur et sa belle-sœur, un long et lent cortège, silencieux, comme si tout était déjà accompli.

Je sais - le sais-je - que celui que visaient déjà les Allemands, l'attendant plus que l'ordre final, éprouva alors un sentiment de légèreté extraordinaire, une sorte de béatitude (rien d'heureux cependant), - allégresse souveraine ? La rencontre de la mort et de la mort ?

A sa place, je ne chercherai pas à analyser ce sentiment de légèreté. Il était peut-être tout à coup invincible. Mort - immortel. Peut-être l'extase. Plutôt le sentiment de compassion pour l'humanité souffrante, le bonheur de n'être pas immortel ni éternel. Désormais, il fut lié à la mort, par une amitié subreptice.

À cet instant, brusque retour au monde, éclata le bruit considérable d'une proche bataille. Les camarades du maquis voulaient porter secours à celui qu'ils savaient en danger. Le lieutenant s'éloigna pour se rendre compte. Les Allemands restaient en ordre, prêts à demeurer ainsi dans une immobilité qui arrêtait le temps.

Mais voici que l'un d'eux s'approcha et dit d'une voix ferme : "Nous, pas allemands, russes", et, dans une sorte de rire : "armée Vlassov", et il lui fit signe de disparaître.

Je crois qu'il s'éloigna, toujours dans le sentiment de légèreté, au point qu'il se retrouva dans un bois éloigné, nommé "Bois des bruyères", où il demeura abrité par les arbres qu'il connaissait bien. C' est dans le bois épais que tout à coup, et après combien de temps, il retrouva le sens du réel. Partout, des incendies, une suite de feu continu, toutes les fermes brûlaient. Un peu plus tard, il apprit que trois jeunes gens, fils de fermiers, bien étrangers à tout combat, et qui n'avaient pour tort que leur jeunesse, avaient été abattus.

Auteur: Blanchot Maurice

Info: L'instant de ma mort

[ sauvé par le gong ] [ miraculé ] [ in extremis ]

 

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christianisme

[…] je vous dirai donc quelles marques les Pères de l’Eglise nous ont données pour juger si les répréhensions partent d’un esprit de piété et de charité, ou d’un esprit d’impiété et de haine.

La première de ces règles est que l’esprit de piété porte toujours à parler avec vérité et sincérité, au lieu que l’envie et la haine emploient le mensonge et la calomnie […]. Quiconque se sert du mensonge agit par l’esprit du diable. Il n’y a point de direction qui puisse rectifier la calomnie, et quand il s’agirait de convertir toute la terre, il ne serait pas permis de noircir des personnes innocentes ; parce qu’on ne doit pas faire le moindre mal pour en faire réussir le plus grand bien, et que la vérité de Dieu n’a pas besoin de notre mensonge, selon l’Ecriture. […]

Mais ce n’est pas assez, mes Pères, de ne dire que des choses véritables, il faut encore ne pas dire toutes celles qui sont véritables ; parce qu’on ne doit rapporter que les choses qu’il est utile de découvrir, et non celles qui ne pourraient que blesser sans apporter aucun fruit. Et ainsi, comme la première règle est de parler avec vérité, la seconde est de parler avec discrétion. [...]

La troisième règle, mes Pères, est que quand on est obligé d’user de quelques railleries, l’esprit de piété porte à ne les employer que contre les erreurs, et non pas contre les choses saintes ; au lieu que l’esprit de bouffonnerie, d’impiété et d’hérésie se rit de ce qu’il y a de plus sacré. […]

Enfin, mes Pères, pour abréger ces règles, je ne vous dirai plus que celle-ci, qui est le principe et la fin de toutes les autres. C’est que l’esprit de charité porte à avoir dans le cœur le désir du salut de ceux contre qui on parle, et à adresser ses prières à Dieu en même temps qu’on adresse ses reproches aux hommes.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Onzième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 180-181

[ discernement ] [ critique ] [ jugement ]

 

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laboratoires haute sécurité

Des incidents liés à la recherche arrivent fréquemment dans tous les pays (sans, d'ailleurs, qu'ils soient systématiquement enregistrés et publiés). En effet, selon Frédéric Tangy, responsable de recherches sur les vaccins à l'Institut Pasteur : "Il suffit qu'un chercheur renverse un flacon. Malgré la hotte aspirante, un aérosol se forme et il est infecté sans s'en rendre compte. À la fin de la journée, il quitte le laboratoire, et contamine toute sa famille et ceux qu'il croise." En 2004, un article de The Lancet recensait des incidents liés à la variole, à la polio et au SARS. Le virus de cette dernière maladie, le SARS-CoV, a infecté des chercheurs à au moins six reprises, même après la fin de l'épidémie en juillet 2003. Aux Etats-Unis, la liste des incidents est longue, comme la Chine vient de le rappeler ; par exemple, entre 2004 et 2015, des centaines d'envois d'anthrax d'un laboratoire à un autre n'avaient, par erreur, pas été inactivés. En Chine, début 2020, un chercheur senior est infecté par le SARS-CoV-2 dans un prestigieux laboratoire de Beijing ; en 2019, des contaminations massives à la brucellose sont dues aux rejets d'une usine. En France, le 27 juillet 2021, la deuxième infection accidentelle par un prion dans un laboratoire de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) entraîne l'interdiction de toutes les recherches sur le sujet pendant trois mois. Au Royaume-Uni, plus d'une centaine de violations des règles de sécurité durant les 15 dernières années ont eu lieu dans des laboratoires qui manipulent des pathogènes ; par exemple, du personnel manipulait des animaux infectés par Ebola alors que ses vêtements de protection avaient des accrocs ; surtout, la fièvre aphteuse de 2007 est la preuve qu'il arrive qu'une épidémie émane d'une fuite d'un laboratoire de niveau 4.

Par ailleurs, ces installations ultra-sécurisées sont-elles à la merci d'intrusions malveillantes ? Un élément de réponse est fourni un soir de 2016 par un fait divers anodin dû à... un sans-abri saoûl. Cherchant un bâtiment où s'abriter pour la nuit, grâce à sa pince coupante il entre sans le savoir dans un laboratoire de niveau 4 recélant des souches bactériennes et des virus extrêmement dangereux, du type Ebola. Or c'est ce laboratoire lyonnais qui a servi de modèle pour la construction de celui de Wuhan.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/virus_et_recherche.pdf

[ virologie ]

 

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vocation

Après quelques années d'apostolat laïque dans la neige des hameaux perdus, le jeune instituteur glissait à mi-pente jusqu'aux villages, où il épousait au passage l'institutrice ou la postière. Puis il traversait plusieurs de ces bourgades dont les rues sont encore en pente, et chacune de ces haltes était marquée par la naissance d'un enfant. Au troisième ou au quatrième, il arrivait dans les sous-préfectures de la plaine, après quoi il faisait enfin son entrée au chef-lieu, dans une peau devenue trop grande, sous la couronne de ses cheveux blancs. Il enseignait alors dans une école à huit ou dix classes, et dirigeait le cours supérieur, parfois le cours complémentaire.

On fêtait un jour, solennellement, ses palmes académiques : trois ans plus tard, il "prenait sa retraite", c'est-à-dire que le règlement la lui imposait. Alors, souriant de plaisir, il disait : "Je vais enfin pouvoir planter mes choux !" Sur quoi, il se couchait, et il mourait.

J'en ai connu beaucoup, de ces maîtres d'autrefois.

Ils avaient une foi totale dans la beauté de leur mission, une confiance radieuse dans l'avenir de la race humaine. Ils méprisaient l'argent et le luxe, ils refusaient un avancement pour laisser la place à un autre, ou pour continuer la tâche commencée dans un village déshérité.

Un très vieil ami de mon père, sorti premier de l'Ecole Normale, avait dû à cet exploit de débuter dans un quartier de Marseille : quartier pouilleux, peuplé de misérables où nul n'osait se hasarder la nuit. Il y resta de ses débuts à sa retraite, quarante ans dans la même classe, quarante ans sur la même chaise. Et comme un soir mon père lui disait :

- "Tu n'as donc jamais eu d'ambition ?

- Oh mais si ! dit-il, j'en ai eu ! Et je crois que j'ai bien réussi ! Pense qu'en vingt ans, mon prédécesseur a vu guillotiner six de ses élèves. Moi, en quarante ans, je n'en ai eu que deux, et un gracié de justesse. Ça valait la peine de rester là.

Car le plus remarquable, c'est que ces anticléricaux avaient des âmes de missionnaires. Pour faire échec à "Monsieur le curé" (dont la vertu était supposée feinte), ils vivaient eux-mêmes comme des saints, et leur morale était aussi inflexible que celle des premiers puritains. M. l'inspecteur d'Académie était leur évêque, M. le recteur, l'archevêque, et leur pape, c'était M. le ministre : on ne lui écrit que sur grand papier, avec des formules rituelles. "Comme les prêtres, disait mon père, nous travaillons pour la vie future : mais nous, c'est pour celle des autres."

Auteur: Pagnol Marcel

Info: La gloire de mon père

[ professeur ] [ mission de vie ] [ exemplaire ]

 

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