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nuit

Ils étaient une fois de plus sur la terrasse. L'été tirait presque à sa fin. Les moissons avaient été bonnes, la récolte des olives et des amandes aussi. Comme toujours, la vieille préparait son tagine pendant que le Vieux fumait et sirotait du thé. Et, comme toujours en été, l'espace était splendide. Des milliards d'étoiles illuminaient le firmament. De temps à autre, une météorite fendait l'atmosphère en un trait rouge qui s'évanouissait rapidement. " Dieu est en train de lapider le Diable... ", Disaient les Anciens à la vue de ces phénomènes cosmiques. Bouchaïb ne croyait pas à cela. Il connaissait bien l'astronomie. Il avait lu tant et tant de livres qu'il eût écrit lui-même si le sort ne s'en était mêlé... Mais il ne regrettait rien. Ses poésies berbères qu'on lirait peut-être un jour étaient son unique plaisir. Mais qui s'occupait de la poésie berbère ?

Auteur: Khair-Eddine Mohammed

Info: Il était une fois un vieux couple heureux

[ réflexion ]

 

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femmes-hommes

Les villageois croient que ces femmes sorcières sont responsables de leurs problèmes, de la misère, de la pauvreté, des mauvaises récoltes et des tempêtes.

Toutes ces rumeurs conduisent les femmes devant les tribunaux. Les rousses, celles qui ont du savoir, les vieilles (à partir de 28 ans) et celles qui rouspètent trop.

Même les règles, considérées jusque-là comme un signe de fécondité, deviennent une preuve de malédiction. On décide que les femmes qui souffrent de règles très douloureuses sont habitées par le démon.

Accusées de sorcellerie, elles sont exilées, assassinées ou brûlées. (100 000 mortes)

Petit test pour prouver qu'une femme est une sorcière : mettre la femme soupçonnée nue, lui attacher les mains et les pieds, la jeter à l'eau (préalablement bénie).

Si elle flotte, c'est une sorcière ! On la sort de l'eau et on la brûle.

Si elle coule et se noie, c'est qu'elle est innocente (mais elle est morte).

Auteur: Soledad Bravi

Info: Pourquoi y a t-il des inégalités entre les hommes et les femmes ? La chasse aux sorcières, XVe - XVIIe siècles

[ renaissance ] [ sorcellerie ] [ barbarie ] [ religion ]

 

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poterie

Siècles durant leur place est là, dès le début premier,

grotesques et bêtes, goitreux silencieux.

Des potiers, aptes à mouiller la glaise et la brûler.

Tels des dragons retardés et cléments

figures oblongues comme des cornemuses

mecs archaïques, qui portent si heureux

un rêve frêle durant les jours recluses.



La roue tournoie en grésillant en chaque foyer autour.

Les cœurs portent, toujours, les vieux modèles.

Les potiers œuvrent en sommeillant, et s'assoupissent près du four.

Très rarement ils sont hantés

par quelque fée ou des étincelles.



Dans les vallées des récoltes sublimes

il n'y a pas un bled aux âmes plus lentes

ni autre lieu où l'on saurait y cuire

des cruches aussi belles et si câlines,

avec des croupes de filles indignes et saintes.

Auteur: Blaga Lucian

Info: Les potiers, traduit du roumain par Cindrel Lupe

[ céramistes ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

savoir

Il est vrai que les innovations de la science peuvent servir au meilleur comme au pire, qu'elles sont sources de malheurs comme de bienfaits. Mais ce qui tue et ce qui asservit, ce n'est pas la science. Ce sont l'intérêt et l'idéologie. Malgré le Dr Frankenstein et le Dr Folamour, les massacres de l'histoire sont plus le fait de prêtres et d'hommes politiques que de scientifiques. Et le mal ne vient pas seulement de situations où l'on utilise intentionnellement la science à des fins de destruction. Il peut aussi être une conséquence lointaine et imprévisible d'actions mises en oeuvre pour le bien de l'humanité. Qui aurait pu prévoir la surpopulation comme suite aux développements de la médecine ? Ou la dissémination de germes résistants aux antibiotiques comme suite à l'usage même de ces médicaments ? Ou la pollution comme suite à l'emploi d'engrais permettant d'améliorer les récoltes ? Tous problèmes pour lesquels ont été ou seront trouvées des solutions.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles/Fayard 1981 <p.91-92>

[ bipolarité ] [ optimisme ]

 

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temporalités sémantiques

Difficile de penser sans le temps, mais le temps n'existe pas ; ce qui existe c'est une fin pour chaque commencement, et un commencement pour chaque fin. Les paysans et les marins le savent : on moissonne pour semer et récolter de nouveau, on accoste au port pour lever l'ancre, traverser la mer et accoster de nouveau. Difficile de voir, pour nous qui regardons toujours notre montre, notre agenda, de calendrier, en décomposant l'organisation de notre vie dans le temps, que tout change et qu'en même temps tout reste : "je reste" et "je t'attends" ont la même racine dans les verbe grecs μένω et μίμνω.

Difficile pour nous, mais non pour le grec ancien, cette langue qui percevait non le temps mais le processus, et qui, grâce à l'aspect du verbe, exprimait la qualité des choses qui semblent toujours nous échapper - quand, la question que nous nous posons toujours, sans jamais percevoir comment.

Auteur: Marcolongo Andrea

Info: La langue géniale : 9 bonnes raisons d'aimer le grec

[ cycles ] [ linguistique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idiosynchrasie

Le récit d’une aventure intérieure ne peut être fait que par celui qui la vit, et par nul autre. Mais alors même que le récit ne serait destiné qu’à soi-même, il est rare qu’il ne glisse dans l’ornière de la construction d’un mythe, dont le narrateur serait le héros. Un tel mythe naît, non de l’imagination créatrice d’un peuple et d’une culture, mais de la vanité de celui qui n’ose assumer une humble réalité, et qui se plaît à lui substituer une construction, oeuvre de son esprit. Mais un récit vrai (s’il s’en trouve), d’une aventure telle qu’elle fut vécue vraiment, est chose de prix. Et ceci, non par un prestige qui (à tort ou à raison) entourerait le narrateur, mais par le seul fait d’exister, avec sa qualité de vérité. Un tel témoignage est précieux, qu’il vienne d’un homme de notoriété voire illustre, ou d’un petit employé sans avenir et chargé de famille, ou d’un criminel de droit commun.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Récoltes et semailles

[ inestimable singularité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vengeance

Il y a deux jours, les miliciens ont pendu trois adolescents réfugiés qui se sont aventurés en dehors des camps. Pourquoi les miliciens ont-ils pendu les trois adolescents ? Parce-que deux réfugiés du camp avaient violé et tué une fille de Kfar Samira. Pourquoi ces deux types ont-ils violé cette fille ? Parce que les miliciens avaient lapidé une famille de réfugiés ? Pourquoi les miliciens l'ont-ils lapidée ? Parce que les réfugiés avaient brûlé une maison près de la colline du thym. Pourquoi les réfugiés ont-ils brûlé la maison ? Pour se venger des miliciens qui avaient détruit un puits d'eau foré par eux. Pourquoi les miliciens ont détruit le puits ? Parce que des réfugiés avaient brûlé une récolte du côté du fleuve au chien. Pourquoi ont-ils brûlé la récolte ? Il y a certainement une raison, ma mémoire s'arrête là, je ne peux pas monter plus haut, mais l'histoire peut se poursuivre encore longtemps, de fil en aiguille, de colère en colère, de peine en tristesse, de viol en meurtre, jusqu'au début du monde.

Auteur: Wajdi Mouawad

Info: Le Sang des promesses : Tome 2, Incendies

[ escalade ] [ progression ] [ moteur ]

 

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idolâtrie

On peut donc voir émerger des religions et des systèmes de pensée différentes selon le type de société où ils ont vu le jour. La façon dont les gens se nourrissent détermine leur façon de penser et leur type de croyance. Les sociétés agricoles croient aux dieux des pluies, aux dieux des semences, et généralement à tous les dieux affectant d'une manière ou d'une autre le travail des récoltes. Les peuples qui élèvent du bétail croient en un dieu berger, unique. Dans chacune de ces deux cultures transparaît la notion primitive de dieux aidant, tels des géants qui observeraient les hommes du haut des nuages, ou des parents choisissant au gré de leurs caprices qui récompenser, qui punir. Ce n'est que dans les sociétés les plus sûres et les plus avancées que l'on trouve des religions susceptibles d'affronter la réalité de l'univers, et de reconnaître qu'il n'y a pas de manifestations évidentes de dieu, sinon l'existence du cosmos même, ce qui veut dire que tout est sacré, qu'il y ait un dieu ou non pour nous regarder.

Auteur: Robinson Kim Stanley

Info: Chroniques des années noires

[ variées ] [ miroir ] [ sciences ]

 

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hygiène

Robb Dunn, de l’université de Raleigh, en Caroline du Nord, s’est fait une spécialité de récolter les bactéries qui fourmillent à la surface des pommeaux de douche (des milliards de milliards), la flore des aisselles, les mites du visage et autres sympathiques commensaux de notre corps et de notre domicile. Il en tire des enseignements paradoxaux. Plus l’eau est traitée avec des produits chimiques destinés à tuer les microbes, plus les biofilms des pommeaux de douche contiennent de mycobactéries pathogènes. Plus notre foyer abrite d’espèces, plus notre système immunitaire est efficace. Et plus ces espèces occupent pleinement les niches où elles prolifèrent, mieux notre domicile est protégé contre l’invasion d’espèces pathogènes. Plus curieux encore : le nombre de plantes et de papillons présents dans votre jardin (si vous en avez un) est corrélé à la robustesse de la communauté de microbes qui habitent votre peau. Il est grand temps de considérer notre foyer et notre corps comme d’authentiques écosystèmes, au même titre qu’une lagune ou une forêt. Notre conseil : ne vous lavez pas trop à fond ni trop souvent et faites le ménage avec modération.

Auteur: Postel-Vinay Olivier

Info: "Le Books du jour", 7 janvier 2019

[ écosystème ] [ complémentarité ] [ Gaïa ] [ stabilité ] [ équilibre ] [ bactéries ] [ paradoxe ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

refuge

Pourtant, en repensant maintenant à ces trois années, je me rends compte qu’elles n’étaient nullement gaspillées. Sans même le savoir, j’ai appris alors dans la solitude ce qui fait l’essentiel du métier de mathématicien - ce qu’aucun maître ne peut véritablement enseigner. Sans avoir eu jamais à me le dire, sans avoir eu a rencontrer quelqu’un avec qui partager ma soif de comprendre, je savais pourtant, "par mes tripes" je dirais, que j’étais un mathématicien : quelqu’un qui "fait" des maths, au plein sens du terme - comme on "fait" l’amour. La mathématique était devenue pour moi une maîtresse toujours accueillante à mon désir. Ces années de solitude ont posé le fondement d’une confiance qui n’a jamais été ébranlée - ni par la découverte (débarquant à Paris à l’âge de vingt ans) de toute l’étendue de mon ignorance et de l’immensité de ce qu’il me fallait apprendre : ni (plus de vingt ans plus tard) par les épisodes mouvementés de mon départ sans retour du monde mathématique ; ni, en ces dernières années, par les épisodes souvent assez dingues d’un certain "Enterrement" (anticipé et sans bavures) de ma personne et de mon oeuvre, orchestré par mes plus proches compagnons d’antan...

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: Récoltes et semailles

[ discipline passion ] [ spécialité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel