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psychose

Lorsque ces enfants sentaient la colère et l'hostilité d'un parent, chose qui leur arrivait souvent, le parent niait aussitôt qu'il était en colère et insistait pour que l'enfant le nie également; l'enfant se trouvait ainsi confronté à un dilemme : devait-il croire le parent ou ses propres sens ? S'il croyait ses sens, il conservait une prise solide sur la réalité; s'il croyait le parent, il maintenait la relation dont il avait besoin, mais faussait sa perception de la réalité. La dénégation parentale se répétant, l'enfant n'arrivait pas à développer une épreuve de réalité adéquate.

Auteur: Searles Harold Frederic

Info: L'effort pour rendre l'autre fou, Johnson

[ rapports humains ] [ éducation ] [ famille ] [ schizo ]

 

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musique

Jouer du piano était un acte solitaire, pas un cirque. Bien entendu, avant de pouvoir comprendre la Marche funèbre, avant même de prétendre savoir jouer du piano, il fallait savoir marcher. Il fallait connaître le poids existentiel de chaque pas, l'état d'esprit, la transparence, la volonté et la présence qui définissaient chaque façon de marcher, or il y en avait des millions ! J'avais davantage appris à jouer du piano en déambulant dans les rues de Sofia qu'en répétant dix heures par jour. Toute musique n'exprimait-elle pas, en un sens, ce mouvement si fondamental ? Toute oeuvre musicale n'était-elle pas une promenade conduisant d'un lieu à un autre, une exploration, un voyage ?

Auteur: Grozni Nikolai

Info: Wunderkind

[ interprétation ] [ déroulement ]

 

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progrès

Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort.

Auteur: Fournier Pierre

Info: Hara-Kiri Hebdo n°13, le 28 avril 1969

[ divertissement ] [ suicide prométhéen ] [ diatribe ] [ naturien ] [ pollution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique

Je l'ai contemplé de l'autre côté de la table tandis qu'un barbare choisissait dans le juke-box un titre des Smiths. Je hais les Smiths. Je préférerais encore me retrouver ligoté sur une chaise et obligé d'écouter un medley des chansons de Suzanne Vega et Natalie Merchant pendant que des génies de l'art conceptuel se déchirent les parties génitales à coups d'ongles plutôt qu'écouter trente secondes de Morrissey et son groupe chanter d'un ton geignard leur angoisse d'anciens des beaux-arts répétant combien ils sont humains, combien ils ont besoin d'amour, etc. Je suis peut-être cynique, mais si on s'abstient de geindre, on a plus de chances de baiser, ce qui peut constituer une première étape prometteuse.

Auteur: Lehane Dennis

Info: Gone, Baby, Gone

[ détestation ] [ drague ]

 

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sainteté

Me répétant les exclamations de Thérèse d’Avila, je la voyais s’écrier à six ans : "Éternité, éternité", puis suivais l’évolution de ses délires, de ses embrasements, de ses sécheresses. Rien de plus captivant que les révélations privées, qui déconcertent les dogmes et embarrassent l’Eglise… J’eusse aimé garder le journal de ces aveux équivoques, me repaître de toutes ces nostalgies suspectes… Ce n’est pas au fond d’un lit que l’on atteint aux sommets de la volupté : comment trouver dans l’extase sublunaire ce que les saintes vous laissent pressentir dans leurs ravissements ? La qualité de leurs secrets, c’est Bernini qui nous l’a fait connaître dans la statue de Rome où la sainte espagnole nous incite à maintes considérations sur l’ambiguïté de ses défaillances…

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Précis de décomposition" in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 694

[ ambivalence ] [ désir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

D’un autre côté, on a un autre type d’homme, qui sème le grain et cultive de nouveaux champs, mais il sera déjà parti ailleurs quand viendra le temps de la récole, c’est le type intuitif, qui se sent constamment menacé de se trouver pris dans ce qu’il vient de créer : il flaire les possibilités mais il a toujours peur d’un piège. Il a vu le couvercle ouvert au-dessus de sa tête, et ça pourrait bien risquer de se refermer sur lui, alors mieux vaut ne pas achever le travail, et hop ! d’un bond il sort de la boîte, se donne du champ, et il part créer une autre boîte, répétant le même scénario tout pareil, pour s’en échapper encore une fois.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 18 octobre 1933

[ fuite en avant ] [ typologie ] [ psychologie analytique ] [ réussite-échec ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

Pour baser une composition sur un schéma inspiré du nombre d'or, sans avoir à se livrer à de savants calculs, il faut reporter sur le grand côté du rectangle formé par le châssis, la dimension du petit côté. En répétant l'opération à droite et à gauche, on obtient deux carrés qui se chevauchent. Si l'on trace les diagonales de ces carrés, après avoir tracé celles du grand rectangle, on obtient un jeu d'obliques qui dessine comme un filet idéal, dans lequel les formes naturelles, abandonnant leurs directions "naturelles" pour épouser celles ainsi définies, se prennent comme des oiseaux. On sent que les objets, soumis à l'emprise de ces tracés, nés du format même de la toile, sont solidaires les uns des autres par ce qu'il est convenu d'appeler le rythme.

Auteur: Lhote André

Info: Traité du paysage

[ Fibonacci ] [ technique ]

 

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athée

Je crois en Dieu seulement quand j'ai perdu mes clés. Souvent ça m'aide à les retrouver. Pour le reste, je préfère prendre les choses en main plutôt que de les confier à un type qui existe sûrement pas... ou qui se fout de nous. Ça m'évite pas mal de déceptions, notamment celle de passer des heures à me larmoyer. La religion, c'est ce qu'il nous reste quand le toubib sort de la pièce, la tête basse, en répétant qu'il est désolé. Si certains peuvent trouver du réconfort dans la vénération d'un dieu, je leur laisse ma place à la cathédrale, à la synagogue, au prieuré, à la mosquée, au fanum et au wat, au temple et à la ziggourat, à l'église et au gurdwara, au pathi et au vihara, à la pagode, au sanctuaire, au mandir et au baptistère, à l'égyptien sérapéum et à l'antique mithraeum. Qu'ils aillent y prier leurs invisibles dieux de semer leurs bontés du plus haut de leurs cieux !

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ anticlérical ] [ mystique ]

 

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puberté

Romain et Anaïs étaient devenus de longs adolescents dégingandés et mutiques, fuyant mes baisers et se soustrayant à mes étreintes comme à mes questions, s'enfermant dans leurs chambres dès que je rentrais du travail, je les regardais interdite, me demandant où avaient bien pu passer mes enfants et leurs yeux dévorants, suspendus au moindre de mes gestes à la moindre de mes paroles, me couvrant de leurs lèvres me répétant qu'ils m'aimaient à longueur de journée. J'avais beau les regarder et tenter d'établir une continuité entre mes tout-petits lovés contre moi sur la plage, dans le lit ou le canapé et ces étrangers qui vivaient dans ma maison et n'attendaient plus de moi que des repas chaud, du linge propre, de l'argent de poche et des autorisations de sortie les plus larges possibles je n'y parvenais pas, c'était une chose déchirante et secrète, un sentiment d'une perte impossible à partager, un deuil sans objet qui laissait en moi une nostalgie glacée, un froid polaire, un désert.

Auteur: Adam Olivier

Info: Le coeur régulier

[ métamorphose ]

 

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couple

La suite, c'est le quotidien qui vous rattrape — ses calmes plats, ses soubresauts, ses habitudes, son cours ordinaire. Louise avait commencé à travailler à l'hôpital. Le jour, la nuit, les week-ends, elle se tenait en alerte comme un soldat mobilisable à tout moment. On se croisait. Elle partait quand j'arrivais. Rentrait quand je partais. Souvent c'était un jour sur deux. Comme dans un amour alterné. Parfois j'avais l'impression que nous prenions un de ces tourniquets, à l'entrée des grands magasins. Nos vies disparaissaient dans la rotation de nos emplois du temps. Alors on s'écrivait. Pour elle une lettre sur la table. Pour moi un mot collé sur le frigo. Elle s'appliquait, je me contentais de griffonner. Je me cherchais des excuses en répétant que je ne savais pas trouver les mots. Elle ne me croyait pas. Pour elle, chacun de nous est poète. Le seul témoin de ce manège épistolaire s'appelait Apollinaire : le chat qui habitait avec nous. C'est elle qui avait choisi son nom. J'aurais préféré Sonny, pour Sonny Rollins, dont les microsillons tournaient sur ma platine, mais les calligrammes de l'auteur des lettres à Lou l'avaient emporté sur les notes du saxophoniste.


Auteur: Astolfi Christian

Info: De notre monde emporté. Le Bruit du monde, pp 31-32

[ désynchronisé ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste