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ermite

La solitude est peu de chose en regard des inconvénients des visites, empiétements sur ma liberté ; on veut lire, il faut répondre, dormir, il faut parler, manger vite, rester à table, etc.

Auteur: Morand Paul

Info: Journal inutile 1968-1972, nrf Gallimard 2001, 18 juillet 1968, p.32

[ tracas ]

 

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télépathie

On a pu démontrer qu’une communication instantanée et non locale se produisait entre la conscience d’un sujet et les globules blancs de son sang mis en culture à une distance considérable de lui. Cela montre que même à distance chaque cellule est capable de répondre, par l’intermédiaire de son ADN, à l’état mental de son propriétaire.

Auteur: Pim Van Lommel

Info: Mort ou pas ? - Les dernières découvertes médicales sur les EMI

[ spectre continu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

séparation

Difficile quand on est gentille, sans défense, dans le noir mais totalement confiante, de comprendre que c'est fini, personne ne viendra plus dire bonsoir. Fini ce petit langage inventé à deux, jour après jour, par petits coups complices. Ce petit langage auquel elle avait commencé à s'habituer. A s'habituer et à répondre. A répondre, et à répondre bien, même...

Auteur: Billetdoux Raphaële

Info: C'est fou, une fille...

[ solitude ] [ rupture ] [ couple ]

 

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enfant

- Maman en prison il n'y a pas de fenêtre? Oscar a dit que c'était tout noir. Alors papa, il n'a pas pu s'envoler?
Celia voulut répondre, mais sa gorge se noua. Pour la première fois depuis des années, Violette parlait de son père. Oscar ravala son chagrin et réussi à sourire.
- Si, Violette, on peut toujours s'envoler. Il n'y a pas que les fenêtres pour ça. Tu fais comment toi?
- Moi? répondit sa soeur, hésitante. Moi je rêve.
- Voilà, conclut Oscar. Papa aussi, il a rêvé.

Auteur: Serfaty Thierry

Info: Oscar Pill, tome 1 : La révélation des Médicus

[ deuil ] [ père ] [ mort ]

 

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enfance

Ce soir nous aurons du thon et un spectacle.
Avant, j'ai cueilli des herbes avec J.
De l'herbe bleue, de l'herbe rose, de l'herbe argentée,
nous portions chacune un bouquet.
J'ai demandé à J. si elle était contente d'être humaine -
J. es-tu contente d'être humaine ?
mais elle ne pouvait pas répondre,
on aurait dit qu'elle avait marché
au milieu des herbes pendant toute une journée,
il m'a semblé que son visage virait au gris
mais ça n'a pas duré plus d'un instant
dans le cours d'une "très belle" journée -
et ce soir nous aurons "du thon" et "un spectacle".

Auteur: Ruefle Mary

Info: In "Dunce", éd. Wave Books, p. 22

[ mystère ] [ bonheur simple ] [ décalage ] [ adulte ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

être humain

Sans répondre, Charley prit un des pamphlets, tourna les pages et commença à lire à haute voix :
- La mesure d'un homme n'est pas son intelligence. Ce n'est pas la manière dont il s'élève dans l'appareil dément du système. La mesure d'un homme est ceci: à quelle vitesse est-il capable de réagir aux besoins d'un autre être ? Combien peut-il donner de sa personne ? Dans le don véritable, il ne faut attendre aucun retour, ou du moins...
- Je connais, fit Nick. C'est en donnant qu'on reçoit quelque chose. On rend service à quelqu'un, à l'occasion il vous rend la politesse. Ça coule de source.
- Ce n'est pas un don ça. C'est un troc. Ecoutez ceci: Dieu nous enseigne...
- Dieu est mort. On a retrouvé sa carcasse dérivant dans l'espace du côté d'Alpha en 2019.
- On a retrouvé les restes d'un organisme mille fois plus évolués que le nôtre. Capable de toute évidence de créer des mondes habitables et de les peupler d'organismes vivants tirés de sa propre substance. Mais cela ne prouve pas qu'il s'agissait de Dieu.
- Et moi, je crois que c'était lui.

Auteur: Dick Philip K

Info: message de Frolix 8, J'ai Lu p. 59

[ générosité ] [ religion ] [ science-fiction ]

 

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dramaturge

Un génie est un accusé.

Tant qu’Eschyle vécut, il fut contesté. On le contesta, puis on le persécuta, progression naturelle. Selon l’habitude athénienne, on démura sa vie privée ; on le noircit, on le calomnia. Une femme qu’il avait aimée, Planesia, sœur de Chrysilla, maîtresse de Périclès, s’est déshonorée devant l’avenir par les outrages qu’elle adressa à Eschyle publiquement. On lui supposa des amours contre nature ; on lui trouva, comme à Shakespeare, un lord Southampton. Sa popularité fut battue en brèche. On lui imputait à crime tout, jusqu’à sa bonne grâce envers les jeunes poètes qui lui offraient respectueusement leurs premières couronnes ; il est curieux de voir ce reproche reparaître toujours ; Pezay et Saint-Lambert le répètent au dix-huitième siècle :



 Pourquoi, Voltaire, à ces auteurs

Qui t’adressent des vers flatteurs,

Répondre, en toutes les missives,

Par des louanges excessives ?



Eschyle, vivant, fut une sorte de cible publique à toutes les haines. Jeunes, on lui préféra les anciens, Thespis et Phrynichus ; vieux, on lui préféra les nouveaux, Sophocle et Euripide. Enfin, il fut traduit devant l’aréopage, et, selon Suidas, parce que le théâtre s’était écroulé pendant une de ses pièces, selon Elien, parce qu’il avait blasphémé, ou, ce qui est la même chose, raconté les arcanes d’Eleusis, il fut exilé, il mourut en exil.



Alors l’orateur Lycurgue s’écria : Il faut élever à Eschyle une statue de bronze.

Athènes, qui avait chassé l’homme, éleva la statue.

Ainsi Shakespeare, mort, entra dans l’oubli ; Eschyle, dans la gloire.

Auteur: Hugo Victor

Info: William Shakespeare

[ Grèce antique ] [ visionnaire ] [ tête de Turc ] [ bouc émissaire ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

réel-symbolique-imaginaire

[...] que se passe-t-il si l’agent symbolique, le terme essentiel de la relation de l’enfant à l’objet réel, la mère comme telle, ne répond plus ? Si à l’appel du sujet, elle ne répond plus ?

Donnons la réponse nous-mêmes. Elle déchoit. Alors qu’elle était inscrite dans la structuration symbolique qui la faisait objet présent-absent en fonction de l’appel – elle devient réelle. [...]

Lorsqu’elle ne répond plus, lorsque, en quelque sorte, elle ne répond plus qu’à son gré, elle sort de la structuration, et elle devient réelle, c’est-à-dire qu’elle devient une puissance. [...]

Corrélativement se produit un renversement de la position de l’objet. Tant qu’il s’agit d’une relation réelle, le sein – prenons-le comme exemple – on peut le faire aussi enveloppant que l’on veut. Par contre, à partir du moment où la mère devient puissance, et comme telle réelle, et que c’est d’elle que manifestement dépend pour l’enfant l’accès aux objets, que se passe-t-il ? Ces objets qui étaient jusque-là, purement et simplement, objets de satisfaction, deviennent de la part de cette puissance, objets de don. Et les voilà maintenant, de la même façon, ni plus ni moins, que la mère jusqu’à présent, susceptibles d’entrer dans la connotation présence-absence [ordre symbolique], comme dépendant de cet objet réel qu’est désormais la puissance maternelle. [...] les objets que l’enfant veut retenir auprès de lui, ne sont plus tellement des objets de satisfaction, mais ils sont la marque de la valeur de cette puissance qui peut ne pas répondre, et qui est la puissance de la mère.

En d’autres termes, la position s’est renversée – la mère est devenue réelle, et l’objet symbolique. [...] L’objet a dès lors deux ordres de propriété satisfaisante, il est deux fois objet possible de satisfaction – comme précédemment, il satisfait à un besoin, mais aussi il symbolise une puissance favorable.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 91 à 93

[ toute-puissance maternelle ] [ mère-enfant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

channeling

Les Nyilas* font la chasse à toutes les femmes qui se sont cachées ; la cave, les ateliers, le grenier sont fouillés de fond en comble, et toutes les ouvrières sont parquées dans le plus grand atelier en attendant le chef. Le père Kun arrive ; c’est un homme plutôt petit, maigre, aux yeux hagards. J’ai l’impression fugitive qu’il a dû se torturer lui-même, quand il était prêtre, dans un excès d’ascèse. Sa soutane noire est barrée d’une large ceinture rouge bardée de revolvers et de poignards.
Il demande à voir le commandant. Je fais un pas en avant. S’adressant aux Nyilas, le père Kun se lance alors dans une espèce de sermon, expliquant que j’étais moi, chrétienne qui s’était abaissée à aider les juifs, plus coupable que les juifs eux-mêmes (il était bien informé). Il s’arrangera pour qu’on me réserve un "traitement spécial". Lorsque Hanna et Lili entendent ces mots, elles voient s’évanouir l’illusion que ma qualité d’ "aryenne" me préserverait du danger.
Je suis sommée de dire combien d’ouvrières travaillent dans l’atelier. Si ma réponse n’est pas exacte, je serai fusillée sur-le-champ. Je n’ai pas la moindre idée du nombre des femmes qui ont pu s’échapper par les trous aménagés dans la clôture. Incapable de répondre, je reste muette. Puis, tout à coup, je m’entends dire : soixante-douze.
On commence à compter. Il y a là soixante et onze femmes. Un lourd silence s’installe.
Tout à coup, la porte s’ouvre brutalement, et un nazi pousse dans la pièce une jeune fille qui s’était cachée dans les W.C.
Le père Kun me fixe sans un mot – s’est-il senti en présence d’une autre force ? -, puis tourne les talons. Avant de quitter la pièce, il ordonne à ses soldats de m’emmener sous "surveillance spéciale". Trois nazis, armés jusqu’aux dents, me jettent à terre, me bourrent de coups de pied et me crachent dessus.

Auteur: Mallasz Gitta

Info: Dans "Dialogues avec l'ange", page 371, *Nyilas : nazis hongrois

[ miracle ] [ sauvée par le gong ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

grand-maman

Il s'agenouille face à elle, pour qu'elle le voie. Mais elle somnole. Alors il la regarde. La peau fine comme du papier à cigarette. Les bleus. Les petites croûtes sur le crâne aux cheveux épars, le cou cassé, le buste attaché au fauteuil par un drap, la bave qui s'échappe lentement de sa bouche ouverte. Grand-mère, c'est moi, il le dit tout bas d'abord, en caressant doucement son bras maigre et qui n'est plus que rides. C'est moi, Joseph. Elle ouvre les yeux et le regarde sans comprendre, elle ne le reconnaît pas, et il répète, Bonjour grand-mère, ça va grand-mère ? pour qu'elle sache qui elle est, qui elle est pour lui, et il lui dit, Ça fait longtemps, hein, ça fait longtemps qu'on s'est pas vus ? Elle sourit en hochant la tête, et d'une voix lointaine, une voix à peine elle dit, Oh oui, comme ça, sans étonnement ni chagrin, et sa main se pose sur la sienne, alors Joseph y pose l'autre main, et elle son autre main, et ainsi leurs quatre mains sont superposées, bien ensemble, et elle dit de sa voix minuscule, On est faits pour être ensemble. Alors il lui demande doucement, Tu sais qui je suis ?. Elle sourit sans répondre, mais son sourire se crispe un peu, il la tourmente avec sa question, mais il ne peut s'empêcher de la lui poser encore, Tu sais qui je suis ?. Elle le regarde droit dans les yeux et chante de son filet de voix, J'ai descendu dans mon jardin j'ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin, et elle sourit de bonheur, et puis elle est fatiguée soudain, elle ferme de nouveau les yeux, et sa tête retombe sur sa poitrine. Joseph pose son visage sur ses genoux, comme quand il était tout gosse, il sent son odeur de vieille femme mal lavée, mal nourrie, si seule. Il pense, Je suis Joseph Vasseur, le fils de Paul. Ce n'est pas grave si tu ne sais pas qui je suis, moi je sais qui tu es. Je sais qui tu es.

Auteur: Olmi Véronique

Info: Le Gosse, pp. 206-207

[ repère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel