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révolution française

Des hommes, comme il en est tant, avec de l’esprit sans connaissances, des vertus sans jugements, des intentions droites sans défiance, hors d’état de prévoir le mal, parce qu’ils sont incapables de le faire, posent un principe qui leur paraît une vérité démontrée, et ils gémissent ensuite des conséquences qu’on en a tirées, et du mal qu’il a produit. Ce sont des enfants qui pressent la détente d’une arme à feu et sont tout effrayés de voir partir le coup. L’enfant ne savait pas que l’arme était chargée de passions qui n’attendent qu’une étincelle pour faire explosion ; et j’ose dire qu’il n’y a pas un principe politique posé en 1789, dont une dialectique rigoureuse ne fit sortir toute la Révolution.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

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[ naïveté ] [ inconscience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

Les hommes de 1789 avaient cru que la reconstruction de l'Etat sur la volonté du peuple donnait la clé du bonheur social ; le jacobinisme de 1793 avait figuré l'apogée de ce volontarisme politique, puisque la dictature révolutionnaire avait cru être en mesure de transformer par son action toute la société civile et de recréer des citoyens vertueux à partir d'individus mus par l'égoïsme. Or ce surinvestissement politique, caractéristique de toute la vie publique française depuis 1789, fleurit de plus belle en février 1848. (...)  Au mythe robespierriste de la dictature de la vertu s'est substituée la croyance à la fraternité républicaine où Marx ne cesse de dénoncer sarcastiquement l'illusion française selon laquelle l'Etat produit la société, alors que c'est l'inverse qui est vrai.

Auteur: Furet François

Info: La Révolution. Tome 2 : 1814-1880. P 235

[ chimère nationale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sociologie

- Ne soyez pas étonné, dit l'IA. La majorité des humains n'ont pas vos prédispositions à la contestation et à la lutte. Ils aspirent à une vie sans histoire. Les héros révolutionnaires ou résistants sont toujours l'exception. J'ai étudié vos archives historiques. C'est toujours le même schéma. 1789, l'Occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale, le Printemps arabe des années 2010... On trouve d'abord un petit nombre de rebelles vraiment actifs, suivis par une partie de la population dans l'effervescence d'un mouvement naissant. Et puis, très vite, chacun rentre dans le rang et accepte de se soumettre au nouveau pouvoir, souvent autoritaire, pourvu que celui-ci assure la sécurité du + grand nombre. Votre espèce d'origine est prête à beaucoup sacrifier en contrepartie. Les révoltes de masse contre l'arbitraire n'existent que dans la fiction. Dans la réalité, les humains préfèrent être dirigés collectivement plutôt que vivre libres individuellement.

Auteur: Heliot Johan

Info: Ciel, 3.0 : L'été de la révolte

[ grégaire ] [ confort ]

 

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désillusion

Si je me mettais à la place d'un Français de ces dernières décennies, à quoi pourrais-je adhérer ?
A la démocratie ? Mais, au bout d'un siècle d'abus du mot "peuple", après la mystique de la liberté et après son épuisement, après la vérification de l'utilité et l'inutilité des principes de la Révolution, quel contenu nouveau pourrais-je lui attribuer ? Un peuple peut avoir fait une grande Révolution, imitée partout, le jour où ses idées sont compromises, il perd sa primauté idéologique. Un siècle consacré à préparer la Révolution et un autre à la répandre avaient rendu la France incontournable sur le plan doctrinaire et politique. Mais les idéaux de 1789 se sont altérés ; il ne reste de leur prestige qu'une désuète grandiloquence. La plus grande révolution moderne finit comme une vieillerie de l'esprit. Qu'a-t-elle été ? Une combinaison de rationalisme et de mythes : une mythologie rationaliste. Plus précisément : la rencontre de Descartes et de l'homme de la rue.
La démocratie ne procure plus aucun frisson et, en tant qu'aspiration, elle est fade et anachronique.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De la France, 1941.

[ politique ] [ suffrage universel ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

révolte

Le peuple n’est point comme en Février sur les barricades chantant Mourir pour la patrie – les ouvriers du 23 juin luttent pour leur existence, la patrie a perdu pour eux toute signification. La Marseillaise et tous les souvenirs de la grande Révolution ont disparu. Peuple et bourgeois pressentent que la révolution dans laquelle ils entrent est plus grande que 1789 et 1793.

La révolution de Juin est la révolution du désespoir et c’est avec la colère muette, avec le sang-froid sinistre du désespoir qu’on combat pour elle ; les ouvriers savent qu’ils mènent une lutte à la vie et à la mort, et devant la gravité terrible de cette lutte le vif-esprit français lui-même se tait.

L’histoire ne nous offre que deux moments ayant quelque ressemblance avec la lutte qui continue probablement encore en ce moment à Paris : la guerre des esclaves de Rome et l’insurrection lyonnaise de 1834. L’ancienne devise lyonnaise, elle aussi : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant", a de nouveau surgi, soudain, au bout de quatorze ans, inscrite sur les drapeaux.

Auteur: Engels Friedrich

Info: "Les journées de Juin 1848", dans "La violence dans l'histoire", éd. Le temps des cerises, Montreuil, 2020, page 57

[ radicalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

commune de Paris

Le projet était de construire une république démocratique et sociale à partir de l’organisation des communes dans tout le pays, cellule de base de la vie sociale, économique et politique.

Les attributions de ces communes reprennent ce que le mouvement populaire avait construit pendant la Révolution de 1789 jusqu’au renversement du 9 thermidor an II - 27 juillet 1794.

Les assemblées générales communales de citoyens des deux sexes élisaient alors les membres du conseil général, ainsi que les membres des différents comités chargés des attributions de la commune : on retrouve bien sûr la fonction de garde nationale et de police, mais aussi celles des comités des subsistances, de l’instruction publique, des finances, de l’assistance.

Les élus étaient sous le contrôle permanent des citoyens, qui se réunissaient plusieurs fois par semaine en assemblées générales. Le système électoral, pratiqué par le mouvement populaire révolutionnaire dans la période 1789 - 1794, était celui que les communautés villageoises avaient hérité du Moyen Âge et pratiqué jusque-là, tandis que les villes avaient perdu, depuis le XVIe siècle, leurs libertés et franchises.

Auteur: Gauthier Florence

Info:

[ gouvernement ] [ contrôle du pouvoir ] [ utopie française ] [ démocratie directe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Ce qui est unique à l'Hégélianisme, c'est la temporalité de son processus logique : en d'autres termes, le premier choix est toujours le mauvais choix mais il faut pourtant commencer par lui pour pouvoir créer ensuite les conditions idéales pour faire émerger le bon choix. Voilà donc la clé pour comprendre l'attrait de Hegel pour la révolution Française et l'Etat rationnel auquel il aspirait alors que tous ses contemporains déclaraient eux, 1789 comme étant une bonne chose et, 1793 comme une catastrophe; selon eux, il aurait donc fallu s'arrêter au libéralisme de la première phase et éviter ainsi la terreur Jacobine de la seconde. 



Mais Hegel avait justement saisi toute la nécessité de passer par la Terreur Jacobine ; pourtant, il ne proclame pas pour autant qu'il y ait alors trois options possibles, c'est-à-dire : soit le conservatisme pour préserver ainsi l'Ancien Régime; soit le libéralisme pour changer modestement la donne ; soit verser purement dans le fanatisme Jacobin... Pour Hegel, ces trois choix existent bel et bien mais pas en même temps !



Bien évidemment, Hegel a toujours fait la juste critique de la Terreur Jacobine mais pour lui, le choix initial entre l'Ancien Regime et la Terreur Jacobine fut nécessaire pour pouvoir révéler plus tard le second choix: soit rester coincé au coeur de cette terreur autodestructrice, soit la surmonter pour parvenir à un état rationnel. Il était impossible de court-circuiter la temporalité en sautant directement de l'Ancien Régime à l'Etat rationnel. 



Pour Hegel, oui la Terreur Jacobine fut un détour effroyable mais c'est elle qui indirectement, à travers son propre dépassement, put alors donner naissance à l'Etat rationnel [Napoléonien].

Auteur: Zizek Slavoj

Info:

[ erreur créatrice ] [ révolution française ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Gaule

Il est pourtant une date que je ne laisse pas passer sans émotion, c'est la nuit du 4 août 1789, la nuit de l'Abolition des privilèges.
Événement capital de la Révolution française, on l'a dit et redit et non sans souligner que l'initiative en revient à quelques jeunes nobles. Pourtant, je ne sais si a été mesuré l'impact de cette abolition des privilèges par qui en jouissait. Je ne sais si a été mesurée la force déflagratoire de cette entrée en scène de ceux qui ont tout à perdre aux côtés de ceux qui n'ont rien à perdre. Chateaubriand le sent et le dit, en quelques lignes dans Les Mémoires d'outre-tombe : "La monarchie fut démolie à l'instar de la Bastille, dans la séance du soir de l'Assemblée nationale du 4 août. Ceux qui, par haine du passé, crient aujourd'hui contre la noblesse, oublient que ce fut un membre de cette noblesse, le vicomte de Noailles soutenu par le duc d'Aiguillon et par Mathieu de Montmorency, qui renversa l'édifice, objet des préventions révolutionnaires... Les plus grands coups portés à l'antique constitution de l'État le furent par des gentilshommes".
Mais il faut attendre quelques décennies plus tard pour qu'à l'autre bout du spectre politique, Michelet fasse passer l'intensité et l'ampleur de ce qui s'est joué là, tout particulièrement quand il évoque comment le jeune duc d'Aiguillon, le plus riche seigneur en propriétés féodales après le roi, "dit qu'en votant la veille des mesures de rigueur contre ceux qui attaquaient les châteaux, un scrupule lui est venu, qu'il s'était demandé à lui-même si ces hommes étaient bien coupables... Et il continua avec chaleur, avec violence, contre la tyrannie féodale, c'est-à-dire contre lui-même" (Scènes de la révolution française). En fait, c'est à l'incroyable moment où la liberté s'invente d'elle-même que Michelet nous fait assister, à cet instant stupéfiant où la liberté embrase celui à travers lequel elle se formule pour embraser de proche en proche tout ce qui l'entoure.

Auteur: Le Brun Annie

Info:

[ historique ] [ déclic ]

 

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