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humanisme

La jeune épouse d'un émigré s'était retirée à Augsbourg avec un enfant. A l'approche des Français, en 1809, elle prend son fils dans ses bras pour s'enfuir, se trompe de porte, et tombe dans nos avant-postes; en reconnaissant son erreur, elle s'évanouit. Le général Lecourbe lui fait donner une sauvegarde, et ordonne qu'on la reconduise dans la ville prochaine, où elle voulait se retirer. Son enfant fut oublié, et la mère, dans son égarement, s'aperçut trop tard de la perte qu'elle venait de faire. Un grenadier recueillit cet enfant, il s'informa du lieu où l'on avait conduit la mère, et, ne pouvant de suite lui rendre ce dépôt précieux, il fit faire un sac de cuir dans lequel il le portait toujours. Toutes les fois qu'il fallait combattre, il le cachait à l'entrée d'un bois, dans un trou qu'il creusait lui-même, ou bien dans des broussailles, dans un buisson, qu'il était bien sûr de reconnaître, et, aprèsla bataille, il venait le reprendre. On conclut enfin un armistice; le grenadier fit une collecte qui rapporta vingt-cinq louis; il les mit dans la poche de l'enfant, et alla le rendre à sa mère.

Auteur: Nougaret Pierre-Jean-Baptiste

Info: Beaux traits de la révolution française, in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

 

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dualité politique

Le principe d’une division gauche-droite en politique vient de la révolution française, il y a un peu plus de deux cents ans. Et cette répartition spatiale semble refléter une réalité profonde de la psychologie humaine. […] Dans le cadre d’une étude américaine, des chercheurs ont étudié les lieux de vie et de travail de conservateurs et de progressistes. Les résultats montrent que les chambres à coucher des conservateurs avaient en général plus d’objets liés à l’organisation, comme des calendriers ou des timbres-poste. Dans ces chambres, on trouvait plus souvent des accessoires de nettoyage ou d’entretien, comme des paniers à linge, des fers et planches à repasser. Les chambres des conservateurs étaient plus propres, plus fraîches, mieux organisées et bien éclairées. […] Les chambres des progressistes contenaient plus de livres, notamment des livres de voyage, sur la question raciale, sur le féminisme et sur la musique. Il y avait également une plus grande variété de musique, avec de la world music, de la folk, de la musique classique et du rock. Ces chambres contenaient plus d’articles de loisirs créatifs, de papier à lettres, de cartes, de documents de voyage et d’objets culturels.

Auteur: Cunningham Darryl

Info: L'ère de l'égoïsme : Comment le néolibéralisme l'a emporté

[ historique ] [ occident ] [ bipolarité ]

 

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christianisme

La thèse gallicane, celle de Bossuet, celle des derniers gallicans qui, vous le savez, sont morts avec la Restauration, c’était l’union intime du trône et de l’autel, accotés l’un à l’autre, pour résister aux hérétiques du dedans, en même temps qu’aux prétentions de Rome. Le gallicanisme était adossé au trône de Louis XIV. Cela est tellement vrai que le gallicanisme a été une des grandes victimes de la Révolution ; il a été tué par la Révolution française et par celui qu’on a appelé l’exécuteur testamentaire de la Révolution, par Napoléon. Le jour où le clergé français n’a plus pu s’appuyer, comme il l’avait fait pendant des siècles, sur le bras séculier et sur l’autorité du roi, le clergé s’est retourné vers Rome ; il est devenu ultramontain. C’est ainsi, comme on l’a signalé, bien des fois, avant moi, qu’une des conséquences les moins prévues de la Révolution a été la victoire de l’ultramontanisme, dans le clergé de France et dans l’Eglise.

L’ultramontanisme, au sens théologique du mot, a triomphé dans l’Eglise ; la date de son triomphe, vous la connaissez, c’est le concile de 1870, où l’infaillibilité pontificale, qui, jusque-là, n’était pas reconnue de tous les catholiques, a été définie, c’est-à-dire a été proclamée comme dogme de foi.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 209-210

[ historique ] [ définition ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éloge

Quand Toussaint-Louverture vint, ce fut pour prendre à la lettre la déclaration des droits de l'homme, ce fut pour montrer qu'il n'y a pas de race paria ; qu'il n'y a pas de pays marginal ; qu'il n'y a pas de peuple d'exception. Ce fut pour incarner et particulariser un principe ; autant dire pour le vivifier. Dans l'histoire et dans le domaine des droits de l'homme, il fut, pour le compte des nègres, l'opérateur et l'intercesseur. Cela lui assigne sa place, sa vraie place. Le combat de Toussaint-Louverture fut ce combat pour la transformation du droit formel en droit réel, le combat pour la reconnaissance de l'homme et c'est pourquoi il s'inscrit et inscrit la révolte des esclaves noirs de Saint-Domingue dans l'histoire de la civilisation universelle. S'il y a dans le personnage un côté négatif — difficilement évitable d'ailleurs eu égard à la situation — c'est en même temps là qu'il réside : de s'être davantage attaché à déduire l'existence de son peuple d'un universel abstrait qu'à saisir la singularité de son peuple pour la promouvoir à l'universalité.

Insuffisante synthèse sans doute, mais qui donnait le branle décisif à l'histoire haïtienne. C'est pourquoi l'Intercesseur mérite bien le nom que lui donnent ses compatriotes d'aujourd'hui : le Précurseur.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Toussaint-Louverture, la Révolution française et le problème colonial / Aimé Césaire ; préface de Charles-André Julien. - Paris : Présence africaine, 2004. - 345 p.-[3] p. de pl. ; 21 cm. ISBN 2-7087-0397-8. En guise de conclusion, pp. 344-345

[ racisme ] [ libération ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religieux-civil

La révolution de 1830 avait été en grande partie faite contre le clergé, celle de 1848 fut faite sinon pour lui, du moins à son profit. Quel changement en moins d’une génération ! Le peuple qui, dix-sept ans plus tôt, saccageait l’Archevêché et poursuivait dans les rues le costume ecclésiastique, appelait le clergé à bénir ses frêles arbres de la liberté. La première Assemblée élue par le suffrage universel inscrivait le nom de Dieu au fronton de sa constitution républicaine. Les catholiques qui avaient donné à leurs coreligionnaires le mot d’ordre de liberté eussent pu s’attribuer le mérite de ce prompt revirement populaire. Ils recueillaient alors, avec le bénéfice de la froideur ou des ombrages que leur avait témoignés la monarchie de Juillet, le bénéfice de leur indépendance vis-à-vis de la royauté déchue. Une autre raison avait rendu au clergé une popularité dont il était dès lors désaccoutumé, l’élection, en 1846, du pape Pie IX, qui, en quelques mois, était devenu "l’idole de l’Europe". Dans la presse et dans les Parlements, dans les Chambres françaises spécialement, les hommes politiques les plus divers, Thiers, Odilon Barrot, Lamartine, Guizot, avaient salué à l’envi, comme un des grands faits du siècle, l’avènement d’un pontife que tous croyaient jaloux d’accomplir la réconciliation de l’Eglise et de la société moderne.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 140-141

[ France ] [ histoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolution française

Que n’a-t-elle pas détruit, cette nation nouvelle, et qu’a-t-elle fondé ? Une royauté sans pouvoir, une noblesse sans devoirs, un clergé sans influence, une magistrature sans autorité, une administration sans considération et sans responsabilité, des institutions sans dignité, un peuple sans frein et sans morale, jouet de tous les intrigants, dupe de toutes les impostures.

Comment cette génération qui eût été maudite par nos pères, et qui le sera par nos enfants, a-t-elle pu s’arroger le droit de réprouver le passé, de déshériter l’avenir, de lui ravir cette succession de bonheur privé et d’ordre public, à laquelle il était substitué ? Usufruitière elle-même dans son existence passagère, de ce patrimoine inaliénable, à quel titre en a-t-elle usurpé la pleine propriété pour le dissiper d’abord en institutions impuissantes, et bientôt en honteuses et cruelles extravagances, et pour offrir à l’Europe, dans un petit nombre d’années, à la place des leçons de sagesse et de vertu que la France lui avait données pendant tant de siècles, l’exemple de toutes les folies, de tous les crimes, de tout ce qu’il y a de plus vil dans les cœurs les plus dépravés, de plus féroce dans les penchants les plus abrutis, de plus absurde dans les esprits les plus égarés, et pour tout renfermer en un mot, pour lui donner le spectacle d’une Convention.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ critique ] [ conséquences ] [ parlement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

... Le Conseil de Paris a repoussé la proposition faite par des élus de gauche de la capitale de donner le nom d'une rue à Robespierre. Pour une fois, des élus socialistes, dont M. Delanoë, et des élus UMP ont trouvé l'énergie et le courage de se réconcilier dans ce grand dessein consistant à couper le kiki une seconde fois à l'un des plus grands acteurs de la Révolution française, lequel avait, il est vrai, la guillotine un peu facile pour les contre-révolutionnaires plus ou moins avérés, mais qui ne s'est pas fait prier quand il s'est agi de se faire raccourcir à son tour. Mon cher Stéphane, ayez l'amabilité de rappeler de ma part à votre ami Bertrand qu'un certain Jean Jaurès a existé, il y a longtemps, et qu'il écrivit ceci dans son histoire socialiste : "Devant le tribunal de l'histoire, je suis avec Robespierre et je vais m'assoir avec les jacobins !" Faites-lui savoir, dans la foulée qu'un grand historien du nom de Jules Michelet a également existé et que lui estimait que la Révolution française était un bloc. Bref, Paris n'aura toujours pas de rue Robespierre, alors que le massacreur des communards, Adolphe Thiers, dispose de la sienne dans le 16è arrondissement, comme il se doit. De toute façon, on s'en fout : l'essentiel, c'est que Dalida ait sa statue !

Auteur: Porte Didier

Info: Incorrigible

[ rue ] [ postérité ] [ ironie ]

 

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lettres

Qu'il est facile de confondre culture et érudition! En vérité, la culture ne dépend pas de l'accumulation de connaissances, même dans des domaines variés, mais de l'agencement de ces connaissances dans notre mémoire et de leur présence dans notre comportement. Les connaissances d'un homme cultivé peuvent ne pas être très nombreuses, mais elles sont toujours cohérentes, en harmonie, et surtout, en relation les unes avec les autres. Chez l'homme érudit, les connaissances semblent emmagasinées dans des espaces cloisonnés. Chez l'homme cultivé, elles sont réparties conformément à un ordre intérieur qui rend possible leur échange et leur fructification. Ses lectures, ses expériences sont en fermentation et engendrent continuellement de nouvelles richesses, tel un compte à intérêt. L'érudit, comme l'avare, conserve son patrimoine dans un bas de laine où il n'y a de place que pour la rouille et la répétition. Dans le premier cas, la connaissance engendre la connaissance. Dans le second la connaissance s'ajoute à la connaissance. Un homme qui connaît sur le bout des doigts tout le théâtre de Beaumarchais est un érudit, mais cultivé est l'homme qui, n'ayant lu que le Mariage de Figaro, a conscience du rapport qui existe entre cette oeuvre et la Révolution Française ou entre son auteur et les intellectuels de notre époque. C'est précisément pourquoi tel membre d'une tribu primitive qui possède le monde en dix notions de base est plus cultivé que le spécialiste d'art sacré byzantin incapable de faire cuire un oeuf.

Auteur: Ribeyro Julio Ramon

Info: Proses apatrides, Chap 21

[ instruction ] [ bagage ] [ synthèse ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ intelligence inductive ]

 

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cartésianisme

Autrement dit, tout le système du savoir tel que Descartes l’a décrit est tiré, par une opération purement intellectuelle, d’un petit nombre de principes a priori estimés évidents. Cette affirmation est capitale, car elle implique la méconnaissance de la vraie révolution intellectuelle du XVIIe siècle, c’est-à-dire de la méthode consistant à aller des faits aux causes et non plus à supposer des principes universels dans la nature pour en déduire les phénomènes et leurs explications. L’usage cartésien de la notion de causalité tourne le dos à la science de son temps, dont sa philosophie ne peut donc nullement être considérée comme la "totalisation" ni même comme le début d’une prise de conscience moyennement lucide. Inconscient des concepts neufs qui naissaient sous ses yeux, Descartes recommande "de commencer par la recherche des premières causes, c’est-à-dire des principes", ce qui est préconiser le retour aux physiques et aux biologies déductives de l’Antiquité, dans ce que l’Antiquité offrait de plus stérile, et non pas dans ce qu’elle offrait de points d’appui pour lutter contre la scolastique. […]

Aussi ne faut-il pas se méprendre sur les applications pratiques et les expériences dont Descartes annonce le programme à la fin du Discours de la méthode. Il ne se propose pas d’expérimenter au sens où Galilée le faisait. A l’inverse, comme Platon, il a confiance dans la validité absolue de ses principes a priori, aperçus par la seule lumière du raisonnement, et donc, par avance, il est sûr de leur efficacité dans la pratique.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, page 17

[ critique ] [ conservateur ] [ préjugé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fric

On peut dire que l'argent est un instrument neutre qui n'a comme tel un effet ni positif ni négatif. Il constitue un simple substitut du troc : une marchandise spécialement conçue pour l'échange. Une image tout à fait différente émerge cependant au plan historique. A l'origine, les sociétés féodales étaient dominées par la caste des guerriers qui s'appropriait les terres par la force. Ils sont ce que Hegel nomme les "Maîtres". En face d'eux se tient la majorité de la population, les "esclaves" devenus "serfs" par la suite. Les uns travaillent, les autres règnent sur eux. Pour pouvoir faire circuler les produits issus de cette division du travail, il fallait les marchands. Ils vont de pays en pays, vendent leurs marchandises et vivent de leur profit. Pour ce commerce, on a besoin de l'argent comme instrument de la circulation. Au moyen âge et surtout pendant la renaissance, les régnants font une découverte surprenante. Ils n'ont plus besoin de la violence comme base de leur règne. L'argent rend le même service. Avec lui, on peut amener quelqu'un à travailler pour soi, sans autre violence. La révolution française et sa nouvelle redistribution du pouvoir n'a rien changé à cela. Les aristocrates ont vite compris qu'il pouvaient renoncer à leurs privilèges seigneuriaux s'ils possédaient suffisamment d'argent. L'épée ou le sabre ne sont plus nécessaires, on peut arranger tout cela de la même manière avec de l'argent. Aristote avait reconnu cet aspect de l'argent comme l'héritier de la violence sociale. L'argent reflète le rapport de domination et remplace l'instrument de la violence.

Auteur: Jorion Paul

Info:

[ influence ] [ historique ] [ arme ]

 

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