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végétal

Cet arbre... a échoué ici sous forme de graine il y a trente-cinq ans. Lorsqu'au terme d'un long voyage la graine s'est échouée sur le rivage, ici séjournaient un homme et une femme. Ils vivaient un amour difficile. Afin d'échapper au monde, ils étaient venus s'installer ici. En toute connaissance de cause. Ils voulaient faire de ce lieu un ailleurs. Mais leurs espoirs avaient été brisés. Le monde extérieur s'était manifesté et avait pesé de tout son poids sur leur amour. La graine qu'ils ont plantée a éclos et poussé : c'est l'arbre que vous avez sous les yeux. Vous avez devant vous leur désir et leur rêve projetés dans cet arbre. Vous êtes témoin de leur amour brisé, métamorphosé en arbre.

Auteur: Seung-U Lee

Info: La vie rêvée des plantes

[ littérature ] [ métamorphose ]

 

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seventies

Je sais que cette année-là [1975] j'ai dû voir au cinéma pas loin de douze fois le 'Rocky Horror Picture Show', de Jim Sharman, et au moins autant 'Phantom of Paradise', de Brian de Palma. Je me souviens qu'on dansait des slows sur 'Angie', des Rolling Stones, et sur 'L'été indien', de Joe Dassin. On se moquait du tube 'J'ai encore rêvé d'elle', par le groupe 'Il était une fois', surtout à cause du refrain qui disait "Je l'ai rêvée si fort que les draps s'en souviennent", même si la nature de ce souvenir n'était pas tout à fait claire pour moi frère de dix ans - ni pour moi, d'ailleurs*, mais il aurait fallu me torturer pour que je le reconnaisse.

Auteur: Thiébaut Elise

Info: Ceci est mon sang, p. 26, *treize ans

[ adolescence ] [ Gaule ]

 

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recul sur soi

La possibilité qu’offre la sociologie à toutes celles et ceux qui s’en saisissent de clarifier leur existence et de prendre conscience des processus qui les déterminent ne débouche pas automatiquement sur une libération immédiate, de même que la mise en mots des expériences dans le cadre de la psychothérapie ou de la cure analytique ne suffit souvent pas à guérir les patients de leurs maux ou de leurs souffrances. Ces expressions verbales et ces prises de conscience ne peuvent notamment pas stopper comme par miracle des logiques incorporées qui fonctionnent bien souvent en deçà de la conscience, comme des schémas récurrents, des habitudes qui reviennent inlassablement sans même avoir à y penser. Mais elles constituent certainement la condition initiale de possibilité d’un changement.

Auteur: Lahire Bernard

Info: La part rêvée, p. 213

[ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

espérance

Quand un homme chevauche longtemps au travers de régions sauvages, il ressent le désir d'une ville. Il arrive enfin à Isidora, ville où les bâtiments ont des escaliers en spirale incrustés de coquillages spiralés, où l'on fabrique des télescopes et des violons parfaits, où l'étranger qui hésite entre deux femmes en rencontre toujours une troisième, où les combats de coqs dégénèrent en bagarres sanglantes entre les parieurs. C'est à toutes ces choses qu'il pensait lorsqu'il désirait une ville. Isidora est donc la ville de ses rêves, à une différence près. La ville rêvée le contenait en tant que jeune homme ; il arrive à Isidora dans sa vieillesse. Sur la place, il y a le mur où les vieillards s'assoient et regardent passer les jeunes ; il est assis en rang avec eux. Les désirs sont déjà des souvenirs.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ illusion ] [ dépassement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Les particularités les plus intimes et les plus laides de la vie sexuelle peuvent être pensées et rêvées sous forme d’innocentes allusions aux besognes culinaires. Les symptômes de l’hystérie deviennent incompréhensibles si l’on oublie que les symboles sexuels se cachent surtout derrière les choses habituelles et peu surprenantes. Il y a un sens sexuel très net dans l’attitude des enfants névrosés qui ne peuvent voir ni sang ni viande rouge et qui vomissent à la vue des œufs et des nouilles ; de même, quand la crainte que l’homme éprouve normalement à l’égard du serpent s’amplifie, chez les névrosés, d’une manière monstrueuse. Chaque fois que la névrose se dissimule sous ces symboles, elle suit à nouveau les voies qui furent celles de l’humanité primitive et dont témoignent maintenant encore nos langues, nos superstitions et nos mœurs quelque peu ensevelies.

Auteur: Freud Sigmund

Info: L'Interprétation des rêves

[ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

paramnésie

Le sentiment du "déjà-vu" ne se comprend pas autrement : toute son existence à venir, chacun l'a rêvée enfant et c'est pourquoi, devant tout événement vécu, quelque chose nous avertit obscurément que cela, nous l'avons déjà connu. Chaque expérience nouvelle vient vérifier l'un ou l'autre des vieux récits que le cerveau s'est, il y a bien longtemps, raconté à lui-même dans la nuit. Il faut bien qu'il en soit ainsi. Si secrètement il n'en savait déjà tout, comment l'esprit pourrait-il, le jour venu, soutenir le spectacle de l'affolante réalité sans s'anéantir tout à fait ? La longue répétition nocturne des rêves d'enfance était nécessaire à la survie : comme une éducation lente au néant qui, inévitablement, viendrait. Ou plutôt : tout a déjà eu lieu. Et la vie adulte, elle-même, n'est que l'étirement d'un songe d'enfant depuis longtemps révolu, son lent affadissement inquiet dans le matin indifférent du temps.

Auteur: Forest Philippe

Info: Sarinagara, pp. 22-23

[ atemporalité ] [ imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

instants

On passe à côté des choses, des êtres. Tout est souffle et frôlement. Si indicible, si peu gravé. Parfois, un parfum, un peu de la farine du pain ou le bleu d'un sourire s'accrochent à notre veste. C'est comme noter une bulle d'idée dans son carnet, au crayon noir. C'est comme une illusion. Et puis le vent en remontant la plage, la pluie soudaine comme la cape du magicien, et puis un rien de soleil qui crépite à nouveau, et voilà que tout se disperse ou s'efface ou se tait. On entre sous la douche plus nu que l'eau et infiniment seul ; et dans ce bruit d'eau, deux mains posées sur le visage, on comprend que tout nous échappe. Et le bruit dure ce qu'il faut, il est joli ; et la vie rêvée, elle était jolie, n'est plus alors que ce bruit qui fuit, lui aussi. Joliment.

Auteur: Dor Jacques

Info: 4 février 2022

[ détails ] [ existence ] [ fugitifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prémonition

Voici, par exemple, un des cas où la vraisemblance est la plus forte. M. Frédéric Wingfield rêve une nuit qu’il voit son frère Richard Wingfield-Baker assis sur une chaise devant lui. Il lui parle, et son frère ne répond qu’en inclinant la tête, puis se lève et quitte la chambre. Lorsque M. Wingfield se réveille, il se trouve debout, un pied posé par terre et l’autre sur le lit, essayant de parler et de prononcer le nom de son frère. "L’impression qu’il était réellement présent était si forte, et toute la scène que j’avais rêvée était si vivante, que je quittai la chambre à coucher pour chercher mon frère dans le salon." M. Wingfield avait à ce moment des nouvelles récentes de son frère et le croyait en bonne santé. Cependant il eut après l’apparition le sentiment d’un malheur imminent ; il nota le fait dans son journal, et ajouta les mots : "Que Dieu l’empêche." Trois jours après, il apprenait que son frère était mort des suites de blessures terribles qu’il s’était faites dans une chute à la chasse.

Auteur: Paulhan Frédéric

Info: Les hallucinations véridiques et la suggestion mentale, Revue des Deux Mondes tome 114, 1892 p. 78

[ télépathie ] [ songe ]

 

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embarras

La scène de ses adieux avec Antoinette, la veille au soir, lui revint à l'esprit. Elle était debout sur le quai de la gare, lui venait de ranger à grand-peine ses valises dans le filet et s'était accoudé à la fenêtre du compartiment. Tant que le train était resté à l'arrêt, ils avaient réussi à se conduire avec naturel, mais au moment où il s'était ébranlé une gêne insurmontable les avait saisis tous les deux. Ne pas se quitter des yeux dans ces conditions avaient été une véritable épreuve. Après tant de mois passés ensemble, voilà qu'ils n'avaient pas pu se regarder en face. Ils étaient restés immobiles, silencieux, sentant bien que toute parole eut sonné faux. Le malaise s'était dissipé dès qu'une distance plus importante les avait séparés. Ils s'étaient alors adressé de grands gestes en se criant au revoir. Comme cela lui arrivait souvent, Cyril s'était complu à revivre ce départ, l'imaginant ainsi : le train revenait sur le quai, il retrouvait Antoinette et ils s'expliquaient les raisons de leur gêne, ce qui les faisait rire et les soulageait. Quand le train repartait, ils échangeaient des sourires de connivence qui signifiaient : "Nous savons bien ce qu'il en est quand deux personnes se quittent sur le quai d'une gare..."

Auteur: Belletto René

Info: La vie rêvée et autres nouvelles

[ au revoir ] [ séparation ]

 

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mal du pays

Que faisait-il ici, chez des étrangers ? S’il avait été chez lui, dans son havre de pêche, il aurait pu aller en hiver aux Lofoten et prendre des merlans en été. Il aurait pu faire beaucoup, beaucoup de choses et vivre content. Alors il aurait épousé la petite Ragna et pris la ferme de ses parents ; il y aurait élevé son bétail, cultivé ses champs. Oui, il n’aurait pas eu besoin de rôder un soir d’hiver, comme aujourd’hui, en gémissant de chagrin et d’amour !
Il se sentait abandonné, il avait la nostalgie, il voulait retourner chez lui. Son village était pauvre, mais clair et riant en été : hanté par les nymphes et les génies des eaux ; fertile en légendes l’hiver. Il n’y avait pas un endroit pareil. Et ceci seulement : Ragna avait une si jolie bouche quand elle riait, étant petite et tout le temps qu’elle avait grandi ! Tous les enfants avaient un si joli sourire au village ! Et, s’il voulait penser à quelque chose de plus imposant encore, nulle part dans le monde entier, on ne contemplait d’aussi belles montagnes. Dès le mois de mars, on voyait arriver les étourneaux et, bientôt après, les oies sauvages. O Merveille des vols en soc de charrue et des voix d’oiseaux sous le ciel, devant quoi son père et sa mère lui avaient appris à se découvrir et à se taire ! Oui, il voulait retourner chez lui ! Il voulait faire voile vers le Nord, avec le cotre de Knoff, et retourner des Lofoten chez lui !

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "Vagabonds", édition Pochothèque, trad. J. Petithuguenin, page 982-983

[ souvenirs ] [ idéalisation ] [ vie rêvée ] [ regrets ] [ Heimweh ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson