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racisme

...elle se rappelait comment on traitait les Noirs en Russie, déjà rien que la façon dont on parlait d'eux. Les étudiants nègres séduisent ou violent les femmes russes, disait-on. C'étaient des chauds lapins, montés comme des étalons. Il y avait beaucoup de femmes qui aimaient cela, bien mal leur en avait pris ! Les Noirs, disait-on, dégageaient une odeur nauséabonde, étaient bruyants et se distinguaient à peine des prosimiens. Rosa se souvint d'une blague qu'elle avait entendue un jour : dans la résidence étudiante de l'université Lumumba, un étudiant s'est fait manger. L'administration du foyer et la milice sont indignées. Pourquoi avez-vous fait cela ? demande un milicien aux auteurs du crime. Vous êtes quand même nourris... Mais la nourriture de notre pays nous manquait, expliquent les étudiants africains.

Auteur: Vertlib Vladimir

Info: L'Etrange mémoire de Rosa Masur

[ cannibale ] [ préjugés raciaux ]

 

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accouchement

Quand il rentra dans la cabane elle s'était traînée ou elle était tombée au pied du lit et elle gisait à terre et agrippait au cadre de bois. Il crut qu'elle était morte, couchée là qui regardait fixement au-dessus d'elle avec des yeux qui ne contenaient plus rien. Puis son corps fut secoué de convulsions et elle poussa un hurlement. Il luttait avec elle, la soulevant pour la recoucher. La tête était sortie et dépassait dans une palpitante bouillie de sang. Il maintenait son corps, un genou replié sur le lit. De sa propre main il dégagea l'enfant, le petit corps décharné traînant le cordon anneloïde sur les couvertures ensanglantées, créature couleur de betterave qui rappelait un écureuil écorché. Il enlevait avec ses doigts le mucus qui maculait le visage du nouveau-né.

Auteur: McCarthy Cormac

Info: L'obscurité du dehors

[ naissance ]

 

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vieillesse

Le sol était jonché de canettes de bière, de tubes en carton roussis, de pétards de fusée, de bouts de papier et de plastique arrachés à des feux d’artifice, de capotes et de leur emballage, de plusieurs dizaines de douilles. Il en remplit le sac puis déversa le tout dans une poubelle enchaînée à un piquet au milieu des arbres, avant de le remplir une seconde fois. Lorsqu’il eut ramassé tous les détritus, il détacha les culottes et les jeta à leur tour. Il ne se rappelait pas avoir assisté dans sa jeunesse à une fête incluant tous ces éléments à la fois. Il se rassit contre le coffre ouvert pour regarder les voitures passer sur l’autoroute en pensant que s’il avait été plus jeune, ou peut-être en meilleure santé, tout ce paysage n’aurait pas eu l’air aussi désolant.

Auteur: Spragg Mark

Info: De flammes et d'argile

[ contemplation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ambiance

Ah ! Chez Max ! C'était spacieux. Il y avait du mouvement, et l'air circulait. Ce que j'aimais Chez Max, c'était la musique d'ambiance. C'était la même musique de tango qui tournait sans cesse. Quand j'avais questionné Max à ce sujet, il m'avait dit que c'était ainsi depuis l'ancien patron. Quand le bar avait été racheté, l'une des choses entre autres, comme le plat du jour, que le repreneur n'avait pas changée, c'était cette musique de tango. Cela faisait insolite mais, en même temps, ce tango en sourdine laissait planer dans le bar un air de tristesse et de force. Une musique qui rappelait à l'âme ses mouvements, ses sautes d'humeur, dans une atmosphère de mysticisme. Malgré les bruits de verres, de commandes, d'assiettes à l'heure du déjeuner, cette musique flottait sur les murs, sur les tables, sur les gens, comme un fantôme invisible.

Auteur: Ken Bugul Mariétou Mbaye Bileoma

Info: Mes Hommes a Moi

[ musique ] [ bistrot ]

 

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grande distribution

[…] au coin de l’avenue des Gobelins, je ne manquais jamais de marquer un arrêt au Carrefour City. Ce magasin, j’en avais eu l’intuition dès ma première visite, allait être amené à jouer un rôle dans ma nouvelle vie. Le rayon oriental, sans atteindre la luxuriance du G20 proche de la tour Totem où j’avais mes habitudes encore quelques jours auparavant, alignait tout de même huit variétés différentes de houmous dont l’abugosh premium, le misadot, le zaatar et le rarissime mesabecha ; quant à l’espace sandwicherie, je me demande même s’il n’était pas supérieur. Je croyais jusque-là le segment du minimarket entièrement dominé, à Paris et dans la petite couronne, par les Daily Monop’ ; j’aurais dû me douter qu’une enseigne comme Carrefour, lorsqu’elle entrait sur un nouveau marché, "n’y entrait pas", comme le rappelait récemment son PDG dans une interview à Challenges, "pour faire de la figuration".

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", pages 89-90

[ variété de choix ] [ excitation consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

voyage

Et puis, naturellement, vient l'heure du départ, tout aussi hagarde et inquiète que l'était le mystérieux moment initial de l'arrivée. Un visage inconnu et étranger nous attendait, c'est un visage inconnu mais nôtre qui prend congé de nous. Il est facile et impossible d'abandonner la géométrie de Pékin, de ce visage qui porte les millénaires comme un léger maquillage. Nos hôtes interchangeables nous saluent à l'aéroport, les ministres comme les sans-grade, l'aimable interprète horrifié par notre manque de ponctualité, terrorisé par un chronomètre implacable et accusateur. On part pour Canton. "D'où viennent ces bananes ?" demandions-nous parfois durant les repas de Pékin. "Elles viennent de Canton." Quelqu'un se rappelait que, du côté de Canton, il y avait des tigres et des éléphants. A Canton, nous serons attendus par d'autres interprètes, car la langue qu'on y parle est tellement différente du chinois du Nord qu'elle est incompréhensible pour les habitants de Pékin.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Chine et autres Orients", éd. Le Promeneur, p. 49-50, trad. par Béatrice Sayhi-Périgot

[ exotisme ] [ sur le vif ] [ traduction ] [ formalités ] [ uniformité du nouveau ] [ périple ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

littérature

Elle est folle, se dit Pemberton, et il se rappela leur premier soir à Boston, le trajet à pied le long des rues pavées jusqu'à la demeure de Serena, le bruit creux de leurs pas. Il se rappela le moment où il était resté sur la marche la plus haute, la plus verglacée, pendant que Serena ouvrait la porte et entrait, allumant au passage la lumière dans la pièce de devant. Même après qu'elle se fut retournée en souriant, il avait hésité. Un trouble indistinct, presque viscéral, l'avait cloué là, sur le perron, dans le froid, du mauvais côté de la porte. Il se rappelait qu'il avait ôté ses gants, les fourrant dans la poche de son pardessus, qu'il avait brossé quelques traces de neige sur ses épaules et retardé son entrée d'encore quelques instants. Puis il était entré, avançant ainsi de quelques pas vers la pièce où il se trouvait maintenant, vers le moment qu'il vivait.

Auteur: Rash Ron

Info: Serena

[ rencontre ] [ femmes-hommes ]

 

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indicible

Mais j'écartai simplement d'une caresse les mèches de son visage pour la regarder. Elle me rappelait ces anges qu'on voit sur les tombes, paupières closes, visage levé et mains jointes.
- Tu as chaud à nouveau, lui dis-je. Tu es sûre que tu te sens bien?
Grace n'ouvrit pas les yeux. Je fis courir un doigt autour de son visage comme pour en écarter encore quelques cheveux. Ma peau me paraissait froide contre la sienne, brûlante.
- Mmm hmm, murmura-t-elle.
Je poursuivis mon geste tout en songeant à lui dire qu'elle était belle, et qu'elle était mon ange, mais je savais ces mots plus lourds de sens pour moi que pour elle: elle y verrait de simples formules, des lieux communs qui la feraient sourire une seconde, avant de... disparaître, trop galvaudés pour être vrais. Pour elle, c'étaient ma main sur sa joue, mes lèvres sur sa bouche, tous ces contacts éphémères qui comptaient et lui prouvaient mon amour.

Auteur: Stiefvater Maggie

Info: Fièvre

[ homme-femmes ]

 

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littérature

Il y avait des jours de sa vie qu'en dépit de leur manque apparent d'intérêt, Alexandra se rappelait pour avoir été particulièrement heureuse ; des jours où elle se sentait proche des friches sans relief qui l'entouraient, où elle ressentait pour ainsi dire dans son propre corps la joyeuse germination du sol. Il y avait aussi des jours qu'Emil et elle avaient passés ensemble et qu'elle aimait infiniment à se remémorer. Tel, par exemple, le jour où ils étaient descendus près de la rivière. Un canard sauvage esseulé nageait, plongeait et se lissait les plumes, s'amusant, tout heureux dans la lumière pommelée. Nul être vivant n'avait paru si beau à Alexandra que ce canard sauvage. Des années ayant passé, elle ne pouvait s'empêcher de penser que le canard était toujours au même endroit, à nager et plonger, toujours tout seul, sans la lumière du soleil, comme une espèce d'oiseau enchanté sur lequel ni le temps ni le changement n'avaient aucune prise.

Auteur: Cather Willa

Info: Pionniers

[ symbiose ] [ nature ] [ rêve ]

 

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rumination

J'ai entendu que le xénon est un bon anesthésique... Et ai pensé : "Comment le xénon, qui n'est pas une forme chimique composée, peut-il servir d'anesthésique général ?"… Je restais éveillé la nuit quelques minutes avant de m'endormir, et au cours des deux semaines suivantes, chaque nuit, je me disais : "...comment fonctionnent les agents anesthésiques?" Puis ça s'est estompé, mais mon esprit inconscient gardait cette question vivant et la rappelait à ma à chaque nouvelle idée. Ainsi sept ans se sont écoulés.

Un jour, j'ai posé mes pieds sur le bureau et j'ai commencé à lire mon courrier, et voici une lettre de George Jeffrey - cristallographe spécialisé en rayons X - sur sa définition de la structure d'un cristal d'hydrate. Immédiatement j'ai enlevé mes pieds du bureau, me suis assis et  ai dit: "Je comprends l'anesthésie!" …

J'ai passé un an pour préciser la structure de l'hydrate de chloroforme, puis j'ai écrit mon article publié en juin 1961.

Auteur: Pauling Linus Carl

Info: Entretien avec George B. Kauffman et Laurie M. Kauffman, dans 'L. Pauling: Reflections', American Scientist (Nov-Déc 1994), 82, No. 6, 522-523

[ réflexion ] [ eurêka ] [ sous-jacente ] [ découverte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel