Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 548
Temps de recherche: 0.0449s

récit mythique

A mon avis voilà comment s'explique l'origine des épopées populaires : il existe une période d'histoire ancienne qui immédiatement après sa fin semble importante, grandiose, toute emplie de faits remarquables et sans doute toujours héroïque. Toutefois cette époque se situe dans des temps si éloignés, si reculés que seule une obscure et incomplète tradition en conserve les traces aux futures générations. On s'est étonné de constater que l'épopée, en tant que genre littéraire, ait disparu au cours des siècles, peut-être est-ce parce que les conditions nécessaires à son éclosion ne se présentent plus. Le vieux matériel a été épuisé et, pour tous les événements ultérieurs, l'histoire a pris la place de la tradition. De nos jours, les actes les plus héroïques ne sauraient inspirer d'épopée ; Alexandre le Grand ne se plaignait-il pas déjà de ne pouvoir trouver d'Homère capable de le célébrer.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, page 97

[ transmissibilité ] [ intégration ] [ souvenir-écran ] [ légendes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

consumérisme

Un monde civilisé et timide n’a rien trouvé d’autre à opposer à la renaissance brutale et à visage découvert de la barbarie, que des sourires et des concessions. L’esprit de Munich est une maladie de la volonté chez les peuples nantis. Un état d’âme permanent chez ceux qui se sont abandonnés à la poursuite de la prospérité à tout prix, ceux pour qui le bien-être matériel est devenu le but principal de leur vie sur terre. Ces gens-là – et il y en a beaucoup dans le monde aujourd’hui – ont choisi la passivité et la reculade, afin de prolonger un peu leur train-train quotidien, afin d’éluder la difficulté aujourd’hui. Et demain, vous verrez, tout ira bien. Mais rien n’ira bien. Le prix de la lâcheté est toujours le mal. Nous ne récolterons la victoire que si nous avons le courage de faire des sacrifices.

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Discours de Stockholm, dans Les Droits de l’écrivain, Points n°38, Seuil, 1972, p. 114-115

[ confort ] [ démocratie ] [ faiblesse ]

 

Commentaires: 0

gros

Il était là, assis sur une chaise de camping, exposant son résidu grotesque d'humanité à la lumière impitoyable de la lampe torche. Il avait gonflé comme un ignoble Bibendum. On ne distinguait plus ses traits au milieu d'un amas de chair boursouflée qui virait au noirâtre. Il avait commencé à se répandre, des liquides épais avaient coulé jusqu'au sol pour féconder la terre polluée du terrain vague. Un nuage de grosses mouches bleues s'envola en vrombissant de colère. Mako recula pour échapper à l'infecte nuée. Kamel retint péniblement un hoquet qui venait de loin. Sophie était livide, elle essaya de respirer par la bouche. Se rendant compte qu'elle pouvait avaler un de ces infâmes insectes, elle posa la main sur la bouche. Les miasmes putrides soudain répandus dans l'atmosphère rendaient l'air irrespirable. Mako ricana en se bouchant le nez.
- Putain, il est faisandé celui-là.

Auteur: Guillaume Laurent

Info: Le roi des crânes

[ cadavre ] [ obèse ]

 

Commentaires: 0

dirigisme psychologique

Il [Jung] fait reposer l’essentiel du traitement des névrosés sur le fait de leur montrer le chemin de la réalité devant laquelle ils ont reculé. Nous soutenons, pour notre part, que la réalité la plus proche et la plus importante pour le malade, c’est l’ensemble de ses symptômes morbides, qu’on doit par conséquent s’occuper de ceux-ci, alors que les références aux problèmes de l’existence feront ressentir encore plus douloureusement aux malades leur incapacité à les résoudre. On n’a guère besoin dans une analyse de se soucier des projets du malade ; pour peu que l’analyse aille assez en profondeur, les patients trouvent leur voie sans notre aide, et une technique analytique correcte doit même s’efforcer de rendre le patient assez indépendant pour qu’il n’ait d’ordre à recevoir de personne, pas même de son médecin. Il décidera ensuite lui-même quelle part abandonner de ses investissements "inadéquats" et laquelle réaliser effectivement après l’analyse.

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Critique de "Métamorphoses et symboles de la libido" de Jung

[ méthodes comparées ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

abrutissement

Ça me fascine... que le succès des émissions de merde tient juste au fait que les gens disent "non mais moi je regarde juste pour voir combien ce truc est nul..." Mais heu.. vous êtes nombreux à faire ça ? Parce que c'est un problème ça, le calcul de l'audience ne prend pas en compte le recul avec lequel on regarde... Ou alors la merde t'intéresse vraiment. T'es merdologue, c'est ça ? Quand tu vas au restau tu demandes ce qu'il y a de plus dégueulasse, pour voir, parce que ça t'intéresse ! Tu te lèches les babines en regardant le menu tout en disant "Qu'est-ce que je vais chier demain" ? C'est fascinant quand même cette arnaque qu'on se fait au cerveau pour regarder la télé.
Avec la TV le problème c'est qu'on s'aperçoit pas qu'on devient con. C'est la tragédie de l'existence. J'ai plein de copains qui sont devenus cons sans s'en apercevoir.

Auteur: Gardin Blanche

Info: Devenir con, sur youtube

[ justification ] [ télévision ]

 

Commentaires: 0

beaux-arts

Il semble évident, avec le recul, que les artistes de l'Allemagne de Weimar et de la Russie léniniste ont vécu dans un paysage médiatique beaucoup plus atténué que le nôtre, et leur récompense a été de pouvoir encore croire, en toute bonne foi et sans bavardage, que l'art pouvait moralement influencer le monde. Aujourd'hui, l'idée a été largement rejetée, comme il se doit dans une société de médias de masse où le rôle social principal de l'art est d'être un capital d'investissement, ou, de la manière la plus simple, un placement. Nous avons toujours l'art politique, mais nous n'avons pas d'art politique efficace. Un artiste doit être célèbre pour être entendu, mais à mesure qu'il acquiert de la notoriété, son travail accumule de la "valeur" et devient, ipso-facto, inoffensif. En ce qui concerne la politique d'aujourd'hui, la plupart des arts aspirent à la condition de Muzak. Il fournit le bourdonnement de fond du pouvoir.

Auteur: Hughes Robert

Info: The Shock of the New

[ vingtième siècle ] [ marchandisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

réagir

Bigger, tu vas mourir. Et si tu meurs, meurs libre. Tu t'efforces de croire en toi. Et chaque fois que tu essaies de trouver un moyen de vivre, c'est ton propre cerveau qui se met en travers de ton chemin. Et sais-tu pourquoi ? C'est parce que les autres t'ont dit que tu étais mauvais et t'ont forcé à vivre dans de mauvaises conditions. Quand un homme s'entend rabâcher ça aux oreilles sans arrêt et qu'il regarde autour de lui et voit que la vie est réellement mauvaise, alors il commence à douter de son propre jugement. Ses sentiments le poussent en avant et son esprit, empoisonné par ce que les autres lui ont dit, lui commande de reculer. Pour obtenir des gens qu'ils aient la foi et qu'ils luttent, il faut leur faire croire à ce qu'ils ont ressenti dans l'existence, leur faire comprendre que leurs sentiments sont tout aussi valables que ceux des autres.

Auteur: Wright Richard

Info: Un enfant du pays, Gallimard Folio, p. 524

[ positiver ]

 

Commentaires: 0

dépaysement

Vivre à l'étranger m'a permis d'avoir, vis-à-vis du pays d'origine et du pays d'adoption, un petit recul critique: je les perçois l'un et l'autre comme des cultures. La même chose vaut pour la langue: ce n'est qu'à partir du moment où plus rien n'allait de soi - ni le vocabulaire, ni la syntaxe, ni surtout le style -, à partir du moment où était aboli le faux naturel de la langue maternelle, que j'ai trouvé des choses à dire. Ma "venue à l'écriture" est intrinsèquement liée à la langue française. Non pas que je la trouve plus belle ni plus expressive que la langue anglaise, mais, étrangère, elle est suffisamment étrange pour stimuler ma curiosité. (Encore aujourd'hui, si je dois faire un article en anglais, je le rédige d'abord en français pour le traduire ensuite: perversion peut-être, perte de temps sans doute, mais sans cela j'aurais l'impression de me noyer dans des évidences trompeuses.)"

Auteur: Huston Nancy

Info: Lettres parisiennes, Histoires d'exil, correspondance avec Leïla Sebbar, 1983

[ distanciation ] [ écriture ]

 

Commentaires: 0

évolution

Particularité de l'écriture, par rapport à la vie et à l'esprit qui bougent, sa lenteur. Puis son immobilité. Car une fois arrêtée elle présente une forme de certitude. Surtout par comparaison avec les pulsions et ces temps de décisions rapides qui réfléchissent mal par manque de recul.
Mais tout bouge car hélas, une fois le texte imprimé, fixé, le temps passant, le voici bien souvent terni, remis en question, ridiculisé parfois, fréquemment démontré comme imprécis... quand, avec les métamorphoses étonnante de la vie et des habitudes, sa signification ne se retrouve pas carrément à l'envers de ce qu'il voulait exprimer au départ.
Ainsi, avec l'informatique et Internet, les interactions très (trop?) rapides entre tout le monde : soi avec soi, les autres avec les autres, soi avec les autres... ont démultiplié ce différentiel entre "réaction pulsionnelle" et réflexion profonde, celle qui prend le temps d'étudier les paramètres.
Redite : toujours donner du temps au temps. Toujours plus.

Auteur: Mg

Info: 20 fév. 2016

[ historique ] [ précipitation ] [ réfléchir ]

 

Commentaires: 0

grégaire

Il n'y a rien qui nous tombe du ciel. Rien, nous sommes que les maillons d'une chaîne. Tout ce que nous savons et transmettons nous a été communiqué par les autres. Certains, par une éducation appuyée dans un domaine, un bel équilibre, un naturel relâché et énormément de travail, peuvent devenir ce qu'on appelle des génies, je pense à Mozart ici. Un grand pourcentage d'individus auraient pu être échangé avec Wolfgang Amadeus et réaliser ce qu'il a fait. De même pour Bach et beaucoup d'autres ; leur musique est la plus naturelle du monde. Plus étrange encore, à la lecture ou à l'observation télévisuelle des autres, nous est donné ce recul et cette décontraction qui nous permettent de les reconnaître. Nous pouvons nous substituer à eux sans aucun problème. Les bons artisans de l'écriture nous transmettent couramment ce sentiment. Se retrouver et accepter les particularités - surtout les tares - des autres, est peut-être le début de l'entrée dans l'humanité.

Auteur: MG

Info: 1999

 

Commentaires: 0