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concours littéraire

Grâce au Monde du 2 février 1996, j’ai pu apprendre que le Goncourt des lycéens, ce concept pour bande dessinée, avait vu le jour dans le cerveau du président de "Bruit de lire", une association rennaise. De quelqu’un qui ne fait apparemment aucune différence entre un livre et une alarme de voiture détraquée, on pouvait tout redouter, à commencer par le classement de la littérature romanesque contemporaine sous l’allègre rubrique "Hi-fi du monde". C’était sans doute le prix à payer pour que les lycéens, eux aussi, n’y voient que du feu. Et se mettent enfin à lire, c’est-à-dire à confondre les livres avec des amplis ou des boîtes à rythme.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 227

[ marchandise ] [ critique ] [ produit culturel ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemporanéité

Ce qui m’a surtout impressionnée en Dostoïevski, c’est l’appréhension qu’il ressent à l’idée de ne pas comprendre la jeune génération, sa crainte de se trouver séparé d’elle. C’est comme une idée fixe. Non qu’il redoute de n’être plus l’écrivain aimé, ou de voir diminuer le nombre de ses admirateurs et de ses lecteurs... Mais en vérité, il estime qu’une divergence avec les jeunes équivaut à une chute, à une mort spirituelle. Il défend avec courage et honnêteté ses convictions, mais en même temps il tremble, dirait-on, de ne pas remplir sa mission, de s’écarter, sans en être conscient, du droit chemin. Et tout cela est en lui extraordinairement sincère, véridique, honnête et touchant.

Auteur: Altchevskaïa Ch.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 431

[ attention ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

absence

J'avais vécu dix-huit ans sans elle. Appris à marcher, à dire papa et pas maman, à faire du vélo, à tomber et à me relever. Sans elle, j'avais appris à écrire. Sans elle, j'avais appris à compter. Sans elle, j'avais appris à ne plus redouter le noir. Sans elle, j'avais découvert que les filles peuvent être en même temps douces et cruelles. Et les garçons décevants, moi y compris. J'avais appris la confiance et la trahison. La compromission. Sans elle, petit à petit, j'avais appris à moins attendre de la vie.
Et je ne voulais plus, qu'il me reste quelques minutes ou soixante-dix ans à vivre, peu importait.
Je ne voulais plus.
Plus jamais sans elle.

Auteur: Ollivier Mikaël

Info: Plus jamais sans elle

[ séparation ] [ peur ] [ manque ]

 

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individualisme antisocial

Chez des êtres humains qui sont si modernes, on doit redouter d’affronter un cri d’indignation ou de mépris et de passer pour un véritable philistin si l’on tient le mariage et la famille pour une institution pleine de beauté́ et pour le fondement de la culture humaine, qui appartient au futur autant qu’au passé. Le seul mot "père" a une vilaine sonorité́ dans ces cercles, qui sont de part en part régis par des femelles dégénérées, déchaînées et déracinées. Elles affirment que la nature a fait en sorte que l’enfant ait une mère, mais pas de père établi, et elles veulent donc fonder la promiscuité́, le matriarcat, en allemand, la cochonnerie inculte et indigne. De nos jours, on appelle également cela protection de la mère ou amour libre.

Auteur: Landauer Gustav

Info: Article "Tarnowska", 1910

[ décadence moderne ] [ germes du féminisme ] [ effondrement des communautés ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

révolution

De ce qu'un petit-fils d'Adam venu au monde sans malice est juste bon à rincer des bouteilles ou à balayer les lieux, il ne s'ensuit pas logiquement qu'on doive le laisser crever de faim toute sa vie. C'est à l'homme à réparer, lorsque ses moyens le lui permettent, les petites injustices du bon Dieu. Si la pitié le lui conseille, son intérêt le lui commande, car plus un être est près de la bête, plus ses représailles sont à redouter, le jour - fatal - où lui parvient enfin la notion de l'iniquité dont il est l'innocente victime et où ses yeux viennent à s'ouvrir sur la disproportion des parts. Payer ce qu'on doit est le meilleur moyen de ne pas s'exposer à payer un jour plus que son dû.

Auteur: Courteline Georges

Info: Philosophie, Robert Laffont Bouquins 1990 <p.811-812>

 

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surmoi

Je pressens (...) que bientôt viendra le moment du Grand Tournant. Le fils de la terre comprendra qu'il ne s'exprime pas en accord avec sa nature profonde, mais dans une forme artificielle qui lui est douloureusement imposée du dehors, soit par les hommes, soit par les circonstances. Il en viendra donc à avoir peur et honte de sa forme, alors que jadis il la révérait et s'en glorifiait. Nous nous mettrons bientôt à redouter notre personne et notre personnalité en discernant qu'elles ne sont pas pleinement nôtres. Et au lieu de meugler : "Voilà ce que je crois, voilà ce que je sens, voilà ce que je suis, voilà ce que je soutiens", nous dirons avec humilité : "Quelque chose en moi a parlé, agi, pensé..."


Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Ferdydurke

[ politiquement correct ] [ récit officiel ] [ pouvoir sémantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sérénité animale

Un zoologiste qui, en Afrique, a observé de près les gorilles, s'étonne de l'uniformité de leur vie et de leur grand désoeuvrement. Des heures et des heures sans rien faire... Ils ne connaissent donc pas l'ennui ? Cette question est bien d'un homme, d'un singe occupé. Loin de fuir la monotonie, les animaux la recherchent, et ce qu'ils redoutent le plus c'est de la voir cesser. Car elle ne cesse que pour être remplacée par la peur, cause de tout affairement. L'inaction est divine. C'est pourtant contre elle que l'homme s'est insurgé. Lui seul, dans la nature, est incapable de supporter la monotonie, lui seul veut à tout prix que quelque chose arrive, n'importe quoi. Par-là, il se montre indigne de son ancêtre : le besoin de nouveauté est le fait d'un gorille fourvoyé.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info:

[ éloge ] [ homme-animal ] [ paresse ] [ naturelle ]

 

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tremendum fascinans

La crainte de Dieu [...] est principe d’une sagesse et fondement de l’amour de Dieu. [...]

La crainte de Dieu est un signifiant qui ne traîne pas partout. Il a fallu quelqu’un pour l’inventer, et proposer aux hommes, comme remède à un monde fait de terreurs multiples, de redouter un être qui ne peut, après tout, exercer ses sévices que par les maux qui sont là, multiplement présents, dans la vie humaine. Remplacer les craintes innombrables par la crainte d’un être unique qui n’a d’autre moyen de manifester sa puissance que par ce qui est craint derrière ces innombrables craintes, c’est fort. [...]

Cette fameuse crainte de Dieu accomplit le tour de passe-passe de transformer, d’une minute à l’autre, toutes les craintes en un parfait courage. Toutes les craintes – Je n’ai point d’autre crainte – sont échangées contre ce qui s’appelle la crainte de Dieu, qui, si contraignante que ce soit, est le contraire d’une crainte.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 420-421

[ effets ] [ changement de perspective ] [ individuel-universel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

complexe de castration

La petite fille [...] n’a pas à redouter de perdre son pénis, mais elle réagit au fait de n’en pas avoir été pourvue. Dès le début, elle envie le garçon et l’on peut dire que toute son évolution s’effectue sous le signe de cette envie du pénis. Elle s’efforce d’abord vainement de rivaliser avec le garçon, puis avec plus de succès, tente de trouver une compensation à son manque et ses efforts peuvent aboutir à lui faire adopter une attitude féminine normale. Quand, au cours de la phase phallique, elle cherche, comme le petit garçon, à se procurer des sensations voluptueuses en excitant ses organes génitaux, elle ne parvient pas toujours à obtenir une satisfaction suffisante et étend alors à toute sa personne le sentiment d’infériorité qu’a suscité chez elle la possession d’un pénis rabougri. En règle générale, cherchant à fuir tout ce qui lui rappelle la supériorité de son frère ou de ses camarades masculins, elle ne tarde pas à renoncer aux pratiques masturbatoires et se détourne alors tout à fait de la sexualité.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 64

[ enfance ] [ sexuation ] [ complexe d'Œdipe ] [ femmes-hommes ]

 

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scène-de-ménage

Quand elle me scanne ainsi je la redoute un peu. Je sais déjà - en tout cas c'est avéré trois fois sur quatre - ou elle veut m'amener : à l'exposition de ses griefs. N'entrent pas en ligne de compte mes frasques enfantines, le vortex mal lavé ou la boîte à idée qui traîne seule et abandonnée dans un endroit incongru. Enfin, j'entends, n'entrent pas en compte autrement qu'ustensiles, à mettre dans la catégorie des projectiles oratoires offensifs à sa disposition. Ils lui permettront de maintenir suffisamment longtemps une attaque nourrie et agressive. Elle veut s'exprimer. Elle doit s'exprimer. Crier. Nous ne sommes pas tous pareil pour ce qui est de ces défoulements libérateurs, ce qui, heureusement, n'enlève pas à notre entendement la capacité de les comprendre. Elle privilégie donc ces instants, étant entendu que l'interlocuteur, souvent trop absent des joutes loquaces de la vie ordinaire, sera à la fois (et c'est bien fait pour lui) cible passive et consentante des décibels tout autant que récepteur, intelligent s'il vous plait, du sens dissimulé derrière l'énorme volume sonore. Dans ce genre d'occurrence je fais tout pour passer outre.

Auteur: MG

Info: 1996

 

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