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renouvellement

Pourquoi les saints peuvent-ils sans s'épuiser travailler et souffrir mille fois plus que nous ? C'est parce qu'ils vivent dans un présent perpétuel, parce qu'ils incarnent le mot du Christ : à chaque jour suffit sa peine. Ce qui nous épuise, c'est que notre présent est rongé sans cesse de regrets, d'appréhensions et de craintes imaginaires. Comment nos possibilités d'action immédiate ne seraient-elles pas très limitées, dévorés que nous sommes par ce qui n'est plus et par ce qui n'est jamais ? Le saint élimine de sa vie le parasitisme du passé et de l'avenir : aussi chaque instant est-il gonflé pour lui de plénitude et de vigueur éternelles.

Auteur: Thibon Gustave

Info: L'échelle de Jacob

[ émerveillement ] [ tabula rasa ] [ confiance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mobilier

Si on avait pu soulever le toit de cette résidence, on aurait découvert un gracieux spectacle, formé d'un monde de mousselines, de franges et de velours, où même les meubles irradiaient la douce luisance du brocart. Ce monde doux et chatoyant était orné à profusion de mousseline et de crêpe du sol au plafond. Il se paraît d'une débauche de broderies sur les tapis de bain, les coussins des fauteuils, le dessus-de-lit et le jeté de table. C'était un univers créé de mille points et de dix mille aiguillées de soie à broder, dans une gamme infinie de coloris qui pouvait aller jusqu'à cent nuances différentes de rouges.

Auteur: Wang Anyi

Info: Le Chant des regrets éternels

[ logis ] [ ameublement ] [ douillet ]

 

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déprime

A ses propres faiblesses, à ses regrets et à ses fautes s'ajoutaient désormais le fardeau immense de toutes les horreurs du monde... Comme s'il lui était infligé dans sa chair, Banes vécut le malheur des guerres, des famines, des persécutions. Son coeur prit le deuil des peuples disparus, des races massacrées, des tribus éradiquées. Les millénaires de violence infligée aux faibles, aux vaincus, aux marginaux, il les ressentit tel un fer rouge fouaillant son épine dorsale, remontant par ses vertèbres jusque dans son crâne pour racler sa cervelle. Pire que tout : les maux de la Terre parachevèrent son martyr. Les animaux sacrifiés, les mers asséchées, les vallées polluées... Tout en lui criait une souffrance incommensurable, inhumaine.

Auteur: Cavalier Philippe

Info: Hobboes

[ dépression ] [ abattement ] [ trop-plein ]

 
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naissance

Cette île, Ambahy, est de tous les regrets. À mes lèvres, j'ai porté le sel de ses plages et j'ai revu de mes yeux médusés la mère que l'on nous raconte née des lumières se donner à l'océan. Elle a ouvert son ventre et l'ombre en elle s'est engouffrée. Chante comme en une veillée de légendes : "L'ombre a enflé le ventre de la mère et nous a créés noirs et miséreux." Chante encore : " Dans le noir, nous retournerons. Dans le noir, nous retomberons. Dans le noir du ventre. Dans le noir de la tombe. " La mère s'est effacée comme une onde sur les dunes et je me demande encore si je n'ai pas rêvé. Silence. Le vent entrouvert vomit des silences. Cette île est de tous les regrets.

Auteur: Raharimanana Jean-Luc

Info: Nour, 1947

[ Madagascar ] [ obscurité ] [ océanique ]

 

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regrets

Depuis que je sais que vais mourir, je l'aime encore plus, j'ai découvert l'amour en tombant malade, c'est comme si j'avais cent vint ans, et tu veux que je dise. Je ne mérite pas cet amour, parce qu'avant de savoir que j'allais mourir je n'ai pas su le ressentir, parfois je me dis que la maladie est une punition, et plus ta mère prend soin de moi, plus je me sens une dette, une dette que je ne pourrai pas rembourser, elle me dit que non, quelle horreur, que ces choses-là, on les fait par amour, mais les dettes d'amour existent aussi, celui qui affirme le contraire se ment à lui-même, et ces ardoises-là ne s'effacent jamais, au mieux elle se camouflent comme je suis en train de le faire aujourd'hui.

Auteur: Neuman Andres

Info: Parler seul

[ conscience ] [ remords ] [ égoïsme ] [ repentir ]

 

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vanité

Que nous passons rapidement sur cette terre ! le premier quart de la vie est écoulé avant qu’on en connaisse l’usage ; le dernier quart s’écoule encore après qu’on a cessé d’en jouir. D’abord nous ne savons point vivre ; bientôt nous ne le pouvons plus ; et, dans l’intervalle qui sépare ces deux extrémités inutiles, les trois quarts du temps qui nous reste sont consumés par le sommeil, par le travail, par la douleur, par la contrainte, par les peines de toute espèce. La vie est courte, moins par le peu de temps qu’elle dure, que parce que de ce peu de temps, nous n’en avons presque point pour la goûter. L'instant de la mort a beau être éloigné de celui de la naissance, la vie est toujours trop courte quand cet espace est mal rempli.

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Emile, Livre IV, Œuvres complètes, Pléiade, t. IV, p. 489

[ absurdité ] [ regrets ] [ durée ] [ existence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

regrets

Vous connaissez tous cette intraitable mélancolie qui s’empare de nous au souvenir des temps heureux. Ils se sont enfuis sans retour ; quelque chose de plus impitoyable que l’espace nous tient éloignés d’eux. Et les images de la vie, en ce lointain reflet qu’elles nous laissent, se font plus attirantes encore. Nous pensons à elles comme au corps d’un amour défunt qui repose au creux de la tombe, et désormais nous hante, splendeur plus haute et plus pure, pareil à quelque mirage devant quoi nous frissonnons. Et sans nous lasser, dans nos rêves enfiévrés de désir, nous reprenons la quête tâtonnante, explorant de ce passé chaque détail, chaque pli. Et le sentiment nous vient alors que nous n’avons pas eu notre pleine mesure de vie et d’amours, mais ce que nous laissâmes échapper, nul repentir ne peut nous le rendre.

Auteur: Jünger Ernst

Info: Sur les falaises de marbre

[ passion étouffée ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillesse

Quand j'y repense, je m'émerveille que le Dr Gros ait supporté, fût-çe un tant soit peu, la raideur de mes jugements, mais le fait est qu'il semblait me porter de l'affection, à sa façon bourrue. Sans doute prenait-il un malin plaisir à titiller mon éthique étriquée et pointilleuse. Il faut dire aussi que, par mon éducation, j'étais en mesure de saisir ses jeux de mots et illustrations comiques qui passaient au-dessus de la tête de ses vieux amis à l'esprit mercantile. Mais je pense que la raison principale de son affection relevait d'un égoïsme nostalgique : il voyait en moi, dans mes ambitions comme dans mes limites, le jeune homme qu'il avait été avant que le temps et le destin ne réduisent son brillant esprit aux reparties de bistrot, et n'érodent l'ampleur de ses aspirations aux dimensions d'une prospère petite clinique de province.

Auteur: Trevanian

Info: L'été de Katya

[ résignation ] [ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

développement personnel

[...] s’il est exact que notre corps peut s’affûter et se fortifier par une constante activité sportive, notre psychisme, mélasse de drames, de remords, de regrets, de hantises, de déceptions, de blessures, d’humiliations, d’échecs, etc., demeure le même. Nulle ascèse, nul travail de nous-mêmes sur nous-mêmes, comme disent encore les prêcheurs de la vie bonne, ne donnera forme à cette pesante et inerte matière première. Nous pouvons bien nous instruire en tel ou tel domaine, élever notre niveau en mathématiques, perfectionner notre orthographe, étendre nos connaissances en physique quantique ou en langues orientales. Purement intellectuelles, ces formations ne demandent rien d’autre que de la compréhension, de la mémoire, de l’opiniâtreté. Purement psychologiques, les apprentissages de la sagesse devraient reposer sur la force conjointe de la raison et de la volonté. Or pareille conjonction est une fiction, une invention de philosophes. Une blague. Une escroquerie.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Sur http://lephilosophesansqualits.blogspot.com/, note du 24.08.2012

[ bluff ] [ limites ] [ difficulté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maturité précoce

Fait étrange, lorsque j'étais enfant je tâchais d'avoir l'air d'un jeune homme; mais plus tard, j'ai souvent désiré ressembler à un enfant. Et combien de fois la crainte de passer pour un gamin aux yeux de Serioja m'a obligé à dissimuler un sentiment qui voulait s'exprimer. Je n'osais pas l'embrasser, bien que souvent j'en eusse envie; je n'osais pas lui prendre la main, lui dire combien j'étais heureux de le voir; je ne me risquais même pas à l'appeler Serioja, mais toujours Sergueï, et cela devint une habitude. La moindre manifestation de sensibilité était considérée comme une marque de puérilité révélant que celui qui s'y laissait aller était encore un petit garçon. Ainsi avant même d'avoir connu de ces amères expériences qui amènent les adultes à être prudents et froids dans leurs rapports avec autrui, nous nous privions de joies pures d'un attachement enfantin à seule fin de ressembler à des grands.

Auteur: Tolstoï Léon

Info: Dans "Enfance et adolescence"

[ expression des sentiments ] [ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson