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portrait

Le regard seul ne permettait pas de voir en quoi Georgette Tallon Buckfast était à la fois une personne et une chose hors du commun. Qu’elle eût quatre-vingt-dix ans, il fallait se l’entendre répéter pour y croire. Charnue et le teint frais, elle en paraissait au pire soixante. Ses propres cheveux bruns étaient encore assez nombreux pour démentir les vieilles rumeurs selon lesquelles elle était plus homme que femme. A vrai dire, la présence d’un stimulateur cardiaque, trahie par une certaine asymétrie, n’aurait pas échappé à un examen serré de sa poitrine. Mais à cette époque, il était fréquent qu’on n’attendît pas d’avoir soixante-dix ans pour recourir à ce genre d’accessoires. Et Norman, s’il n’avait pas mené une véritable enquête, n’aurait jamais su que les valves de ses veines étaient de matière plastique, que ses os étaient armés de métal, que ses reins étaient greffés, ni que ses cordes vocales avaient été remplacées à la suite d’un cancer.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 51

[ personne âgée ] [ transhumanisme ] [ cyborg ]

 
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déclarations d'amour

L'unique, la bien-aimée, la sans-pareille,
La plus belle du monde
Regarde-la, semblable à l'étoile brillante de l'an nouveau,
Au seuil d'une belle année.

Celle dont brille la grâce, dont la peau rayonne,
A des yeux au regard clair,
Et des lèvres au doux parler.
Jamais elle ne prononce une parole superflue.

Elle, dont le cou est long, la poitrine lumineuse,
Possède une chevelure de lapis véritable.
Ses bras surpassent l'éclat de l'or,
Ses doigts sont semblables aux calices de lotus.

Celle dont les reins sont alanguis, et les hanches minces,
Celle dont les jambes défendent la beauté,
Celle dont la démarche est pleine de noblesse, lorsqu'elle pose les pieds sur la terre.
De son baiser me prend le coeur.

Elle fait que le cou de tous les hommes
Se tourne pour la regarder.
Et chacun, qu'elle salue, est heureux.
Il se sent le premier des jeunes gens.
Lorsque de sa demeure elle sort,
On pense voir celle qui est unique.

Auteur: Anonyme

Info: Egypte ancienne, Chants de la grande joie du coeur, Chant 1, Chants d'amour de l'Egypte ancienne, éditions de La Table Ronde

 

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souvenirs

Quand je serai vieille, je m'allongerai sur mon lit ou me calerai les reins dans un fauteuil et j'écouterai la musique que j'écoute aujourd'hui, celle qui passe à la radio ou dans les boîtes de nuit. Je fermerai les yeux pour retrouver la sensation de mon corps en train de danser. Mon corps délié, souple, obéissant, mon corps au milieu des autres corps, mon corps affranchi de tout regard, quand je danse seule au milieu de mon salon. Quand je serai vieille, je passerai des heures ainsi, attentive à chaque son, à chaque note, à chaque impulsion. Oui, je fermerai les yeux et je me projetterai mentalement dans la danse, dans la transe, je retrouverai un à un les mouvements, les ruptures, et mon corps épousera de nouveau le rythme, la mesure, au plus près de sa pulsation.

Quand je serai vieille, si je le suis un jour, il me restera ça. Le souvenir de la danse, les basses qui cognent dans le ventre, et l'ondulation de mes hanches.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les gratitude, Les gratitude Page 96, JCLattès, 2019

[ futur antérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Depuis les tendrons de douze, treize printemps, au duvet encore à peine apparent jusqu'aux vieilles routières de maison, en passant par les lisses comme des oeufs et les velues comme des ourses, sans oublier les théâtreuses sur le retour et les nonnes dépravées en rupture de voeux, il avait goûté avec les unes et les autres à toute la palette des voluptés que le corps féminin peut offrir, moyennant quoi, à la longue, il s'était retrouvé avec des reins vidés, or ce jouisseur invétéré demeurait encore sur sa faim et à peine vit-il Tomi que, l'air concupiscent, il la serra contre lui, le membre déjà saillant, aux dimensions d'un avant-bras qui surprirent l'entremetteuse elle-même, puis, soulagé, se retira en laissant une vulve distendue : "eh bien, dites donc, c'est que vous me l'avez vilainement arrangée ! - Et mon cul ? N'importe comment, elle doit finir sous les pissenlits et nourrir les vers, pas vrai ? C'est égal, même une moule de trépassée, ça vous a du bon !" lança-t-il insolemment avant de disparaître.

Auteur: Akiyuki Nosaka

Info: Le Dessin au sable : Et l'apparition vengeresse qui mit fin au sortilège

[ littérature ] [ obsédé ]

 

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colonialisme

Il avait cent ans d’avance quand il dénonçait la déculturation à l’œuvre aux Marquises : " Les missionnaires ont considéré que de sculpter, décorer, c’était le fétichisme, c’était offenser le Dieu des chrétiens. Tout est là, et les malheureux se sont soumis. La nouvelle génération, depuis le berceau, chante dans un français incompréhensible les cantiques, récite le catéchisme. Si une jeune fille ayant cueilli des fleurs fait artistiquement une jolie couronne et la met sur la tête, Monseigneur se fâche ! Bientôt le Marquisien sera incapable de monter à un cocotier, incapable d’aller dans la montagne chercher les bananes sauvages qui peuvent le nourrir. L’enfant, retenu à l’école, privé d’exercices corporels, le corps (histoire de décence) toujours vêtu, devient délicat, incapable de supporter la nuit dans la montagne. Ils commencent à porter tous des souliers, et leurs pieds, désormais fragiles, ne pourront courir dans les rudes sentiers, traverser les torrents sur les cailloux. Ainsi nous assistons à ce triste spectacle qui est l’extinction de la race en grande partie poitrinaire, les reins inféconds et les ovaires détruits par le mercure. "

Auteur: Gauguin Paul

Info: Relevé par Laure Dominique Agniel dans " PG : Une vie "

[ abrutissement ] [ religion importée ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Properce Beauvivier* est juif de naissance et se nomme Abraham. Abraham-Properce Beauvivier, juif cosmopolite, d’origine portugaise, rencontré et baptisé, dit-on, par un moine passant, à l’eau du premier ruisseau, sur une route d’Allemagne ; un peu plus tard, allaité par Deutz, le youtre fameux qui bazarda la duchesse de Berry, et grandissant à Bordeaux chez ce patriarche. Il se peut que tout le secret de sa destinée morale tienne dans la circonstance de ce conjectural baptême, donné par un inconnu, sur le rebord symboliquement vaseux d’un fossé de grand chemin. On assure que ses parents en conçurent une rage inouïe, dont ses dents grincent encore, et qu’il n’a jamais pu prendre son parti de ce sacrement d’occasion qui paraît agir sur lui comme un maléfice.

Aussi dénué de génie que pourrait l’être, par exemple, un expéditionnaire de l’Assistance publique, mais étonnamment rempli de toutes les facultés d’assimilation et d’imitation, il s’enleva, d’un bond, dans le cerveau déjà crevé du romantisme, avec une vigueur de reins qui lui valut, il y a vingt ans, l’adoption littéraire du vieil Hugo.

Auteur: Bloy Léon

Info: *Pseudonyme pour Catulle Mendès, dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 298

[ vacheries ] [ biographie condensée ]

 
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aurore

Micael hausse les épaules. Il tourne le dos et s'engage sur un chemin qui s'écarte de l'alignement des tours. Un bassin. Il se couche à côté et plonge les bras dans l'eau. Il avance le visage et boit. Il éclabousse gaiement autour de lui. Déjà les premiers rayons de l'aube ont commencé à strier le ciel. Les étoiles ont disparu et la lune n'est plus qu'une tache à peine discernable. En hâte, il se déshabille. Puis il entre dans le bassin... lentement... soufflant quand l'eau atteint ses reins. Il nage précautionneusement, plongeant ses pieds de temps en temps pour sentir le fond boueux et froid. Là, il n'a plus pied. Les oiseaux chantent. C'est le premier matin au monde. Des lueurs pâles blanchissent le ciel silencieux. Un peu plus tard, il sort de l'eau. Il reste ainsi, nu et dégoulinant, frissonnant un peu, au bord du bassin à écouter le ramage des oiseaux. A l'est le disque rouge du soleil s'élève majestueusement. Il prend lentement conscience qu'il est en train de pleurer. Toute cette beauté. La solitude. Il est seul, et c'est la première aube.

Auteur: Silverberg Robert

Info: Les Monades urbaines

[ isolement ]

 

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baise

Je ne portais rien sous mon peignoir. Mon peignoir s’est ouvert et mon truc a jailli. Seigneur, j’suis dégueulasse, j’ai pensé. J’suis un porc. J’suis un acteur de cinéma. Le futur cinéma des familles. 2490 après J.-C. J’avais du mal à ne pas me moquer de moi, qui me baladais derrière ce rostre stupide. En fait, ce que je désirais, c’était du whisky. Un manoir dans les collines. Un bain de vapeur. Tout sauf ça. Nous étions tous les deux assis, verre en main. Je l’ai embrassée, fourrant ma langue pleine de nicotine jusqu’au fond de sa gorge. J’ai fait une pause pour reprendre mon souffle. J’ai ouvert son peignoir, et hop voilà ses seins. Pas de quoi se taper le cul par terre, pauvre cloche. Ma bouche est descendue et j’en ai chopé un. Il pendouillait, flasque comme un ballon à moitié gonflé. J’ai pris mon courage et l’objet à deux mains, puis j’ai suçoté le mamelon, tandis qu’elle prenait mon rostre dans sa dextre en creusant les reins. On est tombé en arrière sur le lit minable, avec nos peignoirs sur le dos, et je l’ai prise.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Au sud de nulle part" page 185

[ dégoût ] [ ennui ] [ répétition ]

 

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boîte échangiste

Quelque chose, depuis l’année dernière, semble s’être durci. Un couple de jeunes fait l’amour sur la piste ; l’homme a de longs cheveux bouclés et blonds, son ventre est plat et musclé. La femme est brune, sa peau est mate. Il la prend par-derrière, ses fesses parfaitement rondes sont soulevées très haut, la cambrure de ses reins est magnifique. Un quinquagénaire s’approche, essaie de la toucher ; elle le repousse d’un geste brusque. Les autres couples, maintenant, restent à distance ; ils font cercle, à trois mètres des jeunes gens. L’homme se retire un instant, son sexe est brièvement baigné par un éclat de lumière violette ; puis il recommence à pénétrer la femme, sur un rythme plus rapide ; la lumière stroboscopique joue sur ses abdominaux en plein effort. Je vais m’asseoir sur une banquette. Près de nous, un couple de sexagénaires allemands ; l’homme est débraguetté et mou. La femme porte une guêpière en latex, mais sa viande dépasse d’un peu partout ; son regard est désemparé : ils sont vraisemblablement proches de la retraite. Elle pose une main sur le sexe de son mari, sans parvenir à le ranimer ; puis ils terminent leur bière. Nous repartons assez vite.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 81

[ violence symbolique ] [ professionnalisation ] [ débandade ] [ exclusion ]

 

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personnage

Le général Sash avait cent quatre ans. […] Ses pieds étaient complètement morts maintenant, ses genoux grinçaient comme de vieux gonds, ses reins fonctionnaient quand bon leur semblait, mais son cœur continuait de battre avec une obstination farouche. Passé et avenir se confondaient dans son esprit, le premier tombé dans l'oubli et l'autre hors de portée de sa mémoire ; mourir n'avait guère plus de sens pour lui que pour un quelconque animal. Tous les ans, le jour du Souvenir des Confédérés, on l'empaquetait et on le prêtait au Musée du Capitole ; il y était exposé entre treize et seize heures, dans une salle qui sentait le moisi, pleine de vieilles photographies, de vieux uniformes, de vieux canons et de documents historiques, le tout soigneusement disposé dans des vitrines pour empêcher les enfants d'y toucher. Il portait son uniforme de général, celui du gala, et restait assis, rigide, le sourcil menaçant, sur une petite plate-forme entourée d'une corde. Rien ne suggérait qu'il fût en vie, sauf, de temps à autre, un mouvement de ses yeux laiteux et gris ; une fois pourtant, un gamin avait touché son épée : son bras s'était détendu et, d'une claque, avait repoussé la main de l'audacieux.

Auteur: O'Connor Flannery

Info: Les Braves Gens ne courent pas les rues

[ vieillard ] [ militaire ]

 
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