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vieillesse

Quand j'y repense, je m'émerveille que le Dr Gros ait supporté, fût-çe un tant soit peu, la raideur de mes jugements, mais le fait est qu'il semblait me porter de l'affection, à sa façon bourrue. Sans doute prenait-il un malin plaisir à titiller mon éthique étriquée et pointilleuse. Il faut dire aussi que, par mon éducation, j'étais en mesure de saisir ses jeux de mots et illustrations comiques qui passaient au-dessus de la tête de ses vieux amis à l'esprit mercantile. Mais je pense que la raison principale de son affection relevait d'un égoïsme nostalgique : il voyait en moi, dans mes ambitions comme dans mes limites, le jeune homme qu'il avait été avant que le temps et le destin ne réduisent son brillant esprit aux reparties de bistrot, et n'érodent l'ampleur de ses aspirations aux dimensions d'une prospère petite clinique de province.

Auteur: Trevanian

Info: L'été de Katya

[ résignation ] [ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

vacherie

A connaitre un peu Lacan, à connaitre la musique, mais aussi le langage et son immense superficialité, on se dit que notre post-freudien fut tel une star du jazz post be-bop au USA à la même époque, 999 pour mille des auditeurs ne comprenant rien au sens, ou au cadre historique et technique des propos. Tous se contentant ici de suivre une mode temporaire, très française, relevant principalement du prestige intellectuel, valeur gauloise centrale, à l 'image de Barthes ou Greimas. On se laisse bercer pas le déroulement des phrases (fond sonore plus que signification), on est "ensemble", le cadre est convenu, rassurant ; et supposément élevé. Bourgeoisie de l'esprit qui se groupe et se rassure autour d'un personnage si abstrus qu'il en devient magique. Lire à ce propos : L'Effet 'Yau de poêle: de Lacan et des lacaniens", de François George. C'est hilarant.

Auteur: Mg

Info: 1 septembre 2020

[ parisianisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

polysémie

Augustin Berque, lui, parle d'une perte d'échelle. L'un des sens d'échelle, rappelle-t-il dans Ecoumène, était autrefois celui de port ; l'échelle, c'était ce qui permettait, dans les îles grecques, de monter dans un bateau, de voguer vers d'autres ports, et de découvrir d'autres mondes à mettre en relation avec le sien ("lieu où l'on pose une échelle pour débarquer, port, escale", confirme le Petit Robert. Au XVIIe siècle, les "échelles du Levant", ce sont les ports de Turquie et d'Asie Mineure, et les "échelles de Barbarie", les ports d'Afrique du Nord). C'est ce qui permettait d'échapper à l'enfermement, à l'insalubrité, et d'accéder à l'altérité, au vaste monde. En architecture, explique Berque, la proportion "réfère la forme à elle-même ou à d'autres formes relevant d'un même système, lequel peut être totalement abstrait ", tandis que l'échelle ramène au concret, au contexte particulier, au milieu naturel. 

Auteur: Chollet Mona

Info: In "La tyrannie de la réalité", éd. Gallimard, p. 2588

[ référence anthropologique ] [ ouverture ] [ contraste dépaysant ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cadavre

Le légiste releva le drap très lentement, laissant apparaître la dépouille gonflée de Stott dont les chairs se détachaient des os. Hazen avait détourné machinalement les yeux; honteux, il se força à regarder le corps. Il avait vu pas mal de choses répugnantes dans sa vie, mais jamais rien d'aussi éprouvant. la peau s'était déchirée au niveau du torse, comme si elle avait rétréci, laissant échapper des lambeaux de chair. Le même phénomène s'était produit à hauteur du visage et des hanches. Des rigoles de graisse, échappées des étranges blessures, s'étaient figées au contact du métal froid, formant des flaques blanchâtres. Le corps n'avait pourtant pas attaqué par les vers. Plus curieux encore, un morceau de chair avait été arraché au niveau de la cuisse gauche et l'on apercevait nettement des trâces de morsure. Sans doute un chien. Le meilleur ami de l'homme; dit-on. Hazen en avait la nausée.

Auteur: Child Lincoln

Info: Les croassements de la nuit. Ecrit avec Preston Douglas

[ dégoût ]

 

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homme-femme

Elle l’avait attendu dans un faible délire de torture nerveuse. Comme elle se tenait debout, accablée par le poids de ses pensées, l’expression de son regard perdu qui semblait spirituelle comme celle des anges, mais venait en réalité de sa torture, apparut si poignante à Birkin que la pitié lui tordit le cœur. Il vit sa tête penchée, son visage transporté, sa face plongée dans une sorte d’extase diabolique. Sentant qu’il la regardait, elle releva la tête, chercha ses yeux, tandis que les siens, magnifiques et gris, allumaient pour lui un signal flamboyant. Mais il évita son regard ; elle laissa son visage retomber dans le tourment et la honte, son cœur torturé retourna à son mal. Et lui aussi la honte le torturait, une pitié aiguë pour elle parce qu’il ne désirait pas rencontrer ses yeux, ne désirait pas recevoir la flamme qu’elle lui adressait en signe de reconnaissance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 29-30

[ observation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

messager

La minuscule chouette entra sans un bruit par la fenêtre ouverte et se percha sur l'étroite barre de bois prévue à cet effet, face au bureau d'Alessio. Elle l'observa en clignant des yeux et poussa un doux chuintement. Il releva la tête vers elle. Un bref sourire anima ses traits las. Il fit le tour de son écritoire, fouilla dans un coffre, en extirpa la friandise attendue et la tendit, paume ouverte, à la messagère ailée. Celle-ci s'en empara avec avidité, laissant au prince tout loisir de saisir l'étui attaché à sa patte. Pas plus grand que le pouce, il contenait un mince ruban de papier couvert d'une écriture trop petite et trop serrée pour être déchiffrée à l'œil nu. Revenant à son secrétaire, Alessio fureta quelques instants avant de trouver ce qu'il cherchait : une énorme lentille. Alors, la plaçant à bonne distance de la missive, il commença sa lecture.

Auteur: Bousquet Charlotte

Info: L'Archipel des Numinées, Tome 1 : Arachnae

[ courrier mystérieux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religieux

Bien que le terme [ésotérisme] appelle de fortes réserves et qu’il ne remonte pas au-delà de 1830 environ – mais on trouve l’adjectif "ésotérique" dès le 1er siècle av. J.-C. – il est d’usage commode pour désigner un enseignement, non pas nécessairement caché, mais réservé à ceux qui peuvent le comprendre, consistant en une interprétation plus élevée et plus intérieure, c’est-à-dire plus métaphysique et plus mystique du donné révélé. [...]

On le voit, nous envisageons l’ésotérisme comme relevant du genre herméneutique, étant entendu que l’herméneutique intégrale ne se réduit pas à l’interprétation des textes, mais comprend aussi la mise en pratique des vérités que l’exégèse a dégagées. [...]

L'ésotérique ne saurait exclure, rejeter ou contredire l’exotérique. Au contraire, en le dépassant, il le confirme. Mais, évidemment, l’exotérique (c’est-à-dire la lettre) peut nier l’ésotérique (l’esprit), puisque ses limites constitutives sont celles de sa compréhension, c’est-à-dire, aussi bien, de son incompréhension.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 164-165

[ défini ] [ intériorité ] [ complémentaires ] [ historique ] [ initiés ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

poème

Nostalgie

Cela fait cent ans
que je n'ai pas vu ton visage
que je n'ai pas passé mon bras
autour de ta taille
que je ne vois plus mon visage dans tes yeux
cela fait cent ans que je ne pose plus de question
à la lumière de ton esprit
que je n'ai pas touché à la chaleur de ton ventre.

Cela fait cent ans
qu'une femme m'attend
dans une ville.
Nous étions penchés sur la même branche,
sur la même branche
nous en sommes tombés, nous nous sommes quittés
entre nous tout un siècle
dans le temps et dans l'espace.
Cela fait cent ans que dans la pénombre
je cours derrière toi.

Tu es mon ivresse
De toi je n'ai point dessoûlé
Je ne puis dessoûler
Je ne veux point dessoûler

Ma tête lourde
Mes genoux écorchés
Mes vêtements crottés
Je vais vers ta lumière qui brille et qui s'éteint
en titubant, tombant, me relevant.

Auteur: Hikmet Nazim

Info: Il neige dans la nuit et autres poèmes

[ déclaration d'amour ]

 

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rencontre

Il lui demanda ce qu'elle voulait boire. Son choix serait déterminant. Il pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. [...] Oui un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Non, le mieux, c'est de choisir un entre-deux, comme l'abricot. Voilà, c'est ça. Le jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse pensa François. A cet instant précis, Nathalie releva la tête de la carte, comme si elle revenait d'une longue réflexion. La même réflexion qui venait de mener l'inconnu face à elle.
"Je vais prendre un jus...
- ... ?
- Un jus d'abricot, je crois."
Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité.

Auteur: Foenkinos David

Info: La Delicatesse

[ détail ] [ littérature ]

 

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portrait

Leverdier avait à peu près son âge. C’était un de ces nègres blonds, lavés au safran des étoiles et frottés d’un pastel sang, qui plaisent aux femmes beaucoup plus qu’aux hommes, ordinairement mieux armés contre les surprises de la face humaine. Le trait dominant de sa vibratile physionomie était les yeux, comme chez Marchenoir. Mais, au contraire de ces clairs miroirs d’extase, allumables seulement au foyer de quelque émotion profonde, les siens étaient perpétuellement dardants et perscrutateurs, comme ceux d’un pygargue en chasse ou d’un loup-cervier. Nul éclair de férocité, pourtant. De toute cette figure transsudait, au contraire, une bonté joyeuse et active, dont l’expression valait un miracle, et l’intensité même de son regard était un simple effet de la merveilleuse attention de son cœur. À peine une vague ironie relevait-elle, parfois, la commissure et remontait plisser le coin de l’œil droit. Visiblement, la palette de cette âme était au grand complet, à l’exception d’une seule couleur, le noir, dont un déluge de ténèbres n’aurait pu réparer l’absence.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 196-197

[ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson