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absence

J'avais vécu dix-huit ans sans elle. Appris à marcher, à dire papa et pas maman, à faire du vélo, à tomber et à me relever. Sans elle, j'avais appris à écrire. Sans elle, j'avais appris à compter. Sans elle, j'avais appris à ne plus redouter le noir. Sans elle, j'avais découvert que les filles peuvent être en même temps douces et cruelles. Et les garçons décevants, moi y compris. J'avais appris la confiance et la trahison. La compromission. Sans elle, petit à petit, j'avais appris à moins attendre de la vie.
Et je ne voulais plus, qu'il me reste quelques minutes ou soixante-dix ans à vivre, peu importait.
Je ne voulais plus.
Plus jamais sans elle.

Auteur: Ollivier Mikaël

Info: Plus jamais sans elle

[ séparation ] [ peur ] [ manque ]

 

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animal domestique

Le chat ne fait rien, il est, comme un roi. Il reste assis, pelotonné, allongé. Il a la persuasion, il n'attend rien et ne dépend de personne, il se suffit. Son temps est parfait, il se dilate et se rétrécit comme sa pupille concentrique et centripète, sans se précipiter dans un angoissant écoulement goutte à goutte. Sa position horizontale a une dignité métaphysique que l'on a en général désapprise.
On se couche pour se reposer, dormir, faire l'amour, toujours pour faire quelque chose et se relever dès qu'on l'a fait ; le chat se couche pour être couché, comme on s'étend devant la mer rien que pour être là, étiré et abandonné. C'est un dieu de l'instant présent, indifférent, inaccessible.

Auteur: Magris Claudio

Info: Microcosmes

 

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avarice

De même ; il est dit dans l’Evangile : Donnez l’aumône de votre superflu. Cependant plusieurs casuistes ont trouvé moyen de décharger les personnes les plus riches de l’obligation de donner l’aumône. Cela vous paraît encore contraire ; mais on en fait voir facilement l’accord, en interprétant le mot de superflu, en sorte qu’il n’arrive presque jamais que personne en ait ; et c’est ce qu’a fait le docte Vasquez en cette sorte, dans son traité de l’aumône, c. 4 :

Ce que les personnes du monde gardent, pour relever leur condition et celle de leurs parents n’est pas appelé superflu ; et c’est pourquoi à peine trouvera-t-on qu’il y ait jamais de superflu dans les gens du monde, et non pas même dans les rois. […]

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les Provinciales

[ justification ] [ pingrerie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espérance

Dans son journal des "Années de Guerre" Vassili Grossman parle de la puissance de la bonté humaine qu'il a pu observer alors qu'il était correspondant sur le front. Il était à Stalingrad et il est allé jusqu'à Berlin. Il a dit que ce n'est pas l'humanité qui est impuissante face au mal, mais plutôt que c'est le mal qui est impuissant face à l'humanité. Parce qu'il est incapable d'écraser ce petit noyau de bonté, et je crois qu'il a raison. On sauve le monde en sauvant une personne à la fois. Ces gestes discrets de compassion, c'est ce qui fait de nous des humains. Ils peuvent faire émerger un nouveau récit. Ils définissent la résistance durant les périodes troubles, c'est une façon de semer les graines, qui nous permettront de nous relever.

Auteur: Hitchens Christopher

Info: in Trump et le coup d'État des multinationales de Fred Peabody

[ optimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

standardisation

La primauté de l’Être travaille à l’oubli de l’Être. Par cette primauté le rapport spécifique à l’Être se trouve enseveli, qu’il convient de rechercher dans la pensée justement conçue. Requis par l’étant, l’homme en vient à tenir le rôle de l’étant normatif. En tant que rapport à l’étant, la connaissance lui suffit, laquelle doit nécessairement se résoudre dans l’objectivation et ainsi relever du calcul, conformément au genre d’essence de l’étant dans le sens du réel, assuré parce que planifiable. La promotion de la logistique au rang de la logique est signe de l’abaissement de la pensée. La logistique revient à organiser l’ignorance absolue quant à l’essence de la pensée, admis que la pensée, conçue essentiellement, est ce savoir qui projette, lequel, dans la sauvegarde de l’essence de la vérité, s’épanouit à partir de l’Être. 

Auteur: Heidegger Martin

Info: Nietzsche II. Paris : Éditions, Gallimard, "Bibliothèque de Philosophie". 1971, p. 396

[ abrutissement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pare-soleil

C'est ainsi qu'on la peut contempler sur les sculptures de l'ancienne Égypte, où son usage n'était pas cependant exclusif aux Pharaons, mais quelquefois aussi aux seuls grands dignitaires. On voit dans Wilkinson une étrange gravure qui représente une princesse éthiopienne assise sur un plaustrum, sorte de char traîné par des bœufs, et ayant derrière elle un personnage vague muni d'un large parasol d'une forme indécise entre l'écran et le flabellum* en segment de cercle.

N'est-ce pas également en signe d'adoration qu'il était d'usage de mettre au-dessus des têtes des statues divines des croissants de lune, des ombrelles, des petites sphères qui servaient non seulement à garantir ces augustes chefs des injures du temps et des souillures des oiseaux, mais aussi à en relever la physionomie comme par un nimbe ou une couronne du paganisme ?

Auteur: Uzanne Octave

Info: Les ornements de la femme : l'éventail, l'ombrelle, le gant, le manchon (Ed. complète et définitive) 1892. *grand éventail composé de feuilles ou de plumes supportées par un long manche.

[ historique ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mégalomanie positive

En de nombreux domaines l'excès d'ambition est critiquable, mais non pas en littérature. La littérature ne peut vivre que si on lui assigne des objectifs démesurés, voire impossible à atteindre. [...] la littérature doit relever un grand défi et apprendre à nouer ensemble les divers savoirs, les divers codes, pour élaborer une vision du monde plurielle et complexe.

S'il est un écrivain peu enclin à limiter ses ambitions, c'est bien Goethe : en 1780, il confie à Charlotte von Stein son intention d'écrire "un roman sur l'univers". [...] Vers la même époque, Lichtenberg écrit : "Je crois qu'un poème sur le vide de l'espace pourrait atteindre au sublime." L'univers et le vide : je reviendrai sur ces deux termes, entre lesquels nous voyons osciller le point d'arrivée de la littérature, et qui tendent à se confondre.

Auteur: Calvino Italo

Info: Leçons américaines, "Multiplicité"

[ folle ambition ] [ dépassement ] [ citations s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

manger

regarde la ciboulette chinoise tu vas voir comme elle est bonne mais n'oublie pas tu la mettras dans la salade parce que comme tu as beaucoup de saumon et de poulet il faut relever les légumes verts c'est une autre ciboulette alors tu coupes tu ne jettes pas c'est des oignons n'oublie pas d'en mettre dans la salade tu en mets dans tout ça aussi épluche-le finement et coupe-le dans la salade mets à côté des endives ou à côté de la scarole comme ça des avocats j'en ai pris quatre dans les avocats il y a beaucoup de vitamines ne les mets pas au frigo les avocats ça ne se met pas au frigo tu vas les durcir ils vont perdre tout le goût les gens les emballent dans le journal s'ils ne sont pas bien mûrs pour les mûrir

Auteur: Doppelt Suzanne

Info: "Mange", in "Revue de littérature générale", éd. P.O.L.

[ oralité ] [ conseils ] [ cuisine ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

sciences

Notre XIXe siècle, à la différence du XVIIIe, n'est pas dogmatique ; il semble éviter de se prononcer, il n'est pas pressé de conclure ; il y a même de petites réactions superficielles qu'il a l'air de favoriser en craignant de les combattre. Mais, patience ! sur tous les points on est à l'oeuvre ; en physique, en chimie, en zoologie, en botanique, dans toutes les branches de l'histoire naturelle, en critique historique, philosophique, en études orientales, en archéologie, tout insensiblement change de face ; et le jour où le siècle prendra la peine de tirer ses conclusions, on verra qu'il est à cent lieues, à mille lieues de son point de départ. Le vaisseau est en pleine mer ; on file des noeuds sans compter ; le jour où l'on voudra relever le point, on sera tout étonné du chemin qu'on aura fait.

Auteur: Sainte-Beuve Charles-Augustin

Info: Portraits littéraires/Robert Laffont Bouquins 1993 <Pensées, p.1077>

[ transitoire ]

 

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alcool

Monsieur Henri commanda un verre d'absinthe.

Monsieur Henri dit : il y a deux jours que je n'ai rien bu.

... je suis en train de relever les dimensions d'une vieille bâtisse, dit monsieur Henri, et si je bois de l'absinthe, les dimensions de l'intérieur de la maison correspondent à peu près au double de celles de l'extérieur.

...est-il possible qu'une maison ait des murs mesurant dix mètres à l'intérieur et seulement cinq à l'extérieur ?

... pour moi, le concept d'infini, c'est ça : une caisse qui à l'intérieur mesure 20 x 10 x 10 et qui à l'extérieur mesure 10 x 5 x 5.

... l'infini se trouve dans l'absinthe, dit-il.

Et monsieur Henri, levant l'index, passa commande une nouvelle fois : un autre infini, s'il vous plaît. Et un grand ! 




Auteur: Tavares Gonçalo M.

Info: Le Quartier : Les Messieurs. Monsieur Henri et l'encyclopédie. L'infini, p195

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste