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nature

C'était la fin septembre; là où des colonnes de lumière perçaient le lourd écran des séquoias et tombaient droit sur la surface des eaux, il apercevait l'éclair luisant des saumons, qui remontaient le courant vers des zones de frai. Il longea la rivière, son cheval enfoui jusqu'au ventre dans les fougères dorées. Il poussa aussi loin qu'il put, puis il prit la direction du Gualala. Son domaine était tout au bout d'une longue vallée étroite dont les deux pentes étaient couvertes d'une épaisse toison de sapins et de séquoias. Il y avait là, dans l'ombre épaisse d'un noyer gigantesque, une vaste cabane de trois pièces, dont deux chambres à coucher; dans le calme du soir, il percevait la rumeur de l'océan à quinze kilomètres de distance. Il s'installa et se sentit chez lui.

Auteur: Dodge Jim

Info: L'oiseau Canadèche, p 16

[ littérature ] [ forêt ] [ refuge ]

 

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introspection

Je n'étais pas misanthrope, j'étais seulement indifférent à ce que je n'avais pas choisi moi-même. Tel est peut-être le principal enseignement de Thoreau, qui ne fait que reprendre une antienne philosophique remontant aux premiers moralistes chinois et grecs. Je n'avais jamais réussi à convaincre Rupert qu'il s'agissait d'autre chose que d'une manifestation bornée d'individualisme. La plupart des gens ne prétendent respirer que dans l'air vicié du collectif. Quelques-uns tentent de s'oxygéner dans un air plus rare, celui de la solitude assumée qui, sans les faire échapper aux effluves d'une société omniprésente, leur permet de reprendre leur souffle fondamental. De quoi s'agit-il exactement ? On ne l'apprend pas dans les livres ; les livres nous en fournissent un avant-goût. Ceux qui n'ont pas affronté l'affrontement avec eux-mêmes devraient s'abstenir de juger celui qui essaie de le faire.

Auteur: Picard Georges

Info: Le sage des bois, p. 110-111

[ retrait du monde ] [ érémitisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

micro-organismes

En y réfléchissant, j'ai remarqué que la bactérie n'est qu'un système physique ; un tas de molécules qui s'assemblent et agissent les unes sur les autres. Je me suis donc demandé quelles étaient les caractéristiques nécessaires pour qu'un tel système physique devienne un agent autonome. Après avoir réfléchi à cette question pendant plusieurs mois, je suis parvenu à une définition provisoire : 

Un agent autonome est quelque chose qui peut à la fois se reproduire et effectuer au moins un cycle thermodynamique*. Il s'avère que c'est le cas de toutes les cellules vivantes, à l'exception de rares cas particuliers. Elles effectuent toutes ces cycles, tout comme la bactérie qui fait tourner son flagelle en remontant le gradient de glucose. Les cellules de votre corps sont occupées à effectuer ce qu'on pourra nommer "cycles de travail" en permanence.

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info: In : "The Adjacent Possible : A Talk with SK" sur edge.org, 11 mars 2003. *qui implique un transfert énergétique dans et hors du système,

[ universelles répétitions ] [ tâtonnement ] [ biologie ] [ vies itératives ] [ bio-machines ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

marée

La mer, dit-on, monte comme un cheval au galop : ce n'est pas vrai à l'ordinaire.
Elle ne galope qu'en remontant le Couesnon, quand elle a bien lutté contre le courant et qu'elle le vainc enfin.
Oui, alors elle court et sautelle, formant soudain un curieux fleuve sonore qui retourne en torrent vers sa source.
Mais sur la grève, elle s'insinue, rampe, se multiplie, s'approfondit dans un complet silence ; sans même ce glissement satiné, ce mouvement de langue et de bave qui lèche et farfouille un peu plus loin, à chaque coup.
Le flot prend position sur l'étendue comme s'il sortait des sables, du dessous.
La flaque devient mare et la mare étang, et, sans que rien vous ait prévenu, à la réfraction solide des sables mouillés, succède une indécision houblonneuse : c'est la mer.
Elle est venue grâce à des dénivellations insensibles, par des dépressions insoupçonnables...

Auteur: Varende Jean de La

Info: Le Mont Saint Michel

[ Océan ]

 

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instants

On passe à côté des choses, des êtres. Tout est souffle et frôlement. Si indicible, si peu gravé. Parfois, un parfum, un peu de la farine du pain ou le bleu d'un sourire s'accrochent à notre veste. C'est comme noter une bulle d'idée dans son carnet, au crayon noir. C'est comme une illusion. Et puis le vent en remontant la plage, la pluie soudaine comme la cape du magicien, et puis un rien de soleil qui crépite à nouveau, et voilà que tout se disperse ou s'efface ou se tait. On entre sous la douche plus nu que l'eau et infiniment seul ; et dans ce bruit d'eau, deux mains posées sur le visage, on comprend que tout nous échappe. Et le bruit dure ce qu'il faut, il est joli ; et la vie rêvée, elle était jolie, n'est plus alors que ce bruit qui fuit, lui aussi. Joliment.

Auteur: Dor Jacques

Info: 4 février 2022

[ détails ] [ existence ] [ fugitifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : - Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère..., lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Hollywood p 113 Livre de Poche

[ thérapie ] [ fuite ]

 

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femmes-hommes

Plus le bruit de l'époque se fait assourdissant, plus j'ai la certitude que ma vie est ailleurs, glissant le long de mon amour dont les figures ensevelissent le temps qui passe. Je te regarde. Nous allons nous rencontrer sur le pont de la transparence avant de plonger dans la nuit de nos différences. Nous nagerons, proches ou lointains, distraits ou tendus, remontant le courant de notre énigme pour nous retrouver dans l'embrassement incertain de nos ombres fuyantes. Nous ne sommes pas les seuls à nous être un jour élevés du plus profond de nos solitudes pour partir au-devant de nos fantômes, sans nous soucier qu'ils soient mâles ou femelles. Et s'il est seulement quelques hommes à n'avoir pas grande peine à se reconnaître dans cet aveu de Picabia : "Les femmes sort les dépositaires de ma liberté", c'est peut-être qu'il y va de la conquête d’un merveilleux que les femmes et les hommes ont encore a découvrir.

Auteur: Le Brun Annie

Info: Lâchez tout

[ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

double

Soudain, d’entre les araignées noires et les blanches, un nuage de feu éclata et roula dans les profondeurs de l’abîme, obscurcissant toutes choses. Les régions inférieures devinrent noires comme un océan et soudain explosèrent en un terrible bruit. […]
Mon ami l’Ange remonta vers le moulin. Je restai seule et cette apparition se dissipa. Je me retrouvai assis au bord d’une plaisante rivière, au clair de lune, écoutant le chant d’un harpiste : "Celui qui jamais ne change d’opinion est pareil à l’eau stagnante : il engendre les serpents de l’Esprit."
Je me levai et cherchai le moulin. J’aperçus l’Ange qui, surpris, me demanda comment j’avais pu m’échapper.
Je répondis : "Tout ce que nous avons vu n’était dû qu’à ta métaphysique. Car, lorsque tu as fui, je n’ai plus vu qu’un joueur de harpe sur une rive, au clair de lune. A présent que nous avons vu mon destin dans l’éternité, me laisseras-tu te montrer le tien ?"

Auteur: Blake William

Info: Le Mariage du Ciel et de l'Enfer ; Le Livre de Thel ; L'Évangile Éternel

[ inconscient ]

 

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cinéma

Il y a plusieurs années, j'ai eu l'occasion de voir une courte séquence cinématographique qui présentait une petite fille. Vêtue d'une jolie robe, elle remontait en sautillant une rue étroite pavée de galets. Les passants souriaient tendrement en la regardant. L'image granuleuse en noir et blanc tendait à accentuer la gaieté de la scène, et la légèreté de la musique estivale conférait un sentiment de bien-être. L'attention du public était totalement concentrée sur l'enfant.
Et puis le film a été présenté de nouveau. Identique, mais avec une musique différente : une musique sinistre. Les spectateurs ont retenu leur souffle. Tous venaient de remarquer pour la première fois un homme au visage lugubre qui, à l'extrémité de la sombre allée, fumait une cigarette en observant la petite fille.
Le public avait beau connaître la fin, je peux vous dire qu'il y a eu dans la salle de profonds soupirs de soulagement quand la fillette a fini par rejoindre sa mère.
Même film, musique différente.

Auteur: Rachel Abbott

Info: Le piège du silence

[ éclairage sonore ] [ relativité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

science-fiction

Par une après-midi brûlante et figée, il l'emmena voir le planétoport, juste derrière l'horizon. Leur plus long trajet maritime à ce jour. Le vent gonflait les voiles et l'océan virait presque au noir sous la coque, sans rien perdre pourtant de sa transparence. Les yeux baissés, Jalila s'imaginait capable de distinguer les formes blanches fuyantes des grands léviathans des mers qui, s'il fallait en croire les légendes régionales, avaient autrefois occupé les qasrs, ces palais rocheux en ruines qu'elle avait longés en descendant de Tabuthal. Lassés du soleil, ils avaient regagné l'océan qui leur avait donné naissance, y précipitant toutes leurs richesses. Les joyaux brillaient au fond de l'eau puis remontaient en surface sous les lunes jumelles d'Habara, transformés en parterres de fleurs des marées. C'était Kalal qui avait raconté à Jalila cette partie de l'histoire. Contrairement à la plupart des habitantes de la côte, il s'intéressait à la vie qu'elle avait menée dans l'obscurité étoilée de Tabuthal et lui parlait en échange de l'océan.

Auteur: MacLeod Ian R.

Info: Poumon vert

[ décor ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel