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songes

En dormant nous laissons la gravité nous retenir, permettant à la Terre - notre grand corps - de recalibrer nos neurones, en compostant les vives rencontres de nos heures d'éveil (tensions et terreurs de nos journées individuelles), en les remuant, sous forme de rêves, dans la substance endormie de nos muscles. Nous nous abandonnons à l'influence de la terre qui respire. Le sommeil est l'ombre de la terre qui s'infiltre dans notre peau et se répand dans nos membres, dissolvant notre volonté individuelle dans les mille et un moi qui la composent - les cellules, les tissus et les organes tirant désormais leurs principales directives de la gravité et du vent - tandis que des résidus de lumière solaire, pris dans le long enchevêtrement des nerfs, errent dans le paysage à la dérive de nos corps portés par la terre comme des cerfs se déplaçant dans les vallées boisées.

Auteur: Abram David

Info: Becoming Animal: An Earthly Cosmology

[ rééquilibrants ] [ récupération ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

canicule

L'odeur du macadam chaud me piquait le nez. Je remuais les jambes, gênée par les briques brûlantes. Impossible d'échapper à la chaleur. Elle nous attendait tous les matins au réveil, persistante et continue, suspendue en l'ait comme une dispute interrompue. Elle faisait fondre nos journées sur le trottoir et dans les cours, si bien que, incapables de rester cloîtrés entre des murs de brique et de béton, nous nous déversions à l'extérieur en emmenant nos vies avec nous. Les repas, les conversations, les débats - tout commençait dehors, puis se libérait, se répandait. Même l'avenue avait changé. D'immenses fissures s'étaient creusées dans les pelouses jaunies, et les chemins se faisaient mous et instables. Ce qui avait été solide et fiable devenait flexible, incertain. Plus rien ne paraissait sûr. Mon père disait que la température distendait les liens, mais ça me semblait plus sinistre encore. J'avais l'impression que l'avenue tout entière se mouvait et s'étirait, tentant de s'échapper d'elle-même.

Auteur: Cannon Joanna

Info: Mrs Creasy a disparu

 

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Ajouté à la BD par miguel

analyser

Dans mon jeune âge - ce n'est pas d'hier !-, j'ai beaucoup fréquenté le vieil Aristote, qui m'a fortement marqué par sa manière de voir le monde, de poser et de résoudre les questions universelles et essentielles, dont on ne s'occupe plus guère, aujourd'hui, et desquelles, pourtant, tout dépend, en un sens. Aristote m'a donc appris, entre autres maximes, que, pour bien comprendre les choses, il faut les voir naître et grandir. Si je veux acquérir la connaissance totale d'un insecte, il ne me suffit pas de le disséquer, car je n'ai alors sous les yeux qu'un cadavre, un mécanisme figé et devenu tout autre chose que le véritable insecte : pour le voir, pas seulement comme une machine, admirable bien qu'inerte, mais comme un être remuant, inattendu, se dirigeant lui-même et soumis à des lois autrement plus compliquées que celles de la mécanique, il me faut l'observer vivant, le regarder vivre - c'est-à-dire naître, se développer et agir. Aristote avait raison.

Auteur: Bottéro Jean

Info: L'Orient ancien et nous, Incipit

[ examiner ] [ Grèce antique ] [ modèle ]

 
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univers

Partant de Nairobi, nous visitâmes dans une petite Ford les Athi Plains, grande réserve de gibier. Sur une colline peu élevée, dans cette vaste savane, un spectacle sans pareil nous attendait. jusqu'à l'horizon le plus lointain nous aperçûmes d'immenses troupeaux : gazelles, antilopes, gnous, zèbres, phacochères, etc. Tout en paissant et remuant leurs têtes, les bêtes des troupeaux avançaient en un cours insensible - à peine percevait-on le cri mélancolique d'un oiseau de proie : c'était le silence du commencement éternel, le monde comme il avait toujours été dans l'état de non-être; car jusqu'à une époque toute récente personne n'était là pour savoir que c'était "ce monde". je m'éloignai de mes compagnons jusqu'à les perdre de vue. J'avais le sentiment d'être tout à fait seul. J'étais alors le premier homme qui savait que cela était le monde, et qui par sa connaissance venait seulement de le créer réellement. C'est ici qu'avec une éblouissante clarté m'apparut la valeur cosmique de la conscience : Quod nature relinquit.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: cité par Edward Edinger dans La création de conscience

[ nature ] [ miroir ] [ planète terre ]

 

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mimétisme

Quelques années plus tôt, à Parme, l'équipe de Giacomo Rizzolatti avait effectué des tests sur les motoneurones dans le cortex prémoteur d'un macaque. Chaque fois que le singe bougeait le bras, ces neurones étaient stimulés. Puis un jour, entre deux mesures, les motoneurones du primate reliés aux muscles de son bras se mirent à s'emballer, alors même que l'animal restait parfaitement immobile. Après plusieurs expériences, on parvint à cette conclusion ahurissante : les motoneurones du macaque entraient en action dès que l'une des personnes présentes dans le laboratoire remuait le bras. Les neurones qui servaient à déclencher ce même mouvement s'activaient du seul fait que le singe voyait un autre être vivant exécuter ce geste, et, par sympathie, ils levaient un bras imaginaire dans un espace symbolique.
Une partie du cerveau dédiée à des fonctions motrices se trouvait cannibalisée, mise au service de représentations imaginaires. Au moins la science avait-elle établi les bases neurologiques de l'empathie : une cartographie à l'intérieur du cerveau pour cartographier d'autres cerveaux cartographes.

Auteur: Powers Richard

Info: La chambre aux échos

[ empathie ] [ sciences ]

 

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baise

Ensuite on a exploré le king size, comme des steaks dans une poêle on était; et d'un côté, et de l'autre, et je te retourne et tu cuis. Je me suis pris au jeu, j'étais excité à fond, je me disais même que j'aimerais bien revenir voir Brigitte de temps en temps quand, d'un coup, le tue-l'amour s'est produit. Brigitte s'est mise à quatre pattes pour que je la prenne en levrette et j'ai découvert qu'elle avait le visage de Johnny Hallyday tatoué dans le dos. En énorme. Un putain de poster, c'était. Mais bon, je n'étais pas là pour faire la fine bouche, je me suis exécuté et j'ai pris Brigitte par les hanches comme on prend un chariot à Carrefour. Je l'ai secouée, car c'était ce qu'elle voulait, mais ce bon vieux Johnny s'est mis à vivre, à bouger, sa bouche remuait sur la peau de Brigitte. Plus je la besognais, plus Johnny avait des trucs à me dire. Il disait: "Qu'est-ce que tu fous là, grand?"

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin

[ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

méta-moteur

Ainsi, tout en regardant le Lincoln qui, par degrés, arrivait à établir une relation avec ce qu'il voyait, je compris quelque chose : à la base de la vie, il n'y a pas l'avidité d'exister, ni un désir d'aucune sorte. Il y a la Peur. Celle que j'avais sous les yeux. Et même, ce n'était pas la peur. C'est bien pis. C'est l'épouvante absolue. Une épouvante si paralysante qu'elle débouche sur l'apathie. Pourtant, le Lincoln remuait, s'en extirpait. Pourquoi ? Parce qu'il le devait. L’étendue de son épouvante impliquait, et le mouvement, et l'action. Cet état, de par sa nature propre, était insupportable.

Toute activité de la vie en lui était un effort qui tendait à le soulager de cet état. Une tentative pour adoucir la condition dans laquelle nous le voyions, en cet instant.

J'en déduisis que naître n'est pas une partie de plaisir. C'est pire que mourir. On peut philosopher sur la mort. Et vous ne vous en priverez certainement pas, comme chacun de nous. On ne peut philosopher sur la naissance, ni en adoucir la condition. Et le diagnostic est terrible : tous vos actes, vos exploits, vos pensées ne font que vous imbriquer encore plus profondément dans la vie.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Le bal des schizos, 1985

[ frousse ] [ crainte ] [ frayeur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

baise

Je me glissais sur le lit avec mes yeux flasques, avec un understatement qui ne pouvait pas être dit plus clairement. J’enlevais la couverture, et elle était là, et déployait ses jambes, autour de mon corps, et je glissais le plus silencieusement possible en elle, de manière à sentir le fluide de ma queue érigée contre la chatte qui était là comme une fleur couverte de rosée, rouge et ouverte devant moi. Orgasmes glissants et jus et sueur, jusqu’à ce que tout sombre. Je me réveillais lentement au son de The Eternal Herbie Hancock, Jibali, Jibali, et la fumée de la Camel. Je me rappelle la Camel et la voix cassante d’Herbie, You will know when you get there, et une vodka glacée, et corps contre corps, et la bouche et les seins de Nana, et ma langue enroulée autour d’un clitoris qui était, je crois, plus vivant que toute autre chose. Un clitoris qui remuait et mouillait tout seul, sauvage, et ce jus… jus… jus sur mon cou. Et ma queue brillante, dévorée et dévorée. Je présume que nous faisions l’amour et fumions jusqu’à frôler l’anéantissement. En tout cas, la nuit était là. Une nuit de dimanche, mais le nom des jours était sans importance.

Auteur: Eriksen Jens-Martin

Info: Nani

[ fusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réformiste

N'écoutons pas ces gens qui, ne tenant aucun compte des faits accomplis, vivent dans le monde des spéculations pures, et bouleverseraient tout un système d'institutions pour le plaisir de voir triompher leurs théories. Ces esprits remuants et chagrins ont été stigmatisés du nom d'idéologues par un grand homme dont je puis dire, sans flatterie, que vous avez surpassé la gloire : car vous avez, comme lui, fondé un empire, et n'avez pris la place de personne.

Ces utopistes font table rase des croyances les plus respectables, des habitudes les plus enracinées. Ils ne craignent pas, en portant la main sur ce qu'ils appellent un préjugé, d'ébranler l'Etat tout entier, et de le précipiter dans les abîmes d'une révolution générale. Les vrais hommes d'Etat ne se laissent point séduire à de vaines chimères ; ils savent que tout changement doit se faire par degrès et sans secousse ; ils suivent cette maxime d'un dentiste illustre, que nous avons lue bien souvent à la quatrième page des journaux de votre patrie : GUERISSEZ, N'ARRACHEZ PAS !

L'anthropophagie est une institution mauvaise ; nous devons donc la garder, en la réglementant : c'est ainsi qu'agissent ces peuples occidentaux qui portent le flambeau de la civilisation.

 

Auteur: Sarcey Francisque

Info: "Réglementation", in "Le mot et la chose", éd. Paul Ollendorf, p. 242-243

[ alimentation ] [ législation ] [ ethos ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

gouvernement

Parmi les causes des désappointements du libéralisme, il en est une toutefois que nous ne saurions nous dispenser de signaler, c’est l’avènement de la démocratie, avènement qui sera le trait le plus saillant de l’histoire du dix-neuvième siècle et auquel le libéralisme a lui-même largement contribué. La démocratie était la seule souveraine dont il pût préparer le règne. Il aurait beau la renier, c’est l’enfant de sa chair et de son sang, mais un enfant qui, tout en gardant l’empreinte de ses traits, ne lui ressemble guère. Fille indisciplinée, passionnée, remuante, impatiente de toute règle, présomptueuse et arrogante, elle est loin d’écouter docilement les froides leçons de son père ; elle ne se fait pas scrupule d’être rebelle à ses maximes ; elle est portée, en grandissant, à ne voir en lui qu’un mentor gênant. Une fois émancipée et investie de la souveraineté, la démocratie s’est presque partout montrée prompte à faire bon marché des solutions libérales, chaque fois qu’elle en croyait apercevoir de plus conformes à ses appétits ou à ses ambitions. Rien de plus simple. Les intérêts ou les penchants, qui avaient d’abord espéré tout gagner à la ruine du principe d’autorité, se sont plus ou moins insurgés contre le principe de liberté, dès qu’ils ne se sont plus flattés d’y trouver leur profit.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page VI

[ idéologies ] [ incompatibilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson