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dodécaphonisme

Le vieux dicton latin, "Sator Arepo Tenet Opera Rotas", avec lequel Webern terminait sa conférence du 2 mars 1932, peut entre autres être traduit ainsi : "Le semeur Arepo (un nom propre) maintient l’œuvre en mouvement circulaire".*

Le carré magique au sein duquel Webern ordonnait ce dicton laisse clairement voir le principe fondamental de la technique de douze sons - l’égalité de la série fondamentale, le renversement, l’inversion et le renversement de l’inversion.



              S         A         T         O         R  

              A         R         E         P         O

              T         E         N         E         T 

              O         P         E         R         A 

              R         O         T         A         S 



 

Auteur: Reich Willi

Info: Postface de "Le chemin vers la nouvelle musique" d'Anton Webern. Trad Vincent Barras. Aussi "Le semeur Arepo use des roues pour son travail"

[ palindromes ] [ réversibilité ] [ contrepoint ] [ tétravalence ] [ musique sérielle ]

 

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concision

La conclusion du premier mouvement d’une symphonie de Dvorak (symphonie en fa majeur, assez rarement jouée) illustre bien cette sorte de mutisme, de "silence musical" ou de "musique qui se tait" comme dirait Federico Mompou (Musica callada). Dvorak a développé cet allegro initial autour d’un thème simplissime qui apparaît dès la première mesure de l’œuvre et consiste en une broderie en arpège du deuxième renversement de l’accord parfait de fa majeur : do fa ; do la do fa la fa. Il conclut son premier mouvement par ce même thème énoncé paisiblement en solo, sans le moindre soutien harmonique hormis la tenue de l’accord de fa majeur, aussitôt suivi d’un point final (c’est-à-dire sans la succession d’accords qui annoncent généralement, dans la symphonie romantique, la fin du morceau par une péroraison académique, parfois interminable et pompière). Cette fin peut prendre l’auditeur de court, comme surprirent en leur temps les fins abruptes de Ravel, bientôt suivi par les compositeurs qui héritèrent de lui l’art de savoir interrompre. – Quoi, c’est déjà fini ? – Oui, c’est fini, j’ai dit tout ce que je voulais dire. – Mais que vouliez-vous dire au juste ? – Eh bien, précisément cela : do fa ; do la do fa la fa. Le poumon, vous dis-je.

Auteur: Rosset Clément

Info: Dans "L'invisible" pages 23-24

[ interprétation ]

 
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classiques et poncifs

On ne voit pas très bien, en effet, pourquoi on qualifie communément d’"épreuve" tout événement pénible, ni pourquoi on dit de quelqu’un qui souffre qu’il est "éprouvé" ; il est difficile de voir là autre chose qu’un simple abus de langage, dont il pourrait d’ailleurs n’être pas sans intérêt de rechercher l’origine. Quoi qu’il en soit, cette idée vulgaire des "épreuves de la vie" existe, même si elle ne répond à rien de nettement défini, et c’est elle surtout qui a donné naissance à de fausses assimilations en ce qui concerne les épreuves initiatiques, à tel point que certains ont été jusqu’à ne voir dans celles-ci qu’une sorte d’image symbolique de celles-là, ce qui, par un étrange renversement des choses, donnerait à supposer que ce sont les faits de la vie humaine extérieure qui ont une valeur effective et qui comptent véritablement au point de vue initiatique lui-même. Ce serait vraiment trop simple s’il en était ainsi, et alors tous les hommes seraient, sans s’en douter, des candidats à l’initiation ; il suffirait à chacun d’avoir traversé quelques circonstances difficiles, ce qui arrive plus ou moins à tout le monde, pour atteindre cette initiation, dont on serait d’ailleurs bien en peine de dire par qui et au nom de quoi elle serait conférée.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 172

[ usurpation ] [ exagération ] [ transposition profane ]

 

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infantilisation

La guerre que mène le monde moderne contre de multiples différenciations (celles qui opposent les sexes, les âges, les espèces, etc.) est une guerre contre le passé du monde en tant qu'ensemble de conflits nés précisément de toutes ces différenciations et sources de douleurs. En éradiquant ces différences au nom de l'avenir radieux, on crée un type d'individu nouveau totalement désarmé, réinfantilisé, dépendant, flexible comme on dit aujourd'hui, prêt à croire n'importe quelle imbécillité, par exemple qu'Internet c'est le paradis sur la terre ou que se déplacer sur des roulettes est une manière d'atteindre un stade de félicité quasi totale, en somme en état de sidération devant le nouveau monde. C'est à cela que vise l'éloge permanent, et sur tous les plans, de l'indifférenciation. J'ajoute que même si cette indifférenciation a des "chefs d'orchestre" mondiaux, elle n'est pas pour autant imposée aux populations, bien au contraire. Celles-ci en demandent et en redemandent. La métaphore complète de cette situation, c'est ce que j'appelle la nouvelle civilisation hyperfestive, laquelle procède de l'abolition de l'ancienne distinction entre temps festif et temps non festif, et cette abolition me semble programmative de toutes les autres abolitions de différences, de toutes les autres transgressions de frontières, mélanges de genres et renversements de tabous (évidemment hérités, selon la vulgate gâteuse de l'époque, de la morale judéo-chrétienne).

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels III", page 292

[ individu-collectif ] [ aplanissement ] [ centralisme mou ] [ indifférenciation égalitariste ] [ politiquement fédérateur ]

 

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philosophie moderne

"L’autonomie" que réclame Ricœur pour l’herméneute contemporain est enfin le signe d’une rupture avec le discours sacré de la tradition : rien ne peut lui être imposé qu’il ne puisse remettre en question. L’évolution sémantique du mot grec theôria est une parfaite illustration de ce processus d’arrachement. Tout d’abord associé à l’idée de contemplation et de vision, il prendra vers le XVIIe siècle le sens que nous lui connaissons de construction intellectuelle. Ce fantastique renversement de perspective, véritable fondement de la modernité, sera comme on le sait entériné par Kant au moyen du concept d’"aperception transcendantale" : l’objet n’est plus source de connaissance, il est construit par le moi transcendantal. Historiquement, il n’est pas douteux que les nouvelles valorisations de l’individu issues de la Réforme protestante ont joué un rôle essentiel dans l’élaboration de cette herméneutique constructiviste que prône Ricœur et à laquelle il se trouve justement rattaché comme Kant. De façon similaire, dans un texte hautement significatif, H. Corbin présentera la méthode interprétative de Jung en la reliant explicitement à celle de Schleiermacher ; pour lui, celle-ci doit conduire à la création d’une "religion individuelle (...) libérée des normes collectives". Or, le point commun entre ces différentes approches réside dans cette même tentative de constitution d’une "foi post-religieuse" selon l’expression de Ricœur, centrée sur l’individu et rigoureusement indépendante d’un magistère traditionnel.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 43

[ réinterprétation libre ] [ imagination ] [ critique ]

 

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consumérisme

Voilà ce que les économistes politiques bourgeois ont fait: ils ont traité la valeur comme un fait "naturel", et non comme une construction sociale découlant d'un mode de production particulier. Ce qui intéresse Marx c'est une transformation révolutionnaire de la société, qui signifie un renversement de la forme des valeurs capitalistes, donc la construction d'une structure alternative, un système de valeurs différent, sans le caractère spécifique de celui établi sous le capitalisme. Je ne veux pas trop souligner ce point, car la théorie de la valeur de Marx est souvent interprétée comme une norme universelle avec laquelle nous devrions nous conformer. Combien de fois ai-je entendu des gens se plaindre que le problème avec Marx est qu'il croit que la seule notion valable de valeur découle des inputs venant de la main-d'oeuvre. Ce n'est pas ça du tout. C'est un produit social historique. Le problème, donc, pour les socialistes, les communistes, les révolutionnaires, les anarchistes ou autres, est de trouver une autre forme de valeur qui fonctionnera en termes de reproduction sociale de la société en usant une image différente. En introduisant le concept de fétichisme, Marx montre comment la valeur naturaliste de l'économie politique classique dicte une norme. Nous excluons toute possibilité révolutionnaire si nous suivons aveuglément cette norme et reproduisons ce fétichisme de la marchandise. Notre tâche est de mettre tout ceci en question.

Auteur: Harvey David

Info: A Companion to Marx's Capital

[ mise en question ] [ évolution ] [ sociologie ] [ économie ]

 
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renversement

Le chamanisme est un mode d'action qui implique un mode de connaissance, ou plutôt un certain idéal de connaissance. A certains égards, cet idéal est diamétralement opposé à l'épistémologie objectiviste encouragée par la modernité occidentale. Le telos* de cette dernière est fourni par la catégorie de l'objet : connaître, c'est objectiver en distinguant ce qui est intrinsèque à l'objet et ce qui appartient au contraire au sujet connaissant, projeté inévitablement et illégitimement sur l'objet. Connaître, c'est donc désubjectiver, rendre explicite la part du sujet présente dans l'objet pour la réduire à un minimum idéal (et/ou l'amplifier en vue d'obtenir des effets critiques spectaculaires). Les sujets, tout comme les objets, sont considérés comme les résultats d'un processus d'objectivation : le sujet se constitue ou se reconnaît dans l'objet qu'il produit, et se connaît objectivement lorsqu'il parvient à se voir "de l'extérieur" comme une chose. Notre jeu épistémologique est donc l'objectivation ; ce qui n'a pas été objectivé reste simplement abstrait ou irréel. La forme de l'Autre est la chose.

Le chamanisme amérindien est guidé par l'idéal inverse : connaître, c'est "personnifier", prendre le point de vue de ce qu'il faut connaître ou plutôt de celui qu'il faut connaître. Il s'agit de connaître, selon l'expression de Guimaraes Rosa, "le qui des choses", sans lequel il ne serait pas possible de répondre intelligemment à la question du "pourquoi". La forme de l'Autre est la personne.

Auteur: Viveiros de Castro Eduardo

Info: Métaphysique cannibale. *objet ou but ultime

[ mystique dématérialisante ] [ inversion ] [ secondéïtés révélées ] [ subjectivisme ]

 

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célébrité

"Qu’est-ce qu’une star ?" est la question que David Bowie aura posé à travers son œuvre. La star appartient-elle à une autre espèce que les êtres humains ? Est-elle un extraterrestre, une fille des étoiles, un étranger dans un monde étrange, un surhomme nietzschéen ? A-t-elle une fonction messianique, divino-humaine, émancipatrice ? Ou au contraire est-elle un parasite, un vampire se nourrissant des énergies de ceux qui l’aiment ? A-t-elle même fait un pacte faustien avec le diable pour obtenir l’admiration des fans ? On retrouve ce questionnement partout : en particulier dans les chansons de l’album Ziggy Stardust, presque toutes des variations sur la notion d’étoile ("Starman", "Star", "Lady Stardust", "Ziggy Stardust") et jusque dans la chanson "The Stars (Are Out Tonight)" sur The Next Day en 2013, incroyable renversement de perspective où on entend Bowie emprunter la voix d’un "homme ordinaire" décrivant les activités de ces stars parasites et vampires :

"Les stars ne dorment jamais – Les mortes comme les vivantes – Nous, nous vivons plus près de la Terre – Loin des paradis – Mais les stars ne sont jamais loin – Les stars sont de sortie ce soir – Elles nous espionnent derrière leurs lunettes noires – Elles épient notre moindre geste – Elles absorbent notre monde primitif – Les voici en haut des escaliers – Asexuées et non-excitées – Elles te brûlent avec leurs sourires radieux – Elles t’enferment avec leurs beaux yeux – Elles sont fauchées et honteuses ou ivres ou effrayées – On ne nous débarrassera jamais des stars".

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_conference.php?

[ modèle identificatoire ] [ fonction spirituelle ] [ influence ]

 

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Grèce antique

Ayant étudié les institutions romaines, il formule dans la théorie de l'anacyclose - admise par Cicéron dans le De Republica et reprise par Machiavel - sa typologie des régimes politiques. Il considère qu'il y a six formes de gouvernement :
- la royauté (régime monarchique librement accepté, gouverne par persuasion, sans violence) ;
- l'autocratie ou despotisme (pouvoir personnel et absolu) ;
- l'aristocratie (régime dans lequel les plus justes et les plus sages sont au pouvoir) ;
- l'oligarchie (dans laquelle la plupart des pouvoirs sont détenus par une petite partie de la société) ;
- la démocratie (quand la volonté de la majorité est souveraine et qu'il y a obéissance aux lois) ;
- l'ochlocratie (si la masse a tous les pouvoirs pour imposer tous ses désirs).
Selon sa théorie cyclique de la succession des régimes politiques, le gouvernement d'un seul (royauté) dégénère en despotisme. Celui-ci entraîne le renversement de la royauté par une alliance entre le peuple et les puissants qui instaure l'aristocratie, qui dégénère elle-même en oligarchie, entraînant la colère du peuple, qui punit les abus et instaure une démocratie. Cette dernière dégénère en ochlocratie lorsque la majorité recours à la force pour imposer son point de vue, entraînant le recours à un homme fort qui instaure une royauté et inaugure un nouveau cycle.
Le meilleur régime, selon lui, est celui qui combine les caractéristiques des trois principaux. Pour Polybe, les consuls romains ont un pouvoir de type monarchique, le Sénat a un pouvoir de type aristocratique et le peuple des citoyens possède, lui, un pouvoir de type démocratique.

Auteur: Polybe

Info: sur wikipedia

[ historique ]

 

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religion

Ce qu'il faut souligner fortement, c'est que ces apparitions [mariales] en série n'étaient pas sans liens avec la politique du trône et de l'autel. Rue du Bac, la Vierge avait pleuré à chaudes larmes sur le renversement de Charles X, devenu bigot sur le tard. Les prédictions et les menaces qu'elle avait proférées à La Salette furent présentées par le clergé comme une mise en garde anticipée contre la révolution de 1848 qui avait instauré la Deuxième République. A Lourdes, enfin, la Vierge avait opportunément déclaré à Bernadette : "Je suis l'Immaculée Conception", quatre ans à peine après que Pie IX eut proclamé ce dogme sans même convoquer un concile, ce qui ne s'était encore jamais vu dans l'histoire de l'Église, et dix ans tout juste avant que ce pape se fasse proclamer infaillible, ainsi que ses successeurs, en matière de dogme. C'était vraiment pour lui une aubaine que la Vierge de Lourdes en personne fût venue certifier en quatre mots cette infaillibilité. De plus, l'apparition avait eu lieu au moment où Pie IX, monarque absolu, résistait, avec l'aide de l'Autriche, à l'unification de l'Italie sous une monarchie constitutionnelle, entreprise qui exigeait l'absorption des États pontificaux.
Tout comme ses prédécesseurs immédiats Léon XII et Grégoire XVI, Pie IX était bien résolu à "ne pas transiger avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne", ainsi qu'il l'écrivit en toutes lettres dans son fameux Syllabus. On peut donc dire que, par-delà les motifs politiques mais en parfaite cohérence avec ceux-ci, la promotion d'un occultisme bien encadré fut pour l'Église du XIX siècle une riposte à l'essor de la culture rationaliste.

Auteur: Sède Gérard de baron Géraud de Liéoux

Info: L'occultisme dans la politique : De Pythagore à nos jours... pp. 161-162

[ pouvoir ] [ idées ] [ manipulation ]

 

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