Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 54
Temps de recherche: 0.0505s

déforestation

L'arbre se changea en main qui chasse des nuages

inutilement tendue vers la lumière au loin ;

sur ses doigts se promenaient de minuscules lézards

qui guettaient entre les feuilles un souvenir obscur.



Des haches l'abattirent, on lui ouvrit la poitrine

à l'aide de crochets, rengaines et paumes baveuses ;

le faîte reposait son oreille sur le sol

enrobé dans sa pluie de grenouilles violacées.



Tombèrent le pin, l'ombu, le mauve eucalyptus,

le peuplier de lait et le saule de douleur.

On les passait la nuit par la scie ou la hache

pour tromper les oiseaux et recenser le bois.



( Les papillons inlassables dans les creux de l'air

de tous côtés cherchaient l'emplacement des feuilles ;

le criquet égaré déambula longtemps

et les oiseaux nichèrent dans l'image disparue ).

Auteur: Supervielle Jules

Info: Cherchez, cherchez, oiseaux... Abattage

[ poème ] [ coupes sylvestres ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

conquérant

Un jour, expliqua Mir Turek, l'Invincible Guerrier fit une halte dans sa conquête du monde. La bête Kotwan apparut à Gengis Khan en vision, et le chef de la horde tatare, qui avait assujetti tous les territoires entre le Khorasan et le Zipangu, ainsi qu'entre le lac Baïkal et la ville persane la plus lointaine, rentra chez lui pour mourir. Gengis Khan était le plus sage meneur d'hommes qui ait jamais vécu. Se sachant aux portes de la mort, il ordonna que l'on signe la paix avec ses plus valeureux ennemis, les Tangoutes et les Song chinois, et que son décès ne soit pas divulgué. Lorsque sa dépouille fut transportée jusqu'à sa tombe, dans les montagnes de Khantai Khan, vingt mille personnes furent assassinées pour lui tenir compagnie dans les ténèbres du Teneri. Parmi elles, celles qui avaient justement creusé le tombeau. De cette façon, selon l'astrologue de Leotung, personne ne put prétendre avoir vu l'endroit où reposait le Maître de la Terre, entre les bras de l'Ange de la Mort.

Auteur: Lamb Harold

Info: Les lames cosaques, tome 1 : Le loup des steppes

[ historique ] [ décès ] [ stratège ]

 

Commentaires: 0

juifs

Car, on le sait, l’antisémitisme a sa philosophie et ses théories scientifiques. A cet égard, il est bien moderne, ce rejeton du Moyen Age ; il sacrifie aux dieux et aux idoles du siècle. Les retentissantes théories sur les races, sur la lutte pour l’existence, sur la concurrence vitale dont notre époque a tant abusé, l’antisémitisme se les est appropriées. S’il n’en est pas sorti, il s’en est nourri. Elles ont été, pour beaucoup, dans sa fortune. De là même ce nom pédantesque d’antisémitisme importé, avec la chose elle-même, de la pédante Allemagne. Un nom d’aspect savant est une chose précieuse, en ce temps de religion ou de superstition scientifique. L’antisémitisme, à l’en croire, reposait, tout entier, sur la séculaire opposition des races "sémitiques" et "aryenne" que Renan avait, en sa jeunesse, érigée, imprudemment, en une sorte de loi de l’histoire. Cette théorie, abandonnée de Renan lui-même en sa maturité, a beau être démodée partout, elle reste un dogme, pour nos antisémites, heureux de couvrir leurs haines du manteau de la science.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 35-36

[ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

superficialité

Ce qui est plus problématique, c’est [que notre code] reposait de façon précaire – je le pense aujourd’hui – sur une vision a priori de la nature humaine qui était épouvantablement erronée : nous rejetions toutes les variantes de la doctrine du péché originel. Nous nous trompions totalement sur la nature humaine, la nôtre y compris ; ce fut à la fois une cause et une conséquence de notre état d’esprit […]. Il ne s’agit pas seulement de dire que, intellectuellement, nous étions des pré-freudiens ; nous avions perdu quelque chose que nos prédécesseurs avaient et nous ne l’avions pas remplacé […]. Nos commentaires sur la vie et les affaires humaines étaient brillants, amusants, mais futiles – comme je l’ai dit de la conversation entre Russell, Lawrence et moi-même - parce qu’ils ne s’appuyaient sur aucun diagnostic sérieux concernant la nature humaine […]. Dès lors un soupçon général, largement répandu quoiqu’en partie dissimulé, se porta sur nous, sur nos motivations, sur notre comportement. […] Je pense maintenant que ce soupçon est justifié.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: Dans "Deux souvenirs. De Bloomsbury à Paris", pages 122-124

[ autocritique ] [ rapports humains ] [ cénacle ] [ recherche ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

complicité

"Trouduc." Rien que pour ça, j'attends de toi que tu enveloppes ma bite de ta vilaine bouche ce soir. Il fronçait des yeux vers moi.

Je n'arrivais pas à croire qu'il venait de dire ça dans un restaurant chic où tout le monde pouvait entendre. "Tu plaisantes ?! Chéri," il m'a lancé un regard qui suggérait que je ne comprenais pas l'évidence, je ne plaisante jamais avec les pipes.

Notre serveur était arrivé juste à temps pour entendre ces mots romantiques, ses joues roses trahissaient son embarras. "Vous êtes prêts à commander ?" Coassa-t'il : "Oui", rétorqua Braden, qui ne se souciait pas d'avoir été entendu. "Je prendrai le steak, à point." Il m'a sourit doucement. "Tu prends quoi ?" Il prit une gorgée d'eau. Il se trouvait si cool et si drôle. "Plutôt une saucisse, on dirait." Braden s'étrangla avec l'eau, toussant dans ses poings, les yeux brillants d'hilarité alors qu'il reposait son verre sur la table. "Vous allez bien, monsieur ?" Demanda anxieusement le serveur. "Je vais bien, je vais bien."

Auteur: Young Samantha

Info: On Dublin Street

[ couple ] [ humour ] [ dialogue ] [ fellation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

défunte grand-mère

Je regardais Baba dans son lit. Son visage reposait sur l’oreiller blanc et diffusait une douce beauté. Je la retrouvais vivante dans chacun des plis. Là, au bord de sa bouche, les sourires et, dans l’arrondi plus marqué, les éclats de rire ; le trait profond qui traversait son front concentrait les inquiétudes ; les rides en aigrettes autour des yeux, les efforts. Et l’ourlet sur son menton venait de la moue qu’elle faisait quand je la contrariais. J’ai caressé ses traits figés sur sa peau froide. Il me semblait que je devais le faire. Une caresse pour une vie. Mes doigts parcouraient son visage et je pouvais sentir tout ce qu’elle avait été. Avec ma main, je lui disais Je prends. Elle me donnait sa droiture et sa fatigue, je lui disais Je prends. Son passé et ses blessures, je lui disais Je prends. Elle me donnait sa beauté et les rares joies arrachées à la vie. Je prenais. Son courage et sa vertu. Je prenais tout. C’était tout ce qui me restait. Longtemps ce serait mes seuls bagages.

Auteur: Roux Laurine

Info: Une immense sensation de calme

[ dépouille ] [ héritage ] [ grand-maman ] [ amour ] [ femme-par-femme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

réconfort

La soupe de courge dégageait des volutes de chaleur. Yu Ling s'essuya les yeux, baissa le feu et s'accroupit. Dada entra à sa suite et vint se placer derrière elle. "Ling, je te promets que je ne jouerai plus jamais au bord de l'eau" souffla-t-il en collant sa tête tout contre son dos. Elle resta sans bouger, sensible à la moindre bouffée d'air chaud qui s'échappait de sa bouche. Il reposait contre elle de tout son poids. Elle ne savait pas de quoi demain serait fait mais il y avait au moins une chose dont elle était sûre : il avait besoin d'elle. Pas comme un enfant peut avoir besoin d'une nounou ou une femme d'un homme. A vrai dire, elle ne savait pas trop ce que c'était. Mais elle était heureuse qu'on ait besoin d'elle de cette manière-là. Amy avait dit "On est tous aussi démunis quand vient la souffrance", ce à quoi elle aurait aimé ajouter "On est tous aussi forts quand vient le bonheur". Un courant de chaleur lui traversa le coeur et, à cet instant précis, elle se sentit capable de porter le monde sur ses épaules.

Auteur: Yueran Zhang

Info: L'hôtel du cygne

[ chaud au coeur ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

politique

Lénine espérait éveiller intelligemment les masses sur les questions religieuses. Selon lui, la religion n’existait que parce qu’il y avait un chaos terrestre, elle agissait en quelque sorte comme un contrepoids à la misérable condition de l’homme. Sur ce dernier reposait un pouvoir exploiteur. En supprimant le premier et le second, toute forme de mysticisme finirait par être balayé. Mais une simple éducation marxiste ne peut suffire, il souhaitait que l’on transmette une éducation qui soit la plus large possible, en diffusant la littérature du XVIIIe siècle de certains philosophes considérés comme athées (en fait, la plupart étaient déistes). De plus, la proclamation de la liberté de cultes devait principalement favoriser les religions minoritaires pour en finir avec l’orthodoxie, et petit à petit amener celles-ci à prendre conscience de leurs incohérences. Lénine avait une vision purement tactique, n’hésitant même pas à en 1905 à envisager une alliance avec le clergé orthodoxe s’opposant au régime. Il acceptait au sein du parti des croyants et souhaitait que l’athéisme ne soit pas mis en avant. En fait, il suivait la même stratégie qu’Adam Weishaupt, le fondateur des Illuminés de Bavière, dans sa volonté d’éduquer une élite de citoyens vertueux.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 697-698

[ projet ] [ méthode ] [ utopie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

Au commencement était le Silence.



Du sein du Silence est né le Son.



Le Son est l’Amour.



Le Son est le Fils du Seigneur.



Le Seigneur est le Silence.



Au sein du Silence reposait le Son.



Il est devenu corps.



Il est né.



L’Amour est la première projection.



Le corps n’est rien d’autre,



qu’Amour devenu matière.



C’est Lui qui œuvre.



Le Son est élan.



La création est projection,



matière faite de l’Amour Divin.



Ainsi est née la Vie.



Sont nés, d’un Son, les Sept.



De l’Un, les deux contraires,



qui s’attirent et se repoussent.



D’un Son, les Sept.



Des Sept – tous les degrés de Vie, merveille !



Suite infinie de Sons.



La création chante, résonne.



Symphonie Divine.



Suite infinie de Sons et cependant Sept.



Les deux contraires et le Sept sont la clef de tout.



Les deux contraires concentrent et dispersent.



Mais sur le plan sacré, sur la ligne sacrée,



ils sont attraction, concentration.



Le Seigneur est Silence.



Le Seigneur est Son.



Le Seigneur est Harmonie-Amour […].

Auteur: Mallasz Gitta

Info: Dialogue avec l'ange, extrait de l'entretien n°88

[ septénaire ] [ monothéisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

évolutionnisme

Comme la controverse autour du livre de Darwin avait suscité l'intérêt du grand public, un débat public fut ouvert, auquel Darwin lui-même n'assista pas. La défense reposait avant tout sur [Thomas Henry] Huxley, tandis que les antiévolutionnistes était conduits par [Richard] Owen et [l'évêque d'Oxford, Samuel] Wilbeforce. Très vite, Huxley croisa le fer avec Owen sur des points techniques, car L'Origine des espèces était un rejet implicite de la classification d'Owen. Toutefois le véritable choc se produisuit avec Wilbeforce. Owen avait donné des directives à Wilbeforce, que celui-ci n'avait paut-être pas saisies, à moins que les instructions données n'aient été inadéquates ; toujours est-il qu'il proféra un certain nombre d'erreurs scientifiques, qu'il couronna d'une question aussi lourde qu'impertinente à l'adresse de Huxley : était-ce du côté de sa famille paternelle ou de sa famille maternelle qu'il avait un singe pour ancêtre? Le public l'ayant pressé de répondre, Huxley commença par corriger avec soin les erreurs scientifiques émises par l'évêque et termina en déclarant que, pour sa part, il préférait être apparenté à un singe plutôt qu'à un homme à l'intelligence éprouvée mais qui faisait usage de son cerveau pour dénaturer la vérité ; cette réplique déchaîna le public déjà survolté.

Auteur: Colin Alistair Ronan

Info: Histoire mondiale des sciences

[ historique ] [ créationnisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel