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dernières paroles

14h moins 9 de mon horloge, je prends quatorze pilules de 0,25 de quinine pour avoir la tête bien lourde. Un verre d'eau pour l'avaler.... ...Je te fais légataire testamentaire de mes oeuvres. Je te passe le flambeau, tiens le bien haut. Tu me reprocheras cette mort, mais le Galiléen, lui aussi, a choisi un genre de suicide... 14h 37. L'effet de la quinine commence. Bientôt, dans un verre, un peu sucré, plus de dix grammes de cyanure de potassium... Toute ma pensée entoure tendrement les miens... Mary, aie un métier, le plus difficile te servirait encore le mieux. Apprends et saches bien tailler et coudre pour les femmes. Bientôt t'arrivera le livre-prospectus de l'Ecole de couture. Inscris-toi pour des cours complets. 15h moins 9, ça sonne, ça sonne,... Fermer les yeux pour voir Voahangy et commencer les adieux silencieux aux chers vivants. J'embrasse l'album familial... j'envoie un baiser aux livres de Baudelaire que j'ai dans l'autre chambre. 15h 02, je vais boire, c'est bu... Mary. Enfants. A vous mes pensées, les dernières,... j'avale un peu de sucre. Je suffoque. Je vais m'étendre...

Auteur: Rabearivelo Jean-Joseph

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[ suicide ]

 

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possessivité maternelle

Un soir enfin le baron parla du collège ; et Jeanne aussitôt se mit à sangloter. Tante Lison effarée se tenait dans un coin sombre.

La mère répondait : "Qu’a-t-il besoin de tant savoir ? Nous en ferons un homme des champs, un gentilhomme campagnard. Il cultivera des terres comme font beaucoup de nobles. Il vivra et vieillira heureux dans cette maison où nous aurons vécu avant lui, où nous mourrons. Que peut-on demander de plus ?"

Mais le baron hochait la tête. "Que répondras-tu s’il vient te dire, lorsqu’il aura vingt-cinq ans : Je ne suis rien, je ne sais rien par ta faute, par la faute de ton égoïsme maternel. Je me sens incapable de travailler, de devenir quelqu’un, et pourtant je n’étais pas fait pour la vie obscure, humble, et triste à mourir, à laquelle ta tendresse imprévoyante m’a condamné."

Elle pleurait toujours, implorant son fils. "Dis, Poulet, tu ne me reprocheras jamais de t’avoir trop aimé, n’est-ce pas ?"

Et le grand enfant, surpris, promettait : "Non, maman."

— Tu me le jures ?

— Oui, maman.

— Tu veux rester ici, n’est-ce pas ?

— Oui, maman.

Alors le baron parla ferme et haut : "Jeanne, tu n’as pas le droit de disposer de cette vie. Ce que tu fais là est lâche et presque criminel ; tu sacrifies ton enfant à ton bonheur particulier."

Elle cacha sa figure dans ses mains, poussant des sanglots précipités, et elle balbutiait dans ses larmes : "J’ai été si malheureuse… si malheureuse ! Maintenant que je suis tranquille avec lui, on me l’enlève… Qu’est-ce que je deviendrai… toute seule… à présent ?… "

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 253-254

[ séparation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson