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ambiguité

L'Anglais Jaucin, en badinant, mettait un prix aux femmes de la cour, et calculant à l'anglaise il estimait les unes mille louis, celle-ci cinq cents ; il ne donnait de celle-là que cent louis ; de cette autre que cinquante, etc. Sur quoi Mme de Bouffiers, aujourd'hui Mme de Luxembourg, lui dit : " Parlez franchement Jancin, et moi, là, combien m'estimez-vous ?"
- Ah ! Vous madame, répondit-il d'un air respectueux en apparence, je ne vous estime point.

Auteur: Collé Charles

Info: Mémoires

[ répartie ]

 

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technologie

Du ton mesuré et respectueux dont nos ancêtres parlaient des Saintes Écritures, ils parlent aujourd’hui des analyses des ordinateurs, et maintenant que la General Technics mène grand tapage autour du dernier-né de ses appareils, surnommé Shalmaneser, nous voyons poindre le jour où chacun aliénera sa responsabilité d’être pensant à une machine qu’il aura été induit à considérer comme plus intelligente que lui-même. Tel est le chemin que s’apprête à suivre le monde, si Dieu ne nous aide à l’en détourner.

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 383

[ divinité ] [ transcendance horizontale ] [ culte moderne ] [ science ] [ intelligence artificielle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

covid-19

Les grandes crises sont très souvent, dans l’histoire, des accélérateurs de tendances. Quelles étaient les tendances dans lesquelles nous étions engagés ? Une tendance à être plus vert, c’est-à-dire plus respectueux de notre environnement, y compris en ce qui concerne la santé. Une tendance en ce qui concerne l’importance du numérique. Une tendance à une redéfinition de grands rapports de force. Et bien oui, je crois sincèrement que cette crise, comme toutes les grandes crises de l’histoire, va jouer son rôle d’accélérateur dans ces trois vecteurs et qu’on va donc rebâtir un autre monde

Auteur: Breton Thierry

Info: RTL, 12.04.2020

[ transition technologique ] [ opportunité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

egos numérisés

La technique concurrence de façon toujours plus oppressive, et potentiellement liberticide, les humanités dans leur compréhension de la personne humaine. Elle propose d’ores et déjà une "traçabilité" des émotions personnelles, via la collecte toujours plus expansionniste des données, dites personnelles, qui portent indûment ce nom, car elles ne disent rien de la vérité holistique de la personne. Toute donnée est désormais personnelle, au sens où elle peut "dire" quelque chose des libertés personnelles. Cette réification de la personne par les données numériques est le contraire d’un processus analytique respectueux de la dignité et de la liberté de la personne humaine.

Auteur: Fleury Cynthia

Info: Dans "Ci-gît l'amer", éditions Gallimard, 2020, page 273

[ quantification ] [ métadonnées ] [ utilisateur-produit ] [ capitalisme de surveillance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

Une rencontre avec un animal sauvage, c’est quelque chose de viscéral, de primal, ça se vit avec le cœur, les yeux dans les yeux ; cela s’éprouve avec tous ses sens. Ça vient du fond du corps. Ce n’est pas quelque chose de cérébral ou d’intellectuel. On est à la merci de l’animal, c’est lui qui décide de vous accorder ou pas son attention, une "audience". On est à la merci de sa fuite. Il faut être humble, bienveillant, respectueux. Il faut savoir recevoir. C’est lui qui octroie le bonheur du moment. La rencontre est authentique ou elle n’est pas. On ne peut pas tricher, négocier, louvoyer. Voilà pourquoi c’est bouleversant.

Auteur: Sarano François

Info: https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2021/07/27

[ confluence ] [ surprise ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

judaïsme

L'espèce la plus redoutable d'hommes d'Ordre, nous dit Bernanos, ce ne sont pas ceux en définitive qui ont le fusil à l'épaule, c'est la masse moutonnière, ces "majorités silencieuses" ou, comme il dit, les Respectueux, les Circonspects, les Modérés, ceux qui vivant dans la hantise de la sécurité sont prêts à toutes les abdications, à commencer par celle de leur propre liberté. "La pire imprudence est de dédaigner les médiocres ; la médiocrité est un gaz sans couleur et sans odeur ; on le laisse tranquillement s'accumuler, et il explose tout à coup avec une force incroyable." Bernanos n'a cessé d'être un immodéré : le modérantisme et la médiocrité ont amené Munich et parrainé le vieux maréchal qui en est l'enfant naturel.

Auteur: Winock Michel

Info: Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France

 

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rapports de domination

S’il y a bien un scandale dans ce roman [Plateforme de Houellebecq], celui-ci consiste à faire avouer au tourisme, transformation brutale du globe terrestre en marchandise, l’obscur secret que ses entrepreneurs camouflent sous les balivernes d’une vertu d’emprunt : toute forme de tourisme est sexuelle et tous les corps exotiques sont des marchandises parce que le tourisme est par définition occidental et que l’Occident contemporain agonise dans un épuisement libidinal absolu. Les Occidentaux, comme le dit le narrateur du livre, n’arrivent plus à coucher ensemble. Leurs femmes seraient même incapables d’être des prostituées thaïes. Elles ne leur arrivent pas à la cheville. L’Occidental, explique-t-il encore, a de l’argent mais plus aucune satisfaction sexuelle. Dans d’autres pays, en revanche, vivent des milliards d’individus qui n’ont à vendre "que leurs corps et leur sexualité intacte". Une "situation d’échange idéal", conclut-il, réinventant sans le savoir la fameuse théorie des "avantages comparatifs" de Ricardo.

Dans ces conditions, l’appel au "tourisme respectueux" et aux "voyages éthiques", ainsi que la guerre contre le tourisme sexuel, ne sont même pas les marques d’un néo-puritanisme : ce sont des volontés délibérées de mettre en place une fausse conscience destinée à promouvoir l’identification de l’industrie touristique avec les plus hautes exigences de la morale afin de cacher que cette industrie est par définition coupable.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 73

[ discours hypocrite ] [ tartufferie ] [ nord-sud ] [ blancs dégénérés ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déresponsabilisation

On se demande comment le nazisme a pu naître dans une Allemagne qui était à l’époque une des nations les plus civilisés au monde. On parle de revanche de la guerre de 14, de problèmes économiques, sociaux et politiques. On oublie que c’est parce que l’Allemagne avait atteint un degré supérieur de civilisation qu’elle libéra les forces de destruction que sa haute culture avait réprimées. C’est au sein des civilisations les plus avancées que le risque de barbarie est le plus grand. L’écrivain J. G. Ballard a très bien décrit comment, plongés dans un environnement hyper-policé et sophistiqué, des enfants en viennent à trucider tout le monde de façon effroyable alors qu’ils auraient toutes les raisons d’être heureux et respectueux d’autrui. Vous voici prévenu. Nous voici tous prévenus. Nous sommes actuellement dans un moment ballardien. La haine de la démocratie que l’on constate un peu partout appartient à la démocratie. Elle ne vient pas d’ailleurs. C’est la raison pour laquelle il existe une tentation pour les régimes autoritaires. Car ce type de régimes exerce des contraintes qui sont essentiellement extérieures, ce qui soulage intérieurement les individus d’être responsables d’eux-mêmes. Ce ne sont plus eux qui se forcent mais une instance supérieure qui les oblige. Pour la psyché, la contrainte extérieure est plus supportable que la contrainte intérieure. C’est un problème de coût énergétique.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas

[ égoïsmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sécularisation

Le xvie siècle fut un équinoxe historique, où l’Idéal bafoué par les giboulées du sensualisme s’abattit enfin, racines en l’air. Le spirituel christianisme, sabordé dans ses méninges, saigné au tronc des carotides, vidé de sa plus intime substance, ne mourut pas, hélas ! Il devint idiot et déliquescent dans sa gloire percée.

Ce fut une convulsion terrible pendant cent ans, accompagnée d’un infiniment inutile et lamentable rappel des âmes. Notre circulante sphère parut rouler au travers des autres planètes comme un arrosoir de sang. Mais le martyre même ayant perdu sa vertu, la vieille bourbe originelle fut réintégrée triomphalement, toutes les portes des étables furent arrachées de leurs gonds et l’universelle porcherie moderne commença son bréneux exode.

Le christianisme, qui n’avait su ni vaincre ni mourir, fit alors comme tous les conquis. Il reçut la loi et paya l’impôt. Pour subsister, il se fit agréable, huileux et tiède. Silencieusement, il se coula par le trou des serrures, s’infiltra dans les boiseries, obtint d’être utilisé comme essence onctueuse pour donner du jeu aux institutions et devint ainsi un condiment subalterne, que tout cuisinier politique put employer ou rejeter à sa convenance. On eut le spectacle inattendu et délicieux, d’un christianisme converti à l’idolâtrie païenne, esclave respectueux des conculcateurs du Pauvre, et souriant acolyte des phallophores.

Miraculeusement édulcoré, l’ascétisme ancien s’assimila tous les sucres et tous les onguents pour se faire pardonner de ne pas être précisément la volupté, et devint, dans une religion de tolérance, cette chose plausible qu’on pourrait nommer le catinisme de la piété. Saint François de Sales apparut, en ces temps-là, juste au bon moment, pour tout enduire. De la tête aux pieds, l’Église fut collée de son miel, aromatisée de ses séraphiques pommades. La Société de Jésus, épuisée de ses trois ou quatre premiers grands hommes et ne donnant déjà plus qu’une vomitive resucée de ses apostoliques débuts, accueillit avec joie cette parfumerie théologique, où la gloire de Dieu, définitivement, s’achalanda. Les bouquets spirituels du prince de Genève furent offerts par de caressantes mains sacerdotales aux explorateurs du Tendre, qui dilatèrent aussitôt leur géographie pour y faire entrer un aussi charmant catholicisme… Et l’héroïque Moyen Âge fut enterré à dix mille pieds !…

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 226-228

[ décadence ] [ religion traîtresse ]

 

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vieillesse

Clotilde a aujourd’hui quarante-huit ans, et ne paraît pas avoir moins d’un siècle. Mais elle est plus belle qu’autrefois, et ressemble à une colonne de prières, la dernière colonne d’un temple ruiné par les cataclysmes.

Ses cheveux sont devenus entièrement blancs. Ses yeux, brûlés par les larmes qui ont raviné son visage, sont presque éteints. Cependant elle n’a rien perdu de sa force.

On ne la voit presque jamais assise. Toujours en chemin d’une église à l’autre, ou d’un cimetière à un cimetière, elle ne s’arrête que pour se mettre à genoux et on dirait qu’elle ne connaît pas d’autre posture.

Coiffée seulement de la capuce d’un grand manteau noir qui va jusqu’à terre, et ses invisibles pieds nus dans des sandales, soutenue depuis dix ans par une énergie beaucoup plus qu’humaine, il n’y a ni froid ni tempête qui soit capable de lui faire peur. Son domicile est celui de la pluie qui tombe.

Elle ne demande pas l’aumône. Elle se borne à prendre avec un sourire très doux ce qu’on lui offre et le donne en secret à des malheureux.

Quand elle rencontre un enfant, elle s’agenouille devant lui, comme faisait le grand Cardinal de Bérulle, et trace avec la petite main pure un signe de croix sur son front.

Les chrétiens confortables et bien vêtus qu’incommode le Surnaturel et qui ont dit à la Sagesse : "Tu es ma sœur", la jugent dérangée d’esprit, mais on est respectueux pour elle dans le menu peuple et quelques pauvresses d’église la croient une sainte.

Silencieuse comme les espaces du ciel, elle a l’air, quand elle parle, de revenir d’un monde bienheureux situé dans un univers inconnu. Cela se sent à sa voix lointaine que l’âge a rendue plus grave sans en altérer la suavité, et cela se sent mieux encore à ses paroles mêmes.

— Tout ce qui arrive est adorable, dit-elle ordinairement, de l’air extatique d’une créature mille fois comblée qui ne trouverait que cette formule pour tous les mouvements de son cœur ou de sa pensée, fût-ce à l’occasion d’une peste universelle, fût-ce au moment d’être dévorée par des animaux féroces.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 390-391

[ dignité ] [ quintessence de l'âme ] [ personnage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson