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dégoût

Personnellement, je n'ai rien contre les cimetières, je m'y promène assez volontiers, plus volontiers qu'ailleurs, je crois, quand je suis obligé de sortir. L'odeur des cadavres, que je perçois nettement sous celle de l'herbe et de l'humus, ne m'est pas désagréable. Un peu trop sucrée peut-être, un peu entêtante, mais combien préférable à celle des vivants, des aisselles, des pieds, des culs, des prépuces cireux et des ovules désappointés. Et quand les restes de mon père y collaborent, aussi modestement que ce soit, il s'en faut de peu que je n'ai la larme à l'oeil. Ils ont beau se laver, les vivants, beau se parfumer, ils puent.

Auteur: Beckett Samuel

Info: Premier Amour, Les Editions de Minuit, p.8

[ vie ] [ mort ]

 

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nature

.. Les liserons des champs, bien que ce soient de mauvaises herbes, étaient les fleurs les plus intelligentes et les plus gaies. Ce sont elles qui accueillent le mieux le soleil du matin. Les autres herbes ne comprennent rien, le matin, le soir, tout ça, ça leur est égal. Tandis que les liserons, dès qu'un rayon vient les réchauffer, ils ouvrent les yeux et ils rient. Un oeil d'abord, puis le second, et l'un après l'autre, tous leurs cornets s'ouvrent. Blancs, bleu très clair, mauves, de toutes les couleurs... Si tu restes près d'eux sans bouger et sans faire de bruit, il te semble qu'en s'éveillant, ils se chuchotent des histoires.

Auteur: Aitmatov Tchinguiz

Info: Il fut un blanc navire

[ végétal ] [ matin ]

 

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emmurée

Je suis aveugle à son malheur, aveugle à la détresse de mon beau-père, aveugle au désarroi de ma petite sœur. Je me tiens quelque part, cachée, en arrière de mes yeux, en arrière de la vie, en arrière du chagrin, et je flotte, dans l’égoïsme immense de mon adolescence. J’écris. Je lis des romans gothiques et des ouvrages de psychanalyse. Je vois tous les films d’Ingmar Bergman et de Nagisa Oshima, en mangeant les restes de céréales au chocolat que j’avais jetées à la poubelle et que je m’étais juré de ne plus jamais toucher. Je pense à un homme qui, chaque jour, vient dans le même café que moi.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés"

[ autoportrait ] [ monde intérieur ] [ transitoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pénurie

Nulle part les gens ne sont aussi isolés que dans une queue pour le saucisson cuit, nulle part, compressés jusqu'à la nausée, ils ne sont aussi peu capables de s'entendre que dans cette chaîne multiple et serpentine, dont chaque maillon déteste le précédent et n'a que mépris et indifférence pour le suivant. L'hydre infinie ne diminue jamais, et les gens ont beau quitter le comptoir, la queue repousse instantanément, dans un brouhaha d'injures, excité par l'espoir méchant d'arracher ne serait-ce qu'un demi-kilo de saucisson cuit. Se pliant et se dépliant, les queues remplissent les magasins de leurs méandres infinis, en engloutissant paresseusement les restes ultimes de bonté, de bienveillance et d'humanité.

Auteur: Vaïner Gueorgui

Info: La corde et la pierre

[ URSS ] [ vingtième siécle ] [ communisme ]

 

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Gaule

Le rôle que la France, aiguillonnée par sa soif de vengeance et systématiquement guidée par les Juifs, joue aujourd'hui en Europe, est un péché contre l'existence de l'humanité blanche et déchaînera un jour contre ce peuple tous les esprits vengeurs d'une génération qui aura reconnu dans la pollution des races le péché héréditaire de l'humanité.
Si l'évolution de la France se prolongeait encore trois cents ans dans son style actuel, les derniers restes du sang franc disparaîtraient dans l'Etat mulâtre africano-européen qui est en train de se constituer : un immense territoire de peuplement autonome s'étendant du Rhin au Congo, rempli de la race inférieure qui se forme lentement sous l'influence d'un métissage prolongé.

Auteur: Hitler Adolf

Info: Mein Kampf

[ racisme ]

 

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musique

Représentez-vous ce qu'il y a de plus malpropre et de plus en désordre : des flaques d'eau courant sur le plancher ; un assez vieux piano à queue sur lequel la poussière le disputait à des morceaux de musique manuscrite et gravée. Dessous (je n'exagère pas), un pot de nuit non vidé. A côté, une petite table de noyer qui était habituée à ce que l'écritoire qu'il portait fût souvent renversée ; une quantité de plumes encroûtées d'encre et à côté desquelles les proverbiales plumes d'auberge eussent été excellentes ; et encore de la musique. [.] Les sièges, presque tous de paille, étaient couverts d'assiettes avec les restes du souper de la veille et de vêtements.

Auteur: Girod de Vienney Louis Philippe Baron de Trémont

Info: Décrivant le cabinet de travail de Beethoven dans ses mémoire 1809

[ bureau ] [ saleté ]

 

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homme-animal

Une véritable observatrice des animaux ayant toujours l'esprit en alerte, l'éthologue britannique Nicky Clayton a fait une découverte majeure pendant sa pause déjeuner à l'université de Californie à Davis. Assise en terrasse, elle a vu des geais buissonniers s'envoler avec des restes volés sur les tables. Non contents de les cacher, ils les protégeaient contre les voleurs. Si un autre oiseau voyait où ils cachaient leur nourriture, celle-ci serait forcément chapardée. Clayton a remarqué que, une fois leurs rivaux hors de vue, nombre de geais revenaient enfouir leurs trésors ailleurs. [...] Confirmant le dicton "Il faut être un voleur pour comprendre un voleur", les geais semblent déduire de leur propre criminalité les mauvaises intentions des autres.

Auteur: Waal Frans de

Info: Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ?

[ mimétisme ] [ dissimulation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

duperie

Le sorceleur poussa un soupir. Il avait eu l'occasion à plusieurs reprises déjà d'observer les effets d'une téléportation sans danger. Il avait vu également, car il avait participé au travail de tri, les restes de ceux qui en avaient bénéficié. Il savait donc que les déclarations concernant la sûreté des portails de téléportation étaient à ranger dans la même case que les affirmations du style : "mon chien ne mord pas", "mon fils est un bon garçon", je te rendrai ton argent après-demain au plus tard", j'ai passé la nuit chez une amie, "seul compte à mes yeux le bien de la patrie" ainsi que : "tu réponds à quelques questions et nous te libérons juste après".

Auteur: Sapkowski Andrzej

Info: Sorceleur : La saison des orages

[ tromperie ] [ fausse promesse ]

 

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fuite

Depuis que je suis enfant, mon unique pensée au sujet de  l'apocalypse, du désastre ou de la guerre, c'est que je n'ai  ni vrai instinct, ni profond désir, de survivre, surtout si ce qui se trouve de l'autre côté de cette survie, c'est moi. Un livre comme La Route m'est aussi incompréhensible qu'un cycle de mythes nordiques en langue originale. Le suicide me tendrait sa main tranquille dès le premier jour, dès la première heure. Et pas le suicide courageux de l'autodestruction, mais simplement la mort passive qui survient lorsque tu restes sous le lit pendant qu'ils montent les escaliers, ou quand on s'allonge dans le champ de maïs alors que l'avion équipé de mitrailleuses se dirige vers nous.

Auteur: Smith Zadie

Info: Intimations : Six Essais

[ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

domination

Quand deux petits chiens vous fêtent au matin, la nuit prend la saveur de l'attente. La fidélité du chien n'exige rien, pas un devoir. Son amour se contente d'un os. Les chiens? On les fait coucher dehors, on leur parle comme à des charretiers, on leur aboie dessus, on les nourrit des restes et de temps en temps, vlan! Une baffe dans les côtes. Ce qu'on leur offre en coups, ils nous le rendent en bave. Et je comprends soudain pourquoi les hommes ont fait du chien leur meilleur ami : c'est une pauvre bête dont la soumission n'a pas à être payée en retour. Une créature qui correspondait donc parfaitement à ce que l'homme est capable de donner.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Dans les forêts de Sibérie

[ animal domestique ] [ être humain ]

 

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