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censure

Il se trouve que le mot "mensonge" est interdit dans le domaine de l’art. Tout comme le mot "vérité". Pendant la période de normalisation, on ne peut pas les employer. Une autre légende de la Nouvelle Vague Tchèque, Vera Chytilova, n’a pas pu utiliser dans son film le verbe "penser".

"Je pense que…" devait dire lentement un acteur, mais la commission de contrôle avait décidé qu’il était hors de question de le laisser penser de manière aussi appuyée, car cela pouvait donner libre cours aux interprétations les plus fantaisistes. Vera Chytilova fut même obligée de couper une scène où l’un des protagonistes se retrouvait coincé dans les toilettes, et où il criait : "Je suis enfermé !"

Auteur: Szczygiel Mariusz

Info: Gottland

[ sémantique ] [ absurde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

retour sur soi

Marcello regarda longuement ces quatre ou cinq pétales de feu qui semblaient s'agiter et palpiter; puis ses yeux se fixèrent sur le talus du chemin de fer où se projetait , en même temps que son ombre et celle de Giulia, le faible éclairage du train et il éprouva brusquement une sensation aiguë d'égarement. Pourquoi était-il dans ce train? Qui était la femme debout à ses côtés? Où allait-il? Quel homme était-il? D'où venait-il? Cette sorte d'égarement n'avait rien de pénible. Il y retrouvait un sentiment familier qui constituait peut-être le fond de son être intime. "Ainsi donc, "pensa-t-il froidement, "je suis comme ce feu, là-bas, dans la nuit... je flamberai et m'éteindrai sans raison, sans suite... un peu de combustion suspendue dans la nuit."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Le Conformiste

 

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Ajouté à la BD par miguel

comédie

Après tout, faire semblant est ce que ma famille fait le mieux. Papa fait comme s'il n'était pas un universitaire raté, auteur d'un unique livre passé complètement inaperçu, et avec un penchant pour la vodka martini dès le milieu de l'après-midi. Ma soeur fait comme si elle avait d'autres ambitions que celle de mettre le grappin sur un riche avocat, membre d'un country-club et avec du fric à revendre. Ma mère fait comme si elle ne regrettait pas d'avoir foutu sa vie en l'air en épousant un écrivain British coureur de jupons, comme si elle ne remarquait pas ses absences jusque tard dans la nuit pour " conseiller ses étudiants à son bureau, comme si elle n'entendait pas ce dédain dans sa voix quand, par hasard, il retrouvait le chemin de la maison.

Auteur: Grace Melody

Info: Unbroken

[ rapports humains ]

 

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injustices

D'une manière ou d'une autre, on se retrouvait toujours les mains vides. Il n'existait aucun système capable d'atténuer les injustices du monde ; la justice était sans envergure : si elle était capable de faire arrêter un voleur de poules, les crimes graves moins visibles, il lui fallait les passer sous silence, pour la bonne raison que, s'ils étaient identifiés et reconnus, ils menaceraient d'effondrement l'édifice tout entier de notre pseudo-civilisation. Pour les crimes touchant aux traitements monstrueux, infligés à un pays par un autre, pour ceux perpétrés sans témoin dans l'intimité partagée par deux personnes, pour ces crimes-là les coupables ne paieraient jamais. Aucune religion, aucun gouvernement n'en atténuerait jamais l'horreur.
(...)
Lorsqu'on bâtit sur le mensonge, c'est du sûr et du solide. C'est la vérité qui fait s'écrouler les murs.

Auteur: Kiran Desai

Info: La perte en héritage

[ partialité ] [ fausseté ]

 

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portrait

[Au collège de Bâle] les élèves s’exprimaient avec distinction en allemand et en français, mais lui [Jung] ne parlait pas le français, et son allemand était plutôt hésitant, si bien qu’il se contentait de marmonner le dialecte de son village. Il était robuste, trapu, plus grand que beaucoup de ses camarades et déjà bien musclé. Toujours débraillé, il arrivait mouillé les jours de pluie et ne sentait pas très bon. Ses habits étaient miteux, et il allait parfois pieds nus dans des souliers percés. Toujours prêt à se battre, il se retrouvait fréquemment mêlé à des rixes, voire à de véritables pugilats. Son comportement agressif lui valait d’être en permanence rabroué ou puni par ses professeurs. Avec l’âge, il en viendrait à penser que sa conduite découlait d’une "mauvaise conscience" injustifiée et que tout cela était à mettre sur le compte de la "mauvaise ambiance" qui régnait chez lui et qui probablement le "déprimait".

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 54

[ scolarité ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cas clinique abstrait

Selon lui [Jung], l’étude des délires involontaires était un parcours obligé pour réussir à guérir les psychoses, et, à l’époque où il s’intéressa au cas de Frank Miller, il était convaincu qu’elle entrait dans cette catégorie. Ce qu’il ignorait alors et qu’il semble n’avoir jamais su, c’est que les fantasmes de la jeune femme avaient été créés de toutes pièces. Il les décrivit comme des "fantasmes poétiques inconscients", mais il s’agissait du fruit de l’imagination romanesque et non pathologique de Miss Miller. Elle n’avait inventé ces histoires alléchantes que pour aider son cher professeur Flournoy, alors en butte aux attaques implacables des critiques qui avaient tourné en ridicule son dernier ouvrage. Les fantasmes de Frank Miller étaient solidement étayés par sa culture américaine : on y retrouvait diverses influences, de la poésie de Longfellow (Hiawatha) et de Poe (Le Corbeau) à la légende aztèque de Chiwantopel. Ils reflétaient aussi l’éducation qu’elle avait reçue à l’école secondaire, avec des référence à Shakespeare, Milton et Samuel Johnson. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: A propos du cas étudié dans les "Métamorphoses de l'âme et ses symboles", dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 325

[ interprétation premier degré ] [ confirmation faussée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

embarras

La scène de ses adieux avec Antoinette, la veille au soir, lui revint à l'esprit. Elle était debout sur le quai de la gare, lui venait de ranger à grand-peine ses valises dans le filet et s'était accoudé à la fenêtre du compartiment. Tant que le train était resté à l'arrêt, ils avaient réussi à se conduire avec naturel, mais au moment où il s'était ébranlé une gêne insurmontable les avait saisis tous les deux. Ne pas se quitter des yeux dans ces conditions avaient été une véritable épreuve. Après tant de mois passés ensemble, voilà qu'ils n'avaient pas pu se regarder en face. Ils étaient restés immobiles, silencieux, sentant bien que toute parole eut sonné faux. Le malaise s'était dissipé dès qu'une distance plus importante les avait séparés. Ils s'étaient alors adressé de grands gestes en se criant au revoir. Comme cela lui arrivait souvent, Cyril s'était complu à revivre ce départ, l'imaginant ainsi : le train revenait sur le quai, il retrouvait Antoinette et ils s'expliquaient les raisons de leur gêne, ce qui les faisait rire et les soulageait. Quand le train repartait, ils échangeaient des sourires de connivence qui signifiaient : "Nous savons bien ce qu'il en est quand deux personnes se quittent sur le quai d'une gare..."

Auteur: Belletto René

Info: La vie rêvée et autres nouvelles

[ au revoir ] [ séparation ]

 

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rendez-vous galant

Serge faillit en rester là. Il se souvint d’un article de la méthode qui, à en croire l’essayiste, était décisif : "Tout ce que vous me dites est très intéressant, l’interrompit-il, mais j’aimerais aussi connaître la vraie Nicole, celle qui se cache derrière la secrétaire sérieuse et compétente." C’était un peu osé, mais l’ennui donne le courage de tout tenter pour sortir de ses marécages. Malheureusement, la vraie Nicole était extrêmement chiante (point que le traité de séduction n’abordait pas : celui de l’intérêt intellectuel de l’objet désiré.) En réalité, la vraie Nicole croyait en la "bienveillance des gens", elle aurait aimé que l’univers soit un "monde de paix et d’amour". Sa grande passion, c’était la littérature pour la jeunesse, une "littérature du cœur, de l’intelligence, de la douceur et de la fantaisie". En se plongeant dans cette littérature, elle retrouvait "l’esprit de l’enfance", l’esprit du jeu, l’esprit des "chats qui s’amusent avec des pelotes de laine". Elle et son amie Delphine ne rataient jamais le festival de Montreuil. En revanche, elle n’avait pas de mots assez durs pour "les vieux schnoks et les tristes sires" qui snobaient l’univers des "pitchouns", tous ceux qui oubliaient "le rire des polissons" et "la joie mutine des garnements".
Serge regretta alors la première Nicole, la secrétaire sérieuse qui, au moins, participait à la prospérité de l’agence. Il mit fin à l’entretien en réclamant l’addition.

Auteur: Patrice Jean

Info: Dans "L'homme surnuméraire", pages 107-108

[ raté ] [ incompatibilité ] [ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pur esprit

Maintenant il était... poussière. Pour un observateur extérieur, ces dix secondes avaient été décomposées en dix mille instants, non corrélés et dispersés en temps réel - et en temps modélisé le monde extérieur avait subi un sort équivalent. Pourtant, le schéma de sa conscience restait parfaitement intact : d'une manière ou d'une autre, il se retrouvait, "reconstitué lui-même" à partir de ces fragments brisés. Il avait été démonté comme un puzzle, mais cette dissoution et son brassage restaient transparents pour lui. D'une manière ou d'une autre - selon leurs propres termes - les parties demeuraient reliées. Imaginez un univers entièrement sans structure, ni forme ou connexions. Un nuage d'événements microscopiques, comme des fragments d'espace-temps... sauf qu'il n'y a ni espace ni temps. Qu'est-ce qui caractérise un point dans l'espace, pour un instant ? Juste les valeurs des champs de particules fondamentales, juste une poignée de chiffres. Maintenant, enlevez toutes les notions de position, de configuration et  d'ordre, qu'est-ce qu'il en reste ? Un nuage de nombres aléatoires. Mais si le modèle qui est le mien pouvait se dégager de tous les autres événements qui se déroulent sur cette planète, pourquoi le modèle que nous considérons comme "l'univers" ne pourrait-il pas s'assembler, voire se définir, exactement de la même manière ? Si je peux reconstituer mon propre arrangement espace et temps cohérent à partir de données tellement dispersées qu'elles pourraient tout aussi bien faire partie d'un nuage géant de nombres aléatoires, qu'est-ce qui vous fait penser que vous n'êtes pas constitué de la même manière ? 

Auteur: Egan Greg

Info: Permutation City. Trad Mg

[ assemblage quantique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Connor se retourna quand il entendit la porte s'ouvrir.
Son silence choqué la fit se sentir très seule et terriblement exposée, comme si elle se retrouvait nue sur une scène, face aux murmures de la salle. Connor ouvrit la bouche. La referma. Sa pomme d'Adam fit un aller-retour dans sa gorge.
- Seigneur, souffla-t-il d'une voix rauque. Mais qu'est-ce que tu fais ?
Ses lèvres se mirent à trembler, puis son menton.
- Je ne sais pas, murmura-t-elle.
Elle ne savait pas du tout ce qu'elle faisait, mais apparemment, ce n'était pas la chose à faire.
Et voilà. Le pire des scénarios possibles. Dans des moments pareils, une femme doit se montrer forte.
Ses yeux s'embuèrent et elle se retourna.
- Je vais me rhabiller, marmonna-t-elle. Excuse-moi.
Aveuglée par les larmes, elle s'élança vers ce qu'elle estimait être la direction de la salle de bains.
Connor l'attrapa par-derrière, la fit pivoter sur elle-même et la plaqua contre le mur.
- Pas si vite. Attends une minute.
Son visage furieux n'était qu'à quelques centimètres du sien. Son torse nu effleurait ses pointes de seins. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit.
- Comment oses-tu sortir de la salle de bains toute nue et me planter là comme ça !
- Mais je... Mais je pensais...
- Quoi ? Tu pensais quoi ? Que te promener toute nue sous mon nez serait sympa ? Que balancer l'appât pour me faire bondir serait rigolo ?
Sa fureur inexplicable la déroutait.
- Connor, je...
- Je t'interdis de m'allumer comme ça, Erin. Tu m'entends ? Je te l'interdis !

Auteur: McKenna Shannon

Info: Les frères McCloud, tome 2 : Au-delà de la trahison

[ attirance ]

 

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