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univers

J'aimais la nature et sa parfaite indifférence. Sa façon d'appliquer son plan précis de survie et de reproduction, quoi qu'il puisse se passer chez moi. Mon père démolissait ma mère et les oiseaux s'en foutaient. Je trouvais ça réconfortant. Ils continuaient de gazouiller, les arbres grinçaient, le vent chantait dans les feuilles du châtaignier. Je n'étais rien pour eux. Juste une spectatrice. Et cette pièce se jouait en permanence. Le décor changeait en fonction de la saison, mais chaque année, c'était le même été, avec sa lumière, son parfum et les mûres qui poussaient sur les ronces au bord du chemin.

Auteur: Adeline Dieudonné

Info: La vraie vie, page 113, L’iconoclaste, 2018

[ neutre ] [ violence familiale ]

 
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poème

Que je ne sois pas pour toi un spectre tracassier
Qui hantera tes pas quand ils franchiront
Le point où tu m'as laissée
Dans l'herbe fraîchement poussée

Tu dois être libre de choisir ton chemin
Et je n'ai pas besoin de savoir où il te mènera
Je ne brûle pas du désir de te voir prendre
La voie que j'aurais choisie pour toi

Ceux qui enferment l'avenir
Entre deux solides murs de pierre
Se préparent un semblant d'existence
Une morne vie de cadavre

Tu peux donc sans regret quitter
Ce pays familier, déposer
Un baiser sur mes cheveux
Et tenir dans tes mains tout ton avenir.

Auteur: Mead Margaret

Info: Du givre sur les ronces

[ maman ] [ ouverture ]

 

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nature

Le sentier n’est plus entretenu depuis des années. Au bout de cinquante mètres, les ronces et les fougères y ont repris leurs droits. Mais Laurent continue sa route, griffe le cuir neuf de ses chaussures de cérémonie, nage à pleine brasse dans les vagues végétales, fonce tout droit, tête vide, souffle sonore. Rien d’autre à penser que les feuilles, les branches et les épines. S’enfoncer là-dedans comme en soi-même, loin du cirque pitoyable des hommes.
(...)
Ralentis, Laurent. Au milieu de cette forêt qui n'en finit pas, les virages ont pris des formes de sourire narquois. Regarde-les se courber comme des lames de ressort pour te propulser dans le décor.

Auteur: Salmon François

Info: Rien n'arrête les oiseaux, p. 40, SUR LE CHAMPIGNON

[ refuge ] [ fuite ] [ perdu ]

 

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peintre

D’une façon générale, les commentateurs n’y sont pas allés avec le dos du stéréotype lorsqu’ils ont parlé de lui. Torrent de lave, délire morbide, jaillissement de lyrisme, sauvagerie d’entrailles : ils ont préféré en faire le prototype de l’ "artiste maudit", ça ne mange pas de pain, que de comprendre l’hostilité existentielle qui se dégage d’une telle œuvre. Même si elles apparaissent comme tragiques à beaucoup, ses bêtes égorgées, volailles, lièvres, bœufs pendus, étaient des métaphores de la contradiction. Des figures du négatif qui fait vivre. Feuillages dans le soleil, fouillis d’orties dorées, villages en buissons, escaliers de ronces rouges et dégringolades de lumières en lanières : regardez donc en face tout ce qui va disparaître pour que s’installe l’ordre nouveau de la Prévention mondiale et généralisée. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis-Ferdinand Soutine, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 366-367

[ catégorisation réductrice ] [ critiques ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

contemplation

Il me semble que c'est elle que j'ai confusément perçue dans la petite île de la Sarthe, sous ces arbres mangés de lierre, sous ce ciel gris et humide, en marchant dans ces feuilles pourrissantes, détrempées, en écartant les longues ronces et en regardant bouillonner l'eau jaunâtre de la rivière débordée. Il n'y avait là, vraiment, rien de "beau" au sens habituel du terme, rien d'exaltant (du moins étant donné ma disposition du moment), bien plutôt une note morne, désolée, mais la vue des hautes et sveltes ramures, sur lesquelles défilaient continuellement les brumes du ciel, avait quelque chose de secrètement consolateur - mais sans aucune promesse de "bonheur". C'était comme une invitation à se recueillir, un instant, en ce qu'il y a de vraiment aimant et intègre en chacun de nous.

Auteur: Roux Paul de

Info: La sourde beauté du monde. Au jour le jour, tome 1 : 1974-1979

[ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nature

La forêt est grande, profonde, vibrante, vivante et vivifiante. Elle est quelque chose comme une femme qui voudrait l'homme sans lui dire. Quelque chose qui dit oui sous la robe mais qui s'est perdu dans la bouche, qui devient tendre dans l'humus et vous jette des ronces au visage. La forêt est comme ça, ici. Le sauvage sait y faire. L'attirance qu'elle éprouve à se faire explorer, elle la garde au-dedans, de la sève en puissance qui coule sous la terre, qui monte comme une odeur et vous emballe sur-le-champ. Même le ciel, au-dessus, ne reste pas indifférent. Qu'elle soit froissée après la pluie, comme les femmes qui préfèrent se doucher avant, qu'elle soit bouillante de soleil, comme celles qui brûlent après la porte d'entrée, la forêt ici, elle ne laisse personne sortir indemne.

Auteur: Douna Loup

Info: L'embrasure

[ pensée-de-femme ]

 

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désidéalisation

Je ne jalouse pas ces pompeux imbéciles

Qui s’extasient devant le terrier d’un lapin

Car la nature est laide, ennuyeuse et hostile ;

Elle n’a aucun message à transmettre aux humains.



Il est doux, au volant d’une puissante Mercedes,

De traverser des lieux solitaires et grandioses ;

Manoeuvrant subtilement le levier de vitesses

On domine les monts, les rivières et les choses.



Les forêts toutes proches glissent sous le soleil

Et semblent refléter d’anciennes connaissances ;

Au fond de leurs vallées on pressent des merveilles,

Au bout de quelques heures on est mis en confiance ;



On descend de voiture et les ennuis commencent.

On trébuche au milieu d’un fouillis répugnant,

D’un univers abject et dépourvu de sens

Fait de pierres et de ronces, de mouches et de serpents.



On regrette les parkings et les vapeurs d’essence,

L’éclat serein et doux des comptoirs de nickel ;

Il est trop tard. Il fait trop froid. La nuit commence.

La forêt vous étreint dans son rêve cruel.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Nature" dans "Poésie"

[ civilisation ] [ comparaison ] [ domination technologique ] [ anti-nature ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obscurité

Quelques fines lueurs de clair de lune s'infiltraient dans les bois. Les comptonies voyageuses décrivaient un arc au-dessus de l'ancien sentier d'élagage, recouvrant les tiges de mûriers sauvages comme les lames d'une scie dans leur fourreau. Effluves de vinaigriers. Les branches de bouleaux et de peupliers luisaient légèrement. Une étroite trouée dans la canopée leur permettait d'avancer mieux que n'importe quel éclairage terrestre. Edgar se protégeait le visage des mains tandis que les ronces déchiraient ses vêtements. De temps à autre, il s'arrêtait pour appeler les chiens en frappant dans ses mains. Ils déboulaient, frottaient leurs museaux et leurs babines contre sa paume et disparaissaient à nouveau, sûrs d'eux dans la nuit. Il les suivait du regard, ombres parmi les ombres avant de se remettre en route. Il était environné de lucioles. Les voix qui les appelaient s'étaient perdues dans l'écorce de troncs d'arbres qui se balançaient dans la brise nocturne comme des coques de navire. Sans savoir pourquoi, il était certain qu'ils n'avaient pas tourné en rond. Le sens du vent, probablement, ou les rayons de lune qui se projetaient à l'ouest. Lorsqu'un bosquet de bouleaux surgit devant lui, là où il s'attendait à une brèche, il comprit qu'il était arrivé au bout du chemin ou qu'il s'en était éloigné.

Auteur: Wroblewski David

Info: L'Histoire d'Edgar Sawtelle

[ forêt ]

 

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décor

Quand un voyageur dans le centre nord du Massachusetts prend la mauvaise direction au carrefour du péage d'Aylesbury juste après Dean's Corner, il découvre une campagne étrange et désolée. Le terrain s'élève peu à peu, les murs de pierre bordés de broussailles se pressent de plus en plus vers les ornières de la route sinueuse couverte de poussière. Les arbres des nombreuses zones forestières semblent trop grands, et les herbes sauvages, ronces et graminées manifestent une luxuriance qu'on leur voit rarement dans les régions défrichées. En même temps, les champs cultivés sont singulièrement rares et improductifs ; tandis que les maisons très dispersées présentent un aspect étonnamment uniforme de vieillesse, de misère et de délabrement. Sans savoir pourquoi, on hésite à demander son chemin aux silhouettes noueuses et solitaires aperçues de temps à autre sur un seuil croulant ou dans les prairies en pente semées de rochers. Elles sont tellement silencieuses et furtives qu'on se sent comme en face de choses défendues dont il vaut mieux ne pas se mêler. Quand une côte sur la route révèle les collines au-dessus des bois profonds, le sentiment de vague malaise grandit. Les sommets trop arrondis, trop symétriques pour évoquer un naturel rassurant, et parfois le ciel fait ressortir avec une particulière netteté les cercles bizarres de grandes colonnes de pierre dont la plupart sont couronnés.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Oeuvres de H.P. Lovecraft, tome 1, L'abomination de Dunwich

[ étrange ] [ inquiétant ] [ unheimlich ]

 
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promenade

Ce matin je pars en ballade avec Hulk comme de coutume. Arès 200 mètres sur le chemin je décide de m'engager à l'aventure au travers de la végétation touffue, qui par sa repousse annuelle donne en été un sentiment de pureté inviolée. Il est donc malaisé de ne pas perdre les traces laissées par mes quelques passages de l'an dernier au même endroit mais je suis bien habillé et les ronces ne me blessent pas. Hulk trouve son chemin par d'autres voies et il me rejoint de temps à autre, vérifiant ma progression d'un coup d'oeil, pour repartir de plus belle à la chasse aux pistes des odeurs. Enfin je m'extirpe des branches et des épines pour me retrouver dans les herbes mi-hautes, au milieu des souches laissées au gré des années par les bucherons. La pente est bien marquée et je suis attentif visuellement car c'est un coin où j'ai déjà trouvé de beaux cèpes. J'entends Hulk en contrebas qui court dans le lit du ruisseau. Maintenant il remonte vers moi, à une dizaine de mètres en contrebas, si j'en crois les bruissements de sa progression invisible dans la végétation dense de cette forte pente qui borde l'eau. Je l'appelle et l'encourage.

Mais c'est un superbe chevreuil qui débouche devant moi, tranquillement. Surpris, il oblique sa course et disparaît sur ma gauche dans la mer verte. J'ai l'Iphone en main. Trop tard bien sûr pour en faire usage.

Auteur: Mg

Info: 26 juillet 2011

[ inattendu ] [ nature ]

 

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