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femmes-par-hommes

Les jeunes filles ! je les ai observées ce soir, tiens, les v’là : physiquement : un éventaire de gorges pas mûres et de séants factices ; moralement : une éternelle morte-saison d’idées, un fumier de pensées dans une caboche rose ! oui, les v'là celles qu'on me destine, espérant qu'un jour viendra où lassé de lire dans mon lit et d'y fumer tranquillement ma pipe, j'accepterai la misère d'un coucher à deux, l'insomnie ou le ronflement d'un autre, les coups de coude et les coups de pied, la fatigue des caresses exigées, l'ennui des baisers prévus!

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: En ménage

[ potentielles compagnes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mousson

Un petit garçon, Sin. Il a cinq ans, et déjà il a vu la haute mer. Il y a quelques jours, les grandes pluies ont commencé à tomber pendant la nuit. On eût dit qu’une cascade se déversait sur le toit. La maisonnée dort paisiblement sous le tumulte des eaux, on n’entend plus les habituelles stridulations des insectes, coassements de grenouilles, ronflements des adultes et paroles des dormeurs. Le bruit de la pluie a empli tout l’espace entre ciel et terre. Toute la nuit il a plu. C’était comme s’il n’y avait plus ni limite, ni frontière, ni début, ni fin.

Auteur: Kim Chew Ng

Info: Pluie

[ incipit ] [ fond sonore ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poème

Transformateur destiné à utiliser les petites énergies gaspillées comme :
l'excès de pression sur un bouton électrique.
l'exaltation de la fumée de tabac.
la poussée des cheveux, des poils et des ongles.
la chute de l'urine et des excréments.
les mouvements de peur, d'étonnement, d'ennui, de colère.
le rire.
la chute des larmes.
les gestes démonstratifs des mains, des pieds, les tics.
les regards durs.
les bras qui en tombent du corps.
l'étirement, le bâillement, l'éternuement.
le crachement ordinaire et de sang.
les vomissements.
l'éjaculation.
les cheveux rébarbatifs, l'épi.
le bruit de mouchage, le ronflement.
l'évanouissement.
le sifflage, le chant.
les soupirs, etc.

Auteur: Duchamp Marcel

Info: Aphorismes

[ économie ] [ écologie ]

 

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conformisme

Tu t’allonges sur le sable regard vers la mer
Et tu te demandes comment arrêter tout ça /
Arrêter la course
Arrêter le temps
Arrêter l’argent
Arrêter l’angoisse
Arrêter tout ce qui a rendu l’être humain amer /
Et là tu te rends compte que toi-même tu as perdu du goût /
Tu passes ton temps dans des bureaux en PVC
Tu dors sur la moitié d’un lit moisi à côté d’un mec qui ronfle à cent à l’heure
Tu t’accroches trois heures par jour à la barre rouillée d’un car rapide – taux d’accident 60%
Tu baises deux fois par mois à 5000 francs CFA
Et surtout surtout tu fermes bien ta gueule /

Auteur: Badea Alexandra

Info: Dans "Pulvérisés", pages 57-58

[ vie de merde ] [ résignation ] [ déclic ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

Deux êtres humains ─ mais en fin de compte, qu'était la femme, sinon seulement une masse de chair ? Elle dormait à poings fermés. Les autres marchaient à présent dans la fumée des décombres. Tous avaient perdu leur foyer, et tous marchaient. L'idée de dormir ne les effleurait sans doute même pas. Les seuls à pouvoir dormir en ce moment, c'étaient les morts, et puis cette femme. Les morts ne se réveilleraient jamais plus, mais la femme ouvrirait bientôt les yeux ; et elle aurait beau être éveillée, cela n'ajouterait strictement rien à sa masse de chair engourdie de sommeil. La femme produisait un léger ronflement, presque imperceptible, qu'il entendait pour la première fois. Cela ressemblait au grognement d'un cochon. Une truie, voilà exactement ce qu'elle était.

Auteur: Sakaguchi Ango

Info: L'idiote

[ animal ] [ anonyme ] [ attraction-répulsion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vivre

L'intelligence, dans la nature, ce n'était qu'une pauvre petite lueur qui devait nous guider dans l'accomplissement des actes quotidiens. Nous lui avons donné, peu à peu, trop d'importance.
Et nous sommes comme serait un homme qui porte une lampe dans un souterrain à la recherche d'un trésor. Soudain, la lampe fume, ou flamboie, ou ronfle, ou crépite. Alors, il s'arrête, il s'assied par terre, il fait monter ou descendre la mèche, il règle des éclairages. Et ce travail l'intéresse tant qu'il a oublié le trésor, qu'il finit par croire que le bonheur c'est de perfectionner une lampe et de faire danser des ombres sur un mur. Et il se contente de ces pauvres joies de lampiste, jusqu'au jour où il voit soudain que sa vie s'est passée à ce jeu puéril... Trop tard ! La mort déjà le tient à la gorge. L'intelligence, c'est la lampe. Le trésor, ce sont les joies de la vie.

Auteur: Pagnol Marcel

Info: Jazz, p.86, Éd. Le Livre de Paris, 1974

[ discernement ]

 

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dégoût

J’étais trop malade, j’étais pas assez instruit surtout à l’époque pour déterminer dessus de ma tête très bourdonneuse l’ignominie de leur comportement à mes vieux et à tous les espoirs, mais je sentais ça sur moi à chaque geste, chaque fois que je vais mal, comme une pieuvre bien gluante et lourde comme de la merde, leur énorme optimiste, niaise, pourrie connerie, qu’ils rafistolaient envers et contre toutes les évidences à travers les hontes et les supplices intenses, extrêmes, saignants, hurlants sous les fenêtres même de la pièce où nous bouffions, dans mon drame à moi dont ils n’acceptaient même pas toutes les déchéances puisque les reconnaître c’était désespérer un peu du monde et de la vie et qu’ils ne voulaient désespérer de rien envers et contre tout, même de la guerre qui passait sous les fenêtres de M. Harnache à pleins bataillons et qu’on entendait ronfler encore à coups d’obus et plein d’échos dans toutes les vitres de la maison.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Guerre

[ répulsion ] [ hypocrisie ] [ faux-jetons ] [ complaisants ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

fugace inspiration

C'est toujours dans des circonstances impraticables que l'envie d'écrire vous tombe dessus sans prévenir. Je crois que c'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles on n'écrit jamais exactement le livre qu'on avait initialement projeté. Mettons qu'une idée somptueuse vous assaille dans la rue ou dans l'autobus ou encore pendant que vous faites le tour du marché aux légumes. Idée incendiaire en général. De quoi tirer un développement de plusieurs pages. Tout à fait la piste d'envol qui vous manquait pour faire ronfler les moteurs pleins gaz. Sur le moment, c'est comme si l'on avait déjà décollé et pris de l'altitude, mais le temps de rentrer chez soi, de tourner la clef dans la serrure et de se jeter à sa table, l'idée s'est modifiée au point de n'être plus qu'une vague écorce sèche. On aura beau ensuite claquer de la langue le reste de la journée, on ne retrouvera plus le parfum insolite qui annonce le seuil de la caverne aux trésors.

Auteur: Calaferte Louis

Info: Septentrion

[ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dominants-dominés

[...] c’est très difficile de composer un

sonnet quand on passe la nuit dans un refuge avec

55 mecs qui ronflent

dans 55 lits pointés dans la même direction.



je vais te dire ce que j’ai pensé :

ces hommes ont à la fois perdu la chance et

l’imagination.



on peut déduire autant de choses d’un homme

à sa façon de ronfler qu’à sa façon de

marcher, mais à l’époque

j’avais pas trop le cœur aux sonnets.



mais avant je pensais que tous les grands hommes se trouvaient au

royaume des cloches,

je pensais trouver de grands hommes dans les bas-fonds

des hommes forts qui avaient rejeté la société,

au lieu de ça j’ai trouvé des hommes à qui la société avait fait péter les plombs



ils étaient ternes

ineptes et

malgré tout

ambitieux.



j’ai trouvé les patrons plus

intéressants et plus vivants que les

esclaves.



et c’était loin d’être romantique. On aimerait que ces choses soient

romantiques. [...]

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " lits dans la même direction"

[ démystification ] [ perdants ] [ réalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

maquette

Trois heures, temps universel. Les rues se coupent à angle droit. L’asphalte est muet. Les maisons immobiles. Gisèle dort sous une couette fleurie. Jacky, tout habillé, ronfle sur son divan. Suff est allongé sur le dos dans son lit de fer. Mme Angstroem sue sous son édredon. Maximilian lit une bande dessinée à la lueur d’une lampe de poche. Harry est assis à la table de la cuisine devant une canette de bière. Marguerite mange le dernier praliné. La mère et sa fille enlacées sur le sol ressemblent à des momies. Le collectionneur et sa femme font chambre a part. Les deux orphelines dorment dans le lit de leurs parents. Le troll bande dans son sommeil. Les sept nains ont un dortoir à sept lits. La fumeuse agonise. Tudal écrit une longue lettre. Le terroriste campe au salon, un briquet serré dans la main. Sonia et Carlos astiquent leurs armes de poing. La vieille n’a pas changé ses draps depuis des lustres. La famille empaillée ne bouge pas d’un pouce. Mme Pristil écoute son mari jurer dans le noir. Paul entend son beau-père jurer dans la chambre de sa mère. Le squelette grince des dents sur le sommier à lattes. Le petit garçon dort avec son dinosaure en peluche. Son père porte un protège-moustache en roupillant. Sur le parking, les camionneurs au fond de leurs cabines dorment profondément.

Auteur: Biermann Mika

Info: Mikki et le village miniature

[ écriture ] [ modélisation ] [ simultanéïté ]

 

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