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libertinage

Une fois de plus, pendant ce trajet, se regardant lui-même rouler ainsi, se voyant aller dans la nuit de Naïma à Bérénice, il se dit que c’était ça qu’il aimait, rien que ça précisément, ce trajet, ça qu’il avait toujours aimé, qu’il aimerait toujours, à jamais, et plus encore que Bérénice, et plus encore que Naïma, d’abord ce trajet, de l’une à l’autre, aller de Naïma à Bérénice, aller de Bérénice à Naïma. Il se dit que c’était cette route seulement, entre ces deux-là, entre d’autres, qui avait rendu son existence un tant soit peu habitable, vaguement jouable, vaguement supportable.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "On ferme !" page 696

[ consolation ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mobilier

Même déchiré et usé jusqu’à la corde, ce fauteuil de cuir représente beaucoup pour moi. J’y suis resté tellement d’heures, à écouter passer le temps, les saisons, les années… Le lourd balancement de l’horloge. Bien plus que cette petite maison minable pour laquelle je n’ai jamais réellement eu d’affection, ou cet amoncellement de plastique et de fer rouillé que je fais rouler depuis plus de quarante ans sur toutes les routes du comté. Ce fauteuil a traversé le temps, et je sais qu’il servira encore après ma mort. J’aime cet aspect sacré que prennent certains objets communs à être trop usés.

Auteur: Giacometti Théo

Info: Dans "Puisque chante la nuit", page 14

[ valeur ] [ signification personnelle ] [ attachement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

french kiss

J'ai été embrassée par des hommes qui le faisaient très bien. Mais ils n'y accordaient pas toute leur attention. Ils n'en étaient pas capables. Ils avaient beau essayer, une partie de leur esprit était ailleurs. Rater le dernier bus - ou leurs chances de se faire la fille - voire leur propre technique pour embrasser - peut-être aussi inquiets de leur travail, ou du fric, ou du fait que les voisins s’aperçoivent de quelque chose. Mike n'avait pas de technique... mais quand il vous embrassait, il ne faisait rien d'autre. Tu étais son univers entier... et le moment éternel parce sans projets et destinations. Il t'embrassait, c'est tout.

Auteur: Heinlein Robert A.

Info: Stranger in a Strange Land

[ rouler une pelle ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

diplomatie

La politique est tout simplement le nom que l'on donne au fait de parvenir à ses fins sans en découdre. On marchande, on fait des compromis et tout le monde croit s'être fait rouler. Seulement on trouve vaille que vaille un expédient pour obtenir ce que l'on veut sans que personne en reçoive une égratignure. C'est ça la politique. Autrement, il n'existe qu'une seule façon de régler un différend : se taper sur la tête et c'est ce qui se passe quand une des parties - ou les deux - ne veut plus transiger (...) Le second terme de l'alternative, c'est la force et il y a toujours quelqu'un qui en fait les frais.

Auteur: Heinlein Robert A.

Info: Podkayne fille de Mars

[ consensus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

décroissance

Il n’y a qu’un problème sérieux : la surpopulation. Il est systématiquement esquivé par les écologistes. Au lieu de quoi, ils nous demandent de trier nos déchets, de ne plus rouler en diesel et de circuler à bicyclette. Quelle aimable plaisanterie ! Ils devraient au contraire se réjouir que des virus déciment la planète, supprimer les allocations familiales, se réjouir quand des enfants meurent de faim et renoncer à soigner les vieux. Au lieu de cela, ils entretiennent le mythe d’une planète verte, souriante, pacifique et bienveillante à l’égard de tous. Ils n’ont sans doute jamais lu des livres pour adultes : l’infantilisation est leur horizon ultime. Le plus saugrenu est que tous les partis politiques se prétendent, eux aussi, écologistes dans une sorte de course à la crétinisation générale. L’oncle Bens en rit encore.

Auteur: Jaccard Roland

Info: Le blog de Roland Jaccard

[ population ] [ monde ] [ utopie ]

 
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Ajouté à la BD par SFuchs

chemin de fer

Sa démarche de se joindre à eux, qui aurait été impolie dans un restaurant qui ne roulerait pas à deux cents kilomètres heure, était parfaitement acceptable ici, ça imitait les rapprochements tout à fait aléatoires que la vie procure, mais révélait leur vraie nature en les faisant durer seulement quelques heures ou quelques jours, au lieu d'années et de décennies. Les gens dans un train forment une alliance, comme si le monde qui les entoure était hostile et qu'ils s'en protégeaient. Le wagon-restaurant, qui ronronnait et se balançait doucement dans la nuit, annihilait le passé et l'avenir et faisait paraître vaguement irréelles toutes les formes extérieures. Ils l'accueillirent donc à leur table, car il était l'un d'entre eux, un voyageur, et non l'un de ces fantômes issu d'une des villes nocturnes et illuminées  qu'ils traversaient.

Auteur: Jablokov Alexander

Info: Carve the Sky

[ périple ] [ rencontres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Tant d'événements se sont déroulés en si peu d'heures. Ma vie se métamorphose plus vite que moi. De vieilles pelures s'entassent à mes pieds, leur peau morte me laisse indifférente, mais je n'ose regarder de quoi je suis faite maintenant. Donnez-moi un châle pour m'envelopper. Des tas de questions idiotes me viennent à l'esprit. Ainsi qu'à l'automne où j'ai eu mes règles, je me demande si je peux faire du vélo encore, me rouler en culotte dans la boue, parler aux poules et entourer le tronc des arbres quand j'ai trop de peine ? Dois-je renoncer à quelque chose, et si oui, qu'est-ce ? Autre chose de nouveau remplace-t-il cette perte ? Si j'ai faim des mondes que je découvre, seront-ils ordinaires, simplement magnifiés par le travail dans la chambre photographique de Jane-Esther ? Mon regard s'est-il profondément modifié, et puis-je avoir confiance en cette modification ?

Auteur: Cassim Shaïne

Info: Une saison avec Jane Esther

[ puberté ] [ menstruation ] [ métamorphose ]

 

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adolescence

- Je voulais te demander un truc. Est-ce que tu sais dans quel sens on tourne la langue quand on embrasse un garçon ?

D'abord elle ouvre ses yeux, très très grand. Et puis elle rit. Je ne l'ai jamais vue rire comme ça. Alors je ris aussi. Si j'avais plus d'argent, j'appellerais le garçon et je crierais "Champagne", je claquerais dans mes mains, je ferais venir des petits-fours comme au mariage de ma grande cousine, des quantités, on mettrait la musique à fond dans le café, on danserait sur les tables, on inviterait tous les gens à notre fête, No irait se changer dans les toilettes, elle enfilerait une belle robe et des jolies chaussures, on fermerait les portes pour être tranquille et pour faire le noir, on monterait le son comme dans la chanson.

- T'as de ces questions ! Y a pas de sens pour embrasser, on n'est pas des machines à laver !

Auteur: Vigan Delphine de

Info: No et moi

[ question ] [ french kiss ] [ rouler une pelle ]

 

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crash

Il lui parut que la matière aussi se révoltait. Le moteur, à chaque plongée, vibrait si fort que toute la masse de l’avion était prise d’un tremblement comme de colère. Fabien usait ses forces à dominer l’avion, la tête enfoncée dans la carlingue, face à l’horizon gyroscopique car, au-dehors, il ne distinguait plus la masse du ciel de celle de la terre, perdu dans une ombre où tout se mêlait, une ombre d’origine des mondes. Mais les aiguilles des indicateurs de position oscillaient de plus en plus vite, devenaient difficiles à suivre. Déjà le pilote, qu’elles trompaient, se débattait mal, perdait son altitude, s’enlisait peu à peu dans cette ombre. Il lut sa hauteur "cinq cents mètres". C’était le niveau des collines. Il les sentir rouler vers lui leurs vagues vertigineuses. Il comprenait aussi que toutes les masses du sol, dont la moindre l’eût écrasé, étaient comme arrachées de leur support, déboulonnées, et commençaient à tourner, ivres, autour de lui.

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: "Vol de nuit", éditions Gallimard, 1931, page 137

[ point de vue de l'aviateur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Vous allez dire que je m'écarte du sujet, que je ferais mieux de ne pas faire de digression. Justement, cela me rappelle un truc à la Sorbonne. Il y avait Aragon qui faisait une conférence sur Pétrarque. J'ouvre une parenthèse. Aragon tout le monde le méprise, mais moi je l'aime, et je ferme la parenthèse. En Sorbonne, donc, Louis Aragon fait une conférence sur Pétrarque. Il commence par se lancer dans une éloge de Matisse. ça dure au moins trois quart d'heure, et finalement un étudiant lui crie du fond de la salle : "Au sujet !" Et Aragon, magnifique, fait simplement remarquer en terminant la phrase interrompue par l'étudiant que "toute l'originalité de Pétrarque consiste précisément dans l'art de la digression". Moi, c'est idem, je ne m'écarte pas de mon propos. Ou alors, c'est mon sujet profond. Exactement comme une auto que les inondations écartent de son trajet normal et forcent à rouler à travers champs pour gagner la grande route de Paris.

Auteur: Baecque Antoine de

Info: Godard

[ cinéma ] [ modèle ] [ digression ]

 

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