Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 359
Temps de recherche: 0.0398s

refoulement

[…] Freud était un homme qui, quand il avait une fois vu quelque chose – et il savait voir, et le premier – n’en lâchait pas le tranchant. Et c’est ce qui fait la valeur prodigieuse de son œuvre. Bien entendu, dès qu’il avait fait une découverte, immédiatement s’exerçait sur elle ce travail de rongeur qui se produit toujours autour de toute espèce de nouveauté spéculative, et tend à tout faire rentrer dans la routine. Voyez la première grande notion originale qu’il a apportée sur le plan purement théorique, la libido, et le relief, le caractère irréductible qu’il lui donne en disant – la libido est sexuelle. Pour bien nous faire entendre de nos jours, il faudrait dire que ce que Freud a apporté, c’est que le moteur essentiel du progrès humain, le moteur du pathétique, du conflictuel, du fécond, du créateur dans la vie humaine, c’est la luxure. Et déjà au bout de dix ans, il y avait Jung pour expliquer que la libido, c’était les intérêts psychiques. Non, la libido, c’est la libido sexuelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 84

[ banalisation conceptuelle ] [ psychanalyse ] [ éloge ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

détachement feint

Dans la mesure où travailler ne représente guère plus qu'une agitation sans grande signification, et où les habitudes sociales, jadis honorées en tant que rituel, dégénèrent en rôles à jouer, le salarié – qu’il travaille à la chaîne ou occupe un poste grassement payé dans une vaste bureaucratie – cherche à échapper au sentiment d'inauthenticité qui en résulte en créant une distanciation ironique par rapport à sa routine journalière. Il tente de transformer le rôle qu'il joue en une évaluation symbolique de la vie quotidienne, et se réfugie dans la plaisanterie, la moquerie, le cynisme. Si on lui demande d’exécuter une tâche désagréable, il établit clairement qu’il ne croit pas aux objectifs de l’organisation qui tendent vers une efficacité et un rendement accrus. S’il se rend à une réception, son comportement tend à montrer que tout n’est qu’un jeu, faux, artificiel, dénué de sincérité, une mascarade grotesque de la sociabilité. Il tente, de cette manière, de se rendre invulnérable aux pressions de la situation. En refusant de prendre au sérieux ses occupations, il nie leur pouvoir de le blesser.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 159

[ mécanisme de défense ] [ sujet passif ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

routines

Plus sérieusement, je me demande quelle est la prison intérieure des gens en général. Je connais des personnes qui passent pour parfaitement normales, qui vont travailler le matin, restent au bureau le soir jusqu'à je ne sais quelle heure, puis prennent le métro, rentrent chez elles, regardent la télé pendant une heure, se font à manger, se couchent, avant de recommencer le lendemain. Quand on entame une conversation avec elles, il y a peut-être deux ou trois sujets à aborder, et en dix secondes on est déjà parvenu au bout de leurs convictions. Par exemple, elles soutiennent tel ou tel club de foot, votent pour tel ou tel parti. Quand on essaie de leur demander pourquoi, elles répondent: mais tu vois bien que l'autre, c'est un imbécile! Lui, il va gagner, c'est évident, vous avez vu comme l'autre est nul! Ces gens-là sont considérés comme normaux et libres. Si on prend la peine de regarder honnêtement les personnes avec autisme, je crois qu'elles manifestent pour beaucoup, sur un bon nombre de points, une plus grande souplesse que ces autres personnes.

Auteur: Schovanec Josef

Info: Je suis à l'Est !

[ simplifications ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

libido routine

La seule chose plus triste, pour un couple, que de ne plus faire l'amour, c'est de baiser par automatisme, sans même s'en rendre compte. Je rassemble mes souvenirs... Elle a peut-être essayé de me chauffer, dans le salon. Puis on a dû migrer vers la chambre, de peur de tacher mon canapé. Et là, oui - ça me revient, je crois qu'elle m'a sucé pour me convaincre – ou alors, c'était la fois d'avant. Des images sans date, sans poésie se bousculent, toujours les mêmes: zoom sur sa chatte, ses seins, son cul, sa bouche, toujours droit au but. Le même tempo, la même durée, les mêmes accords. Je sais qu'autrefois, on avait un tas d'autres façons de s'exprimer notre amour, mais elles ont disparu dans le refrain des nuits. D'ailleurs, le seul fait d'appeler ça de l'amour m'apparait comme une erreur de sous-titrage, une mauvaise interpréation des images. C'est devenu autre chose: de l'exercice, une habitude ou peut-étre une tactique pour s'endormir. Quelquefois, les paupières closes, je tente de ressusciter le garçon d'avant, sa naiveté, son insouciance, mais il ne répond plus.

Auteur: Markov Bruno

Info: Le dernier étage du monde, 2023

[ ennui ] [ binôme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

maison close

Le maharadjah de Kapurthala était d'un autre style. Il avait un oeil de verre. Aussitôt arrivé, il choisissait deux ou trois filles. Les bouteilles de champagne valsaient. Puis, c'était une tradition, dès qu'il était rond, défoncé, il perdait son oeil. On me faisait appeler. Dans la chambre ou dans le salon, je trouvais mes trois femmes, fesses en l'air, en train de chercher l'oeil du prince hindou. A mon tour, je m'y mettais. La règle du jeu consistait à ne pas trouver le postiche qui, bien sûr, scintillait sur le tapis. Quand Karputhala en avait assez du spectacle, il disait:

- Je m'en vais. Si vous le trouvez, faites-le-moi porter au Ritz.

Et, il partait sans payer. Dans la matinée, je téléphonais à la réception du palace:

- Nous avons retrouvé l'oeil de son Altesse.

Invariablement, l'homme aux clés d'or me répondait:

- On ne peut pas déranger le prince qui est en prières.

Un moment plus tard, un groom arrivait au One avec l'argent de la nuit et des cadeaux pour chacune des chercheuses d'oeil.

Auteur: Jamet Fabenne

Info: One Two Two : 122, rue de Provence

[ singulière routine ] [ bordel de luxe ] [ insolite ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

ego

Programmé par les ADN de ses parents, il savait qu'il n'était que le reflet, la réponse à un environnement donné, une famille, une race... une planète univers. Toutes choses étaient des miroirs de Lui : conscience cosmos... "Moi?", soi-disant vivant, soi-disant à base d'atomes de carbone. Un esprit s'est-il incarné dans cette enveloppe ou est-ce le milieu qui a fait émerger cette conscience particulière, la mienne ? Je ?!... Qu'en était-il dans d'autres lieux ?... Quelles pouraient être les émergences "vivantes" qui en surgiraient. A base de méthane, de silicium ?... De molécules inconnues, pas même entrevues ?... Et si oui, la communication avec de telles entités est-elle pensable. Pourrait-on même les reconnaître, les différencier, les séparer, avoir la bonne focale pour les distinguer, les discriminer de nos routines... Blocs de pierre ou nuages, qui êtes-vous ? Parlez-moi, faites-moi signe.

A cette seconde l'esprit fut partout, il le sentait. Quel médium lui avait raconté un jour que l'âme immuable habite les corps comme on essaye un habit, comme on déguste un fruit et, - magie ultime : comme on détaille et se souvient pour toujours d'une d'une apparition fugace ?

Auteur: Mg

Info: 26 mars 2017

[ introspection ] [ questions ] [ métaphysique ] [ xénolinguistique ]

 

Commentaires: 0

habitude

Cet isolement forcé lui fit prendre conscience qu'il avait passé la majorité de sa vie enfermé, comme la plupart des gens.
Une routine de l'emprisonnement volontaire devenue inconsciente.
Le matin, on quittait sa maison pour se rendre en voiture au travail avant de retourner se confiner dans sa prison personnelle. Oh certes, il arrivait qu'on sorte faire du sport dans une "salle" sur des vélos immobiles ou des tapis roulants. Et lorsque l'on avait besoin de décompresser, où se rendait-on ? Parfois au cinéma, les yeux concentrés sur une toile, au milieu de quatre murs, parfois boire un coup dans un pub, et parfois en boîte, terme suffisamment explicite pour être développé.
Tous les prétextes étaient bons pour justifier sa propre captivité. En hiver, il faisait trop froid, en été, trop chaud (même si cette disposition tendait à s'effacer à cause du réchauffement climatique), et en automne ou au printemps, on se plaignait de la pluie ou du vent. Pas étonnant que certains détenus de longue date ne puissent quitter les barreaux rassurants de leur cellule.
On cultivait sa propre captivité.
Pire, il nous arrivait même de l'acheter.

Auteur: Gaulon Pierre

Info: Enragés

[ cachot ] [ renoncement ] [ train-train ]

 

Commentaires: 0

habitudes

La routine est le seul style de vie à ma portée. Par routine, j’entends un petit répertoire d’activités tranquilles, les unes agréables les autres obligatoires. Le secret, pour leur conférer l’apparence du bonheur, est de rendre les contraintes plaisantes et d’éviter que les plaisirs ne deviennent contraignants — car si on a tout à gagner à joindre le plaisir aux premières, on perd beaucoup à mettre de l’obligation dans les seconds. En somme, la routine à laquelle je me plie ressemble à cette sagesse petite-bourgeoise prônée par Montaigne visant une existence "sans miracle ni extravagance". Rien n’égale en charme, à mes yeux, le train paisible de l’amour, de l’écriture, de la lecture et autres agréments, auquel je me laisse aller sans réserve ni vergogne. — Mais alors, me dira-t-on, que faites-vous de l’aventure ? De la lutte ? Hélas ! L’une demande une curiosité et l’autre une vitalité que je n’ai pas. Les chasseurs de nouveaux horizons me rasent. Les rebelles me lassent. La vraie vie est ailleurs ? Qu’ils y aillent. Mon utopie est ici, entre la plage, ma chambre, ma bibliothèque. Et c’est un territoire que je défendrai manu militari.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: Journées perdues

[ éloge ] [ familiarité des jours ] [ simplicité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

terminologies

Des trois principales structures de signes développées collectivement au cours de l'histoire : mathématiques, musiques, et langages - systèmes qui mémorisent-élargissent-améliorent une élaboration communautaire diachronique dans les domaines de la logique formelle, des sonorités et de la mémoire descriptive conventuelle - il semble évident que la troisième catégorie domine. 

En "effets", si les divers dialectes-idiomes parlés, via la sémantique qu'on pourra en extraire, sont à même - même si parfois difficilement - d'aborder, décrire, analyser les domaines de la musique et des mathématiques, l'inverse est difficile à imaginer.

Les divers "parler" des hommes ont aussi - grâce à la multiplicité de leurs patois-jargons, donc leur ouverture intrinsèque -, fait émerger, de ci de là, au gré de la sphère terrestre, des termes précisés pour décrire une forme, un sentiment, une habitude routine ou autre... que le logiciel-base de données FLP s'efforce d'intégrer - après transposition/adaptation en langue française. D'un grand secours lorsqu'il s'agit de formuler un point de vue ou autre, ces vocables sont quasi toujours inclus dans FLP sous la catégorie "intraduisible".

En attendant d'espérées et hypothétiques adjonctions de quelque civilisation non-humaine. ;-)

Auteur: Mg

Info: 5 décembre 2021

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ extraterrestres ] [ dictionnaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

interroger

L'organisation intellectuelle de mon travail est conséquence de la routine et de cet ennui de savoir que tant d'autres choses qui ont été écrites sur les paysans sont plus intéressantes que tout ce que les politologues ont écrit sur eux... Si vous passez tout votre temps à lire les sciences politiques courantes, vous allez simplement les reproduire. Rien d'autre ne peut découler de cet endroit particulier. Il me semble que tout ce qui se passe d'intéressant en science politique est importé d'un endroit exotique hors science politique et il m'arrive d'aller dans des endroits exotiques différents de ceux des autres personnes. Et, de temps en temps, je tombe sur quelque chose qui m'aide à comprendre. ... Le truc, c'est de savoir comment arriver à avoir un oeil quasi-extérieur et voir d'un œil neuf toutes les choses que votre discipline considère comme allant de soi. Donc une des choses que vous pouvez faire, bien sûr, c'est de renverser toute hypothèse que votre discipline enseigne et voir comment elle se présente à l'envers. Et de manière générale c'est tout aussi plausible que la façon dont on vous l'enseigne et c'est une bonne façon de commencer.

Auteur: Scott James C.

Info: West and Plender, 2014

[ mettre en question ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel