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raréfaction

Exposé sur les montagnes du coeur. Vois, tout petit, là-bas,

vois : le dernier hameau de paroles, et plus haut,

mais si petite aussi, une dernière bergerie

de sentiment. Discernes-tu ?

Exposé sur les montagnes du coeur. Pierraille

sous les mains. Sans doute pousse ici

encore quelque fleur ; sur le gouffre muet

fleurit une herbe qui ne sait, chantant.

Mais pour qui sait ? ah, qui commençait à savoir

et se tait à présent, exposé sur les montagnes du coeur.

Sans doute passent ici, la conscience sauve,

bien des bêtes, de sûres bêtes de montagne

qui changent, qui s'attardent. Et le grand oiseau abrité

tournoie autour du pur refus des cimes.  Mais

ici, sans abri sur les montagnes du coeur...

 

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: in "Poémes épars (1907-1926), éd. Seuil, p.87 - trad. Ph. Jaccottet

[ hauteurs ] [ poéme ] [ répétition ] [ solitude ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

embobiner

Glenn Burns travaillait pour Chib Calloway depuis maintenant quatre ans et demi, et s'il y avait deux choses de sûres, pour lui, c'était que, primo, son boss était dans le pétrin, et que, deuxio, vu les circonstances et tout bien pesé, lui, il aurait fait nettement mieux. Avec tout le respect qui lui était dû, Chib n'avait pas la moindre vision à long terme, il était nul en relations humaines et passait son temps à résoudre des problèmes en cascade, ballotté entre les crises successives. Et sur ce chapitre, Glenn en connaissait un rayon : il avait potassé des traités de management, à ses heures perdues. Une de ses leçons préférées, c'était justement "ne pas hésiter à coucher avec l'ennemi." Non pas qu'il se soit jamais retrouvé au pieu avec Ransome, évidemment, mais il lui avait bel et bien susurré à l'oreille quelques menues douceurs, histoire d'accélérer la chute de Chib - tout en la rendant indolore pour lui-même, s'entend.

Auteur: Rankin Ian

Info: Portes Ouvertes

[ rapports humains ] [ tactique ]

 

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science appliquée

Lorsque cette grande vérité, révélée accidentellement et confirmée expérimentalement, sera pleinement reconnue, à savoir que cette planète, avec toute son effroyable immensité, n'est virtuellement pour les courants électriques qu'une petite boule de métal et que de ce fait de nombreuses possibilités, chacune déconcertant l'imagination et ayant des conséquences incalculables, sont rendues absolument sûres d'être accomplies ; lorsque la première installation sera inaugurée et qu'il sera démontré qu'un message télégraphique, presque aussi secret et ininterrompu qu'une pensée, peut être transmis à n'importe quelle distance terrestre, que le son de la voix humaine, avec toutes ses intonations et inflexions, peut être reproduit fidèlement et instantanément en n'importe quel point du globe, que l'énergie d'une chute d'eau peut être utilisée pour fournir de la lumière, de la chaleur ou de la force motrice, n'importe où - sur mer, sur terre ou dans les airs - l'humanité sera comme un tas de fourmis que l'on agite avec un bâton : Voyez l'excitation à venir !

Auteur: Tesla Nikola

Info: "The Transmission of Electric Energy Without Wires", Electrical World and Engineer (5 mars 1904), 43, n° 10, 431.

[ historique ] [ visionnaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éducation

... ce qui est très angoissant pour un enfant, c'est qu'un méchant soit en fin de compte gentil, car l'enfant a besoin de valeurs manichéennes. Les bons doivent être pleinement bons, et les méchants vraiment méchants. Si le méchant est sympathique, et qu'en plus il fait rire, rien ne va plus ; l'enfant ne s'y retrouve pas. L'intention de ce genre de films, et qui se multiplie malheureusement de nos jours, c'est de désamorcer par l'humour les peurs constitutives de l'enfant. Comme chacun sait, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Mais ce choix de l'humour me semble extrêmement pervers. L'ayant expérimenté moi-même, je crois qu'une trop grande mise à distance des affects par l'humour est toujours troublante pour les enfants, trop jeunes pour comprendre. Sans nostalgie aucune, j'aurais tendance à dire que les Walt Disney, malgré la bêtise inhérente à certaines histoires, proposent aux enfants des valeurs sûres car profondément rassurantes : Cruella, au moins, était foncièrement méchante, ce qui pouvait réellement aider les enfants à se construire.

Auteur: Stora Michael

Info: Guérir par le virtuel : Une nouvelle approche thérapeutique

[ clarté ] [ pédagogie ] [ intelligibilité ] [ bipolarité ]

 

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idolâtrie

On peut donc voir émerger des religions et des systèmes de pensée différentes selon le type de société où ils ont vu le jour. La façon dont les gens se nourrissent détermine leur façon de penser et leur type de croyance. Les sociétés agricoles croient aux dieux des pluies, aux dieux des semences, et généralement à tous les dieux affectant d'une manière ou d'une autre le travail des récoltes. Les peuples qui élèvent du bétail croient en un dieu berger, unique. Dans chacune de ces deux cultures transparaît la notion primitive de dieux aidant, tels des géants qui observeraient les hommes du haut des nuages, ou des parents choisissant au gré de leurs caprices qui récompenser, qui punir. Ce n'est que dans les sociétés les plus sûres et les plus avancées que l'on trouve des religions susceptibles d'affronter la réalité de l'univers, et de reconnaître qu'il n'y a pas de manifestations évidentes de dieu, sinon l'existence du cosmos même, ce qui veut dire que tout est sacré, qu'il y ait un dieu ou non pour nous regarder.

Auteur: Robinson Kim Stanley

Info: Chroniques des années noires

[ variées ] [ miroir ] [ sciences ]

 

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dissidents

Dans le monde moderne, la science et la société interagissent souvent de manière perverse. Nous vivons dans une société technologique, et la technologie est à l'origine de problèmes politiques. Les hommes politiques et le public attendent de la science qu'elle apporte des réponses à ces problèmes. Les experts scientifiques sont payés et encouragés à fournir des réponses. Le public n'a pas grand-chose à faire d'un scientifique qui dit : "Désolé, mais nous ne savons pas". Le public préfère écouter les scientifiques qui donnent des réponses sûres aux questions et qui font des prédictions sûres sur ce qui se passera à la suite des activités humaines. Il se trouve donc que les experts qui s'expriment publiquement sur des questions politiquement controversées ont tendance à parler plus clairement qu'ils ne le pensent. Ils font des prédictions sûres sur l'avenir et finissent par croire à leurs propres prédictions. Leurs prédictions deviennent des dogmes qu'ils ne remettent pas en question. Le public est amené à croire que les dogmes scientifiques à la mode sont vrais, et il peut arriver qu'ils soient faux. C'est pourquoi il faut des hérétiques qui remettent en cause les dogmes.

Auteur: Dyson Freeman

Info: Frederick S. Pardee Distinguished Lecture (octobre 2005), Université de Boston. Recueilli dans "Heretical Thoughts About Science and Society" (Réflexions hérétiques sur la science et la société), A Many-Colored Glass : Reflections on the Place of Life in the Universe (2007), 43-44.

[ insoumis nécessaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Avec le même amour que tu me fus jadis
Avec le même amour que tu me fus jadis
Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis
Ombraient les longs gazons et les roses dociles,
Tu m'es en ces temps noirs un calme et sûr asile.

Tout s'y concentre, et ta ferveur et ta clarté
Et tes gestes groupant les fleurs de ta bonté,
Mais tout y est serré dans une paix profonde
Contre les vents aigus trouant l'hiver du monde.

Mon bonheur s'y réchauffe en tes bras repliés
Tes jolis mots naïfs et familiers,
Chantent toujours, aussi charmants à mon oreille
Qu'aux temps des lilas blancs et des rouges groseilles.

Ta bonne humeur allègre et claire, oh ! je la sens
Triompher jour à jour de la douleur des ans,
Et tu souris toi-même aux fils d'argent qui glissent
Leur onduleux réseau parmi tes cheveux lisses.

Quant ta tête s'incline à mon baiser profond,
Que m'importe que des rides marquent ton front
Et que tes mains se sillonnent de veines dures
Alors que je les tiens entre mes deux mains sûres !

Tu ne te plains jamais et tu crois fermement
Que rien de vrai ne meurt quand on s'aime dûment,
Et que le feu vivant dont se nourrit notre âme
Consume jusqu'au deuil pour en grandir sa flamme.

Auteur: Verhaeren Émile

Info: Recueil : Les heures du soir

[ poème ]

 

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trésors

La mort d’Emma contraignit Jung à se pencher à nouveau sur les problèmes d’argent, et ce pour la première fois depuis son enfance. Entre ce qu’Emma lui avait laissé et le portefeuille qu’elle lui avait constitué, il avait assez d’argent pour continuer à vivre d’une manière très confortable, mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. […]

Il se souciait tellement des questions d’argent qu’il recommença à en cacher, comme il avait fait pendant la guerre, glissant de grosses liasses de billets à l’intérieur des livres de sa bibliothèque et créant un code secret pour se souvenir de chaque cachette. Malheureusement, comme il oublia le code, la plus grande partie de l’argent resta dans les livres et ce furent ses descendants qui le trouvèrent après sa mort. Il en alla de même avec l’argent qu’il enterrait dans le jardin. Il creusait de grands trous dans lesquels il mettait de vieux vases et des jarres chinoises qui volaient vite en éclats une fois recouverts de terre. Comme il oubliait son système de marquage, une grande partie de cet argent est encore sous terre aujourd’hui, en état de décomposition. Après la mort d’Emma, il chercha d’autres cachettes plus sûres, glissant de "petites pièces d’or" dans un tiroir de sa table de nuit et des francs suisses dans le placard de la salle de bains où il rangeait son savon. Ruth les enlevait périodiquement lorsqu’elle tombait dessus, et il ne s’apercevait jamais de rien.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 857-858

[ peur du manque ] [ accumulation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ghettoïsation

Presque tout le monde, aujourd’hui, vit dans un univers dangereux et que l’on ne peut fuir. Le terrorisme international, le chantage, les bombes et les prises d’otages affectent aussi bien les riches que les pauvres. Les violences de tous ordres, les crimes et les guerres entre gangs rendent les villes peu sûres et menacent les quartiers suburbains aisés. La violence raciale dans la rue et à l’école semble toujours prête à se muer en une véritable bataille. Le chômage n’atteint plus seulement les pauvres mais le secteur tertiaire, tandis que l’inflation ronge les économies de ceux qui espéraient jouir d’une retraite confortable. Un grand nombre de gens que l’on dit, par euphémisme, appartenir à la classe moyenne parce qu’ils vont au travail "bien habillés", sont maintenant réduits à des conditions d’existence prolétariennes. Beaucoup d’emplois de bureau ne demandant pas plus de compétence que les postes en usine sont encore moins bien payés que ces derniers, et ne confèrent guère de prestige ou de sécurité. La propagande de mort et de destruction que diffusent sans arrêt les grands moyens d’information, ne fait qu’ajouter à l’atmosphère d’insécurité. Les famines lointaines, les tremblements de terre affectant des régions reculées, les guerres et révolutions des antipodes attirent la même attention que les événements se déroulant près de chez nous. Le côté arbitraire des reportages sur ces désastres renforce le caractère arbitraire de l’expérience elle-même ; l’absence de continuité des informations, - la crise d’aujourd’hui cèdera demain la place à une autre crise sans rapport avec la précédente – intensifie le sentiment de discontinuité de l’histoire, l’impression de vivre dans un univers où le passé n’éclaire pas le présent, et où le futur est devenu complètement imprévisible. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 119-120

[ climat de peur ] [ incertitude générale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

taxinomie

Selon Leibniz, la philosophie se rattache aussi bien à la sagesse (par sa finalité pratique : le bonheur) qu’à la science (par la nécessité de disposer de connaissances sûres), sans pour autant se confondre avec l’érudition (qui en est plutôt la préparation). La métaphore retenue pour penser son organisation interne et les rapports entre ses parties n’est pas celle, lullienne et cartésienne, de l’arbre, mais plutôt celle de l’océan. Cette dernière illustre l’unité et la continuité du savoir, où les divisions sont arbitraires, et suggère une vision non strictement hiérarchique des disciplines. L’océan ouvre plusieurs voies d’exploration possibles, offre au voyageur philosophe des "itinéraires" multiples, selon ses intérêts et les buts qu’il poursuit. Le choix de la métaphore marine invite donc à considérer qu’il n’y a pas une manière unique de pratiquer la philosophie. La vérité peut se présenter différemment, occuper des places différentes selon l’ordre adopté (synthétique, analytique, terminologique) et servir diverses fins : car elle n’est jamais (seulement) cherchée par curiosité. Elle ne vaut pas pour elle-même mais pour le bonheur qu’elle promet, ou pour les autres vérités qu’elle permet de découvrir, et dont on peut espérer, finalement, tirer un certain bien.

L’image de l’océan ne suffit pourtant pas à décrire la nature particulière du savoir : il faut lui adjoindre celle du réseau. Les vérités dérivent les unes des autres, forment des chaînes, mais défient les tentatives de classement par les connexions multiples qu’elles établissent au-delà des frontières traditionnelles entre les disciplines. Cette structure réticulaire permet d’augmenter considérablement les usages et les applications possibles d’une vérité et, dans la cartographie du savoir, rend impossible toute assignation à un lieu unique, dans une science déterminée. La vérité est par définition "transdisciplinaire". Chacune est un nœud dans ce réseau universel, nœud par lequel on y pénètre et l’on y peut circuler de différentes manières.

Auteur: Rateau Paul

Info: https://www.cairn.info/ La philosophie et l’idée d’encyclopédie universelle des connaissances selon Leibniz. In Archives de Philosophie 2018/1 (Tome 81), pages 115 à 141. Début de la conclusion

[ taxonomie multidimensionnelle ] [ triades intriquées ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ phénétique-cladistique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel