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dub

[…] cette musique [la techno] élimine toute parole. Ce refus du verbe s’accompagne d’un rejet du langage musical, au profit des effets. Au discours sont préférés les procédés. La techno élimine la mélodie, voire la hauteur, utilisant les sons comme du bruit, pour leurs timbres. Elle supprime aussi la phrase musicale avec son début, son développement et sa résolution, remplacés par la répétition de formes sonores traitées par la machine. […]
Reste l’inintelligible : stridences et saturation, suppression des silences, atténuation des attaques des sons, qui permettraient à l’auditeur d’en identifier l’origine et la nature. Et bien sûr la pulsation obsédante, qui passe en avant-plan sonore et recouvre le rythme – le cœur battant de la musique – par son contraire : une fixation morbide, maladive, semblable au balancement ininterrompu des autistes, privés eux aussi du langage verbal. Totalement envahie par la déferlante de décibels, la conscience décroche.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Techno, le son de la technopole", pages 24-25

[ enfermement ] [ déconstruction ] [ involution ] [ transe ] [ vacherie ]

 

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apprentissage

La création se distingue d’une simple production par le fait qu’en plus de l’ "œuvre extérieure" (la seule dont on tienne compte communément), elle s’accompagne d’une "œuvre intérieure" qui en constitue l’aspect essentiel. L’acte créateur, ou le processus ou le travail créateur, est celui qui  transforme l’être qui l’accomplit  ou en lequel il s’accomplit – plus précisément celui qui le transforme dans le sens d’un devenir en puissance, d’une croissance qui ne soit celle du moi (et qui est tout autre chose aussi qu’une accumulation de "connaissances" ou de "savoir-faire"), d’une maturité. Pour apprécier la qualité créatrice d’un acte ou d’une activité, la nature de l’œuvre extérieure (c’est-à-dire de l’effet et de la trace de cet acte ou activité sur le monde extérieur) est entièrement accessoire. À la limite, une telle œuvre peut même être absente. Tel est le cas notamment de l’activité créatrice du très jeune enfant.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes. Sur la création

[ ludique ] [ découvertes miroirs ]

 

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créativité

Le ralentissement moteur du dépressif peut s’accompagner, contrairement à certaines apparences de passivité et de ralentissement moteur, d’un processus cognitif accéléré et créatif, comme en témoignent les études portant sur les associations très singulières et inventives que produisent des déprimés à partir de listes de mots qui leur sont soumises. Cette hyperactivité signifiante se manifeste notamment par des rapprochements de champs sémantiques éloignés et rappelle les calembours des hypomaniaques. Elle est coextensive à l’hyperlucidité cognitive des déprimés, mais aussi à l’impossibilité du maniaco-dépressif de décider ou de choisir.

[...] le lithium interrompt le processus de variété et fixe le sujet dans le champ sémantique d’un mot, l’attache à une signification et peut-être le stabilise autour d’un référent-objet. A contrario, on pourra déduire de ce test (dont on notera qu’il se limite aux dépressions répondant au lithium) que certaines formes de dépression sont des accès d’accélérations associatives qui déstabilisent le sujet et lui offrent une fuite hors de la confrontation avec une signification stable ou avec un objet fixe.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 70

[ glissement ] [ équivalence ] [ neurochimie ]

 

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sincérité

La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres

Et nous avons tant de difficulté à être vrais avec les autres.

Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,

de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.

Nous ne nous exposons jamais.

Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,

celle qui nous fait accepter nos limites,

celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,

en force précisément.



J’aime la simplicité qui s’accompagne d’humilité.

J’aime les clochards.

J’aime les gens qui savent écouter le vent sur leur propre peau,

sentir l’odeur des choses,

en capturer l’âme.

Ceux dont la chair est en contact avec la chair du monde.

Parce que là est la vérité, là est la douceur, là est la sensibilité, là est encore l’amour.


Auteur: Merini Alda

Info: Aphorismes et grigri

[ humble ]

 

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rapports humains

La simplicité c’est se mettre à nu devant les autres

Et nous avons tant de difficulté à être vrais avec les autres.

Nous avons peur d’être mal compris, de paraître fragiles,

de nous retrouver à la merci de ce qui nous fait face.

Nous ne nous exposons jamais.

Parce qu’il nous manque la force d’être des hommes,

celle qui nous fait accepter nos limites,

celle qui nous les fait comprendre, en leur donnant du sens et en les transformant en énergie,

en force précisément.



J’aime la simplicité qui s’accompagne d’humilité.

J’aime les clochards.

J’aime les gens qui savent écouter le vent sur leur propre peau,

sentir l’odeur des choses,

en capturer l’âme.

Ceux dont la chair est en contact avec la chair du monde.

Parce que là est la vérité, là est la douceur, là est la sensibilité, là est encore l’amour.


Auteur: Merini Alda

Info: Aphorismes et grigri

[ sincères ]

 

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parole

La gratification partielle du besoin de punition qui, dans notre hypothèse, est assurée par l’aveu, tient par conséquent à la souffrance qui découle de l’angoisse précédant l’aveu ainsi que de l’aveu lui-même, vécu comme une expérience pénible. Nous savons que ce qui est déplaisir pour un système psychique est plaisir pour un autre. Loin de moi par conséquent l’idée de contester la réalité du plaisir éprouvé lors de l’aveu grâce à la victoire remportée sur l’angoisse, victoire par elle-même source de déplaisir. [...] J’avais dit que la formulation verbale des motions réprimées leur fournissait une gratification partielle. Cependant, cette formulation représente en elle-même une partie du plaisir préliminaire apporté par la gratification. Je dirai par conséquent que la gratification partielle que l’aveu consent aux pulsions refoulées et au besoin de punition s’enracine dans le plaisir préliminaire qu’il apporte partiellement au sujet et que ce processus s’accompagne d’une victoire sur l’angoisse préliminaire. [...] l’aveu assouvit partiellement les motions et les désirs refoulés dans la mesure où il permet d’éprouver un plaisir préliminaire et de vaincre l’angoisse préliminaire. Grâce à son caractère de compromis, il est donc susceptible de remplacer le symptôme névrotique.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, pages 184-185

[ symbolisation ] [ soulagement ] [ ambivalent ]

 

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émancipation bourgeoise

L’auteur de La Philosophie dans le boudoir comprit également que la condamnation de la vénération de la femme devait s’accompagner d’une défense des droits sexuels de celle-ci – le droit de disposer de son propre corps, comme le diraient aujourd’hui les féministes. Si l’exercice de ce droit, dans l’utopie de Sade, se réduit au devoir de devenir l’instrument du plaisir d’autrui, ce n’est pas parce que le Divin Marquis détestait les femmes mais parce qu’il haïssait l’humanité. Il avait perçu, plus clairement que les féministes, qu’en régime capitaliste toute liberté aboutissait finalement au même point : l’obligation universelle de jouir et de se donner en jouissance. Sans violer sa propre logique, Sade pouvait ainsi tout à la fois réclamer le droit, pour les femmes, de satisfaire complètement leurs désirs, et jouir de toutes les parties de leur corps, et de déclarer catégoriquement que "toutes les femmes doivent se soumettre à notre plaisir". L’individualisme pur débouchait ainsi sur la répudiation la plus radicale de l’individualité. […] Ce n’est pas seulement dans la pensée de Sade mais dans l’histoire à venir si exactement préfigurée dans l’excès même, la folie et l’infantilisme de ses idées – que la défense de la sphère privée aboutit à sa négation la plus poussée, que la glorification de l’individu conduit à son annihilation. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 123

[ anti-sentimentalisme ] [ extrémisme philosophique ]

 
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théorie du genre

Ce livre [La Domination masculine de Pierre Bourdieu], où la différence des sexes est dénoncée comme une fiction, fruit d’une "violence symbolique" destinée à assurer la domination éternelle des hommes sur les femmes, débouche sur une obscure aspiration à en finir avec tous les processus différenciateurs qui ne peut que s’accompagner (mais ce n’est jamais dit) de la levée de l’inceste. Dans cette longue subversion de la norme hétérosexuelle, Bourdieu assigne aux homosexuels un rôle d’éclaireurs. Cependant, plus royaliste que la plupart d’entre eux, il demeure réservé concernant le Pacs, où il voit une soumission des intéressés à la "norme dominante", et même un coup d’arrêt au mouvement homosexuel de subversion symbolique permanente de la domination hétérosexuelle. Au bout du compte, ce n’est même pas l’hétérosexualité, ni la "violence masculine", qui sont visées, mais bien la simple division des sexes qui, assimilée à la division du travail, est regardée comme la source même de toute violence et, comme la division du travail, doit être abolie. Après seulement commencera le paradis de l’indifférenciation omnilatérale, où n’importe qui pourra être n’importe quoi, un rossignol, une pomme de douche, un boulon, une rose jaune faisant l’amour avec une feuille morte, etc. Et, bien sûr, chacun aussi s’exprimera dans une langue de feuille morte, de boulon, de rose jaune ou de pomme de douche. Car le rêve d’abolition de la "violence symbolique" débouche sur le meurtre de la parole, c’est-à-dire de ce qu’il y a de plus humain. C’est là ce que tous les Bourdieu présents et à venir ne disent jamais qu’ils veulent ; et pourtant, du fond de leur nihilisme rayonnant, ils ne veulent que ça.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 149-150

[ critique ] [ imaginaire-symbolique ] [ régression ] [ stérile égalitarisme ]

 

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progrès symbolique

Pour comprendre les conséquences psychologiques de l’aveu, nous devons songer qu’il s’agit d’une répétition de l’acte sous sa forme la plus anodine, celle de la parole. Il permet en quelque sorte d’annuler l’acte de façon magique. Toutefois, cette tentative d’annulation rétroactive par les mots et par les gestes n’est pas suffisante si elle ne s’accompagne pas d’une forte réaction émotionnelle. Elle n’en demeure pas moins une tentative pour maîtriser le méfait au niveau de l’intellect. Ce phénomène peut sembler étrange. Peut-être s’éclairera-t-il si nous décrivons ce qui se passe si une telle répétition, au sens magique, n’a pas lieu. Comme celle-ci consiste en la prise de conscience partielle de la genèse et de la signification du crime, elle constitue la condition sine qua non du repentir et de l’expiation. Il ne peut y avoir sentiment conscient de culpabilité et tendance réelle à l’expiation que si le sujet prend pleinement conscience du fait que le crime lui a permis de satisfaire ses pulsions. Pour cela, il est indispensable qu’il se remémore son geste et le traduise en paroles, et qu’en même temps il le revive sur le plan émotionnel. S’il n’éprouve pas à nouveau la satisfaction que son méfait lui a procurée, celui-ci lui devient mystérieux, tout comme les hiéroglyphes enfouis dans la terre d’Égypte. [...]

Si l’auteur d’un méfait ne revit pas son geste et la gratification qui y était attachée, il ne peut pas prendre conscience de sa culpabilité, alors que c’est là la condition indispensable de l’expiation, faute de quoi le terme d’ "expiation" ou de "châtiment" se vide de son sens pour ne garder qu’une valeur purement légale de type formel ou mécanique.

Auteur: Reik Theodor

Info: Dans "Le besoin d'avouer", traduit de l'américain par Sylvie Laroche et Massimo Giacometti, Payot, Paris, 1973, page 107

[ réel-symbolique-imaginaire ] [ détachement pulsionnel ]

 

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infinitude fantasmatique

Le mythe freudien de la construction subjective se construit en trois temps de renoncement.

En premier lieu, le sujet doit renoncer à être l’objet du désir capable d’assurer la jouissance de son premier objet de réalité, la Mère. [...]

En second lieu, le petit sujet doit se rendre compte que son objet d’amour est soumis, pour son désir, à la loi d’un Autre détenteur de cet objet qui lui permet de satisfaire à ce désir. L’introduction du Tiers, le Père, dans la dynamique infantile est ici incontournable, et il s’introduit dans cette dynamique sous la forme du rival de l’enfant, du rival qui peut "priver" la mère de sa satisfaction. [...]

En troisième et dernier lieu, le petit sujet néotène en vient à s’identifier au détenteur de l’objet phallique s’il est garçon, et à le désirer s’il est fille. Le père alors s’introduit dans la constellation infantile comme "donateur" du phallus, soit comme celui qui peut satisfaire l’autre, objet du désir. Mais cette identification, noyau de l’Idéal du Moi instance qui porte les valeurs de ce que le sujet doit être pour être aimé, s’accompagne du renoncement à l’objet premier et du report à plus tard de la mise en acte de la satisfaction. [...]

La construction de la capacité de jouissance est donc construite pour le néotène par le passage dans les trois temps de la Loi décrits par Freud dans le complexe d’Œdipe. En effet, seul le barrage imposé par l’opération du Nom-du-Père, revalidé par la castration œdipienne, puis par l’opération adolescente, pose une limite à cette recherche mortifère de "fortes jouissances". Or, dans notre société occidentale, la technologie semble assurer au plus grand nombre des vivants qu’il pourra éviter "douleur et privation de joie".

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 13-14

[ suppléance instrumentale ] [ nouvelle organisation discursive ]

 

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