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population

Contrairement à ce qu’on se plaît à affirmer de nos jours, le peuple n’agit pas spontanément et ne produit rient par lui-même; mais il est comme un "réservoir" d’où tout peut être tiré, le meilleur comme le pire, suivant la nature des influences qui s’exerceront sur lui.

Auteur: Guénon René

Info: Initiation et réalisation spirituelle

[ utilisée ] [ outil du pouvoir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

élitisme

Dans tout pays où il y aura de la vanité, le goût sera mis au premier rang, parce qu'il sépare les classes et qu'il est un signe de ralliement entre tous les individus de la première. Dans tous les pays où s’exercera la puissance du ridicule, le goût sera compté comme l’un des premiers avantages, car il sert surtout à connaître ce qu’il faut éviter.

Auteur: Staël Madame de Germaine Necker baronne de Staël-Holstein

Info: De l’Allemagne, II, 14 ; éd. G.-F. n°166, 1968, tome I p. 247

[ cénacle ] [ pouvoir ]

 

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analogies

Certaines réalités ont leurs ressemblances naturelles, faciles à découvrir, en des objets qui parlent aux sens, et il n’est pas du tout malaisé de les faire voir à ceux qui demandent une explication, quand on veut la leur donner sans trop s’embarrasser de raisons, en toute facilité. Mais les réalités les plus grandes et les plus précieuses n’ont pas d’image créée pour en donner aux hommes l’intuition claire... images qu’on exhiberait quand on voudrait repaître l’âme qui vous interroge... Aussi faut-il s’exercer à savoir rendre raison de chaque chose ; car les réalités incorporelles, qui sont les plus belles et les plus grandes ne se peuvent montrer exactement que dans le discours (logos) et rien d’autre.

Auteur: Arendt Hannah

Info: La vie de l’esprit, *immatérielles

[ idées ] [ concepts ] [ méta-moteurs ]

 

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ancien régime

Un des effets de la constitution de l’ancienne France était de permettre toute une floraison de libertés corporatives, de privilèges de villes, de provinces, de libertés communales, etc., toutes ces enclaves dans lesquelles l’activité sociale et politique des citoyens trouvait à s’exercer pour le plus grand bien de l’État et pour le plus grand bien des individus eux-mêmes à qui ce maniement des affaires qui les touchaient de plus près donnait le sens des réalités. C’est là, c’est dans toutes ces libertés, qu’était la liberté utile, féconde. Et c’est cette liberté que la Révolution a détruite. Et cela était fatal. Dès lors que la Révolution ruinait la constitution, elle devait ligoter l’individu par une administration despotique.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Le réalisme de Bonald", La délégation des siècles, 2021, page 76

[ révolution française ] [ conséquences ] [ naissance de la bureaucratie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

Ce qui nous environne, nous le supportons d’autant mieux que nous lui donnons un nom – et passons outre. Mais embrasser une chose par une définition, si arbitraire soit-elle, et d’autant plus grave qu’elle est plus arbitraire, puisque l’âme y devance alors la connaissance, - c’est la rejeter, la rendre insipide et superflue, l’anéantir. L’esprit oisif et vacant – et qui ne s’intègre au monde qu’à la faveur du sommeil – à quoi pourrait-il s’exercer sinon à élargir le nom des choses, à les vider et à leur substituer des formules ? Ensuite il évolue sur leurs décombres ; plus de sensations ; rien que des souvenirs. Sous chaque formule gît un cadavre : l’être ou l’objet meurt sous le prétexte auquel ils ont donné lieu. C’est la débauche frivole et funèbre de l’esprit. Et cet esprit s’est gaspillé dans ce qu’il a nommé et circonscrit. Amoureux de vocables, il haïssait le mystère des silences lourds et les rendait légers et purs : et il est devenu léger et pur, puisque allégé et purifié de tout. Le vice de définir a fait de lui un assassin gracieux, et une victime discrète.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Précis de décomposition, in Œuvres, éditions Gallimard, 1995, page 585

[ nommer ] [ abstraction dévitalisante ] [ mots ] [ tiercités fuites ] [ emprisonnement linguistique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

diabolique

C’est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l’époque moderne : besoin d’agitation incessante de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes. C’est la dispersion dans la multiplicité, et dans une multiplicité qui n’est plus unifiée par la conscience d’aucun principe supérieur ; c’est, dans la vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l’analyse poussée à l’extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l’activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s’exercer ; et de là l’inaptitude à la synthèse, l’impossibilité de toute concentration, si frappante aux yeux des Orientaux. Ce sont les conséquences naturelles et inévitables d’une matérialisation de plus en plus accentuée, car la matière est essentiellement multiplicité et division, et c’est pourquoi, disons-le en passant, tout ce qui en procède ne peut engendrer que des luttes et des conflits de toutes sortes, entre les peuples comme entre les individus. Plus on s’enfonce dans la matière, plus les éléments de division et d’opposition s’accentuent et s’amplifient ; inversement, plus on s’élève vers la spiritualité pure, plus on s’approche de l’unité, qui ne peut être pleinement réalisée que par la conscience des principes universels.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 71-72

[ signes ] [ chute ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dissolubilité du mariage

Le divorce est plus destructif de la société naturelle ou de la famille que la polygamie, puisqu’il sépare nécessairement les enfants du père ou de la mère : ce que ne fait pas la polygamie.

Il est plus destructif de la société politique, puisqu’il exalte dans les deux sexes l’amour déréglé de soi ou la passion, en lui offrant des voies légales de se satisfaire ; et qu’en même temps il ôte tout prix à la force de l’homme, il laisse sans défense la faiblesse de la femme qu’il opprime, en l’arrachant à la famille dans l’âge où la nature lui permet de remplir sa fin sociale, la propagation de l’espèce humaine, et plus encore lorsqu’elle est dans l’âge auquel la nature lui refuse cette faculté, et qu’elle n’a de protection que dans son époux, ni d’existence que par ses enfants.

Il est plus destructif de la société religieuse, puisqu’il permet de désirer la femme d’autrui, en donnant la facilité de l’obtenir.

Il est plus funeste à la tranquillité publique, puisque la polygamie se pratique sans trouble, et que le divorce ne peut s’exercer sans division.

Il est plus funeste pour les mœurs, car il permet la polyandrie à la femme en même temps qu’il permet à l’homme la polygamie.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ critique ] [ moindre mal ] [ comparaison ] [ conséquences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

barbarie

Pour finir, parlons d’autre chose, parlons de l’ "humain".

 C’est là un vocable, et sans doute un concept aussi, qu’on réserve pour les temps des grands massacres. Il faut la pestilence, Lisbonne et une boucherie religieuse majeure, pour que les êtres songent à s’aimer, à foutre la paix au jardinier d’à côté, à être simplissimes.

C’est un mot qu’on se renvoie aujourd’hui avec une fureur jamais égalée. On dirait des dum-dum.

Cela pleut sur les milieux artistiques avec une abondance toute particulière. C’est dommage. Car l’art ne semble pas avoir besoin du cataclysme, pour pouvoir s’exercer.

Les dégâts sont considérables déjà. Avec "Ce n’est pas humain", tout est dit. À la poubelle.

Demain on exigera de la charcuterie qu’elle soit humaine.

Cela, ce n’est rien. On a quand même l’habitude.

Ce qui est proprement épouvantable, c’est que l’artiste lui-même s’en est mis.

Le poète qui dit : Je ne suis pas un homme, je ne suis qu’un poète. Vite le moyen de faire rimer amour et congés payés.

Le musicien qui dit : Je donnerai la sirène à la trompette bouchée. Ça fera plus humain.

Le peintre qui dit : Tous les hommes sont frères. Allons, un petit cadavre.

Le philosophe qui dit : Protagoras avait raison.

Ils sont capables de nous démolir la poésie, la musique et la pensée pendant cinquante ans. 

 

Auteur: Beckett Samuel

Info: Dans "Le monde et le pantalon"

[ humanitarisme ] [ hypocrisie ] [ belle âme diabolique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

essence féminine

Ceci sera mieux saisi si nous comparons, Messieurs, l’action du pouvoir spirituel dans la société à l’action dans la famille de la femme sur l’homme. Nous voyons que, pour que cette action puisse s’exercer dans un sens bienfaisant, il ne faut pas que la femme soit dégradée, soit esclave de l’homme, mais nous voyons qu’il faut qu’elle soit, comme dans la civilisation chrétienne, élevée en dignité, qu’elle soit pour l’homme un objet de respect. Mais si elle ne doit pas être asservie à l’homme, il ne faut pas non plus qu’elle ait le pouvoir de lui commander, car c’est justement parce qu’elle n’avait pas ce pouvoir qu’elle a exercé une action bienfaisante sur l’homme. C’est parce qu’elle ne pouvait le forcer, le contraindre physiquement, qu’elle a dû essayer de le persuader, et pour cela qu’elle a dû s’adresser à ses sentiments, prendre souci et soin de son être moral. En un mot, c’est parce qu’elle était la faiblesse que pour faire écouter sa parole, il lui a fallu chercher à adoucir l’homme.

Et ainsi elle remplissait dans la famille le même office auquel le pouvoir spirituel s’employait dans la société. Et il est remarquable, Messieurs, que ceux qui, à l’heure actuelle, prétendent donner à la femme un commandement égal à celui de l’homme, et préconisent ainsi dans la famille, sous le nom de féminisme, la confusion des pouvoirs, sont les mêmes qui depuis la Révolution travaillent à établir dans la société cette même confusion du pouvoir politique et du pouvoir spirituel.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, pages 138-139

[ fonction naturelle ] [ comparaison ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

capitalisme

Nous évoluons dans un espace entièrement
quadrillé, entièrement occupé, d’un
côté par le Spectacle, de l’autre par le
Biopouvoir. Et ce qu’il y a de terrible dans
ce quadrillage, dans cette occupation, c’est
que la soumission qu’ils exigent de nous
n’est rien contre quoi nous puissions nous
rebeller en un geste définitif de rupture,
mais avec quoi nous ne pouvons que composer
stratégiquement.
Le régime de pouvoir sous lequel nous vivons
ne ressemble en rien à celui qui a pu
avoir cours sous les monarchies administratives,
et dont le concept périmé est demeuré
jusqu’à une date récente, c’est-à-dire
au sein même des démocraties
biopolitiques, le seul ennemi reconnu par
les mouvements révolutionnaires : celui
d’un mécanisme d’entrave, de coercition
purement répressif.
La forme contemporaine de la domination
est au contraire essentiellement productive.
D’une part, elle régit toutes les manifestations
de notre existence – le Spectacle ;
de l’autre, elle gère les conditions de celle-ci
– le Biopouvoir.
Le Spectacle, c’est le pouvoir qui veut que
vous parliez, qui veut que vous soyez quelqu’un.
Le Biopouvoir, c’est le pouvoir bienveillant,
plein d’une sollicitude de pasteur pour son
troupeau, le pouvoir qui veut le salut de ses
sujets, le pouvoir qui veut que vous viviez.
Pris dans l’étau d’un contrôle à la fois totalisant
et individualisant, murés dans une
double contrainte qui nous anéantit dans le
mouvement même où elle nous fait exister,
le plus grand nombre d’entre nous adopte
une sorte de politique de la disparition :
feindre la mort intérieure et, comme le
Captif devant le Grand Inquisiteur, garder
le silence. En soustrayant et en se soustrayant
à toute positivité, ces spectres dérobent
à un pouvoir productif ce sur quoi
il pourrait s’exercer. Leur désir de ne pas
vivre est tout ce qu’ils ont la force d’opposer
à une puissance qui prétend les faire
vivre. Ce faisant, ils demeurent dans le
Bloom, souvent s’y enterrent.

Auteur: Tiqqun

Info: Tiqqun, Théorie du Bloom, P.33

 
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Ajouté à la BD par Bandini