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décadence

Aujourd’hui, au lieu de la découverte touchante et hésitante des corps lors des premiers émois, des études montrent que l’usage du Viagra s’est banalisé chez les jeunes mâles tétanisés par les exploits auxquels ils se sentent contraints pour satisfaire les exigences supposées de leur partenaire. Avec pour conséquence que, de plus en plus, la femme postmoderne "libérée" devra en réalité sa jouissance davantage à l’industrie pharmaceutique qu’au réel désir de partenaires pour lesquels l’acte sexuel est peu à peu ressenti comme une épreuve.
Cette pornocratie occidentale aura ainsi réussi à tout voler, à tout violer de la femme sans coups férir, à lui imposer que la généreuse visibilité et la disponibilité de son cul représentent de facto les seules preuves recevables de son émancipation, lui volant jusqu’à l’authenticité du désir qu’elle pense susciter, la renvoyant ainsi probablement à la condition la plus dégradante qu’elle ait jamais connue depuis l’aube des temps, et tout cela à l’insu de son plein gré.
Quant aux hommes, à qui l’on demande de surcroît d’être aujourd’hui des femmes comme les autres, de plus en plus nombreux sont ceux qui cherchent leur salut dans l’industrie pharmaceutique voire dans la poudre d’escampette, ou qui se contentent désormais de pornographie en rêvant des progrès forcément prometteurs de la robotique du plaisir.

Auteur: Internet

Info: In La frontière, le Système et le porno, sur entrefilets.com, nov.2016

[ plaisir ] [ web ]

 

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questions véritables

De moi, du moins, il n’existe et il n’y aura certainement jamais aucun ouvrage sur pareils sujets. Il n’y a pas moyen, en effet, de les mettre en formules, comme on fait pour les autres sciences, mais c’est quand on a longtemps fréquenté ces problèmes, quand on a vécu avec eux que la vérité jaillit soudain dans l’âme, comme la lumière jaillit de l’étincelle, et ensuite croît d’elle-même. Sans doute, je sais bien que s’il fallait les exposer par écrit ou de vive voix, c’est moi qui le ferais le mieux ; mais je sais aussi que, si l’exposé était défectueux, j’en souffrirais plus que personne. Si j’avais cru qu’on pût les écrire et les exprimer pour le peuple d’une manière suffisante, qu’aurais-je pu accomplir de plus beau dans ma vie que de manifester une doctrine si salutaire aux hommes et de mettre en pleine lumière pour tous la vraie nature des choses ? Or, je ne pense pas que d’argumenter là-dessus, comme on dit, soit un bien pour les hommes, sauf pour une élite à qui il suffit de quelques indications pour découvrir par elle-même la vérité. Quant aux autres, on les remplirait ou bien d’un injuste mépris, ce qui est inconvenant, ou bien d’une vaine et sotte suffisance par la sublimité des enseignements reçus.

Auteur: Platon

Info: Lettre VII, 341c-342a

[ principes ] [ ineffable ] [ limites discursives ] [ philosophie ] [ mandarinat intellectuel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

racines

Et je veux croire que sans le sentiment d'étrangeté suscité par ce que, évident ou crypté, tout nom propre contient de fatal ou de favorable, sans cette relation rêveuse que j'ai très tôt entretenue avec eux, je n'aurais sans doute pas noué avec les deux langues dans lesquelles j'ai vu le jour, le français et ce dialecte qu'on appelait patois et qui était un des ultimes rameaux de la langue limousine, le rapport de consanguinité à la fois impossible et heureux par quoi, dépassant tout conflit linguistique, je sortirais de ma condition et du drame dans lequel je ne voyais pas que je m'enfonçais, pour devenir un jour écrivain et tenter, à ma façon, d'empêcher tout un monde de sombrer dans l'oubli ou d'en accompagner la fin, aujourd'hui que le patois est mort et le français à l'agonie - du moins le français savoureux, truffé de régionalismes alertes, arc-bouté sur une syntaxe forte et parfois non dénuée d'élégance, que parlaient les gens des hautes terres et qui leur venait autant des instituteurs et des prêtres que de leur mère et de leur père et du sentiment qu'une langue possède un corps et que ce corps, comme celui des humains, est un objet d'amour et de souffrance, de respect et de haine, la condition du salut et aussi de la perte.

Auteur: Millet Richard

Info: Ma vie parmi les ombres

[ conservation ] [ nostalgie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

contrecoup de la modernité

La vérité, là, tout simplement, la librairie souffre d'une très grave crise de mévente. Allez pas croire un seul zéro de tous ces prétendus tirages à 1.000.000 ! 40.000 !… et même 400 exemplaires !… attrapegogos ! Alas !… Alas !… seule la "presse du cœur"… et encore !… se défend pas trop mal… et un peu la "série noire"… et la "blême"… En vérité, on ne vend plus rien… C’est grave !… le Cinéma, la télévision, les articles de ménage, le scooter, l’auto ! 2, 4, 6 chevaux, font un tort énorme au livre… tout "vente à tempérament", vous pensez ! et "les week-ends" !… et ces bonnes vacances bi ! trimensuelles !… et les Croisières Lololulu !… salut, petits budgets !… voyez dettes !… plus un fifrelin disponible !… alors n'est-ce pas, acheter un livre !… une roulotte ? encore !… mais un livre ?… l'objet empruntable entre tous !… un livre est lu, c'est entendu, par au moins vingt… vingt-cinq lecteurs… ah, si le pain ou le jambon, mettons, pouvaient aussi bien régaler, une seule tranche ! vingt… vingt-cinq consommateurs ! quelle aubaine !… le miracle de la multiplication des pains vous laisse rêveur, mais le miracle de la multiplication des livres, et par conséquent de la gratuité du travail d’écrivain est un fait bien acquis.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec le professeur Y (1955, 128 p., Folio)

[ . ]

 

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morale individuelle

Mais la foi, le salut personnel n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont pas de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : "Ne jugez pas !" J’avoue que je comprends mal, ou plutôt que je réprouve, ces discussions sur la croyance ou non d’un homme connu, multipliées et prolongées après sa mort, dans notre siècle. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. "Le Seigneur seul connaît les siens", dit l’Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon nous servir d’argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre incroyance, — parce qu’un de plus vient renforcer notre parti, et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper la place du Juge, ou mêler vanités et salut.

Si Gide a refusé totalement quelque chose, c’est justement le totalitarisme, qui est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui qui osera dire : "Je ne crois pas !" quand l’État contre l’homme invoquera les Nécessités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant, mais il reste un douteur exemplaire.

Auteur: Rougemont Denis de

Info: fin de "Un complot de protestants", portrait de Gide publié dans le numéro de novembre 1951 de la NRF

[ indiscrétion ] [ références bibliques ] [ perplexité ] [ rejet des dogmes ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

populace

" Et le peuple ? " dira-t-on. Le penseur ou l'historien qui emploie ce mot sans ironie se disqualifie. Le " peuple ", on sait trop bien à quoi il est destiné : subir les événements, et les fantaisies des gouvernants. Toute expérience politique, si " avancée " fût-elle, se déroule à ses dépens, se dirige contre lui : il porte les stigmates de l'esclavage par arrêt divin ou diabolique. Inutile de s'apitoyer sur lui : sa cause est sans ressource. Nations et empires se forment par sa complaisance aux iniquités dont il est l'objet. Point de chef d'État, ni de conquérant qui ne le méprise ; mais il accepte ce mépris, et en vit. (...) Tel qu'il est, il représente une invitation au despotisme. Il supporte ses épreuves, parfois il les sollicite, et ne se révolte contre elles que pour courir vers de nouvelles, plus atroces que les anciennes. La révolution étant son seul luxe, il s'y précipite, non pas tant pour en retirer quelques bénéfices ou améliorer son sort, que pour acquérir lui aussi le droit d'être insolent, avantage qui le console de ses déconvenues habituelles, mais qu'il perd aussitôt qu'on abolit les privilèges du désordre. Aucun régime n'assurant son salut, il s'accommode de tous et d'aucun. Et, depuis le Déluge jusqu'au Jugement, tout ce à quoi il peut prétendre, c'est de remplir honnêtement sa mission de vaincu.


Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Histoire et utopie

[ méprisée ] [ facilement manipulable ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

post-mortem

Il s'attendait à un tunnel conduisant vers une grande lumière pleine d'amour mais non : derrière-lui à droite une espèce de boule en 4 Dimensions l'attendait. Il la sentit d'abord et, lorsqu'il lui fit face, le truc s'addressa à lui d'une voix tonitruante (au volume visiblement adapté  pour ne pas l'effrayer).

- SALUT PTIT GARS... VOUI, T'ES BIEN MORT    TERMINé     CROUNI        SéCHé.

Ce n'était déjà plus le même machin, on aurait dit un sapin trop fin qui chantait avec l'arrière train. Et le support de la voix était une mélodie dont il n'arrivait pas à identifier la référence.

- CESSE CETTE SACRéE HABITUDE DE METTRE TES SENSATIONS DANS DES CASES.

Son interloculteur lui faisait maintenant penser à un chat-araignée cabré sur un vélo de course

- Oui, mais pourquoi lorsque vous parlez je vois vos lettres avec accent sour forme de minuscules ?...

- CESSE !!!

Il ferma mentalement les yeux.

- VOILà, C'EST BIEN. ALORS RACONTE, COMMENT C'éTAIT... CETTE INCARNATION HUMAINE ?

Pas possible... vlati pas qu'un fois mort on continuait à se faire emmerder par les curieux...  Il le sentait : des bidules pareils ça se promène jamais seul... z'ont besoin de témoins, faire-valoir... spectateurs... audideurs. 

Qu'on stoppe tout ça - la pensée fusa - je veux descendre...


Auteur: Mg

Info: 3 août 2022

[ inhospitalier au-delà ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fureur

Là je vois un homme qui se déconcerte !... d'un seul coup !... le piolet lui tombe des mains... une seconde, sa figure change tout pour tout... cette remarque !... il est comme hagard !... c'est de trop !... il était en plein enthousiasme... il regarde Abetz... il regarde la table... attrape une soucoupe... et vlang ! Y envoie ! Et encore une autre !... et une assiette !... et un plat !... c'est la fête foraine ! Plein la tête ! il est remonté ! Tout ça va éclater en face contre les étagères de vaisselles ! Parpille en miettes et vlaf !... ptaf !... partout ! Et encore ! C'est du jeu de massacre !... le coup de sang d'Alphonse ! que ce petit peigne-cul d'Abetz se permet que sa Walkyrie est pas juste ! L'arrogance de ce paltoquet ! Ah ! Célébration de la Victoire ! Salut !... ptaf ! vlang ! Balistique et têtes de pipes !... il leur en fout !... fureur, il se connaît plus ! Si ils planquent leurs têtes l'Abetz et Hoffmann ! L'autre bord ! Sous la table ! Sous la nappe ! Plaf ! Beng ! La vaisselle leur éclate partout ! Le service en prend !... je le reconnais plus du coup de sang ! Il est hérissé, positif ! Les cheveux la barbouse hérissée de colère ! Qu'ils y ont trouvé sa trompette fausse !...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: D'un château l'autre

[ explosion ] [ colère ]

 

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infini

Dans le monde, toutes nos actions sont celles de l’égoïsme ; nous nous imaginons que les forces universelles qui œuvrent en nous sont nôtres, nous revendiquons comme un effet de notre volonté et de notre sagesse, de notre force, de notre vertu personnelles, le choix, la formation et le progrès accomplis par le, Transcendant dans le cadre de notre mental, de notre vie et de notre corps. L’illumination nous apporte la connaissance que l’ego n’est qu’un instrument ; nous commençons à percevoir et à sentir que ces choses sont "nôtres" en ce sens qu’elles appartiennent à notre Moi suprême et intégral qui est un avec le Transcendant et non à notre ego instrumental. Nos limitations et nos déformations sont notre contribution au travail, le vrai pouvoir dedans est le Pouvoir du Divin. Quand l’ego humain reconnait que sa volonté est un outil, sa sagesse une ignorance et un enfantillage, son pouvoir un tâtonnement d’enfant, sa vertu une prétentieuse impureté, et qu’il apprend à se confier à Cela qui le transcende, c’est pour lui le salut. L’apparente liberté et l’indépendance de cet être personnel auquel nous sommes si profondément attachés, cachent la plus pitoyable sujétion à un millier de suggestions, d’impulsions et de forces que nous avons rendues étrangères à notre petite personne. Notre ego, qui se vante de liberté, est à chaque instant l’esclave, le jouet et la marionnette d’innombrables êtres, puissances, forces et influences de la Nature universelle.

Auteur: Gose Sri Aurobindo

Info: Dans "La synthèse des Yoga"

[ impersonnel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Plus l’âme se "rapproche" de Dieu, c’est-à-dire plus la conscience de la Réalité infinie devient présente, plus aussi s’accusent les limites ontologiques de notre propre finitude. Plus la soif de Dieu s’accroît, plus elle devient "infinie", si l’on peut dire, plus aussi l’âme ressent l’étroitesse de sa "prison existentielle". Comment un cœur simplement humain pourrait-il contenir un pareil amour ? Mais comment cet amour infini de l’Infini pourrait-il ne pas jaillir d’un cœur simplement humain, sous peine de ne plus exister du tout ? C’est alors qu’il se produit une conversion de l’amour lui-même qui est sans doute le mystère le plus haut de la Ténèbre spirituelle, que préfigure et réalise pour notre salut le Christ en croix "abandonné de Dieu". La créature, ne pouvant point faire qu’elle ne soit créature, renonce à son propre dépassement, d’une certaine manière "renonce à Dieu pour l’amour de Dieu", renonce au désir d’atteindre Dieu, désir qui pourtant est sa vie et son être même, non parce qu’Il serait "inaccessible", mais parce qu’elle comprend que c’est l’Amour divin lui-même qui a voulu cette finitude de la créature. Epousant dans une union mortelle et crucifiante la Volonté créatrice de l’Amour divin, elle accepte de n’être que néant, elle veut sa propre finitude ontologique au Nom de la Volonté finie, en s’identifiant par grâce à cette Volonté, parce qu’il n’y a pour elle aucun autre moyen de s’accepter totalement comme créature que de se vouloir d’une Volonté incréée.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 159-160

[ créature-créateur ] [ impossible ] [ délaissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson