Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 155
Temps de recherche: 0.0601s

politique

Si la gauche a encore l'air de mieux tenir le coup, c'est que ses principes fondamentaux et sentimentaux cadrent plus étroitement avec le programme hyperfestif; mais elle aussi s'affole : elle sait bien que sans la droite, sans l'ersatz de droite qui la fait exister en tant qu'ersatz de gauche, elle n'est plus grand-chose; et que la rupture d'équilibre peut être dramatique également pour elle. Va-t-elle même encore être longtemps "la gauche" sans son vieux complice de bonneteau? Elle a déjà tout oublié de son essence négatrice, jadis basée sur des hostilités de classes, au profit d'une inflation de morale et de vertuisme sans précédent. Elle a remplacé le matérialisme dialectique par la pratique du bien et substitué à la dictature du prolétariat le terrorisme des "valeurs".

Auteur: Muray Philippe

Info: Après l'histoire

[ gaule ] [ contraste ] [ bipolarité ] [ déclin ]

 

Commentaires: 0

discontinuité

"Je crois avoir bien saisi dans son ensemble ma proposition à l'égard de la philosophie, quand j'ai dit : la philosophie, on ne devrait l'écrire qu'en poésie."
(Wittgenstein, Remarques mêlées)
Wittgenstein n'a jamais écrit de poésie. Ses écrits sont des remarques en prose, c'est-à-dire qu'il écrivait par phrases, pas en vers. Mais - il s'en explique dans les remarques suivantes - sa technique d'écriture est assez particulière (même s'il y a des précédents : Montaigne, Joubert, Nietzsche, Valéry et bien d'autres) : "Lorsque je pense pour moi-même, sans vouloir écrire un livre, je tourne autour du thème par bonds successifs ; c'est la seule façon de penser qui me soit naturelle. Être contraint d'aligner mes pensées est pour moi une torture. Mais faut-il même essayer de le faire ?"

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 406

[ logique ] [ citations ] [ problèmes formels ] [ réflexion ] [ essayistes ] [ écriture ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

héros anonymes

Avec amertume il se dit que le monde se souvenait de dictateurs, de joueurs de foot brésilien et d’artiste peignant des carrés blancs sur fond blanc, mais que personne ne pouvait donner le nom d’un seul de ces hommes qui avaient sauvé l’Europe d’un cataclysme nucléaire sans précédent. Qui connaissait Alexeï Ananeko, Valeri Bespalov et Boris Baranov ? Qui savait qu’ils s’étaient portés volontaires pour plonger dans le bassin inondé sous le réacteur 4, pour activer les pompes et le vider de son eau avant que le cœur en fusion ne l’atteigne ? Qui savait que si le magma d’uranium et de graphite s’était déversé dans le bassin, il se serait produit une explosion de plusieurs mégatonnes qui aurait rendu inhabitable une bonne partie de l’Europe ?

Qui le savait ?

Auteur: Audic Morgan

Info: De bonnes raisons de mourir

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

usagé

Claire avait trouvé Le marteau sans maître un après-midi d’automne chez un bouquiniste sur les quais, l’œil attiré par ce mince volume exposé à tous vents. Intriguée par le titre, elle l’avait ouvert : le livre conservait des traces de ses vies précédentes, des noms, des dates, des lieux, des passages soulignés, des annotations manuscrites. Les livres qui ont vécu racontent en marge de leur histoire un peu de la vie de ceux qui les ont lus, annotés, commentés. Elle avait acheté le volume oublié de tous pour mettre un terme à sa déchéance, de la bibliothèque au grenier, de la résidence principale à la maison de campagne, du salon à la chambre d’amis. Elle avait emporté le livre à Londres, où elle l’avait laissé dans le studio meublé.

Auteur: Dupays Stéphanie

Info: Brillante

[ brocante ]

 

Commentaires: 0

grâce

Il y a, ce me semble, quatre manières d’arroser un jardin : la première, en tirant de l’eau du puits à force de bras, et c’est là un rude travail ; la seconde, en la tirant à l’aide d’une noria, et l’on obtient ainsi, avec moins de fatigue, une plus grande quantité d'eau, comme j’en ai moi-même quelquefois fait l’épreuve ; la troisième, en faisant venir l’eau d’une rivière ou d’un ruisseau ; cette manière l’emporte de beaucoup sur les précédentes : le sol est plus profondément humecté, il n’est pas nécessaire d’arroser si souvent, et le jardinier a beaucoup moins de fatigue ; la quatrième enfin, et sans comparaison la meilleure de toutes, est une pluie abondante, Dieu lui-même se chargeant alors d’arroser sans la moindre fatigue de notre part.

Auteur: Sainte Thérèse d'Avila

Info: Vie Ecrite par elle-même, traduit par Marcel Bouix

[ états de manifestation de l'être ] [ exemple ] [ foi ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

cames

...les hivers précédents, j’ai exploité les drogues. Leur dernier mot fut qu’il n’y a pas de plus grande exaltation que celle de l’âme sans aucun secours artificiel, sans aucune autre fécondation que celle de la vie normale, qu’il n’y a de plus grand bien-être que la santé, et que la plus enivrante des drogues est la sensation d’un parfait équilibre. S’il existait une drogue qui puisse nous sortir de nous-mêmes, être une fuite véritable, sans doute aurait-elle raison de tout ! Mais aucune ne donne l’oubli ou la transformation du monde, sinon le sommeil et la poésie. Il faut un grand courage pour accepter l’idée qu’on ne s’échappe pas. […] Pour dire adieu à toutes les illusions et reconnaître qu’aucune drogue n’a donné à aucun homme l’apaisement, la clarté et l’énergie d’un sommeil profond.

Auteur: Havet Mireille

Info: J2, 31.10.22, p. 359. Merci à Marthe Compain

[ béquille ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pensée unique

Voyage [au bout de la nuit] est bien autre chose qu’un passage en revue des facteurs d’écrasement socio-politiques de la première moitié du XXe siècle. Soixante ans plus tard, si les puissances intégratrices et fédératrices ont changé de nom, si elles ne s’appellent plus (ou plus seulement) Patrie, Religion, Travail à la chaîne, mais Santé obligatoire, Droits de l’homme, Marché, Culture, Political correctness, et j’en passe, comme leurs sœurs aînées, mais par des moyens entièrement nouveaux, sous couvert d’un langage inédit, par le biais d’un vocabulaire libéral, métisseur, tolérant, ouvert et d’une efficacité sans précédent, elles ont toujours la même mission, elles conspirent toujours, et plus que jamais, dans le même but : celui de refouler ce qui garantit à l’individu une vie intérieure, une liberté et finalement un minimum d’individualité, une toute petite respiration dérisoire : sa négativité.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 112-113

[ collectivisme ] [ actualité ] [ prolongement historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

instabilité permanente

La bourgeoisie n’existe qu’à la condition de révolutionner sans cesse les instruments de travail, par conséquent le mode de production, par conséquent tous les rapports sociaux. La conservation de l’ancien mode de production était, au contraire, la première condition d’existence de toutes les classes industrielles précédentes. Ce bouleversement continuel des modes de production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation, cette insécurité éternelles, distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux traditionnels et profondément enracinés, avec leur cortège de croyances et d’idées admises depuis des siècles se dissolvent ; les idées et les rapports nouveaux deviennent surannés avant de se cristalliser. Tout ce qui était stable est ébranlé, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs relations mutuelles avec des yeux désillusionnés.

Auteur: Marx Karl

Info: Manifeste du parti communiste, traduction de Laura Lafargue, Paris, Champ libre, 1983, pages 31-33, coécrit avec Engels

[ classe sociale ] [ perte des repères ] [ historique ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

addiction

"Je dois voir les informations", "laisse-moi me connecter", sont des phrases que nous entendons quotidiennement. Pour la plupart des personnes accros à l'info en boucle, être informé de ce qui s'est passé au gouvernement, de la météo qu'il fait à Rennes ou du déraillement d'un train en Inde ne changera pas leurs décisions ni leur comportement pendant les jours et les semaines qui vont suivre. Il est probable qu'elles se sentiraient mieux en ciblant leur besoin d'information, et en s'occupant à d'autres activités récréatives. Mais notre comportement est principalement déterminé par le striatum, et non par la raison. Nous sommes devenus des obèses informationnels, un phénomène désigné sous le terme d'infobésité, néologisme qui résume le parallèle avec la consommation effrénée de nourriture dans un monde de pléthore alimentaire, ayant conduit aux taux d'obésité sans précédents que connaît le monde "développé".

Auteur: Bohler Sébastien

Info: Le Bug humain

[ dépendance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

standardisation

L'intuition de (Diane ) Arbus était juste : dans l'espace politique et culturel occidental, le corps anormal est cerné de contraintes paradoxales. On réclame tolérance et compassion à son égard, on proclame son égalité parmi les corps, en même temps qu'un flux continu de représentations célèbre une hiérarchie des perfections corporelles et soumet des difformités réelles ou imaginaires à une stigmatisation par défaut. (...) le XXe siècle a été un moment d'extension sans pareille du pouvoir de normalisation, de renforcement sans précédent des normes bureaucratiques, médicales et publicitaires d'encadrement du corps individuel. Le corps anormal y a été l'objet d'un immense effort correctif que les développements de la médecine ont porté à son stade terminal (...).
La chirurgie esthétique et sa clientèle inventent une multiplicité d'imperfections en attente de scalpel, elles réécrivent la norme corporelle en y injectant sans cesse de nouvelles "difformités".

Auteur: Courtine Jean-Jacques

Info: Histoire du corps : Tome 3, Les mutations du regard. Le XXe siècle

[ morphologie ] [ chair ]

 

Commentaires: 0