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racisme

Contre le mur d'une poste de Sarajevo apparut un jour l'inscription: "Ici, c'est la Serbie"; le lendemain, on pouvait lire: "Non, c'est la poste".

Auteur: Dizdarevic Zlatko

Info: l'ancien rédacteur en chef d'Oslobodenje raconte

 

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guerre

C'était le secret de Sarajevo. En Bosnie, il n'y avait ni passé ni futur.
Le passé avait été pulvérisé et le futur se bornait au moment présent.

Auteur: Bill Carter

Info: Dans : Ici prochainement, Sarajevo, p. 64 d'Alban Lecuyer, lu dans Les Ailes de Sarajevo, 2004

[ destruction ]

 

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littérature

Izet Sarajlić, protégeait la ville avec ses vers : à Sarajevo éteinte et fracassée, les soirées de poésie étaient les plus suivies. Je le crois quand il écrit et dit : "Qui a travaillé de nuit pour empêcher l’arrêt du cœur du monde ? Nous, les poètes."

Auteur: Luca Erri De

Info: Le cas du Hasard

[ salvatrice ] [ poésie ]

 

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séparation

Quand nous débarquons à Sarajevo, nous recevons la guerre en pleine gueule.
(...) Tout à l'heure je vais revoir Izet, sa grandeur et son chagrin. En m'approchant du centre-ville, je m'approche de ses poèmes, de son Livre des Adieux où il se dit prêt à mourir.
Mais il vit. Il est là, ici, dans mes bras. Nous nous sourions, nous nous reconnaissons. Je reste longtemps enfermé dans ses larges épaules. Nos corps se parlent, nos vestes se frôlent, nos peu de souvenirs communs colorent nos visages, y dessinent des lumières. Le poème remplace la langue.

Auteur: Le Men Yvon

Info: Besoin de poème : Lettre à mon père, p 104

[ retrouvailles ]

 

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prévision politique

Il est difficile de discuter la tragédie d'hier à Sarajevo sans s'exposer soi-même au reproche d'insensibilité. Pour l'instant il est d'abord naturel d'être frappé d'horreur devant l'assassinat brutal et choquant de l'archiduc François-Ferdinand, mais il est impossible de nier que cette disparition de la scène est de nature à diminuer la tension et à favoriser la paix à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'Empire austro-hongrois. François-Ferdinand a tellement été regardé, à la fois chez lui et au-dehors, comme un facteur de troubles et le tenant d'une politique agressive de force, que l'annonce de sa mort est presque de nature à provoquer un sentiment de soulagement universel.

Auteur: Cunliffe-Owen Frederick

Info: New York Sun, 29 juin 1914 (sous le titre : "La mort de François-Ferdinand favorise la paix en Europe") - cité dans le "Dictionnaire de la bêtise", éd. Robert-Laffont, p.399

[ sapience journalistique ] [ prévision ] [ diplomatie ] [ optimisme ] [ ww1 ] [ ânerie ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

après-guerre

Ici, comme à Belgrade, je vois dans les rues un nombre considérable de jeunes femmes dont les cheveux sont en train de devenir ou sont déjà complètement gris. Leur visage est tourmenté, mais encore jeune, alors que la forme de leur corps trahit leur jeunesse bien plus clairement. Il me semble voir comment la main de cette dernière guerre est passée sur la tête de ces êtres fragiles.

Cette vision ne peut pas être conservée pour l'avenir ; ces têtes deviendront bientôt encore plus grises et disparaitront. C'est pitié. Rien ne pourrait parler plus clairement de notre époque aux futures générations que ces juvéniles têtes grises auxquelles a été dérobée la nonchalance de la jeunesse.

Qu'elles trouvent au moins un mémorial dans cette petite note. 


Auteur: Andric Ivo Andritch

Info: Sarajevo, 1946

[ femmes-par-homme ] [ vieillies prématurément ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bibelots

Dans ma chambre, il y a deux petits objets qui ont une grande valeur pour moi, ils ne sont donc pas négociables. L’un d’eux est une frise en pierre, ramassée dans les décombres de la bibliothèque de Sarajevo pendant les années de siège. J’ai fréquenté ces lieux lors des dizaines de voyages en tant que conducteur de convois d’aide, pendant leur enfer. J’avais la quarantaine et je quittais le chantier de construction où je travaillais comme maçon. Les autres travailleurs gardaient ma place. Ce morceau de pierre blanche et taillée, exposé sur un ancien bâtiment musulman écroulé par les obus de la fin du siècle, contient mon époque, mon appartenance au XXe siècle.

L’autre objet est un boulon massif à tête carrée, utilisé pour fixer un rail à sa traverse. Je l’ai ramassé sur le ballast défoncé et labouré du camp d’extermination de Birkenau/Brzezinka en Pologne. C’était le mois d’avril, j’étais seul, enveloppé dans un silence servi par le vent, qui agissait comme un serveur balayant tout sans bruit. J’ai marché sur le quai le long duquel plus d’un million de vies étaient descendues des wagons de marchandises plombés. J’ai parcouru les mètres jusqu’à la fin de la course, où la sélection a eu lieu. J’ai marché sur ces derniers pas. J’étais entouré des ruines du siège d’une infamie. J’ai ramassé parmi les bouts de fer rouillé, éparpillés, le boulon à tête carrée. Il est un peu tordu, probablement martelé. J’ai enlevé la rouille avec mes mains, j’avais des paumes en papier de verre à l’époque. Maintenant, il est posé sur la table de mon bureau. Il appartient au milieu des années 1900, époque où je n’étais pas là et dont j’ai hérité de la génération de mes parents.

Auteur: Luca Erri De

Info: " Circa il valore ", 24 octobre 2013, in " Itinéraires ", Œuvres choisies ; © Gallimard, 2023

[ fétiches personnels ] [ mémoire ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste