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homme-animal

"On ne naît pas homme on le devient" Érasme, Traité de civilité puérile, 1530.
Pourquoi chaque cerveau est-il unique ?
Érasme cherche à faire de l'éducation un principe d'humanisation, mais, sans le savoir, il profile les règles d'un apprentissage qui tient beaucoup de l'acquis et assez peu de l'inné.
 On s'en rend bien compte quand on observe les enfants, à quelle vitesse ils réussissent à résoudre un exercice, à apprendre leur leçon. Combien de fois s'inquiète-t-on et aussitôt s'étonne-t-on de leur prouesse face à l'effort de logique ou de mémoire ?
Effectivement, le cerveau de l'homme est une merveille de complexité qui n'a rien d'immuable et qui n'est pas déterminé une fois pour toute par nos gènes. L'inné ne semble effectivement pas dominer la constitution du cerveau. Le patrimoine génétique du petit ver Caenorhabditis elegans contient 20500 gènes, juste un peu moins que les 20 800 gènes de l'homme. Or ce petit ver possède 302 neurones et l'homme 90 milliards ! Ce sont donc bien les capacités des neurones à se connecter et non pas le nombre de gènes qui peuvent expliquer la variabilité étonnante des capacités mentales et cognitives de l'homme.

Auteur: Sablonnière Bernard

Info: Les nouveaux territoires du cerveau, Chapitre I, Les performances du cerveau : jusqu'à l'impossible, p.25-26

[ sciences ] [ comparaison ]

 

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auto-description

Sais-tu ce que je répondrais à quelqu'un qui me demanderait une description de moi-même, en vitesse ? Ceci :

? ? ! !

Parce que ma vie est de fait un perpétuel point d'interrogation : ma soif de livres, mes observations des gens, tout cela tend à satisfaire un grand et immense désir de savoir, de comprendre, de trouver une réponse à un million de questions. Et peu à peu, des réponses se révèlent, beaucoup de choses sont expliquées, et surtout, beaucoup de choses sont nommées et décrites, en ce cas mon anxiété s'estompe. Je deviens alors une personne expansive, qui applaudit les innombrables surprises que le monde réserve, et qui passe d'une extase à l'autre. J'ai l'habitude d'observer, de fouiller, d'écouter et de chercher, d'être curieuse et en attente. Mais j'ai aussi comme un réflexe d'être surprise, une habitude d'émerveillement et de satisfaction chaque fois que je tombe sur quelque chose de remarquable. Ma première tendance pourrait faire de moi une philosophe, une cynique ou peut-être une humoriste. Mais la seconde en détruit toutes les fondations délicates, et je découvre chaque jour que je ne suis finalement... qu'une femme !  

Auteur: Nin Anaïs

Info: The Early Diary of Anaïs Nin, Vol. 2 : 1920-1923

[ autoportrait ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

hommes-femmes

Dans l’amour, l’homme est véritablement aliéné à l’objet de son désir, au phallus. Mais, dans l’acte érotique, ce même phallus réduit pourtant la femme à être un objet imaginaire. C’est pourquoi, au sein même de la relation amoureuse la plus profonde, la plus intime, est maintenue chez l’homme la duplicité de l’objet. J’y ai bien souvent insisté quand je critiquais la fameuse relation génitale. 

De l’autre côté, le rapport de la femme à l’homme, que chacun se plaît à croire beaucoup plus monogamique, n’en présente pas moins la même ambiguïté – à ceci près que la femme trouve dans l’homme le phallus réel. Elle est donc en posture d’obtenir effectivement dans le couple une relation de jouissance qui satisfait son désir.

Mais justement, dans la mesure où la satisfaction du désir se produit sur le plan réel, l’amour de la femme, non pas son désir, se porte sur un être qui est, lui, au-delà de la rencontre du désir – à savoir l’homme en tant qu’il est privé du phallus, l’homme en tant que, précisément, de par sa nature d’être achevé, d’être parlant, il est châtré.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 159-160

[ sexualité ] [ injoignabilité ] [ quête éperdue ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

père-fils

Fils qui m'est cher, Shelomoh,

Dans la septième année des jours de ta vie, l'Esprit du Seigneur commença à t'agiter

et Il s'adressa à toi : Va, lis dans mon Livre, celui que j'ai écrit

et s'ouvriront à toi les sources de l'intelligence, du savoir et de la sagesse.

Ceci est le le Livre des livres où les sages ont puisé,

où les législateurs ont appris le savoir et le droit.

Tu as eu une vision du Tout-Puissant, tu as entendu et tu t'es efforcé de faire,

et tu as plané sur les ailes de l'Esprit.

Depuis lors, le Livre est resté en réserve, comme les débris des Tables,

dans une arche par-devers moi.

Pour le jour où tes années ont atteint cinq et trente,

Je l'ai recouvert d'une nouvelle housse en peau

et l'ai appelé : " Jaillis, ô puits, chantez-le ! "

et je te l'ai dédié afin qu'il soit pour toi un mémorial

un rappel de l'amour de ton père

qui t'aime d'un amour éternel.

Auteur: Freud Jacob

Info: A son fils, Sigmund Freud, pour ses 35 ans

[ hommage ] [ anniversaire ] [ judaïsme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

unicité

Il n’y a rien de plus précieux à penser que la réalité ; or, celle-ci ne fait qu’une avec sa propre identité ; donc la parole philosophique qui rend le mieux la réalité est celle qui exprime le mieux son identité : à savoir la tautologie. Par ce syllogisme je ne prétends évidemment pas établir que le discours philosophique se réduit au discours tautologique. La brièveté même de la tautologie interdit de le penser […] comme elle interdit de toute façon de parler de "discours tautologique", - sinon toute la philosophie du monde se résumerait à la formule selon laquelle A est A (je ne suis d’ailleurs pas très loin de le penser, mais cela est une autre affaire.) Je veux seulement suggérer que le discours philosophique le plus fort est d’inspiration tautologique et que tout discours philosophique tenu à partir de l’inspiration contraire, c’est-à-dire de l’intuition dualiste, est plus faible. On pourrait ainsi imaginer un arbre généalogique des philosophes scindé dès le début en deux branches rivales et inconciliables : celle qui commence avec Parménide, pour la lignée légitime, et celle qui commence avec Platon, pour la lignée bâtarde.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Le démon de l'identité" in L'école du réel, page 346

[ historique ] [ matérialisme-idéalisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

cognition

Voir, ce n'est pas seulement détecter ni même percevoir la lumière ou les couleurs, c'est aussi interprêter ce qu'on "voit". En réalité, nous sommes avant tout victimes de l'image providentialiste de l'oeil-fait-pour-voir, de l'oeil-appareil-photo. La vue est comprise comme une fonction unique, remplie par divers dispositifs. On a peut-être trop vite accepté la définition que répètent à l'envi tous les dictionnaires usuels et qui veut que l'oeil soit l' "organe de la vue".

En effet, qu'est-ce que voir ? A l'âge moderne, ce qui fait miracle dans la vision, c'est avant tout que l'oeil voie. Sur ce point, il est remarquable que les lois de l'optique n'aient pas eu pour effet d'atténuer le prodige, mais au contraire, de l'aiguiser encore. Ainsi, le prodige de la vision est que, même si l'on a deux yeux, l'on ne voit pas double, mais simple ; ou bien, que l'on ne voit pas à l'envers quand bien même l'image que forment les rayons sur notre rétine serait inversée ; ou encore, que des millions de rayons lumineux convergent de tous les points pour former sur notre rétine une unique image cohérente.

 

Auteur: Hoquet Thierry

Info: "L'oeil de méduse", article paru dans la revue "Critique", mars 2020, n°874, p. 257

[ fait-information ] [ savoir-compréhension ] [ perceptions ] [ biologie ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

normativité

L’homosexualité n’est pas un avantage, mais ce n’est pas non plus un sujet de honte, ce n’est ni un vice, ni un avilissement et on ne peut pas non plus la classer parmi les maladies, nous la considérons plutôt comme une variante de la fonction sexuelle, provoquée par un arrêt du développement sexuel [...]. C’est une grande injustice de persécuter l’homosexualité comme un crime et c’est également une grande cruauté [...]. Quand vous me demandez si je peux l’aider, je suppose que vous voulez savoir si je peux faire disparaître son homosexualité et le rendre hétérosexuel. La réponse est que, en règle générale, nous ne pouvons promettre d’y parvenir. Dans un certain nombre de cas, nous parvenons à développer les germes étiolés des tendances hétérosexuelles qui existent chez tout homosexuel, mais dans la majeure partie des cas, ce n’est plus possible [...]. Ce que l’analyse peut apporter à votre enfant est d’une autre nature. S’il est malheureux, névrosé, s’il est déchiré par ses conflits, ses inhibitions dans sa vie sociale, l’analyse peut l’aider à trouver l’harmonie, la tranquillité d’esprit, une pleine efficience, qu’il demeure homosexuel ou qu’il change.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Lettre du 9 avril 1935

[ psychanalyse ] [ singularité ] [ guérison ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

interroger

L'organisation intellectuelle de mon travail est conséquence de la routine et de cet ennui de savoir que tant d'autres choses qui ont été écrites sur les paysans sont plus intéressantes que tout ce que les politologues ont écrit sur eux... Si vous passez tout votre temps à lire les sciences politiques courantes, vous allez simplement les reproduire. Rien d'autre ne peut découler de cet endroit particulier. Il me semble que tout ce qui se passe d'intéressant en science politique est importé d'un endroit exotique hors science politique et il m'arrive d'aller dans des endroits exotiques différents de ceux des autres personnes. Et, de temps en temps, je tombe sur quelque chose qui m'aide à comprendre. ... Le truc, c'est de savoir comment arriver à avoir un oeil quasi-extérieur et voir d'un œil neuf toutes les choses que votre discipline considère comme allant de soi. Donc une des choses que vous pouvez faire, bien sûr, c'est de renverser toute hypothèse que votre discipline enseigne et voir comment elle se présente à l'envers. Et de manière générale c'est tout aussi plausible que la façon dont on vous l'enseigne et c'est une bonne façon de commencer.

Auteur: Scott James C.

Info: West and Plender, 2014

[ mettre en question ]

 

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définition

On dit le plus souvent : est infiniment grand ce qui est plus grand que toute grandeur assignable. Mais il faut tout d'abord déterminer plus exactement le sens de ce mot. (...)

Toutefois le mot assignable peut recevoir un troisième sens : il désigne ici quelque chose qui peut nous être donné, i.e. qui est susceptible de devenir objet de notre expérience. Or, je demande si nous ne donnons pas dans tous les cas, ou si nous ne devons pas nécessairement - sous peine de n'en faire pas usage profitable dans la science - donner aux mots fini et infini un sens tel qu'ils désignent une propriété intrinsèque des objets ainsi nommés finis ou infinis, mais en aucun cas le simple rapport de ces objets à notre pouvoir de connaître, ou même à notre sensibilité - que nous puissions ou non, du reste, avoir l'expérience de ces objets. Ainsi la question de savoir si quelque chose est fini ou infini ne dépend certainement pas de ce que l'objet en question ait une grandeur que nous ayons encore la faculté de percevoir (par exemple, d'embrasser du regard) ou non.

Auteur: Bolzano Bernhard

Info: in "Les paradoxes de l'infini", éd. Seuil

[ relativité ] [ mathématiques ] [ limites de la pensée ] [ horizon ] [ concepts monades ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

dernières paroles

Ces derniers jours, mon nom a été sali dans les médias. Des accusations et suppositions injustes ont été proférées à mon encontre... Depuis 20 ans (...), je me suis toujours attaché à travailler beaucoup, avec respect de mes patients et amour de la médecine, dans le respect du serment d'Hippocrate. J'ai cette sensation aujourd'hui que tous ces efforts ont été réduits à néant par des articles mensongers. (...) Je n'oserai plus croiser un regard en France sans que je me pose la question de savoir s'il est rempli de méfiance envers moi.
Je suis certain d'avoir traité Gérald de manière respectable, comme un patient et non comme un candidat. Même si je regrette cette fin malheureuse, j'ai agi là aussi conformément au serment d'Hippocrate, et entouré de vrais professionnels.
Je m'endors serein ce soir, sans aucun rancoeur, même contre les médias.
Reconstruire cette réputation détruite me serait insupportable, c'est donc mon seul choix possible.
Merci à ceux que j'ai aimé d'une manière ou d'une autre dans ma vie. (...)
J'aimerai que mon corps soit incinéré au Cambodge sans jamais reposer en France.
Thierry
ps : cette lettre est publique.

Auteur: Costa Thierry

Info:

[ suicide ]

 

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