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terroir

La veillée de Noël était particulière. On avait mis de côté depuis l'été, une bûche de taille respectable, mal dégrossie, de foyard (hêtre) appelée keuche ou queuche. Après le souper, on plaçait la bûche dans la cheminée et on la laissait se consumer le plus longtemps possible : on veillait la keuche. On la recouvrait de cendres lorsqu'on partait à la messe de minuit pour ralentir sa combustion. On ne travaillait pas cette soirée-là car "les souris mangeaient le travail fait cette nuit-là". On conservait un charbon de la queuche pour protéger la maison contre un incendie, souvenir d'un certain paganisme des premiers chrétiens.

Auteur: Forgeot Jacqueline

Info: Guyonelle, Histoire et anecdotes d'un petit village de Haute-Marne

[ christianisme ] [ superstition ] [ bûche ] [ traditions ]

 

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trafic

...solitude définitive de l'autoroute où, pendant des heures, on ne voit pas âme qui vive, mais seulement un condensé d'humanité avec son besoin obsessionnel de mouvement et de victoire sur l'infini. Rien que des profils plats, des taches à peine corporelles derrière les vitres, des lucioles de mégots ou des doigts dans le nez. A moins d'arriver dans une station-service où tous ont l'air de victimes potentielles fatiguées et de voleurs alertes et affairés, où sur fond de ciel bleu marine les corps chauds des camions rappellent de gros rochers.
Tout cela est à peine vivant et semble consumer ses dernières forces, c'est en même temps un mouvement perpétuel mort dont le but reste de retenir l'éternité.

Auteur: Stasiuk Andrzej

Info: Fado, L'autoroute, p 8

[ encombrement ] [ proies ] [ prédateurs ]

 

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vanité

Sache que cela tient à la peur que les hommes ont les uns des autres, ils craignent que le génie de l’un n’aille consumer celui de l’autre, et c’est pourquoi, s’ils veulent bien ne pas se pleurer la nourriture et la boisson, ils sont jaloux de tout ce qui nourrit l’âme et ne peuvent souffrir qu’aucune de leurs paroles ou de leurs actions soit recueillie par d’autres en esprit et changée en flamme. Les insensés ! Comme si rien de ce que les hommes peuvent se dire était davantage que du bois à brûler, qui ne redevient feu que lorsqu’il a été saisi par le feu spirituel, tout comme il provient de la vie et du feu…

 

Auteur: Hölderlin Friedrich

Info: Lettre de Hölderlin à Diotima citée par Jaccottet (Remarques sans fin, Pléiade p 119)

[ inspiration ] [ compétition ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

espoir

Peut-être, de ton cerveau horriblement brûlé, des circuits qui achèvent de se consumer alors même que je te serre dans mes bras, une étincelle colorée a-t-elle jailli, que tu n'as pas encore reconnue, mais dont le souvenir te guidera au long des années noires que tu vas traverser. Un mot imparfaitement compris, une toute petite chose aperçue mais non interprétée; un fragment d'étoile mêlé à la boue de ce monde, pour te guider d'instinct jusqu'au jour où ... mais c'était si loin. Elle ne parvenait pas elle-même à l'imaginer. Mêlé à la prose de ce monde, quelque chose d'un monde autre était peut-être apparu à Bob Arctor avant la fin. Elle ne pouvait pour l'instant que serrer Bob dans ses bras et espérer.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Substance mort

[ infime ] [ étincelle ] [ déclic ] [ altruisme ] [ littérature ]

 

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spiritisme

Je viens vous parler du rêve. Quand le vivant s'endort, il s'établit directement une communication entre son lit et sa tombe. L'endormi devient le réveillé de l'ombre; il n'est pas immobile, il vole dans l'immensité; il n'est pas aveugle, il voit dans l'infini; il n'est pas sourd, il entend dans l'espace; il n'est pas muet, il parle dans la mort; il n'est pas couché, il est ailé; il n'est pas étendu, il est planant; il n'est pas tombé, il est ressuscité; l'endormi est l'assaillant de la nuit; tout sommeil fait le siège du mystère; les rêves sont les projectiles des étoiles; le jour tu vis, la nuit tu meurs; les millions de soleils percent ton plafond et se mettent à éclairer ta chambre; ta veilleuse est éteinte, un astre s'y allume; ta lampe toute cette nuit va consumer une des gouttes de la Voie lactée; ô assiégeur de la forteresse obscure; mets, ô vivant, cette armure d'ivoire devant le donjon d'ébène et vois; rêves, venez, tombez sur l'endormi.

Auteur: Hugo Victor

Info: Procès-verbal de la séance de table tournante du dimanche 29 avril 1855, dix heures du soir, à Jersey

[ dormir ] [ littérature ] [ onirisme ]

 

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femmes-par-homme

La femme, au contraire, se fait une idée positive du bonheur. C’est que, si l’homme est plus agité, la femme est plus vivante. Ah ! ce n’est pas elle qui demandera, comme le jeune homme de tout à l’heure : "Qu’est-ce que vous entendez par vivre ?" Elle n’a pas besoin d’explications. Vivre pour elle, c’est sentir. Toutes les femmes préfèrent se consumer en brûlant, à être éteintes ; toutes les femmes préfèrent être dévorées, à être dédaignées. Et dans ce "sentir" quelle mobilité, quelle ampleur des réactions ! Quand on voit qu’une femme, si l’homme qu’elle aime semble l’aimer moins – ne fût-ce qu’un peu moins – souffre autant que s’il ne l’aimait pas du tout ; quand on voit qu’ensuite, si elle reconnait qu’il l’aime autant, non seulement elle en éprouve une joie merveilleuse, mais elle ajoute à sa joie cette nouvelle joie, de se faire pardonner de l’avoir soupçonné, quand on voit cela, et qu’on voit en regard la lourdeur des hommes, on donne un sens au mot vivant.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Les jeunes filles (I/IV) : Les Jeunes filles

[ empathiques ] [ charnelles ] [ sensitives ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déchèterie du ciel

Actuellement, sur 19 000 objets de plus de 10 centimètres répertoriés par la NASA en orbite autour de la Terre en 2009, dont 6 000 satellites, un millier seulement est toujours opérationnel. Les autres se désagrègent peu à peu, mais surtout leur orbite ne saurait rester stable, soumis qu’ils sont à tous les effets gravitationnels du système Terre-Lune, sans oublier l’effet YORP qui les affecte autant sinon plus que les petits astéroïdes. On sait que la plupart d’entre eux retomberont sur Terre un jour ou l’autre. A ceux-ci s’ajoutent au moins 500 000 déchets mesurant entre 1 et 10 centimètres, et des dizaines de millions de débris de moins d’un centimètre : fusées porteuses, étages de fusées et autres morceaux de satellites lâchés les uns après les autres lors de la mise en orbite. Les brimborions, boulons, morceaux d’antennes et autres, que la rentrée dans l’atmosphère consumerait avant qu’ils n’atteignent le sol, représentent un danger de collision dramatique avec les nouveaux lancements, en particulier avec les vols habités. En juillet 2010, le directeur de l’Agence spatiale européenne prévenait déjà qu’il était obligé de modifier la trajectoire de deux satellites par mois à cause de cette pollution.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", page 80

[ dangers ] [ encombrement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

conte

Les textes anciens nous ont décrit ce phénomène à l’aide de l’image du singe fou : "Il y avait un singe, déjà turbulent de nature, comme tous les singes. Comme si cela ne suffisait pas, quelqu’un lui fit boire beaucoup de vin, si bien qu’il en fut encore plus agité. Puis il fut piqué par un scorpion… Pour achever son malheur, un démon entra en lui. Quels mots pourraient décrire l’agitation effrénée de notre singe ? L’esprit de l’homme est comme ce singe… "
Le vieux texte aurait pu ajouter : "Et le singe se regardait dans une glace, car son agitation lui plaisait jusqu’à la fascination." C’est, en fait, l’attitude du profane aux états de conscience normaux. La trépidation incessante de son esprit, la ronde effrénée d’images, qui se réamorce toute seule, le met dans un état d’hébétude qui lui enlève, dans les cas les plus courants, toute volonté d’intervenir ; le système étant si parfaitement au point qu’il y trouve du plaisir, ou tout au moins de la sécurité. Car l’analyse du yogi était déjà allée jusque-là : il voyait son subconscient à la fois comme générateur et comme dépôt de tous les actes colorés par la convoitise, l’autosatisfaction, la soif du fruit : phalatrishna.
Donc, s’il voulait détruire ce circuit automatique, parvenir à consumer ses latences et diriger le flux mental à son gré, il lui fallait de toute évidence désamorcer son égotisme.

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Yoga, sources et variations", pages 30-31

[ exemple ] [ flux mental ] [ calme ] [ distanciation ] [ yoga ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déception

Car les expériences de la vie sont incommunicables, et c'est ce qui cause toute la solitude, toute la tristesse humaine.

Sans cesse des étrangers entrent, des gens que nous ne reverrons jamais plus, et dont la familiarité, l'indifférence nous bousculent au passage, nous donnent le sentiment désagréable d'un monde qui se passe de nous. Nous ne pouvons que sombrer, nous ne pouvons pas oublier nos propres visages. Même moi, qui suis sans visage, moi qui ne transforme pas les gens quand j'entre dans une chambre...

Même moi, je crois flotter sans attaches, incapable de m'ancrer en un lieu ou de prendre appui nulle part, incapable de fournir à ces gens un mur blanc et lisse contre lequel ils puissent projeter leurs ombres.

Je suis pourtant obligée de regarder mes voisins, pour tâcher de faire comme ces gens-là...

Tous les excès sont vains : j'ai en face de moi la moyenne, la médiocrité...

Si c'est cela la vie, elle ne vaut pas la peine d'être vécue. Et cependant, même le petit restaurant a son rythme.

Où est la solution dans cette continuité ?... Où est la fente, par où l'on peut apercevoir l'universel désastre ?

Nous ne sommes pas simples, comme nos amis le souhaitent pour que nous répondions au besoin qu'ils ont de nous. Et cependant, l'amour est simple.

Tout change. Tout passe, et la jeunesse, et l'amour.

Je n'ai pas le pouvoir de me concilier la bienveillance des gens.

J'aime mieux dénoncer une fois pour toutes ce monde de gens obtus, occupés de rien, lourdement satisfaits d'eux-mêmes...

J'ai en moi une force qui les consumera tous, tant qu'ils sont.

Auteur: Woolf Virginia

Info: Les Vagues, 1931

[ rapprochement impossible ] [ rapports humains ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

existence

- Je sais ce qu'ils croient chercher. Mais je sais aussi qu'ils mourront, comme Sopli. Que je mourrai. Que tu mourras. (Le mage retenait toujours fermement la main d'Arren.) Et je suis infiniment heureux de le savoir. C'est un don précieux : c'est la chance d'être soi-même. Car nous ne possédons vraiment que ce que nous acceptons de perdre... Être soi-même, c'est notre tourment, notre gloire, la marque de notre humanité ; et cela ne dure pas. Le "soi" change, il s'efface comme une vague sur la mer. Voudrais-tu que la mer devienne immobile, que les marées s'arrêtent pour sauver une vague, pour te sauver ? Renoncerais-tu à l'habileté de tes mains, à la passion de ton cœur, à la lumière du lever et du coucher du soleil pour acheter ton salut - la sécurité permanente ? C'est cela qu'ils cherchent à Wathorte, à Lorbanerie et ailleurs. Car tel est le message que ceux qui savent entendre ont entendu : en niant la vie, il est possible de nier la mort et de vivre pour toujours. Et moi, je n'entends pas ce message, Arren, parce que je ne veux pas l'entendre. Je ne me laisserai pas guider par le désespoir. Je suis sourd, je suis aveugle. Tu es mon guide. Toi, dans ton innocence et ton courage, dans ta déraison et ta loyauté, tu es mon guide - l'enfant que j'envoie devant moi dans les ténèbres. C'est ta peur que je suis. Tu as trouvé que j'étais dur avec toi ; à quel point je l'ai été, tu n'en as jamais eu idée. Car je me sers de ton amour comme d'une bougie que l'on brûle, qu'on laisse se consumer pour éclairer son chemin. Et nous devons continuer ; il le faut. Il nous faut aller jusqu'au bout ; nous devons aller jusqu'où la mer se tarit et la joie s'écoule, l'endroit où t'entraîne ta terreur mortelle.

Auteur: Le Guin Ursula K.

Info: Terremer

[ mortelle enveloppe ] [ incarnation ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel