Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 10
Temps de recherche: 0.0367s

respect

Ami, toi seul es ton secret! Toi seul peux y entrer!

Auteur: Yesudian Selvarajan

Info:

[ tact ]

 

Commentaires: 0

démocratie

(à propos du suffrage universel à Ceylan) Ce serait donner le droit de vote aux domestiques de nos cuisines, aux laboureurs, au mendiant de la rue. Des illettrés pour lesquels la sophistication de la politique est aussi incompréhensible que les mathématiques avancées pour un enfant.

Auteur: Shyam Selvadurai

Info: Jardins de Cannelle

[ problématique ] [ élitisme ]

 

Commentaires: 0

exil

C'est d'un de ces dimanches de mes sept ans que date mon exil loin du monde que j'aimais. Comme un navire qui quitte le port pour la haute mer, j'ai été arraché au havre paisible de l'enfance pour être jeté dans les eaux tumultueuses de la vie adulte.

Auteur: Shyam Selvadurai

Info: Drôle de garçon

[ raccourci ] [ déchirement ] [ initiatique ]

 

Commentaires: 0

nature

De temps en temps, ils pénétraient dans la forêt pour observer ce qui s'y passait. La forêt était comme une grande entité où la vie bouillonnait. Un homme pouvait apprendre tout ce qu'il lui fallait rien qu'en observant la nature. Là-bas, dans la forêt, tout était sans cesse en train de s'écrire comme dans un livre à la sagesse inépuisable. Le mystère et sa révélation. Tout y était, si l'on apprenait à écouter et à voir ce que la nature avait à dire et à montrer.

Auteur: Selva Almada

Info: Après l'orage

[ contemplation ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

Sarita aussi a travaillé depuis l’enfance. Elle n’avait pas le choix car sa famille était très pauvre. Avant de se marier, elle a travaillé comme femme de ménage au domicile d’un médecin. Elle y était bien traitée, presque comme la fille de la maison, ils l’ont même encouragée à faire des études. Mais elle est tombée enceinte et elle s’est mariée. Elle était trop jolie pour que son mari lui demande de travailler de nouveau comme femme de ménage. Tant de beauté gâchée dans les vapeurs des produits d’entretien. Alors il lui a demandé de se prostituer.

Auteur: Selva Almada

Info: Les jeunes mortes

[ argent ] [ efficacité ]

 

Commentaires: 0

mémoire

L’attrait le plus fascinant que les chamans attribuent à l’esprit de l’Ayahuasca est sa faculté de posséder une connaissance détaillée de l’ensemble des autres plantes de la forêt pluviale. A ce titre l’on pourrait comparer cet esprit à une sorte d’index de la forêt au savoir encyclopédique. Les chamans considèrent cet esprit comme un professeur ou un docteur à la science intarissable. Ceux-ci le consultent le plus souvent dans le but de l’obtention d’un diagnostic mais surtout pour que celui-ci révèle une posologie adaptée, la plupart des remèdes de l’esprit de l’Ayahuasca étant des remèdes à base de végétaux.
Selon la pensée et les croyances indiennes relatives à l’Ayahuasca, l’ensemble de la pharmacologie indigène proviendrait de l’expérience visionnaire. Sur la base de ces données, il semblerait que cet esprit soit capable d’accéder par des voies encore mystérieuses aux propriétés biochimiques et pharmacologiques des autres plantes de la Selva.

Auteur: Leterrier Romuald

Info: Dans "Les plantes psychotropes et la conscience", pages 67-68

[ enseignement ] [ homme-nature ] [ confiance ] [ végétal érudit ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

correspondances symboliques

[...] le rameau d’or qu’Énée, conduit par la Sibylle, va d’abord cueillir dans la forêt (cette même "selva selvaggia" où Dante situe aussi le début de son poème), c’est le rameau que portaient les initiés d’Éleusis, et que rappelle encore l’acacia de la Maçonnerie moderne, "gage de résurrection et d’immortalité". Mais il y a mieux, et le Christianisme même nous présente aussi un pareil symbolisme : dans la liturgie catholique, c’est par la fête des Rameaux que s’ouvre la semaine sainte, qui verra la mort du Christ et sa descente aux Enfers, puis sa résurrection, qui sera bientôt suivie de son ascension glorieuse ; et c’est précisément le lundi saint que commence le récit de Dante, comme pour indiquer que c’est en allant à la recherche du rameau mystérieux qu’il s’est égaré dans la forêt obscure où il va rencontrer Virgile ; et son voyage à travers les mondes durera jusqu’au dimanche de Pâques, c’est-à-dire jusqu’au jour de la résurrection.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, page 39

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Quand nous parlions de la femme du boucher Lopez. Ses filles allaient à l’école avec moi. Elle l’a accusé de viol. Depuis longtemps, en plus de la frapper, il abusait d’elle sexuellement. J’avais douze ans et cette nouvelle m’avait profondément marquée. Comment pouvait-elle se faire violer par son mari ? Les violeurs étaient toujours des hommes inconnus qui attrapaient une femme et l’emmenaient dans un terrain vague, ou alors qui pénétraient chez elle en forçant la porte. Depuis notre plus jeune âge, on nous apprenait que nous ne devions pas parler à des inconnus et que nous devions faire attention au Satyre. Le Satyre était une entité aussi fantastique que, dans la petite enfance, le farfadet qu’on nomma la Salopa ou encore l’Ogre au Sac. C’était l’être qui pouvait te violer si tu étais toute seule à une heure indue ou si tu t’aventurais dans des coins déserts. Celui qui pouvait surgir soudain et te traîner de force sur un chantier. Personne ne nous avait dit qu’on pouvait se faire violer par son propre mari, par son père, par son frère, son cousin, son voisin, son grand-père, son instituteur. Par un homme en qui on avait confiance.

Auteur: Selva Almada

Info: Les jeunes mortes

[ sexualité ] [ inégalité ] [ pensée-de-femme ]

 

Commentaires: 0

sorcellerie

Tu connais l’histoire de la Huesera ?
Je fais non de la tête.
C’est une vieille, très vieille dame qui vit dans le recoin de l’âme. Une vieille femme sauvage qui caquette comme les poules, chante comme les oiseaux et émet des sons plus
animaux qu’humains. Son rôle est de ramasser les os. Elle rassemble et garde tout ce qui risque de se perdre. Sa cabane est remplie de toutes sortes d’os d’animaux. Mais elle aime par-dessus tout les os de loup. Pour les trouver, elle peut parcourir des kilomètres et des kilomètres, grimper sur des montagnes, franchir des ruisseaux à gué, brûler la plante de ses pieds sur le sable du désert. De retour dans sa cabane avec une brassée d’os, elle compose un squelette. Quand la dernière pièce est en place et que la figure du loup étincelle devant elle, la Huesara s’assoit près du feu et pense à la chanson qu’elle va chanter. Une fois que sa décision est prise, elle lève les bras au-dessus du squelette et
commence son chant. A mesure qu’elle chante, les os se couvrent de chair, la chair de peau et la peau de poils. Elle continue à chanter et la créature prend vie, commence à respirer, sa queue se tend, elle ouvre les yeux puis, d’un bond, quitte la cabane. Lors de sa course vertigineuse, à un moment, soit en raison de la vitesse, soit parce qu’elle pénètre dans les eaux d’un ruisseau pour le traverser, soit parce que la lune blesse directement l’un de ses flancs, le loup devient une femme qui court librement vers l’horizon, riant aux éclats.
Telle est peut-être ta mission : rassembler les os des jeunes filles, les recomposer, leur donner une voix pour les laisser ensuite courir librement quel que soit l’endroit où elles
doivent se rendre.

Auteur: Selva Almada

Info: Les jeunes mortes

[ conte ] [ police ] [ enquête ]

 

Commentaires: 0

solitaires

- Nous ne sommes pas heureux ?

- Vous ne l’êtes pas.

- Tu es sûre que nous ne le sommes pas ?

- J’en suis sûre. Vous ne l’êtes pas.

La vieille Selva se tourna de nouveau vers Berthe.

- N’est-ce pas, petite, que tu ne l’es pas ?

Berthe se laissait regarder. Elle ne répondait pas.

- Non, dit Selva. Tu rentres chez toi. Et qu’est-ce que tu fais ? Tu vas dans ta chambre. Et qu’est-ce que tu fais ?

Berthe ne répondait pas.

- Et qu’est-ce que tu fais ? Tu as un lit et tu te couches. Et alors ? Qu’est-ce qui t’arrive quand tu es au lit ? Il ne t’arrive rien. Tu ne dors même pas.

- Elle ne dort pas ? dit N 2.

- Elle ne peut pas s’endormir. Elle est au lit, et rien ne lui arrive, elle n’a rien… Elle n’a qu’un spectre.

- Elle a un spectre ? dit N 2.

- Elle a un spectre avec elle.

- Tu vois ! dit N 2 à Berthe. Tu as un spectre avec toi ?

Berthe ne répondait pas.

- Mais, toi aussi, tu es comme ça, dit Selva. Qu’as-tu chez toi ? Qu’as-tu dans ta chambre ? Tu n’as rien.

- Je n’ai rien ?

- Tu as pis. Une robe pendue derrière la porte.

- Une robe pendue derrière la porte ?

- Je l’ai vue. Une robe de femme derrière la porte.

- Tu entends ce que dit Selva ? dit N 2 à Berthe.

- Oui, répondit Berthe.

- Elle m’a dit que j’ai une robe derrière ma porte.

- Oui, répondit Berthe.

- Vous n’êtes pas heureux, dit Selva. Elle n’a pas de compagnon et tu n’as pas de compagne. Vous n’êtes pas heureux.

- Mais Selva ! cria N 2.

- Vous êtes des gens à spectre.

- Pourquoi voudrais-tu que Berthe n’ait pas de compagnon ?

- Elle n’en a pas.

- J’ai trente-six ans, dit Berthe.

- Et qu’est-ce que cela signifie ? dit Selva. Tu peux même avoir trente-six enfants, mais tu n’as pas de compagnon, tu n’en as jamais eu.

- Tu as du toupet, Selva, dit N 2.

- Du toupet, c’est vous qui en avez. Vous voulez travailler au bonheur des gens, et vous ne savez pas ce qu’il faut aux gens pour être heureux. Vous pouvez travailler sans être heureux ?

N 2 se leva du divan où il était assis avec Berthe et s’approcha de la belle vieille.

- Selva, lui dit-il, moi, aujourd’hui, je suis heureux.

- Oui ? dit Selva.

Elle était assise sur une chaise, toute raide, et elle inclina un peu en arrière sa délicate tête aux cheveux blancs, pour continuer de le regarder en face.

- Oui, lui dit N 2. C’est le plus splendide hiver que nous ayons jamais eu depuis 1908, lui dit-il.

- Aujourd’hui seulement ? dit Selva.

- Aujourd’hui, lui dit N 2.

- Depuis 1908 ? dit Selva.

- Depuis trente-six ans, lui dit N 2.

Selva abaissa alors son regard et ses yeux gris se posèrent sur Berthe.

- Mais cette petite est en train de pleurer, dit-elle.

Auteur: Vittorini Elio

Info: Dans "Les hommes et les autres", éd. Gallimard, Paris, 1947, pages 21-23

[ conversation ] [ regrets amoureux ] [ socialistes désincarnés ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson