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réconfort mental

Croire en Dieu modifie le cerveau

Une zone du cerveau fonctionne au ralenti quand on croit en Dieu : le cortex cingulaire antérieur. Quel est son rôle ? Cette zone cérébrale sert à anticiper l’avenir, et à nous avertir si les événements qui ont lieu correspondent à ce que nous attendions.

Des neurologues de l’Université de Toronto au Canada ont placé des individus, croyants ou athées, dans un scanner, et leur ont fait passer des tests mentaux où il faut anticiper une réponse, et ensuite prendre connaissance de la réponse correcte. Chez les athées, le cortex cingulaire s’active fortement en cas d’erreur : il signale que le résultat n’est pas conforme à la prédiction.

Chez les croyants, il s’active nettement moins. Lorsqu’un événement non conforme à leurs attentes se produit, cela déclenche une réaction moins intense que chez les autres.

En quoi la religion réduit-elle les réactions à l’imprévu ? Dans la plupart des systèmes de croyance, un événement non conforme aux attentes peut toujours être reconsidéré, et interprété de façon à cadrer avec le canevas théorique de la foi. Si un ami a trouvé la mort sur la route, si on vient de découvrir une maladie incurable chez un autre, c’est que Dieu l’a voulu. Et si l’on ne trouve pas d’explication, cela ne veut pas dire qu’il n’y en a pas : c’est que les desseins du Seigneur sont impénétrables.

Cette vision du monde apporte évidemment des bénéfices inestimables : un cortex cingulaire antérieur qui fonctionne au ralenti entraîne moins de tension psychique ; on se préoccupe moins des incertitudes qui entourent l’avenir, on cherche moins à explorer les possibles et à guetter les signes qui confirment ou infirment ses prévisions. On est plus fataliste, mais moins stressé.

La religion est d’ailleurs considérée par nombre de chercheurs comme un anxiolytique, qui se serait répandu dans les différentes cultures en raison de cette vertu apaisante, aidant à affronter les craintes liées à la mort, au caractère imprévisible et incontrôlable de l’existence. À condition d’y croire...



 

Auteur: Internet

Info: https://www.pourlascience.fr. Sébastien Bohler, 13 mai 2009

[ neurosciences ] [ théologie ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déclic

Un type de meurtrier que l'on rencontre assez fréquemment est le suivant : un homme vit tranquille et paisible ; son sort est dur, - il souffre. (C'est un paysan attaché à la glèbe, un serf domestique, un bourgeois ou un soldat.) Il sent tout à coup quelque chose se déchirer en lui : il n'y tient plus et plante son couteau dans la poitrine de son oppresseur ou de son ennemi. Alors sa conduite devient étrange, cet homme outrepasse toute mesure : il a tué son oppresseur, son ennemi : c'est un crime, mais qui s'explique ; il y avait là une cause ; plus tard il n'assassine plus ses ennemis seuls, mais n'importe qui, le premier venu ; il tue pour le plaisir de tuer, pour un mot déplaisant, pour un regard, pour faire un nombre pair ou tout simplement : "Gare ! ôtez-vous de mon chemin !" Il agit comme un homme ivre, dans un délire. Une fois qu'il a franchi la ligne fatale, il est lui-même ébahi de ce que rien de sacré n'existe plus pour lui ; il bondit par-dessus toute légalité, toute puissance, et jouit de la liberté sans bornes, débordante, qu'il s'est créée, il jouit du tremblement de son coeur, de l'effroi qu'il ressent. Il sait du reste qu'un châtiment effroyable l'attend. Ses sensations sont peut-être celles d'un homme qui se penche du haut d'une tour sur l'abîme béant à ses pieds, et qui serait heureux de s'y jeter la tête la première, pour en finir plus vite. Et cela arrive avec les individus les plus paisibles, les plus ordinaires. Il y en a même qui posent dans cette extrémité : plus ils étaient hébétés, ahuris auparavant, plus il leur tarde de parader, d'inspirer de l'effroi. Ce désespéré jouit de l'horreur qu'il cause, il se complaît dans le dégoût qu'il excite. Il fait des folies par désespoir, et le plus souvent il attend une punition prochaine, il est impatient qu'on résolve son sort, parce qu'il lui semble trop lourd de porter à lui tout seul le fardeau de ce désespoir.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ serial killer ] [ tueur en série ]

 

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psychose

Ce surmoi médusant, il me semble qu’on pourrait le repérer comme étant ce qui est à l’œuvre dans l’univers de certains psychotiques, c’est-à-dire un univers dans lequel le sujet est littéralement médusé, c’est-à-dire sous le regard de cette Méduse qu’est son Autre... je vous rappelle que sous le regard de la Méduse un sujet est pétrifié, c’est-à-dire que pour l’éternité, il n’y a plus de temps, il n’y a plus de diachronie, pour l’éternité il est figé, il perd la disposition du mouvement langagier ou du mouvement corporel ...on peut ajouter que le psychotique, pensez au petit Dick dans le Séminaire II, est un être qu’on pourrait dire invisible, il se considère comme invisible en tant qu’il serait regardé de partout.

Vous entendez effectivement certains schizophrènes qui qualifient ce regard qui vient de partout, ils sont regardés par les animaux, par tous les gens qu’ils croisent dans le métro, par le soleil, par les étoiles. Le problème, c’est que ce regard médusant, ce regard qui serait le surmoi le plus féroce, le plus archaïque qui soit, qui ne donne pas la possibilité d’un mot, parce que sous le regard l’Autre dit :

"Je sais tout de toi, tu n’as rien à dire, puisque mon regard fonctionne comme ce savoir absolu",

Le sujet n’est plus dans la dimension d’une supposition quelconque dans son rapport à l’Autre. Je vous ferai remarquer, ça mérite tout de même la peine d’être marqué, que le regard chez le psychotique, par opposition au Surmoi chez le névrosé, participe, en tout cas dans la Traumdeutung, participe de l’inconscient, la censure est inconsciente en partie et c’est pour cela que Freud l’a isolé très tardivement.

[...] C’est extrêmement net chez Freud, il en décrit dans le délire l’influence où cette instance qui surveille, qui ne cesse d’observer, qui a sans cesse à l’œil, c’est une dimension d’une présence qui n’attend pas une parole de l’Autre, puisqu’elle met l’Autre, le psychotique, en position, non pas de parler, mais de se montrer, et c’est ça la dimension monstrueuse de la monstration.

Auteur: Didier-Weill Alain

Info: La topologie et le temps, intervention lors du séminaire de Jacques Lacan, 8 mai 1979

[ intériorisation ] [ paranoïa ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

kantisme

Ce drame, cet immense scénario dans lequel l'humanité a joué son rôle sur cette planète au cours des 4000 dernières années, apparaît clairement lorsque l'on adopte une vue d'ensemble de la tendance intellectuelle centrale de l'histoire du monde. Au deuxième millénaire avant notre ère, nous avons cessé d'entendre la voix des dieux. Au cours du premier millénaire avant J.-C., ceux d'entre nous qui entendaient encore les voix, nos oracles et nos prophètes, se sont éteints eux aussi. Au premier millénaire de notre ère, ce sont leurs paroles et leurs auditions, conservées dans les textes sacrés, qui nous ont permis d'obéir à nos divinités perdues. Et au deuxième millénaire de notre ère, ces écrits perdent leur autorité. La révolution scientifique nous détourne des dictons anciens pour découvrir l'autorisation perdue dans la nature. Ce que nous avons vécu au cours des quatre derniers millénaires est la lente et inexorable profanation de notre espèce. Et dans la dernière partie du deuxième millénaire de notre ère, ce processus est apparemment en train de s'achever. C'est la grande ironie humaine de notre entreprise la plus noble et la plus importante sur cette planète que, dans notre quête d'autorisation, dans notre lecture du langage de Dieu dans la nature, nous devions y lire si clairement que nous nous sommes trompés à ce point.

Cette sécularisation de la science, qui est aujourd'hui un fait avéré, trouve certainement ses racines dans le siècle des Lumières français auquel je viens de faire allusion. Mais elle est devenue brutale et sérieuse en 1842 en Allemagne dans un célèbre manifeste rédigé par quatre jeunes et brillants physiologistes*. Ils l'ont signé comme des pirates, avec leur propre sang. Lassés de l'idéalisme hégélien et de ses interprétations pseudo-religieuses des questions matérielles, ils ont décidé avec colère qu'aucune force autre que les forces physico-chimiques communes ne serait prise en compte dans leur activité scientifique. Pas d'entités spirituelles. Pas de substances divines. Pas de forces vitales. Il s'agit là de la déclaration la plus cohérente et la plus virulente du matérialisme scientifique jusqu'à cette époque. Et elle a eu une influence considérable.

Auteur: Jaynes Julian

Info: The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind, chap 6, the auguries of sciences *il s'agit en réalité du manifeste de 1847 de Hermann von Helmholtz avec Emil du Bois-Reymond, Ernst von Brücke et Carl Ludwig qui annonçait à la science l’avènement des nouvelles doctrines.

[ agnosticisme ontologique ] [ science-religion ] [ schisme ] [ matérialisme triomphant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

néologisme

Il y a un champ de FLP qui a posé problème. Celui de certaines manifestations récurrentes qui nous dépassent (pour l'instant).

Dans le cadre des observations humaines, en général scientifiques, émergent des constats, certaines proportions, ou formes ou nombres... reviennent, souvent à diverses échelles - c'est étonnant. Des phénomènes (des lois ?) qui semblent immuables. Le nombre d'or (1,618) vient à l'esprit ici. Ou le septénaire.

Ou cet exemple concernant les requins, race demeurée stable depuis plus de 100 millions d'années. Il semble établi que les requins ont pu se maintenir grâce à une magnifique adéquation avec le biotope qui serait due principalement à leur furtivité (leur proies se font surprendre). Mais on a aussi pu montrer que ce qui est "resté" le plus longtemps, ce qui semble avoir stabilisé et assuré la pérennité de cette forme "requin" dans son ADN (un ADN sans cesse changeant au cours des âges), est une petite fonction de maintien de l'ordre. Une fonction "flic", demeurée identique sur des dizaines de millions d'années. Maintien de l'ordre à une échelle éonique, ou projection du point de vue humain ?

Donc, pour ce champ que FLP s’essaye à préciser, qui serait celui d'un ordre supérieur que les hommes constatent et décrivent dans certaines manifestations du réel, nous avons choisi le terme/catégorie/tag de "méta-moteur".

Pour mieux caractériser ce concept on utilisera aussi des mots-tags comme : guidage, pilotage, ordre, invariant, lamanage, loi de la nature, archétype... Cependant "Méta-moteur" reste notre préféré...

En décidant ceci on peut presque parler de la création d'un signe (au sens de C.S. Peirce) qui permet d'isoler un concept. Ce qui permettra peut-être de préciser et d'approfondir certaines formes d'organisation que nous pensons percevoir, sans en savoir plus. Elle se se dévoileront éventuellement mieux avec le temps. Tout ceci étant probablement du à notre "jeunesse" intrinsèque et aux niveaux/échelles à partir desquels ces manifestations sont discernables.

Un peu comme si nous vivions dans un film en 3D et qu'il s'agirait de comprendre un peu mieux les mécanismes du projecteur ou, encore plus fou, le (ou les) projectionniste(s), pour reprendre l'idée de Vallée.

Auteur: Mg

Info: 14 sept. 2015

[ organisation ] [ quête ] [ horizon ] [ conservation ] [ mémoire ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ pérennisation ]

 
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pensée-de-femme

C'est dur, mais y a pas d'os dedans. Ça bouge tout seul, mais ça n'a pas de muscles. C'est doux et touchant quand ça a fini de jouer, arrogant et obstiné quand ça veux jouer. C'est fragile et capricieux, ça n'obéit pas à son maître, c'est d'une susceptibilité maladive, ça fait la grève sans qu'on sache pourquoi, ça refuse tout service ou ça impose les travaux forcés, ça tombe en panne quand le terrain est délicat et ça repart quand on n'en a plus besoin ; ça veut toujours jouer les durs alors que ça pend vers le sol pendant la majeure partie de son existence...

Il parait que nous aurions adoré avoir un truc comme ça. Il paraît que quand on n'en a pas, c'est bien simple, on n'a RIEN.

Et puis ce n'est pas fini : à côté du machin, il y a les machines. Et là c'est nettement pire... Où elles sont placées, pauvres minouchettes, on dirait deux crapauds malades tapis sous une branche trop frêle. C'est mou, c'est froid, ni vide ni plein ; ça n'a aucune tenue, peu de forme, une couleur malsaine, le contact sépulcral d'un animal cavernicole ; enfin c'est parsemé de poils rares et anémiques qui ressemblent aux derniers cheveux d'un chauve. Et il y en a deux !

...Disons le tout net : votre panoplie, mes chéris, même si vous ennoblissez la pièce maîtresse de phallus ne forme pas un ensemble extraordinaire... Et pourtant nous l'aimons, cette trinité, avec humour parce qu'elle est objectivement laide, avec amour parce qu'elle est subjectivement émouvante. Mais qu'on ne nous empoisonne plus avec cette prétendue envie de pénis, qu'on ne nous définisse plus, au physique et au moral, par rapport au pénis et qu'on nous soulage de tous ces psychanalystes et sexanalystes qui s'acharnent à réanimer nos vieux conflits au lieu de nous apprendre à nous aimer nous mêmes, ce qui est une condition essentielle pour aimer l'autre. Sinon, nous allons le prendre en grippe, l'objet, comme certaines ont commencé à le faire. Ce serait dommage pour tout le monde.

Auteur: Groult Benoîte

Info: Ainsi soit-elle

[ verge ] [ humour ]

 

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forme littéraire

Il se trouve que le manga [japonais] constitue une réaction à la table rase engendrée par le largage des deux bombes atomiques sur l’Archipel. Ceci est explicite dans les mangas post-apocalyptiques (Gen d’Hiroshima, Akira, Violence Jack, Ken le survivant, etc.) mais s’avère être en réalité la toile de fond de l’ensemble de cette production. C’est ce que j’ai nommé "la faille généalogique" ou encore "le déficit d’origine" qui s’observe notamment à l’absence régulière des parents : Sangoku, le héros de Dragon Ball, est envoyé sur une planète étrangère ; Naruto pas plus que Luffy (One Piece) ne connurent directement leur père ; les Chevaliers du Zodiaque sont des orphelins élevés et entraînés par une fondation ; le père d’Olivier, le héros de Olive et Tom, marin et donc rarement présent ; l’on pourrait ainsi multiplier les exemples montrer l’absence de lien généalogique clairement institué est à la fois une allégorie de la table rase nucléaire, qui du passé tout efface, et la conséquence de la mort semée par l’explosion des bombes.

Cela signifie, de mon point de vue, que le manga possède une portée philosophique et anthropologique qui excède de loin la plate dimension de loisir que les consommateurs lui prêtent. Le manga n’est en aucun cas un analogue de la bande dessinée occidentale, et il serait temps de s’interroger sur les raisons de son succès planétaire auprès de la jeunesse. Pourquoi, en pleine postmodernité destructrice des grands récits modernes, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes se précipitent-ils sur une production culturelle issue de la table rase nucléaire ? Je laisse ici la question en suspens et reprends mon cheminement.

Que ce soit sous une forme explicite ou métaphorique, les mangas mettent donc en scène un état de nature qui ne précède plus la civilisation mais lui fait suite, qui ne précède plus l’artifice du contrat social, mais fait suite à l’artificialisation intégrale de nos vies dans les sociétés industrielles ; ils dessinent tout simplement, et radicalement, le visage d’un monde d’où le principe généalogique fut banni. Ils forment ainsi le point de départ d’une réflexion sur la vie, ou la survie, après l’effondrement. 

Auteur: Rappin Baptiste

Info: https://frblogs.timesofisrael.com/abecedaire-de-la-deconstruction-ressourcement-ou-liquidation/

[ symptomatique ] [ transmission ] [ post-atomique ] [ palier historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

céphalée

Migraine, points établis

1. Une affaire de sommation. Entre l’élément déclencheur et l’éruption des symptômes, il se passe des heures, voire des jours. On a comme la sensation qu’un obstacle est surmonté et qu’ensuite un processus se poursuit.

2. Une affaire de sommation. Même sans élément déclencheur, on a l’impression qu’il a fallu qu’un stimulus s’accumule, celui-ci étant présent au début de l’intervalle en très petite quantité, en très grande quantité vers la fin.

3. Une affaire de sommation, dans laquelle la sensibilité aux étiologies reste au niveau du stimulus déjà présent.

4. Une affaire à étiologie complexe, peut-être selon le schéma de l’étiologie en chaîne, où une cause immédiate peut être produite directement et indirectement par de nombreux facteurs, ou bien selon le schéma de l’étiologie supplétive où, à côté d’une cause spécifique, peuvent intervenir, pour la remplacer quantitativement, des causes banales.

5. Une affaire sur le modèle de la migraine menstruelle et appartenant au groupe sexuel. Preuves :

a) Très rare chez les hommes en bonne santé.

b) Limitée à l’âge sexuel de la vie, enfance et vieillesse quasiment exclues.

c) Si elle est produite par sommation, le stimulus sexuel est aussi quelque chose qui est produit par sommation.

d) L’analogie de la périodicité.

e) Fréquence chez des personnes à éconduction sexuelle perturbée (neurasthénie, coitus interruptus).

6. Production certaine de la migraine par des stimulus chimiques : toxine humaine, sirocco, fatigue, odeurs. Or le stimulus sexuel est aussi un stimulus chimique.

7. Arrêt de la migraine pendant la grossesse, où la production est probablement dirigée ailleurs.

En fonction de cela, on serait en droit de penser que la migraine constitue l’effet d’une action toxique, elle est produite par la substance stimulante sexuelle quand celle-ci ne trouve pas d’éconduction suffisante, ce à quoi se rapporte peut-être encore le fait qu’une certaine voie, qu’il faudra déterminer topiquement, se trouve dans un état de réceptivité particulière. Se demander quelle est cette voie, c’est se demander quelle est la localisation de la migraine.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Manuscrit I dans une lettre à Wilhelm Fliess (1895), trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006

[ explication ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dissidence

Les mauvais sentiments ne représentent peut-être pas la garantie absolue de la bonne littérature, mais les bons, en revanche, sont une assurance-béton pour faire perdurer, pour faire croître et embellir tout ce qu’on peut imaginer de plus faux, de plus grotesquement pleurnichard, de plus salement kitsch, de plus préraphaélite goitreux, de plus romantique apathique, de plus victorien-populiste qui se soit jamais abattu sur aucun public. La réalité ne tient pas debout en plein vent caritatif. Un romancier véridique, aujourd’hui, serait traité comme autrefois les "porteurs de mauvaises nouvelles" : on le mettrait à mort séance tenante, dès remise du manuscrit. C’est pour cela exactement qu’il n’y a plus de romanciers. Parce que quelqu’un qui oserait aller à fond, réellement, et jusqu’au bout de ce qui est observable, ne pourrait qu’apparaître porteur de nouvelles affreusement désagréables.

La Littérature ? Il y a des Fêtes du Livre pour ça.

L’air du temps cherche tout ce qui unit. Rien n’est écœurant comme cette pêche obscène aux convergences. Nous vivons sous une arrogance puritaine comme on en a rarement vu. [...]

L’enfer contemporain est pavé de bonnes dévotions qu’il serait si agréable de piétiner. C’est un crime contre l’esprit, c’est une désertion gravissime de ne pas essayer, jour après jour, d’étriller quelques crapuleries. Les gens ne croient plus, dit-on, que ce qu’ils ont vu à la télé ? Ça tombe bien, la littérature a toujours été là, en principe du moins, pour démolir ce que tout le monde croit. S’il en existait encore une, s’il y avait encore des écrivains, au lieu d’"auteurs", au lieu de "livres", on pourrait peut-être se divertir. Toute entreprise d’envergure a toujours été, dans ce domaine, par un bout ou par un autre, franchement démoralisatrice, saccageuse de pastorale. Voyez les niaiseries de chevalerie pulvérisées dans Cervantès ; ou encore la "chimère" religieuse à son plus haut point d’hégémonie pourchassée par Sade de bout en bout ; ou le parti dévot dans Molière… Non, aucun grand écrivain n’a jamais accepté, quels que soient les dangers, de descendre de la constatation des données de la société à l’apologie de la nécessité de cette dernière.

Auteur: Muray Philippe

Info: "Défriser l'être", tiré de L'Empire du Bien

[ démystification ]

 
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principe de précaution

Un point semble acquis depuis que la canicule, en août dernier, a fait les ravages que l’on sait : notre société doit se doter de toute urgence d’outils susceptibles d’anticiper les situations à risque, de les repérer, de les renifler, de les identifier si possible avant même qu’elles ne se connaissent elles-mêmes. 

L’idéal serait d’écraser le serpent dans l’œuf avant que l’œuf ne soit pondu. Avant que le serpent ne songe à le pondre. Avant que le serpent n’existe. Avant la Genèse, en somme. Avant le monde, cet amas infernal d’aléas de toutes sortes, de dangers toujours nouveaux, toujours en devenir et toujours surprenants, et qui ne veulent pas dire leur nom avant de se manifester dans toute leur ampleur dévastatrice. [...] On a fait sévèrement grief au gouvernement de ne pas avoir reconnu le risque alors qu’il était encore incertain. Et aux autorités sanitaires d’avoir fait montre, les premiers jours, d’un déficit flagrant de réactivité par rapport à un phénomène encore relativement invisible. Mais aussi aux municipalités et aux conseils généraux, qui auraient pu trouver sans grande difficulté les moyens et les énergies nécessaires pour organiser des actions préventives et anticipatrices de prophylaxie et de contraception si seulement ils avaient pensé à penser à la canicule avant que tout le monde y pense. Mais ils n’ont pas pensé à y penser. D’où les dysfonctionnements dont on les accuse et dont ils essaient tant bien que mal, plutôt mal que bien, de se disculper.

Mais on ne les y reprendra plus. Ils vont travailler désormais sur toutes les menaces et suspensions. Sur les prochaines canicules, bien entendu, et sur les inondations, sur les orages, sur les incendies, sur les ouragans, sur les tremblements de terre, sur les tempêtes de grêle, sur les marées noires. Sur les épidémies en projet et sur les intentions de pandémies. Sur le vent, sur la pluie, sur la neige. Sur les déluges et sur les crues. Sur les giboulées de feu, les inondations de vent, les fournaises de neige. Sur le cyanure qu’un dingue injectera un de ces jours dans les yaourts des supermarchés. Ou dans les petits pots de bébé.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1720

[ sécurité ] [ absurde ] [ pouvoir prophétique ] [ peur ]

 

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