Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 36
Temps de recherche: 0.0666s

gouvernement libéral

Souvent, les auteurs libéraux classiques, d’Adam Smith à Friedrich Hayek ou Milton Friedman, considèrent qu’une puissance publique doit, a minima, garantir les droits de propriété contre les agressions extérieures, et donc assumer certaines fonctions en matière de défense nationale, de police ou de justice. Il y a donc bien là une forme de restriction : établir et garantir la propriété des uns réduit nécessairement la liberté des autres [...]. Quelques auteurs dits "anarcho-capitalistes", notamment Murray Rothbard, David Friedman et Hans-Hermann Hoppe, ont tenté de penser l’absence totale de restrictions publiques à la liberté de l’individu, par la privatisation des armées, de la police et des tribunaux. Cependant, leurs raisonnements mènent vite à des apories : si je dois embaucher une entreprise de policiers privés pour garantir ma défense, qu’est-ce qui empêche cette entreprise de reformer tôt ou tard un "monopole de la violence physique" sur un territoire donné, c’est-à-dire de recréer un État ?

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 20-21

[ problème ] [ question ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

libéralisme

Son fondement premier est l’individualisme, c’est-à-dire l’idée selon laquelle l’homme est un individu potentiellement auto-suffisant avant d’être un être de lien, avant d’être un "animal politique". Le monde social est donc pensé comme composé uniquement d’individus, non de communautés. L’individu est indifférencié ex ante, et toutes les appartenances communes, que ce soit la nation, la religion, le métier, ou d’autres, sont considérées comme purement secondaires et contingentes. Elles ne sont en aucun cas des enracinements qui forment le socle de l’identité personnelle. Dans une perspective libérale, l’identité peut s’auto-construire sur la seule base de la volonté et des désirs du moment, de sorte que l’on pourrait choisir un pays, une religion, voire un sexe, aussi facilement que l’on opte pour n’importe quel bien de consommation. Là est la conséquence peut-être la plus importante de l’individualisme libéral : celui-ci relativise et efface toutes les distinctions naturelles ou culturelles, y compris les distinctions proprement politiques.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 38-39

[ caractéristiques ] [ défini ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

société de surveillance

Pour assurer la répression, la science lui a fourni les armes les plus perfectionnées : il n’est pas d’émeute aujourd’hui qu’une police bien équipée ne puisse vaincre. Mais ses armes les plus redoutables ne sont pas les mitrailleuses ou les gaz lacrymogènes, c’est l’anthropométrie : l’archive et la fiche ; un esprit de méthode qui ferme peu à peu à l’individu toutes les issues. Dans le temps et dans l’espace, l’action de la police gagne ; de plus en plus, au lieu de réprimer elle cherche à prévenir le crime, elle tisse sur le pays une toile d’araignée qui aboutit à elle ; c’est pourquoi il est si important qu’il n’y ait qu’une seule police : celle de l’État. Qu’un jour la conquête ou même un accord international, en effaçant les derniers lieux d’asile où le crime puisse se faire oublier, fasse de toutes les polices du monde la police, alors un énorme filet sans commencement ni fin emprisonnera la Terre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "L'Etat"

[ prévention active ] [ liberté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

société de surveillance

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. […] Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ! 

Auteur: Tocqueville Alexis de

Info: De la démocratie en Amérique, 1840

[ big brother ] [ dictature technologique ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

psychiatrie

...La loi est enfin votée puis promulguée le 30 juin 1838 : chaque département sera désormais tenu d'avoir un asile d'aliénés. L'autorité publique exercera la direction des établissements publics et la surveillance des établissements privés. Les placements seront soumis à une réglementation précise dans laquelle les certificats médicaux, avant et après internement, figurent en bonne place.
Cet avènement du personnage médical se trouve salué comme il convient par Jean-Pierre Falret, l'un des grands aliénistes du moment, qui proclame que les dispositions de la loi de 1838 sont "applicables à tous les temps et à tous les pays, aussi indélébiles que l'aliénation mentale elle-même".
Dans l'une des nombreuses circulaires d'application qui vont suivre, une petite phrase presque cachée a surgi au détour d'un article sur les dépenses : "Les aliénés dont l'état mental ne compromettrait point l'ordre public ou la sûreté des personnes y seront également admis..." C'est pour lors que le "grand renfermement" va commencer. C'est le dix-neuvième siècle et non l'Ancien Régime qui institue les asiles d'aliénés, les construit et les remplit. La loi de 1838 est son prophète.

Auteur: Quétel Claude

Info: Analectes Loi de 1838 discussions des députés et des pairs

[ société ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

isolement

En 1988, une spéléo nommée Véronique Le Guen se porta volontaire pour une expérience extrême: vivre seule dans une grotte souterraine du sud de la France sans horloge pendant cent onze jours, sous la surveillance de scientifiques désireux d'étudier les rythmes naturels du corps humain en l'absence de repères temporels. Pendant un certain temps, elle s'installa dans un rythme de trente heures éveillée et vingt heures endormie. Elle s'est décrite comme étant "psychologiquement complètement déphasée, ne sachant plus quelles sont mes valeurs ou mon but dans la vie".
Lorsqu'elle est retournée dans la société, son mari le nota plus tard, elle semblait avoir un vide intérieur qu'elle n'était pas en mesure d'exprimer pleinement. "Seule dans la grotte, j'étais mon propre juge, dit-elle. Le juge le plus sévère. On ne peut mentir sinon tout est perdu. Le sentiment le plus fort au sortir de cette expérience c'est que dans ma vie je ne tolérerai jamais plus le mensonge."
Un peu plus d'un année plus tard, Le Guen avala une overdose de barbituriques et s'allonga dans sa voiture à Paris, suicidée à trente-trois ans."

Auteur: Finkel Michael

Info: The Stranger in the Woods: The Extraordinary Story of the Last True Hermit

[ absolu ] [ solitude ] [ sincérité absolue ]

 

Commentaires: 0

vision

Sous la pluie, le vieux père danse, nu ; il va se tremper.
La pluie est éparse, mais il ne peut esquiver toutes les gouttes.

Il chante une chanson, mais pour moi, le langage en est étrange.

La mère compte son argent, comme une folle, au soleil.
Comme des navettes, ses doigts volent, et la somme est clairement astronomique.

Son souffle est doux comme violettes pilées, et son sourire se balance comme jonquilles reflétées dans un ruisseau.

La chanson du père dit, finalement, qu'il comprend.
C'est pourquoi, pour moi, le langage en est étrange.

C'est pourquoi les horloges à travers le continent se sont arrêtées.

L'argent que compte la vieille mère nue, ce sont les souvenirs dorés de l'amour.
C'est pourquoi je ne vois rien entre ses doigts, maniaquement occupés.

C'est pourquoi tous les vols ont été annulés, à Kennedy Airport.

Ça m'embête vraiment, mais je dois faire venir la police.
Pour leur propre bien, comme pour celui de la société, je dois les placer sous surveillance.

Ils doivent apprendre à rester dans leurs tombes. C'est pour ça que les tombes sont faites.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: "Natural History", in "Or Else" - ma traduction

[ hantise ] [ parents ] [ poème ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Benslama

modernité

L’industrialisme produit une société dépendante de macro-systèmes technologiques humainement et écologiquement dévastateurs, dont le caractère nocif est occulté par l’obscurantisme technoscientifique. Afin d’entretenir, dans les oasis de l’opulence, la "capacité de jouissance non perturbée". Cette dépendance est d’abord d’ordre religieux. Y prédomine la religion de la sécurité et du confort matériel, ritualisée dans les grandes messes médiatiques d’adoration de la technologie. Une religion dont les promesses emportent aussi l’adhésion (même partielle) de ceux qu’elles plongent dans l’insécurité et la misère. Une religion désenchantée et sadique valorisant tous les comportements, y compris les plus pervers, qui nourrissent l’illimitation de sa puissance. Une religion tolérante envers les sous-religions (anciennes ou nouvelles) s’inscrivant dans son ordre des choses, qu’il convient de couvrir du voile de la bienveillance inclusive (dans le respect du "bien commun" de notre infamie !). Une religion auto-entretenue, qui a l’art d’user de ses propres nuisances (insécurité sociale, empoisonnement généralisé, catastrophes industrielles, etc.) pour renforcer son emprise sur les populations sacrifiées à la peur ; l’individualisme immunitaire et la surveillance intégrale, "vaccinant" ainsi la démesure technocratique contre toute résistance.

Une religion, donc, à tendance totalitaire.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/aix-en-provence-.pdf

[ croyance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

lavage de cerveau

La sécurité est très souvent vécue dans nos sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles. Il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, la vidéosurveillance et les contrôles.

Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées d’un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par l’apport de fonctionnalités attrayantes :

- Éducation dès l’école maternelle, les enfants utilisent cette technologie pour rentrer dans l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants.

- Introduction dans des biens de consommation, de confort ou des jeux : téléphone portable, ordinateur, voiture, domotique, jeux vidéo ;

- Développer les services "cardless" à la banque, au supermarché, dans les transports, pour l’accès Internet...

La même approche ne peut pas être prise pour faire accepter les technologies de surveillance et de contrôle, il faudra probablement recourir à la persuasion et à la réglementation en démontrant l’apport de ces technologies à la sérénité des populations et en minimisant la gêne occasionnée. Là encore, l’électronique et l’informatique peuvent contribuer largement à cette tâche.

Auteur: GIXEL acronyme

Info: Dans le "Livre bleu" GIXEL : Groupement des industries de l’interconnexion des composants et des sous-ensembles électroniques

[ asservissement ] [ fabrication du consentement ] [ formatage ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

mondialisation

La concentration des infrastructures de contrôle social dans quelques mains privées a [...] deux conséquences de taille. La première est évidemment que les décisions concernant les structures de contrôle et de surveillance viennent à être prises par un nombre restreint de personnes, dont le but premier est la maximisation d’un profit à l’échelle mondiale, donc souvent la maximisation des flux abstraits – sur lesquels ils pourront prélever des commissions – sur la planète. [...] Cette dépossession au profit de processus impersonnels mondialisés est évidemment l’un des principaux moteurs du "complotisme". [...]

Un ultime corollaire à la mise en place de ce système mondial est que chefs d’États et gouvernements sont de plus en plus dépourvus vis-à-vis de la "mégamachine" de surveillance des flux, laquelle mène une existence de plus en plus autonome. Ainsi, lorsqu’une procédure est mise en place, la question qui domine n’est souvent plus de savoir si elle est conforme aux intérêts politiques locaux, mais de s’assurer de sa conformité avec ce qui a été décidé ailleurs. [...] A nouveau, une logique qui donne le sentiment d’une immense corruption des dirigeants, quand bien même la réalité est souvent plus banale. L’illusion d’optique vient du fait que l’on s’acharne souvent à voir en eux des acteurs politiques, c’est-à-dire préoccupés par la représentation et la défense d’intérêts politiques et locaux. Sauf exception, ils ne sont souvent que des acteurs juridiques et administratifs, chargés de s’assurer de la compatibilité des cadres législatifs et juridiques locaux avec la mégamachine planétaire. Ils dirigent, consciemment ou inconsciemment, la filiale nationale d’une entreprise mondiale.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 87 à 89

[ privatisation ] [ hors-sol ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson