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prison

Le point capital, c’est qu’au bout de deux heures, tout nouvel arrivé à la maison de force est au même rang que les autres ; il est chez lui, il jouit d’autant de droit dans la communauté des forçats que tous les autres camarades ; on le comprend et il les comprend, et tous le tiennent pour un des leurs, ce qui n’a pas lieu avec le gentilhomme. Si juste, si bon, si intelligent que soit ce dernier, tous le haïront et le mépriseront pendant des années entières, ils ne le comprendront pas et surtout — ne le croiront pas. — Il ne sera ni leur ami ni leur camarade, et s’il obtient enfin qu’on ne l’offense pas, il n’en demeurera pas moins un étranger, il s’avouera douloureusement, perpétuellement, sa solitude et son éloignement de tous.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ classes sociales ]

 

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communion

Un plaisir qui n’est que pour moi me touche faiblement et dure peu. C’est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens. Dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux. Je songe sans cesse à leur bonheur. Une belle ligne me frappe-t-elle ; ils la sauront. Ai-je rencontré un beau trait, je me promets de leur en faire part. Ai-je sous les yeux quelque spectacle enchanteur, sans m’en apercevoir je médite le récit pour eux. Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours. Ils m’en font quelquefois un reproche ; les ingrats !

Auteur: Diderot Denis

Info: "Salons", éd. Hermann, 1995, t. III, p. 194

[ réseau de signification ] [ dialogue intérieur ] [ relations sociales ] [ altruisme motivant ] [ exister ] [ témoins miroirs ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

instabilité permanente

La bourgeoisie n’existe qu’à la condition de révolutionner sans cesse les instruments de travail, par conséquent le mode de production, par conséquent tous les rapports sociaux. La conservation de l’ancien mode de production était, au contraire, la première condition d’existence de toutes les classes industrielles précédentes. Ce bouleversement continuel des modes de production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation, cette insécurité éternelles, distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux traditionnels et profondément enracinés, avec leur cortège de croyances et d’idées admises depuis des siècles se dissolvent ; les idées et les rapports nouveaux deviennent surannés avant de se cristalliser. Tout ce qui était stable est ébranlé, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs relations mutuelles avec des yeux désillusionnés.

Auteur: Marx Karl

Info: Manifeste du parti communiste, traduction de Laura Lafargue, Paris, Champ libre, 1983, pages 31-33, coécrit avec Engels

[ classe sociale ] [ perte des repères ] [ historique ]

 
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fuite

Dans la vraie vie, on ne dit pas J’ai besoin d’une pause, ça ne se fait pas, ce n’est pas inscrit dans les codes sociaux. Lorsqu’on est invité à un repas, par exemple, on ne se lève pas soudain en disant J’ai besoin d’une pause, on ne prend pas son imper dans le vestibule et on ne claque pas la porte sans autre explication et justification que J’ai besoin d’une pause. On dit par exemple je suis désolé, ma mère a fait un AVC, je suis très inquiet, je dois vous quitter, ou bien je suis désolé, je suis vegan, je ne supporte pas la vue de ce gigot et de manière générale tout ce qui rappelle la souffrance animale, ce n’est pas contre vous, je suis hypersensible, excusez-moi, on ne dit pas J’ai besoin d’une pause sans rien derrière, sans rien autour.

Auteur: Fabcaro Fabrice Caro

Info: Le discours

[ conventions sociales ]

 

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musique politique

Être un jazzman combattant pour la liberté, c'est tenter de galvaniser et de dynamiser des personnes fatiguées par le monde afin d'en faire des formes d'organisations responsables, qui favorisent échanges critiques et réflexion élargie. Cet interaction individualité/unité n'est pas celle d'une uniformité et d'une unanimité imposées d'en haut, mais plutôt celle du conflit entre divers ensembles qui parviennent à un consensus dynamique soumis à la remise en question et à la critique. Comme pour un soliste dans un quatuor, un quintette ou un groupe de jazz, l'individualité est encouragée afin de soutenir et d'accroître une forme de tension créative avec le groupe - une tension qui permet d'atteindre des niveaux de performance plus élevés et concrétiser ainsi le projet collectif. Ce type de sensibilité critique et démocratique va à l'encontre de tout contrôle des frontières et des limites du "noir", de la "masculinité", de la "féminité" ou du "blanc". 

Auteur: West Cornel Ronald

Info: Race Matters

[ Etats-unis ] [ justice sociale ]

 

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couple

Les plus fins parmi ses camarades comprenaient qu’il fût las à l’idée de reprendre à zéro une relation, de tout recommencer, de se relancer dans une conquête ou du moins une rencontre. Faire connaissance, se raconter, donner une bonne image de soi, écouter l’autre et s’intéresser à sa vie, s’imaginer y trouver une place. Faire preuve de curiosité, taire ses inquiétudes, dépasser ses doutes, courtiser ou se laisser charmer. Avoir des idées de soirées attrayantes, faire assaut de politesse, d’élégance, d’esprit, de virilité même, donner le change quand on n’y croit pas vraiment. Ce qu’il faut livrer de soi en vue d’une relation amoureuse est énorme et incertain. Et il n’y a pas d’autre façon pour se caser. C’est toujours un peu la même chose, les mêmes regards, les mêmes rires, les mêmes rites du cinéma, du restaurant, du verre dans un bar, sans oublier de payer évidemment, et le concert qu’on aurait séché, l’exposition de peinture à laquelle on n’irait jamais seul.

Auteur: Ferney Alice

Info: L'Intimité

[ efforts ] [ conventions sociales ]

 

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réussite du mariage

C’est au nom de la blafarde authenticité, et contre le "mensonge" alors qualifié de "bourgeois", que s’est développé, il y a trente ans, toute la libération des mœurs (et jusque dans le langage, puisque l’ "innommable" d’autrefois habite désormais confortablement toutes les bouches, à commencer par celles des "nouvelles Eves" depuis qu’il n’y a précisément plus rien à nommer) ; et c’est au nom d’un "rapport vrai", stupidement considéré comme possible, que se sont multipliés les divorces, qui ne sont que l’expression implacablement monogame d’un désir anérotique de vivre enfin une vie véritable avec quelqu’un d’authentique. […]

La sexualité est si bien morte que sa place est devenue, comme le constatent les bourriques sociologues, "centrale et toute-puissante" dans le couple, dès lors transformé en roue carrée burlesque, et chargée d’un fardeau de plus, celui de l’épanouissement à deux, ce qui ne fait que lui ajouter une coloration encore plus sombre que toutes celles que, par définition et par principe, cette institution possédait déjà.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 28

[ idéal dévitalisant ] [ vision romantique ] [ pression sociale contre-productive ]

 

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habitants

Si l’on emprunte le Stalechnikov, on respire : ici on peut enfin sans danger s’arrêter devant des étalages et aller son chemin sans prendre part à cette marche zigzagante et flâneuse à laquelle l’étroitesse du trottoir a accoutumé la plupart. Mais quelle abondance dans cette ligne qui n’est pas seulement envahie par les hommes, et comme Berlin est mort et vide ! A Moscou la marchandise jaillit partout des maisons, elle est accrochée à des palissades, elle s’appuie sur des treillis, elle est étalée sur le pavé. Tous les quinze pas on tombe sur des femmes avec des cigarettes, des femmes avec des fruits, des femmes avec des sucreries. Elles ont leur corbeille à linge à côté d’elles avec la marchandise et quelquefois aussi un petit traîneau. Une étoffe de laine colorée protège du froid pommes et oranges, deux échantillons sont posés dessus. A côté, des figures en sucre, des noix, des bonbons. […] Maintenant, pour se reposer un peu, elle s’arrête en chemin, dans la rue.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Moscou" in Images de la pensée, page 27

[ flânerie ] [ vie sociale ] [ espace public ]

 
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probité

Mais combien se vendent les laitues ? Une obole, peut-être. Si donc, en abandonnant l’obole, on reçoit les laitues, mais si toi, qui n’as rien abandonné, tu n’as rien reçu, ne pense pas avoir moins que celui qui a reçu. De même en effet qu’il a des laitues, de même toi, tu as l’obole que tu n’as pas donnée. Or c’est le même cas ici aussi. Tu n’as pas été convié au banquet d’un personnage ? C’est qu’en effet tu n’as pas donné à l’hôte le prix auquel il vend son repas. Il le vend pour un éloge, il le vend pour une marque de prévenance. Donne donc la différence d’avec le prix de sa vente, si cela t’est utile. Mais si tu veux en même temps ne rien abandonner et recevoir quelque chose, tu es insatiable et stupide. Tu n’as donc rien à la place du repas ? Mais si : tu as de ne pas avoir prononcé l’éloge de celui que tu ne voulais pas louer, de ne pas avoir souffert de ses portiers.

Auteur: Épictète

Info: Dans le "Manuel d'Epictète", éd. Flammarion, 1997, XXV, page 74

[ vie sociale ] [ incorruptibilité ] [ exemple ]

 

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sociologie

J'ai voulu restituer la violence de ce monde-là, qui est une violence très particulière, qui est une violence très forte, qui elle-même est due à la misère et à l'exclusion, qui est la violence partout, la violence de tous contre tous, des hommes sur les femmes, des hétérosexuels sur les gays, des ouvriers sur les Rmistes, des Rmistes sur les étrangers qu'ils voient à la télévision (puisqu'ils en croisent eux-mêmes assez peu). C'est des choses qui sont toujours très difficiles à dire parce que quand on parle de ces mondes-là, quand on parle de ces milieux-là dont on parle en fait quasiment jamais, parce que quand on parle des classes populaires, on parle en général des ouvriers, et on oublie ces gens-là, on n'en parle pas. Et si on parle de ces gens-là et de cette violence qui peut exister dans ce monde-là, on est toujours taxé de racisme de classe, voilà, ou de prolophobie, comme on dit. Alors que ça me semble absolument essentiel de montrer ces réalités-là si on veut les changer.

Auteur: Édouard Louis

Info: interview Librairie Mollat, https://www.youtube.com/watch?v=RsJznxDpCLA

[ Gaule ] [ classes sociales ]

 

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