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cosmogonie

Pour la pensée indienne, l’ignorance est "créatrice". En se servant de la terminologie des deux principales écoles védantines, on pourrait dire que le monde est une création subjective de l’inconscient humain, de la "nescience" (ajnâna) ou bien alors la projection cosmologique de Brahman, la "grande illusion" (mâyâ), à laquelle seule notre ignorance confère de la réalité ontologique et de la validité logique.
[…] c’est l’ignorance ou l’illusion qui sont considérées par la pensée indienne comme étant la source intarissable des formes cosmiques et du devenir universel. Le monde, tel notamment qu’il se présente dans l’expérience humaine, est une multiplicité en devenir incessant ; il est créateur de formes infiniment nombreuses. Mais ce monde-ci, c’est-à-dire le Cosmos tout entier, ne peut être, pour la métaphysique védantine, qu’une "illusion", à moins qu’il ne soit la projection d’une "magie" divine – car la seule réalité qui soit susceptible d’être pensée est l’être (sat) : l’Un, égal à soi-même, immobile, autonome, sans "expérience", sans devenir.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" page 28

[ védantisme ] [ idéalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

suicide

Tu trouveras jusqu'à des profès de la sagesse qui dénient le droit d'attenter à sa propre vie, tiennent pour une impiété de se faire le meurtrier de soi-même et veulent qu'on attende pour sortir de la vie l'ouverture fixée par la nature. Parler ainsi c'est ne pas comprendre que l'on ferme la route de la liberté. Un des plus grands bienfaits de l'éternelle loi, c'est que, bornant à un seul moyen l'entrée dans la vie, elle en a multiplié les issues. Attendrai-je la brutalité de la maladie ou celle de l'homme, alors que je suis en mesure de me faire jour à travers les tourments et de balayer les obstacles ? Le grand motif de ne pas nous plaindre de la vie, c'est qu'elle ne retient personne. Tout est bien dans les choses humaines dès que nul ne reste malheureux que par sa faute. Vivre t'agrée : vis donc. Il ne t'agrée pas : libre à toi de t'en retourner d'où tu es venu.

Auteur: Sénèque

Info: Lettres à Lucilius, Robert Laffont, Bouquins 1993 <VIII Lettre 70-14 p.782>

 

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démons intérieurs

Certes, terrible est le sort de ceux que Dieu a destinés à de continuelles rencontres avec les yeux phosphorescents du Mal, et ce n'est pas tant des catholiques que nous voulons parler - leur Mal se trouve, en définitive, uniquement dans l'absence de plaisir -, mais des protestants, par exemple, qui y croient, et tantôt le pendent, tantôt lui coupent la tête, tantôt l'envoient brûler avec mille étincelles sur une très moderne chaise ; terrible est donc le destin de qui est placé par Dieu, ou par sa propre ambition (ceci n'est pas encore clair), en lutte continuelle avec la perversité. Mais as-tu jamais pensé, Lecteur, quel peut être le supplice de la Perversité et de la Méchanceté même, placée dans l'impossibilité, pour des raisons mathématiques, dirons-nous, de lutter avec soi, de fuir de soi, et qui, toujours, le jour et la nuit, doit supporter l'horreur de sa propre présence désespérée - cette présence étant soi-même ? Non, tu n'y as certes pas pensé.

Auteur: Ortese Anna-Maria

Info: In "L'iguane", éd. Gallimard, p. 96-97 - trad. J.N. Schifano

[ religions ] [ haine de soi ] [ adresse au lecteur ] [ 2e personne du singulier ] [ conscience ] [ inévitabilité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

Asie

Dans cette famille sri lankaise dispersée aux quatre coins du monde, on ne parle que de deux sortes de mariage : le Mariage Arrangé et le Mariage d'Amour. En réalité, il existe toutes sortes de variantes entre ces pôles, mais la plupart d'entre nous passent des années à fuir le premier en quête du second.
Parmi ces deux catégories bien définies, il y a : le Mariage Arrangé Par Soi-Même, le Mariage Hors Caste, le Mariage Entre Cousins, le Mariage de Village, le Mariage à l'Étranger. Sans oublier le Mariage Sans Consentement, le Mariage Sous Influence. Il arrive même qu'on épouse l'Ennemi, lequel, en fin de compte, se révèle ne pas en être un.
On ne peut découvrir la véritable histoire de sa famille. La nature de certaines unions restera cachée, on la réinventera, on changera de sujet, la musique sera réécrite. Il y a le Mariage Convenable et le Mariage Inconvenant que la famille tamoule dont il est question n'évoque qu'en murmurant."

Auteur: Ganeshananthan Vasugi V.

Info: Le Sari Rouge, p.11

[ union ]

 

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perdu

Et savez-vous bien ce qu'est "le monde" pour moi ? Voulez-vous que je vous le montre dans mon miroir ? Ce monde : un monstre de force, sans commencement ni fin ; une somme fixe de force, dure comme l'airain, qui n'augmente ni ne diminue, qui ne s'use pas mais se transforme, dont la totalité est une grandeur invariable, une économie où il n'y a ni dépenses ni pertes, mais pas d'accroissement non plus ni de bénéfices [...] voilà mon univers dionysiaque qui se crée et se détruit éternellement lui-même, ce monde mystérieux des voluptés doubles, voilà mon par-delà bien et mal, sans but, à moins qu'un anneau n'ait la bonne volonté de tourner éternellement sur soi-même. Voulez vous un nom pour cet univers ? Une solution pour toutes ses énigmes ? Une lumière même pour vous, les plus ténébreux, les plus secrets, les plus forts, les plus intrépides de tous les esprits ? — Ce monde, c'est la volonté de puissance — et nul autre ! Et vous mêmes, vous êtes aussi cette volonté de puissance — et rien d'autre !

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: La volonté de puissance, (Notes écrites en 1883-1888), livre 4, n° 1067. Trad. W. Kaufmann et R. J. Hollingdale et éd. W. Kaufmann (1968), 549-50.

[ définition personnelle ] [ bouillonnement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

altruisme

L'argent a été inventé pour que l'homme puisse se dire généreux. Mais généreux de son portefeuille n'est pas généreux de sa personne. Or, sans don de nous-mêmes, il n'y a ni amour ni sexualité possibles. Mais que signifie "nous donner nous-mêmes"?

Il ne s'agit pas d'une métaphore : il est véritablement question ici de donner une partie de nous à l'autre. Donner de l'attention, c'est offrir la lumière de nos yeux, la patience de notre coeur, l'intelligence de notre concentration. Donner de la tendresse, c'est diffuser le charme de nos sourires, la caresse de nos mains, la soie de nos mots, la chaleur de notre affection. Donner du plaisir, c'est répandre notre sueur, notre frénésie créative, notre empathie.

Il y a ainsi, dans le don de soi, une absence de calcul (" donner sans compter ") et un oubli de soi-même (" s'abandonner ") qui ont partie liée à la spontanéité et à une sorte de surabondance de soi... (...)

Auteur: Cespedes Vincent

Info: L'homme expliqué aux femmes : L'avenir de la masculinité

[ dévouement ] [ oubli de soi ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

christianisme

Les mystères de la foi catholique ne sont pas faits pour être crus avec toutes les parties de l’âme. La présence du Christ dans l’hostie n’est pas un fait à la manière de la présence de l’âme de Paul dans le corps de Paul (l’un et l’autre d’ailleurs sont complètement incompréhensibles, mais pas de la même façon). L’Eucharistie ne doit donc pas être un objet de croyance pour la partie de moi-même qui appréhende les faits. Là est la part de vérité du protestantisme. Mais cette présence du Christ dans l’hostie n’est pas un symbole, car un symbole est la combinaison d’une abstraction et d’une image, c’est quelque chose de représentable pour l’intelligence humaine, ce n’est pas surnaturel. En cela les catholiques ont raison, non les protestants. Seule la partie de soi-même qui est faite pour le surnaturel doit adhérer à ces mystères.

La part de l’intelligence – de la partie de nous-même qui affirme et nie, pose des opinions – est seulement la soumission.

Auteur: Weil Simone

Info: "La pesanteur et la grâce", Librairie Plon, 1988, page 209

[ abandon de l'esprit critique ] [ humilité ]

 

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femmes-par-homme

Dans l’abandon [la femme] a perdu son moi et c’est seulement ainsi qu’elle trouve le bonheur, qu’elle retrouve son moi ; une femme heureuse sans s’attacher, c’est-à-dire sans l’abandon de son moi, à qui que ce soit d’ailleurs, est sans féminité aucune. L’homme aussi se donne, et c’est un défaut chez lui de ne pas le faire ; mais son moi n’est pas abandon (formule du féminin, substance de son moi), et il n’en a non plus besoin, comme fait la femme, pour retrouver son moi puisqu’il l’a déjà ; il s’abandonne, mais son moi demeure là comme une conscience sobre de l’abandon, tandis que la femme, avec une vraie féminité, se précipite et précipite son moi dans l’objet de son abandon. En perdant cet objet elle perd son moi, et la voilà dans cette forme du désespoir, où l’on ne veut pas être soi-même. — L’homme ne s’abandonne pas ainsi ; mais aussi l’autre forme de désespoir porte l’empreinte masculine : ici le désespéré veut être lui-même.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Traité du désespoir

[ altruistes ] [ différents ] [ femmes-hommes ]

 
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femmes-hommes

Dans chaque histoire d'amour fou il y a un tournant ; cela peut venir plus ou moins vite mais en général cela vient assez vite ; la plupart des couples ratent le tournant, dérapent, font un tonneau et vont s'écrabouiller contre le mur, les quatre roues en l'air.
La raison en est simple : contrairement à ce qu'on avait cru pendant les premières heures, les premiers jours, tout au plus les premiers mois de l'enchantement, l'autre ne vous a pas métamorphosé. Le mur contre lequel on s'écrase après le tournant, c'est le mur de soi. Soi-même : aussi méchant, mesquin et médiocre qu'auparavant. La guérison magique n'a pas eu lieu. Les plaies sont toujours là, les cauchemars recommencent. Et l'on en veut à l'autre de ce qu'on n'ait pas été refait à neuf ; de ce que l'amour n'ait pas résolu tous les problèmes de l'existence ; de ce que l'on ne se trouve pas en fin de compte au Paradis, mais bel et bien, comme d'habitude, sur Terre.

Auteur: Huston Nancy

Info: L'Empreinte de l'ange

[ passion ] [ ego ]

 

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concept psychanalytique

Le Ça n’est ni la première, ni la seconde personne, ni même la troisième, en tant que, pour suivre la définition qu’en donne BENVENISTE, la troisième serait celle dont on parle.

Le Ça, nous en approchons un peu plus, à des énoncés tels que le "Ça brille" ou le "Ça pleut", ou le "Ça bouge". Mais c’est encore tomber dans une erreur que de croire que ce Ça, ce serait ça en tant qu’il s’énonce de soi-même ! C’est encore quelque chose qui ne donne pas assez son relief à ce dont il s’agit.

Le Ça est à proprement parler ce qui, dans le discours, en tant que structure logique, est très exactement tout ce qui n’est pas "je", c’est-à-dire tout le reste de la structure. Et quand je dis "structure logique", entendez-la grammaticale. Ce n’est pas rien, que le support même de ce dont il s’agit dans la pulsion, c’est-à-dire le fantasme, puisse s’exprimer ainsi : Ein Kind ist geschlagen, Un enfant est battu.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 11 janvier 1967, La logique du fantasme

[ seconde topique ] [ définition ]

 

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