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incipit

- Pourquoi riez-vous ? 

Lorsque, ouvrant des yeux ronds, elle m'a posé la question, moi je songeais à toute autre chose. Rouge à lèvres moiré, short moulant, la fille n'avais pas l'air d'apprécier. Sans doute me prenait-elle pour un client réfractaire. Bien entendu, je ne me souciais guère de savoir si elle avait un tant soit peu d'humour. Je me disais seulement que son rouge à lèvres faisait un peu bizarre. Rien de plus.

Auteur: Seung-U Lee

Info: La vie rêvée des plantes

[ rencontre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bourgeoisie

Quand je songeais à mon enfance, tout me faisait horreur. Cette vie sage, triste, où tous les jours se ressemblaient. J'avais oublié mon père, ses relations, la gouvernante qui avait veillé sur moi. A Paris, je me sentais fort, indispensable même. J'étais un merveilleux danseur. Dès que l'orchestre commençait, j'invitais une belle femme, et je valsais, valsais. Quand j'arrêtais, elle souriait. Les tangos commençaient. J'entraînais mes partenaires, je les guidais, loin, très loin. Un garçon en habit nous portait des coupes de champagne. Nous buvions. Toute la nuit, je continuais. J'étais fêté, entouré, aimé. Du moins, je le croyais.

Auteur: Pourcher Yves

Info: Trois coupes de champagne

[ littérature ] [ illusion ] [ amour ]

 

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prospective

Le lendemain, j'allai sur mon balcon pour apercevoir la campagne. Elle entourait la maison en face d'elle, celle du propriétaire absent. C'était une campagne très plate et qui émergeait de l'aube avec langueur...

Ma vie, comme cette campagne, s'étalait devant moi. Ma vie inévitable. Que pouvais-je en faire ? Il fallait cesser de se plaindre. Les maternités viendraient, l'une après l'autre, m'ôter le souci de moi-même. J'y songeais comme à un refuge, et je frémissais en même temps à la pensée de l'enfant qui naîtrait de ces nuits où le désir d'être morte défigurait mon visage.


Auteur: Chedid Andrée

Info: Le sommeil délivré

[ pensée-de-femme ] [ procréation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sport

Je songeais au football dans l'histoire, qui a inspiré des guerres, des trêves, des foules déchaînées. Le jeu était une passion mondiale, un ballon sphérique, de l'herbe ou du gazon, des nations entières dans des spasmes d'exaltation ou de lamentation. Mais quel genre de sport interdit l'utilisation des mains des joueurs, à l'exception du gardien de but ? Les mains sont des outils humains essentiels, les choses qui saisissent et tiennent, qui font, prennent, portent, créent. Si le football était une invention américaine, un intellectuel européen ne soutiendrait-il pas que notre nature historiquement puritaine nous a obligés à inventer un jeu structuré selon des principes anti-masturbatoires ?

Auteur: Delillo Don

Info: The Angel Esmeralda

[ humour ] [ pelouse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

- Tu n'as pas besoin de danser, je danserai à ta place.
Il a passé un bras autour de ma taille et m'a précipitée contre son costume blanc aveuglant.
- Fais comme si tu te noyais.
J'ai fermé les yeux et la musique a déferlé au-dessus de moi comme un orage. La jambe de Marco s'est glissée en avant contre la mienne qui a glissé en arrière. J'étais comme soudée à lui, flanc contre flanc, je le suivais dans tous ses mouvements, sans aucune volonté ni conscience. Après un moment je songeais : "On n'a pas besoin d'être deux pour danser, un seul suffit." Et je me suis laissé emporter et courber comme un arbre dans le vent.

Auteur: Plath Sylvia

Info: La cloche de détresse

[ fusion ]

 

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attitude

On interrogeait un sage: "Pourquoi es-tu le maître de tous tes contemporains?"
Il répondit: "C'est parce que je n'ai jamais rencontré un homme qui, de quelque manière, ne me parut mon supérieur. Lorsqu'il était plus sage que moi, je disais: il sert Dieu mieux que je ne le fasse, sa sagesse l'atteste. Lorsqu'il l'était moins, je pensais : au jour du jugement, les comptes qu'on lui demandera seront moins rigoureux: je prémédite tous mes prêches, lui les commets par inadvertance. Etait-il plus vieux: il m'a précédé en ce monde: ses mérites sont plus nombreux que les mieux. Etait-il plus jeune, je songeais: il a sans doute moins péché que moi. Avait-il me même âge et ma sagesse: son coeur est sans doute plus pur que le mien. Car je sais quel péchés je traîne. Ainsi je les honorais tous et m'humiliais devant eux.

Auteur: Bahya Ibn Paqûda

Info: Les devoirs du coeur Desclée de Brouwer p.407 rad A. Chouraqui

[ islam ]

 

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pensée-de-mort

C’est à cette époque, l’an dernier, que je mourus.
Je sais que j’entendais le Maïs,
Comme on me transportait le long des Fermes –
Il avait mis ses Glands –

Je songeais combien il serait doré –
Quand Richard irait au moulin –
Et alors, je voulus sortir,
Mais quelque chose me retint.

Je songeais au Rouge – des Pommes tassées
Entre les rangs d’Eteules –
Aux Charrettes allant penchées dans les champs
Pour charger les Citrouilles –

Je me demandais qui me regretterait, le moins,
Et lorsque viendrait Thanksgiving,
Si Père multiplierait les couverts –
Pour faire une Somme égale –

Et cela troublerait-il la joie de Noël,
Que mon Bas soit suspendu trop haut
Pour qu’un Santa Claus puisse atteindre
L’Altitude de ma personne –

Mais ces pensées, me chagrinaient,
Alors, j’ai songé à l’inverse,
Qu’à pareille époque, en une année parfaite –
Eux-mêmes, viendraient à moi –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 16, 445, trad Claire Malroux

[ morts-vivants ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Chaque été quand je revenais au pays, et que je restais assis, immobile, au milieu des cigales à la voix brûlante, souvent, une étrange tristesse me saisissait. Cette tristesse, il semblait qu'elle entrât dans mon cœur avec la voix même, si douloureusement aiguë, des cigales : et je me figeais alors dans une longue immobilité, contemplant seulement, solitaire, ma solitude intérieure. Mais cet été-ci, petit à petit depuis mon retour, ma tristesse avait changé de nuance. Et tout comme le cri de la cigale commune avait fait place au cri de la petite cigale, ainsi je sentais, autour de moi, la destinée de ceux qui m'étaient chers entraînée insensiblement dans une immense métamorphose...

Je songeais sans fin à la tristesse du père, à son attitude, à ses paroles. Je songeais à ma lettre au Maître, restée sans réponse. Le Maître et le père représentaient à mes yeux des caractères opposés : c'est pourquoi, rapprochements ou contrastes, mon esprit eût difficilement séparé leurs deux images.

Auteur: Natsume Soseki

Info: Le pauvre coeur des hommes

[ méditation ] [ réflexion ] [ nature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vieillesse

Je l'imaginais jeune, grande, élégante, faisant le tour des écuries de Manderley, en relevant sa longue jupe pour qu'elle ne traînât pas dans la boue. Je voyais la taille fine, le col montant, je l'entendais commander la voiture pour deux heures. Tout cela était fini maintenant pour elle, tout cela était passé. Son mari était mort depuis quarante ans, son fils depuis quinze. Elle devait rester ici dans cette maison avec son infirmière jusqu'à ce que vînt son heure de mourir. Je songeais que nous savons peu de choses sur les personnes âgées. Nous comprenons les enfants, leurs jeux, leurs espoirs et leurs illusions. J'étais une enfant, hier. Je n'avais pas oublié. Mais la grand-mère de Maxime, assise dans ses châles, avec ses pauvres yeux aveugles, qu'éprouvait-elle, que savait-elle ? Savait-elle que Béatrice bâillait en regardant sa montre ? Devinait-elle que nous étions venues la voir parce que nous pensions que c'était bien, que c'était notre devoir, afin que, en rentrant chez elle, Béatrice pût dire : " Maintenant, j'ai la conscience tranquille pour trois mois " ?

Auteur: Du Maurier Daphné

Info: Rebecca

[ littérature ] [ EMS ] [ corvée ]

 

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affrontement

Je me disais : si elle gagne, elle ne m'aime pas. Et je songeais à la gardeuse de dindons que j'avais baisée quatre fois au bord de la mare. Dans ma poche, je palpais nerveusement mon petit canif à manche de corne. Luce, un à un, me chipa tous mes pions, et je me sentis nu devant elle. Mais, soudain, je lui pris une tour. Une tour ! Et j'entendis mon cœur s'entr'ouvrir pour laisser entrer cette tour.

Luce était devenue grave. Je songeais : Si l'on faisait coup nul, rien ne serait désespéré. Mais coup sur coup, elle me vola une tour et un cheval ! Échec au Roi ! Elle leva son front déjà glorieux. Elle me regardait, un mince poignard d'or dans chaque œil. Elle était moite d'orgueil. Je bougeai encore quelques pièces, puis ce fut la fin. La gardeuse de dindons, une rainette, un volubilis passaient en cavalcade devant mes yeux obscurs. Échec et mat ! Je me levai. J'avais mon canif dans la main. Je la frappai en plein visage. Aussitôt, ses joues tombèrent sur le sol. Mais avant de s'évanouir, elle me cria encore une fois :

— Échec et mat !

Auteur: Delteil Joseph

Info: Littérature Nouvelle Série, nº 10, Octobre 1923, p. 8

[ homme-femme ] [ jeu ] [ fierté ] [ échiquier ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson