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animisme

Le monde nous submerge, tôt ou tard,

A prendre et dépenser, nous gaspillons nos forces ;

Pas grand-chose de la nature qui nous appartienne ;

Nous avons abandonné nos cœurs, sordide butin !

Cette mer qui montre son sein à la lune,

Les vents qui mugissent à toute heure,

Et qui maintenant se rassemblent, fleurs endormies,

Pour cela, pour tout, nous ne sommes pas en accord ;

Cela ne nous émeut pas. Oh Dieu !  Mieux vaut être

Païen, nourri d'une croyance révolue ;

Et pouvoir ainsi, de cette cette agréable posture,

Percevoir des choses qui  atténueront mes peines ;

Voir Protée surgir de la mer ;  

Ou entendre Triton l'ancien

Tonnant de sa conque en spirale.

Auteur: Wordsworth William

Info: The Major Works. Trad FLP

[ poème ] [ épique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

exil

On s'était rencontrés quelque part, c'était sûr,
dans quelque queue humaine à l'aube, il bruinait
- pour un pain, ou pour un visa, c'était long,
c'était long la guerre, la paix,
longue et sordide l'aube,
et cette découverte du rien, si lente, oh !
et ce malaise au coeur plus lourd qu'une grossesse
l'humiliation d'être rien,
des émigrants sans passeport,
de nul peuple, d'aucun pays,
chacun parlant une autre langue,
la langue de sa petite vie obscure,
la langue d'un désir de pain, de destruction,
de tendresse, de miel, de songe, de puissance,
d'un toit avec une fraîcheur dans le lit...
Et j'étais parmi eux parlant ma propre langue
que je ne comprenais plus, ah !
Et j'avançais craignant qu'on m'oubliât et je criais
de peur, de faim, d'angoisse :
"Moi aussi... moi aussi, je suis un dieu. Pitié !"

Auteur: Fondane Benjamin Wechsler

Info: In "Ulysses", éd. Syracuse University Press, p. 92

[ déréliction ] [ communauté ] [ solitude ] [ perdu ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

états-unis politiques

Quant aux Républicains, comment peut-on considérer sérieusement un groupement de commerçants oisifs, craintifs, chanceux, cupides et nostalgiques, qui ferment les yeux sur l'histoire et la science pour s'attacher à de sordides et régionaux principes exaltant la cupidité pure et qui, tolèrant les privations de gens sans ressources, évoluent avec arrogance et sentimentalisme au sein d'un rêve-univers déformé par des idées et autres attitudes démodées issues du monde agricole et artisanal d'autrefois ? Qui se délectent pareillement (consciemment ou pas) d'hypothèses fallacieuses (entre autres que la notion de liberté véritable correspond à un élément unique, celui d'une licence économique sans restriction et qu'une planification rationnelle de la distribution des ressources contreviendrait à un vague et mystique "héritage américain"), toutes choses totalement contraires aux faits et sans le moindre fondement au regard de l'expérience humaine ? Intellectuellement, l'idée républicaine mérite la tolérance et le respect que l'on accorde aux morts.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info:

[ bêtise ] [ conservatisme ] [ droite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

harmonie cosmique

Si nous cherchons à caractériser les effets qu’a produit la révolution galiléenne sur la conception du monde et les bouleversements qu’elle y a apportés, un premier trait nous paraît devoir être souligné : contrairement à ce que l’on a dit très souvent, et comme l’a montré notre bref historique, l’ “humiliation cosmologique” que l’homme aurait subie du fait de l’héliocentrisme ne semble avoir joué aucun rôle*. Il n'en est jamais question, du moins à notre connaissance ; il est même question du contraire, c’est-à-dire d’une réhabilitation de la Terre : “Que la Terre soit errante et surpasse en splendeur la Lune – qu’elle ne soit point la sentine des ordures sordides, nous le confirmerons par des démonstration et d’innombrables raisons naturelles.” Cette déclaration de Galilée, quelque peu lyrique, tirée du Message Céleste (1610), et qui annonce le grand exposé cosmologique du Dialogue sur les grands systèmes (1632), exprime très clairement l’idée qu’il se fait de la signification cosmologique de ses thèses. 

Auteur: Borella Jean

Info: La crise du symbolisme religieux, chap. II, art. 2, section 1 * contrairement à l'opinion de Freud

[ ordonnancement de l'univers ] [ astronomie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Elle était jolie, avec bien plus qu'un simple physique agréable, don naturel chez toutes les jeunes filles. Une rose encore en bouton, dont le destin serait de se faner prématurément.
Les choix de son existence étaient tellement limités qu'il était déprimant d'envisager l'avenir. Sans vraiment trop savoir, dans l'espoir d'échapper à sa vie sordide, elle épouserait un garçon du voisinage, bien trop tôt, simplement parce qu'il serait disponible.
Sa beauté fraîche disparaîtrait, car elle n'apprendrait jamais les ficelles destinées à la lui conserver.
Son corps mince et avenant perdrait tout son attrait par trop de bébé faits trop vite, car c'est dans les couches de la société ou la pilule s'avérait réellement indispensable qu'elle restait inutilisée, par faute de honte mal placée et d'ignorance. Je me demandai s'il lui arrivait de rêver; si c'était le cas, ce ne devait être que des rêves à l'imaginaire limité. Il lui manquait la conscience du savoir qui fait les rêves d'envergure.

Auteur: Bunker Edward

Info: Aucune bête aussi féroce

[ littérature ] [ pauvreté ] [ prolétariat ]

 

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pessimisme

Ce qui est pire c'est qu'on se demande comment le lendemain on trouvera assez de forces pour continuer à faire ce qu'on a fait la veille et depuis déjà tellement trop longtemps, où on trouvera la force pour ces démarches imbéciles, ces mille projets qui n'aboutissent à rien, ces tentatives pour sortir de l'accablante nécessité, tentatives qui toujours avortent, et toutes pour aller se convaincre que le destin est insurmontable, qu'il faut retomber au bas de la muraille, chaque soir, sous l'angoisse du lendemain, toujours plus précaire, plus sordide.

C'est l'âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité. Et où aller dehors, je vous le demande, dès qu'on n'a plus en soi la somme suffisante de délire ? La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ existence ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

portrait

Bukowski, c'est le vieux vilain, le personnage laid qu'on rencontre dans les contes de fées. On le dirait sorti d'un conte de Grimm ! C'est le personnage mythique du gnome, du bossu, le personnage disgracieux, la bête. Il incarne le côté répulsif, la figure effrayante et menaçante du père aussi. Il a l'aspect difforme du type qui suinte la souffrance et qui en même temps exerce un profond attrait sexuel. Toute une part de notre psyché est très attirée par cela. Par cette figure du satyre. Mais en même temps, c'est quelqu'un qui s'exprime à merveille. Car il y a ce renversement : il est aussi l'artiste, le poète, l'écrivain, qui traduit et exprime par la parole cette vision singulière du monde, et qui y excelle. Un personnage surprenant, vraiment, qui met le doigt sur quelque chose de très mystérieux, de très particulier dans la conscience américaine, qui porte l'accent sur les aspects sordides de la vie, et qui a le don de mettre à nu toute la lassitude du monde.

Auteur: Waldman Anne

Info: Bukowski et les Beats, de J-F. Duval, p 38

[ trickster ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

misère

Nulle part, dans les rues de Londres, on ne peut échapper au spectacle de l'abjecte pauvreté qui s'y étale. Cinq minutes de marche vous conduiront à un quartier sordide. Mais la région où s'engageait ma voiture n'était qu'une misère sans fin. Les rues grouillantes d'une race de gens complètement nouvelle et différente, nabots d'aspect miteux, la plupart ivres de bière. Nous roulions (Jack London était dans un cabby, voiture à chevaux) devant des milliers de maisons de brique d'une saleté repoussante, et à chaque rue transversale apparaissaient de longues perspectives de murs et de misère. çà et là, un homme ou une femme, plus ivre que les autres, marchait en titubant. L'air même était alourdi de mots obscènes et d'altercations. Devant un marché, des vieillards des deux sexes, tout chancelants, fouillaient dans les ordures abandonnées dans la boue pour y dénicher quelques pommes de terre moisies, des haricots et d'autres légumes, tandis que de petits enfants, agglutinés comme des mouches autour d'un tas de fruits pourris, plongeaient leurs bras jusqu'aux épaules dans cette putréfaction liquide, pour en retirer des morceaux, en état de décomposition déjà fort avancée, qu'ils dévoraient sur place.

Auteur: London Jack

Info: Le Peuple de l'abîme, page 29

[ ville ] [ british ]

 

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sentiment extrême

Que vous veut-on, quand on vous dit : "Je t'aime" ? La déclaration ne déclare guère ce qu'elle déclare. Pas même si elle est de l'offre ou de la demande. La magie de la formule ne tient pas à son sens, mais à son élocution. Sans dire ce qu'elle requiert, elle l'exige, tout simplement. "Je t'aime" est une clé, un mot de passe.

Qui exprime sa flamme se confère des droits. L'amour a l'étrange vertu de légitimer ce qui se trame en son nom. De l'ardeur à la caresse, il n'a rien à justifier, du dépit à la violence, non plus. Ce que vous veut qui vous aime est sans recours. L'amour ne s'autorise que de lui-même.

Et à quoi s'expose-t-on quand on aime ?

Au pire, évidemment ! De l'autre comme de soi.

L'amour invite à souffrir autant qu'à faire souffrir. Il anoblit ce qu'on subit comme ce qu'on fait subir. L'amour contente pour autant qu'il aveugle. Il pare de noblesse nos plus grandes faiblesses. En son nom tout peut se faire.

En son nom, tout se fait.

Est-ce folie d'aimer ?

Auteur: Lavie Jean-Claude

Info: L'amour est un crime parfait

[ risques ] [ sordide ] [ relations ] [ annexion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théâtre

Hamlet a dû être joué pour la première fois, à Londres, pendant la saison d’hiver 1601 – sans qu’on en soit absolument sûr, mais enfin, selon les recoupements les plus rigoureux. La fameuse première édition in-quarto du texte a été quasiment à l’époque ce que l’on appelle une édition pirate, à savoir qu’elle n’avait point été faite sous le contrôle de l’auteur, mais avait été empruntée à ce que l’on appelait les prompt-books, les livrets à l’usage du souffleur. Cette édition [...] est restée inconnue jusqu’en 1823, lorsqu’on a enfin mis la main sur un de ces exemplaires sordides, ce qui tient à ce qu’ils ont été beaucoup manipulés, emportés, probablement aux représentations. Et l’édition in-folio, la grande édition de Shakespeare, n’a commencé à paraître qu’après sa mort, en 1623, précédant la grande édition où l’on trouve la division en actes, ce qui explique que la division en actes soit beaucoup moins décisive et claire dans Shakespeare qu’ailleurs. En fait, on ne croit pas que Shakespeare ait songé à diviser ses pièces en cinq actes. Cela a son importance, parce que nous allons voir comment se répartit Hamlet.

L’hiver 1601, c’est deux ans avant la mort de la reine Élisabeth, et on peut considérer approximativement que la césure capitale que marque Hamlet entre deux versants de la vie du poète, redouble, si l’on peut dire, le drame de la jointure entre deux époques du royaume, car le ton change complètement lorsque apparaît sur le trône Jacques Ier.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 297-298

[ historique ] [ contexte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson