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totalitarisme

Un jour, je serais assise dans une pièce - je me l'imaginais austère, un bureau normal -, et l'on me poserait des questions. Des questions de différents degrés, dont certaines anodines ; mais moi, je m'étais promis de ne répondre à aucune question que ce soit et j'avais bien l'intention de m'en tenir là (ô ! ton imagination, ma soeur !). Puis, au bout d'une, deux ou vingt heures - ne parlait-on pas d'interrogatoires qui duraient des jours entiers, avec quelques courtes interruptions ? -, mon interrogateur sortirait cet épais carnet vert dans lequel je venais de noter consciencieusement ce qu'aujourd'hui, hier, avant-hier, j'avais fait, lu, entendu, que j'avais vu, et même le temps qu'il faisait. Bon, dirait alors mon interrogateur - il resterait très poli jusqu'aux questions du troisième et même du quatrième degré, et ce n'est qu'aux questions du cinquième degré qu'il deviendrait soudain très rude, mais je m'y attendrais et je tiendrais tête aussi à la rudesse, peut-être même plus facilement qu'à la politesse (ma soeur ! ma soeur...) : bon, dirait-il. Parlons franchement. Et, à chaque question, avec mes propres mots, pris dans mon propre carnet de notes, il me lirait les réponses que j'aurais encore si fièrement refusé l'instant d'avant. Et maintenant, Monsieur Je-sais-tout, peux-tu m'expliquer pourquoi je continue malgré tout à noter tout cela dans mon carnet, si ce n'est par fierté, témérité, orgueil ?
Parce que tu penses : ils n'oseront pas.

Auteur: Wolf Christa

Info: In "Ce qui reste", éd. Stock, p. 62-63

[ vie privée ] [ peur ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

instant présent

Je me rappelle quand tu auras un mois ; je sortirai du lit tant bien que mal pour ton lait de deux heures du matin. Ta chambre d'enfant "sentira le bébé" : un mélange de talc et de pommade, et un relent ammoniaqué issu de la poubelle à couches-culottes. Je me pencherai sur ton berceau pour te soulever dans un concert de braillements et je m'assiérai dans le fauteuil à bascule pour t'allaiter.

"Enfant" dérive d'un mot latin qui signifie "incapable de parler", mais tu seras parfaitement capable de dire une chose sans la moindre lassitude, sans la moindre hésitation : "Je souffre". J'admirerai ta détermination à effectuer cette déclaration. En sanglot, tu deviendras l'outrage incarné ; chaque fibre de ton corps servira à exprimer cette émotion. C'est curieux : calme, tu paraîtras irradier la lumière. Si on te dessinait dans ces moments-là, j'insisterais pour qu'on te coiffe d'un halo. Malheureuse, tu deviendras un klaxon, conçu pour émettre un bruit ; une sirène d'incendie pourrait alors te tenir lieu de portrait.

À ce stade de ta vie, il n'y aura pour toi ni passé ni futur. Jusqu'à ce que je te donne le sein, tu ne te souviendras pas d'avoir été repue et tu n'attendras pas de soulagement. Quand tu téteras, la situation s'inversera, et tout ira bien. Tu ne percevras que le MAINTENANT. Tu vivras au présent. Sous bien des aspects, c'est un état enviable.

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, L'histoire de ta vie

[ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

J'ai un rêve. Ça serait d'avoir les deux Nobel, parce que ça me sortirait de l'emmerdement : celui de la paix et celui de la littérature. J'ai demandé, je demande partout. Ça ne vient pas. Mais les deux Nobel, ça me sortirait, je serais content. Mais alors, oui, oui, oui, Voltaire le disait, n'est-ce pas, mélancoliquement et c'est rare que Voltaire soit mélancolique, mais enfin il l'était un jour, il disait : je fréquente beaucoup les tragédiens grecs mais je n'en vois que trois : Sophocle, Euripide et Eschyle. Ils traitent tous les trois les mêmes sujets en même temps et puis après, il n'y a plus personne. Alors, dit Voltaire qui était assez théoricien, il vient une giclée dans un certain pays, à un certain moment, représentée par trois, quatre types, et puis, après, une nuée de bonnes gens qui ne veulent rien dire, une myriade de crottes qui sont partout. Bon, c'est un peu ce qui s'est produit en France pour l'impressionnisme. Il y a dix gros impressionnistes, surtout trois ou quatre très gros, et puis, après, des imitateurs. C'est comme un feu d'artifice. Après, il n'y a plus rien. Voltaire remarque encore : Faire des fables après La Fontaine, c'est ridicule. Bien sûr, des fables il y en a toujours. Mais en somme il y a plus rien à dire. C'est fini après La Fontaine. Rien. Plus personne. Mais c'est comme ça pour tout, bien sûr. Il y a de bonnes années et puis, après, il y a des années creuses et même des époques creuses, n'est-ce pas. C'est fini.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Interview de Roger Mauge en 1960 pour Paris Match

[ occidentale ] [ survol ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

obséquiosité

— Veux-tu me rendre un service ?

— Oui… Oui…

Je craignis qu’il ne me sollicitât d’une chose insignifiante ou bien trop importante. J’aime à rendre des services, de petits services, bien entendu, pour montrer ma bonté.

— Prête-moi cinquante francs.

Nos regards se rencontrèrent. Mille pensées me vinrent à l’esprit. Certainement, il en fut de même chez Billard. Entre nous, il n’y avait plus de barrière. Il lisait dans mon âme aussi facilement que je lisais dans la sienne.

La seconde d’hésitation qui, dans une telle circonstance, frappe chaque homme, disparut et, d’une voix qu’il m’était permis de rendre solennelle, je dis :

— Je vous les prêterai.

J’étais heureux, plus d’inspirer de la reconnaissance que de prêter. La conversation allait reprendre. Maintenant, je ne gênais plus. Je pouvais rester jusqu’à minuit, revenir demain et après-demain et toujours. S’il m’avait emprunté cinquante francs, c’était qu’il avait confiance en moi.

L’argent de ma pension était dans ma poche. Pourtant, je ne donnais pas à Billard ce qu’il m’avait demandé. Je faisais semblant de ne plus y songer. Je sentais que plus j’attendrais, plus on ferait l’aimable.

À présent, je jouais un rôle. À chacun de mes mouvements, on m’épiait, espérant que je sortirais mon portefeuille. Depuis des années, je n’avais eu une pareille importance. Un sourire accueillait chacune de mes paroles. On m’observait ; on craignait que je n’oubliasse.

Il faudrait être un saint pour résister à la tentation de prolonger cette joie.

Ah, comme j’excuse les gens riches !

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ pouvoir ] [ rapports de force ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

abrutissement

A cette heure, les gens sont chez eux dans ce coin de Bretagne, à regarder leur bonne télévision ruisselante de lots, de fric et de voyages autour du monde à gagner. De nos jours, c'est ça l'aventure, l'ultime : la téloche. Tu peux y décrocher du flouze, une chambre à coucher, une bagnole, des bijoux certifiés avec des rubis et des émeraudes pur fruit d'une valeur de deux mille balles ! Elle t'envoie en cure aux Antilles, à Dache ! On te fournit des fiancées d'un soir ! Des oeuvres d'art galvanisées !
Elle te prend en charge. Si t'es joueur, tu peux ramasser le pactole. Suffit que tu répondes bien à des questions perfides telles que "combien fait dix fois douze" ou "quelle est la capitale du Dannemark" et tu gagnes le canard, décroche la timbale. C'est la fée Marjolaine, la télé ; l'enchanteur Merlin ou Bouygues ; elle relègue lotto et tiercé, petit à petit. On vit d'elle, par elle, pour elle. L'ogresse nous a pris possession. Elle nous fait rêver avec ses ricaneries et bander avec ses films X. Nous enniaise, nous embobeline, bandelette, pétrifie.
Mais un jour viendra où l'homme sortira de l'asservissement. Il brisera les tubes cathodiques à coups de hache ! Il grimpera scier l'antenne de la tour Eiffel ! Les animateurs se laisseront pousser la barbe, pour ne pas être reconnus ; on les contraindra à porter une étoile rouge avec "T.V." écrit dessus en gothique ! Le sursaut se produira, j'annonce haut et fort. Juste les très vieillards et les grabataires auront encore droit à visionner un peu. On retrouvera la campagne, la pluie, les fleurs, la baise, bref, la liberté !

Auteur: Dard Frédéric

Info: Au bal des rombières

[ TV ]

 

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théorie économique

Dans son étude de l’économie capitaliste et des cycles qui l’animent, Kondratieff affirme que le système évolue par périodes de soixante ans. Il distingue quatre phases au sein d’un cycle complet, qui correspondent aux quatre saisons du calendrier :
-Le printemps est la période d’expansion robuste de l’économie, accompagnée d’une inflation soutenue. Plusieurs effets bénéfiques se font sentir pendant le printemps : baisse du chômage, hausse des salaires, diffusion de la prospérité, réduction de la pauvreté. Si l’on cherche à repérer cette phase au cours du cycle le plus récent, c’est la période des Trente Glorieuses, entre 1945 et 1974.
-L’été qui s’ensuit est une première période de stagnation d’une dizaine d’années, avec à la fois un chômage croissant et une inflation persistante. Dans le cycle récent, il s’agit de l’après-choc pétrolier, entre 1975 et 1984.
-L’automne, qui dure une quinzaine d’années, voit un retour de la croissance, mais accompagnée de la déflation et d’un développement de la consommation grâce à l’expansion de l’endettement. Dans notre histoire moderne, cette saison ressemble furieusement à la période 1985-2008, laquelle eut une durée de vingt-trois ans, donc sensiblement plus longue que l’automne que Kondratieff avait calculé dans sa théorie.
-Enfin, l’hiver voit l’éclatement d’une crise qui résulte de toutes les tensions accumulées dans l’économie […]. Les richesses artificielles nées de l’excès d’endettement sont détruites, la déflation et le chômage s’installent, dépression et récession règnent. Dans la théorie originale de Kondratieff, la durée de l’hiver est de cinq ans. En ce qui concerne la période actuelle, la crise a éclaté en 2008 et le monde capitaliste n’en sortira probablement pas avant quelques années encore : pour beaucoup de raisons structurelles et conjoncturelles, aucune perspective de reprise sérieuse de la croissance ne semble se dessiner avant les années 2020-2025.

Auteur: Bouchard Jean-François

Info: Dans "L'éternelle truanderie capitaliste", pages 133-134

[ exemple ] [ théorie-pratique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désenchantement général

La lente annulation de l'avenir s'est accompagnée d'une déflation des attentes. Rares sont ceux qui croient qu'au cours de l'année à venir sortira un disque aussi génial que, par exemple, Funhouse des Stooges ou There's A Riot Goin' On de Sly Stone. On s'attend encore moins à des ruptures comme celles provoquées par les Beatles ou le disco. Le sentiment d'être en retard, de vivre après la ruée vers l'or, est aussi omniprésent qu'il est désavoué. Comparez le terrain en friche de l'époque actuelle avec la fécondité des périodes précédentes et vous serez rapidement accusé de "nostalgie". Mais la dépendance des artistes actuels à l'égard de styles établis il y a longtemps suggère que le moment actuel est en proie à une nostalgie formelle, dont nous reparlerons bientôt.

Ce n'est pas que rien ne se soit passé pendant la période où la lente annulation de l'avenir s'est installée. Au contraire, ces trente années ont été une période de changements massifs et traumatisants. Au Royaume-Uni, l'élection de Margaret Thatcher avait mis fin aux compromis difficiles du soi-disant consensus social de l'après-guerre. Le programme politique néolibéral de Thatcher a été renforcé par une restructuration transnationale de l'économie capitaliste. Le passage à ce qu'on appelle le post-fordisme - avec la mondialisation, l'informatisation omniprésente et la précarisation du travail - a entraîné une transformation complète de l'organisation du travail et des loisirs. Dans le même temps, au cours des dix à quinze dernières années, l'internet et la technologie des télécommunications mobiles ont modifié la texture de l'expérience quotidienne au-delà de toute reconnaissance. Pourtant, peut-être à cause de tout cela, on a de plus en plus l'impression que la culture a perdu la capacité de saisir et d'articuler le présent. Ou peut-être que, dans un sens très important, il n'y a plus de présent à saisir et à articuler.


Auteur: Fisher Mark

Info: Ghosts of My Life: Writings on Depression, Hauntology and Lost Futures

[ pop-culture ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mots inexistants

Ni absolu, ni relatif ; ni abstrait ni concret ; ni confus ni complexe ; ni adéquat, que chérira Spinoza, mais en latin ; ni virtuel qu’emploiera Chapelain, mais aux alentours de 1660 ; ni insoluble, intentionnel, intrinsèque, inhérent, occulte, primitif, sensitif, tous mots du XVIIIe siècle ; ni transcendantal qui ornera vers 1698 les périodes de Bossuet : aucun de ces mots, que je cite au hasard, d’après les dictionnaires et Brunot, n’appartient au vocabulaire des hommes du XVIe siècle ; disons, pour fixer les idées, au plus riche de tous, au vocabulaire de Rabelais.

Encore ne sont-ce là que des adjectifs. Quelques adjectifs. Mais les substantifs ? Combien manquent à l’appel ? Ni causalité ni régularité ; ni concept ni critère ; ni condition ; avant la Logique de Port-Royal, ni analyse ni synthèse liées l’une à l’autre ; ni déduction (qui ne signifie encore que narration), ni induction qui ne naîtra qu’au XIXe siècle ; ni non plus intuition qui prendra vie chez Descartes et chez Leibniz ; ni coordination ou classification, "ce mot barbare forgé depuis peu", écrit encore en 1787 le Dictionnaire de Féraud : aucun de ces mots courants, de ces mots dont, pour philosopher, nous ne saurions vraiment nous passer, ne figure non plus dans le vocabulaire des contemporains de Rabelais. Ils n’ont même pas de terme pour exprimer ce que, depuis le milieu du XVIIe siècle seulement, on s’est avisé d’appeler système [...] ; le Rationalisme lui-même, pour commencer, le Rationalisme dont le baptême ne se fera, très tard, qu’au XIXe iècle ; le Déisme qui ne commencera guère sa carrière avant Bossuet, un de ses premiers usagers ; le Théisme que le XVIIIe siècle avancé empruntera un instant aux Anglais ; le Panthéisme dont, au temps de la Régence, on ira chercher le nom chez Toland ; le Matérialisme, qui attendra Voltaire (1734), La Mettrie et l’Encyclopédie pour conquérir droit de cité ; le Naturalisme lui-même, qui apparaît en 1752 seulement, dans le Dictionnaire de Trévoux et, avant, ans La Mettrie (1748), le Fatalisme qui, lui aussi, se trouve dans La Mettrie, cependant que le roman de Diderot ne pourra lancer fataliste qu’à partir de 1796 ; le Déterminisme, ce tard venu, ce Kantien ; l’Optimisme (Trévoux, 1752) et le Pessimisme, son contradicteur : mais les pessimistes n’entreront qu’en 1835 dans le Dictionnaire de l’Académie, et le Pessimisme paraîtra encore plus tard ; le Scepticisme qui, avec Diderot, commence à remplacer le vieux Pyrrhonisme, fils de Balzac et cher à Pascal ; le Fidéisme qui ne sortira qu’en 1838 d’un conflit de théologiens. Et combien d’autres : Idéalisme (Trévoux), Stoïcisme (La Bruyère), Quiétisme (Nicole, Bossuet), Puritanisme (Bossuet), etc.

Auteur: Febvre Lucien

Info: "Le problème de l'incroyance au 16e siècle", éditions Albin Michel, Paris, 1968, pages 329-330

[ apparition ] [ outillage philosophique ] [ historique ] [ diachronie ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Je crois que l’interview est une nouvelle forme d'art. L'auto-interview est l'essence de la créativité. Se poser des questions et essayer de trouver des réponses. L'écrivain ne fait que répondre à des question qui n'ont pas été posées.

C'est un peu comme être appelé à la barre des témoins. C'est cette région étrange dans laquelle vous essayez de fixer quelque chose qui est arrivé dans le passé. Vous cherchez à vous souvenir, honnêtement, de ce que tentiez de faire à ce moment-là. C'est un exercice mental périlleux. Une interview vous donnera souvent l'occasion d'interroger votre esprit, ce qui est à mon avis, la définition de l'art. La chance vous est offerte d'éliminer tout remplissage... Vous devez être explicite, précis, aller directement l'essentiel... Pas de conneries. On trouve les antécédents de l'interview au confessionnal, dans un débat ou un contre-interrogatoire. Une fois la chose dite, vous ne pouvez pas la retirer. Trop tard. Il s'agit d'un moment existentiel.

Je suis, en quelque sorte, "accro" au jeu de l'art et de la littérature ; mes héros sont des artistes et des écrivains.

J'ai toujours désiré écrire, mais je me figurais que rien ne bon ne sortirait. A moins que, pour une raison quelconque, ma main se mette au travail sans que j'y sois vraiment pour quelque chose. Comme l'écriture automatique, mais cela n'est jamais arrivé.

Bien-sûr, j'ai fait des poèmes. Notamment "The pony express" quand j'étais en classe de sixième ou cinquième. C'est le premier dont je me rappelle. C'était un poème dans le style ballade mais je ne l'ai jamais vraiment achevé.

"Horse Latitudes" remontent à mes années de lycée. Au cours de mon adolescence j'ai rempli des tas de carnets. Puis, quand j'ai quitté l'école, je les ai tous jetés... pour des raisons stupides, peut-être par sagesse ? Je remplissais ces pages nuit après nuit. Si je ne les avais pas jetés ; sans doute n'aurais-je jamais écrit quoi que ce soit d'original. Ils étaient, essentiellement, des accumulations de choses que j'avais lues et entendues, des citations tirées de livres. Si je ne m'en étais pas débarrassé, je crois que je n'aurais jamais pu être libre.

La vraie poésie ne veut rien dire, elle ne fait que révéler les possibles. Elle ouvre toutes les portes, à vous de franchir celle qui vous convient.

[...] C'est la raison pour laquelle je suis tellement attiré par la poésie, elle est si éternelle. Tant qu'il y aura des hommes, ils pourront se souvenir des mots et de leurs combinaisons. Seules la poésie et les chansons peuvent survivre à un holocauste. Personne ne peut mémoriser un roman entier, un film, une sculpture ou une peinture. Mais tant qu'il y aura des êtres humains, les chansons et la poésie pourront perpétuer.

Si ma poésie a un but, c'est de libérer les gens de leur œillères, de démultiplier leurs sens.

Auteur: Morrison Jim

Info: Los Angeles, 1970

[ confrontation ] [ sens de l'éternité ]

 

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système politique mondial

Les utopistes ne sont pas des rêveurs - La nouvelle constitution vaudoise comme exemple pour le monde.

Nous ne voudrions pas pêcher par excès d’optimisme en affirmant que l’ère des arguments "pousse-à-jouir" de la société de consommation à entamé sa phase descendante. Certes ce passage à un nouveau système mettra du temps mais nous disons que l’heure n’est plus aux arguments maniaques destinés à rassurer le contribuable en lui faisant croire qu’un budget peut être tenu... que des dépenses sont sous contrôle… des impôts en diminution… l’argent redistribué… c’est une grande illusion, on vous dit…. une simple inertie des habitudes…

Dans ce même ordre d’idée comment voulez vous que notre futur ait de l’avenir quand, avant même que les citoyens aient élu la constituante, un avant-projet du groupe de travail pour la révision de la constitution vaudoise a déjà tout pré-maché, préétabli un carcan d’où on ne sortira plus : l’assemblée constituante ne s’occupera, on peut parier, qu’a modifier quelques détails. Inertie des habitudes… une fois de plus.

La solution est élémentaire : on change tout. …mais Ils sont flingués ceux là… oh, c’est comme s’ils criaient déjà, tous ces défenseurs d’une raison qui ne cherche qu’a justifier nos comportements compulsifs d’auto-accumulation de bien, de sécurité, de pouvoir… Eh bien non, ce canton à suffisamment d’expérience de la prospérité pour essayer d’en tirer quelques leçons, l’apanage du lieu pourrait-on dire. Comment voudriez vous expliquer à un Russe ou à un Burkinabé qui manquent de tout que trop manger est dangereux ?… La constitution vaudoise sera la goutte d’eau qui allumera cette mèche. L’humanité de demain s’en inspirera.

L’idée de base est très simple : le monde est une sphère… tous les lieux en sont le centre. Ainsi, le canton de Vaud, par une constitution révolutionnaire, s’affirmera comme le premier… celui qui a osé… l’exemple… le phare… la référence… le modèle pour les écoles de demain… celui qui aura posé la première pierre d’une planète unifiée, fédérée, constituée d’une myriade de petits états interdépendants. L’humanité n’est pas la somme de ses nations, elle est un être vivant… dont on a conscience de l’existence… dont on prend soin.

Nous pensons donc que les deux premiers articles de la future constitution devraient être libellés ainsi : - Le canton de Vaud est une république sociale et démocratique. - Le canton de Vaud est membre de la confédération des états souverains de la planète terre. Nous souhaiterions en outre que le vote obligatoire soit institué, avec comptabilisation des votes blanc. Une amende à définir étant établie comme mesure incitative. De plus la rédaction des textes constitutionnels et juridiques donne une littérature trop abondante et beaucoup trop précise. Nous disons dès lors qu'il faudra faire confiance au bon sens commun et stopper une sale habitude contemporaine qui amène les juristes à tant tourmenter les textes que l'esprit en est totalement expurgé. Il faudra donc procéder à un émondage drastique de ces articles à tous les niveaux.

Ainsi osons nous affirmer qu'avec cette constitution vaudoise, le village de Pompaple pourra aisément devenir un lieu de pèlerinage cosmique en tant que "milieu du monde" du canton qui aura initié ce processus grandiose.

Pour la liste 8 : Nicolas  "Loyon" Meyer et Michel "Lapèdze"  Gaillard, artisans musiciens et absolutistes vaudois

Auteur: Mg

Info: En 1999, lors de la campagne pour la constituante. Pour la liste 8 : Nicolas Loyon Meyer et Michel Lapèdze Gaillard, artisans musiciens et absolutistes vaudois

[ Suisse ] [ régionalisme ] [ glocalisation ] [ décentralisation ]

 

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