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Afrique

Les hommes*, près de nous, n’ignoraient pas cet état d’esprit ; chaque fois que, malgré notre volonté, nous laissions échapper quelque chose de notre trouble, ils s’efforçaient honnêtement de nous rassurer, fort différents en cela des grands qui conduisent la cérémonie des lions et qui n’ont d’autre souci que d’effrayer. Mais n’ayez donc pas peur ! disaient-ils. Tous les hommes sont passés par là. Voyez-vous qu’il leur en soit advenu du mal ? Il ne vous en adviendra pas non plus. Maintenant que vous allez devenir des hommes, conduisez-vous en hommes : chassez la crainte loin de vous ! Un homme n’a peur de rien.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir, * les anciens

[ circoncision ] [ rituel ] [ initiation ]

 

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sauver les apparences

C’est en effet une consommation ostentatoire qui s’adresse d’abord à ceux qui sont socialement proches : c’est à la famille, aux amis, aux voisins que l’on veut montrer que l’on n’est pas tombé tout en bas de l’échelle. Sans doute les gens “au-dessus” y trouveront-ils quelque chose à redire, à commencer par les conseillers et travailleurs sociaux, mais ceux-là sont si loin et si difficiles à satisfaire qu’il y aurait peu de sens à se soucier de leur avis et à se protéger de leur stigmatisation. Tandis qu’éviter que son enfant ne soit moqué par ses camarades de classe à cause de ses vêtements “de pauvre” mérite bien des sacrifices. 

Auteur: Colombi Denis

Info: Où va l'argent des pauvres, p. 105

[ cache-misère ] [ psycho-sociologie ] [ pauvreté ] [ trauma ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nourriture

Plusieurs femmes ont apporté de chez elles des casseroles de soupe. On m'explique qu'en Toscane une soupe est souvent servie en début de repas, que ce soit au déjeuner ou au dîner. Personne ne semble se soucier que cela refroidisse, pendant que nous dévorons les pici. J'apprends alors qu'on déguste ici le potage à la température de la pièce, agrémenté d'un filet d'huile d'olive et d'une pincée de pecorino, du fromage de brebis râpé. "Le goût est meilleur quando la minestra è servita tiepida, me dit Floriana, qui est assise en face de moi. Les gens veulent toujours que ce soit servi très chaud, mais ils se brûlent le palais et perdent le véritable goût. Tiède, c'est mieux."

Auteur: De Blasi Marlena

Info: Mille jours en Toscane

[ dégustation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

[...] Entre vingt et quarante ans, les femmes sont absorbées par leur corps, et c’est bien normal. Leurs soucis tournent autour des enfants, des époux, des amants, bref des rapports personnels. Ou alors elles subliment tout cela, et se lancent dans une carrière en un élan tout féminin. Mais le second épanouissement naturel est celui de l’esprit, de l’intelligence, et il se produit au moment de la maturité. Les femmes prennent un intérêt plus grand à tout ce qui n’est pas personnel, l’âge venant. Les intérêts des hommes se réduisent, ceux des femmes s’étendent. Un homme arrivé à la soixantaine se répète, en général, comme un disque, tandis qu’une femme, si elle a la moindre personnalité, devient au même âge quelqu’un d’intéressant.

Auteur: Christie Agatha

Info: Ainsi vont les filles

[ femmes-par-femmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sentiment d'absurdité

Peu à peu, cependant, son regret des contrées lointaines s’affaiblit. L’habitude mettait sur sa vie une couche de résignation pareille au revêtement de calcaire que certaines eaux déposent sur les objets. Et une sorte d’intérêt pour les mille choses insignifiantes de l’existence quotidienne, un souci des simples et médiocres occupations régulières renaquit en son cœur. En elle se développait une espèce de mélancolie méditante, un vague désenchantement de vivre. Que lui eût-il fallu ? Que désirait-elle ? Elle ne le savait pas. Aucun besoin mondain ne la possédait ; aucune soif de plaisirs, aucun élan même vers les joies possibles ; lesquelles d’ailleurs ? Ainsi que les vieux fauteuils du salon ternis par le temps, tout se décolorait doucement à ses yeux, tout s’effaçait, prenait une nuance pâle et morne.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, page 125

[ déprime ] [ calcification ] [ vie automatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

diptères

Les hommes ne faisaient que passer. Ceux qui restaient avaient tendance à mourir. À la saison sèche, la chaleur était étouffante et la soif qu’elle engendrait exigeait d’être étanchée avec diligence. Durant les pluies, de novembre à mars, l’endroit était un véritable marécage. Les moustiques se rassemblaient en hordes, bourdonnant comme un orchestre allemand, la trompe si pointue qu’elle pouvait percer le cuir d’un éléphant : des anophèles, énergiques et sans discrimination. (...)

Dans ces parages, flemmards, lords et malotrus étaient traités avec une stricte impartialité, car le moustique est un vrai démocrate qui ne se soucie guère de savoir par quel hasard de naissance vous vous trouvez là ou si le sang qu'il siffle est rouge ou bleu.


Auteur: Namwali Serpell

Info: Mustiks : Une odyssée en Zambie

[ insectes ] [ nuisibles ] [ égalité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bonheur

Sans doute l'homme heureux ne se sent-il bien que parce que les malheureux portent leur fardeau en silence, car sans ce silence le bonheur serait impossible. C'est une anesthésie générale. Il faudrait que derrière la porte de chaque homme satisfait, heureux, s'en tînt un autre qui frapperait sans arrêt du marteau pour lui rappeler qu'il existe des malheureux, que, si heureux soit-il, tôt ou tard la vie lui montrera ses griffes, qu'un malheur surviendra - maladie, pauvreté, perte - et que nul ne le verra, ne l'entendra, pas plus que maintenant il ne voit ni n'entend les autres. Mais l'homme au marteau n'existe pas, l'homme heureux vit en paix et les menus soucis de l'existence l'agitent à peine, comme le vent agite le tremble, et tout est bien.

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Les Groseillers

[ tranquillité ] [ égoïsme ]

 

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protopensées

Pourquoi ne pouvons-nous demeurer enfermés en nous ? Pourquoi poursuivons-nous l’expression et la forme, cherchant à nous vider de tout contenu, à organiser un processus chaotique et rebelle ? Ne serait-il pas plus fécond de nous abandonner à notre fluidité intérieure, sans souci d’objectivation, nous bornant à jouir de tous nos bouillonnements, de toutes nos agitations intimes ? Des vécus multiples et différenciés fusionneraient ainsi pour engendrer une effervescence des plus fécondes, semblable à un raz de marée ou un paroxysme musical. Être plein de soi, non dans le sens de l’orgueil, mais de la richesse, être travaillé par une infinité intérieure et une tension extrême, cela signifie vivre intensément, jusqu’à se sentir mourir de vivre. Si rare est ce sentiment, et si étrange, que nous devrions le vivre avec des cris.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Dans "Sur les cimes du désespoir"

[ éléments-alpha ] [ régression ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

Un bombyx du mûrier, papillon blanc, petit bout de soie aérienne, fit son apparition. On fabriquait la soie à partir de chenilles, d'énormes troupeaux de vers rampants. On les faisaient cuire et on leur enlevait leur enveloppe. On tondait bien les moutons. Tant que c'était blanc, tant que c'était chaud, on ne se souciait pas de savoir si l'on portait à même la peau du jus de vers ou de la laine de mouton. Tous voulaient être blancs comme des moutons, et en même temps, ils ne le supportaient pas : ils teignaient la laine et puaient. Leur nudité demeurait cependant. C'était ça, le secret, le secret à l'état brut. Les hommes sont nus face aux choses, livrés aux choses, trahis par les choses alors même qu'ils les trahissent eux-mêmes.

Auteur: Swann Leonie

Info: Qui a tué Glenn ?

[ perdu ] [ déguisement ] [ habillement ] [ apparence ]

 

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mystère

Arrivé derrière lui, je tâchai de me rendre compte de ce qu’il pouvait lire tous les soirs avec tant de persévérance. La bibliothèque contenait beaucoup de bouquins, toute la ribambelle qu’ordonne la marine soucieuse de distraire les prisonniers du large, des livres de science, des récits de voyage, et des histoires d’amour pas trop brûlantes : Robinson Crusoé, Paul et Virginie, les Fables de La Fontaine. Mais ce petit bouquin-là vous avait une forme de catéchisme ou mieux d’un… Je me redressai, le frisson dans le dos. J’avais bien vu. C’était… l’Alphabet. Le père Barnabas, le gardien-chef du phare d’Ar-Men, ayant fait ses études et obtenu son diplôme depuis longtemps, lisait… l’alphabet, par conséquent ne savait pas lire !… Pourquoi que cela me donna la chair de poule, au lieu de m’amuser ?

Auteur: Rachilde Marguerite Eymery dite

Info: La Tour d'amour

[ inquiétude ] [ incompréhension ]

 
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Ajouté à la BD par miguel