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sagesse

C’est que ce sont encore des esclaves, dit Socrate, asservis à de dures maîtresses : les uns à la gourmandise, les autres à la lubricité, ceux-ci à l’ivrognerie, ceux-là à une folle ambition et à la prodigalité, qui font peser un joug si lourd sur les hommes, dont elles sont souveraines, que, tant qu’elles les voient jeunes et capables de travailler, elles les contraignent à leur apporter tout le fruit de leurs labeurs et à fournir à tous leurs caprices ; puis, quand elles s’aperçoivent qu’ils sont devenus incapables de rien faire, à cause de leur grand âge, elles les abandonnent à une vieillesse misérable, et s’efforcent de trouver d’autres esclaves. Il faut donc, Cristobule, combattre avec ces ennemis pour notre indépendance avec autant de cœur que contre ceux qui essaieraient, les armes à la main, de nous réduire en servitude. Et encore des ennemis généreux, après avoir donné des fers, ont souvent forcé les vaincus, par cette leçon, à devenir meilleurs, et les ont fait vivre plus heureux à l’avenir, au lieu que ces souveraines impérieuses ne cessent de ruiner le corps, l’âme et la maison des hommes, tant qu’elles exercent sur eux leur empire.

Auteur: Xénophon

Info: Oeuvres complètes. Economique, I, final

[ self-contrôle ] [ addictions ]

 

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spiritualité

Pour créer le monde, un grain de matière a suffi ; car tout ce que nous voyons, cette masse qui nous effraie, n'est rien qu'un grain que l'éternel a créé et mis en oeuvre. Par sa ductilité, par les creux qu'il enferme et l'art de l'ouvrier, il offre, dans les décorations qui en sont sorties, une sorte d'immensité. Tout nous paraît plein, tout est vide, ou, pour mieux dire, tout est creux. Les éléments eux-mêmes sont creux ; Dieu seul est plein. Mais ce grain de matière, où était-il ? Il était dans le sein de Dieu, comme il y est présentement."rien ne se fait de rien", disent-ils ; mais la souveraine puissance de Dieu n'est pas rien ; elle est la source de la matière aussi bien que celle de l'esprit. Le monde est monde par la forme ; par le fond il n'est rien qu'un atome. En retirant son souffle à lui, le créateur pourrait en désenfler le volume et le détruire aisément. L'univers, dans cette hypothèse, n'aurait ni débris ni ruines ; il deviendrait ce qu'il était avant le temps, un grain de métal aplati, un atome dans le vide, bien moins encore, un néant.

Auteur: Joubert Joseph

Info:

[ âme ] [ profondeur ]

 

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femmes-hommes

Georges était venu ; et, comme si la barre d’appui lui eût paru trop courte, il prit Nana par la taille, il appuya la tête à son épaule. Le temps avait brusquement changé, un ciel pur se creusait, tandis qu’une lune ronde éclairait la campagne d’une nappe d’or. C’était une paix souveraine, un élargissement du vallon s’ouvrant sur l’immensité de la plaine, où les arbres faisaient des îlots d’ombre, dans le lac immobile des clartés. Et Nana s’attendrissait, se sentait redevenir petite. Pour sûr, elle avait rêvé des nuits pareilles, à une époque de sa vie qu’elle ne se rappelait plus. Tout ce qui lui arrivait depuis sa descente de wagon, cette campagne si grande, ces herbes qui sentaient fort, cette maison, ces légumes, tout ça la bouleversait, au point qu’elle croyait avoir quitté Paris depuis vingt ans. Son existence d’hier était loin. Elle éprouvait des choses qu’elle ne savait pas. Georges, cependant, lui mettait sur le cou de petits baisers câlins, ce qui augmentait son trouble. D’une main hésitante, elle le repoussait comme un enfant dont la tendresse fatigue, et elle répétait qu’il fallait partir. Lui, ne disait pas non ; tout à l’heure, il partirait tout à l’heure.

Auteur: Zola Emile

Info: Les Rougon-Macquart, tome 9 : Nana

[ femme-par-homme ] [ envoûtée ] [ dépaysée ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

indépendantisme

Le Pays Basque, notamment, se trouve à la pointe d’une forme de reconquête de sa souveraineté sociale et économique. Au cœur de cette reconquête, on peut isoler un triptyque : l’identité, la monnaie, l’énergie. L’attachement des habitants pour ce territoire marqué par des années de lutte violente en faveur de l’autonomie joue un rôle de catalyseur. L’eusko (la monnaie locale) est l’une des pièces maîtresses de cet écosystème alternatif. En cinq ans, elle est devenue la première monnaie locale d’Europe – même la mairie de Bayonne l’a intégrée comme moyen de paiement. Identité et écologie se nourrissent l’une de l’autre : c’est pour cette raison qu’une société de production d’énergie a été créée (I-ENER), détenue majoritairement par les habitants, qui sont ainsi devenus ces nouveaux capitalistes que j’appelle de mes vœux. La société I-ENER développe un parc de panneaux photovoltaïques qu’elle pose sur les toits des édifices publics, mis à disposition par les municipalités. L’engagement des conseils municipaux est fondamental. L’objectif affiché est clair : relocaliser la production d’énergie verte au Pays Basque, en faisant appel au financement citoyen. Aujourd’hui, neuf projets ont été réalisés pour un investissement de 450 000 euros. Six autres l’ont été au cours de l’année 2018, et vingt-cinq supplémentaires sont à planifier.

Auteur: Vignes Renaud

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/01/31/mondialisation-alternative-economique-renaud-vignes/

[ besoins locaux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gouvernement

Parmi les causes des désappointements du libéralisme, il en est une toutefois que nous ne saurions nous dispenser de signaler, c’est l’avènement de la démocratie, avènement qui sera le trait le plus saillant de l’histoire du dix-neuvième siècle et auquel le libéralisme a lui-même largement contribué. La démocratie était la seule souveraine dont il pût préparer le règne. Il aurait beau la renier, c’est l’enfant de sa chair et de son sang, mais un enfant qui, tout en gardant l’empreinte de ses traits, ne lui ressemble guère. Fille indisciplinée, passionnée, remuante, impatiente de toute règle, présomptueuse et arrogante, elle est loin d’écouter docilement les froides leçons de son père ; elle ne se fait pas scrupule d’être rebelle à ses maximes ; elle est portée, en grandissant, à ne voir en lui qu’un mentor gênant. Une fois émancipée et investie de la souveraineté, la démocratie s’est presque partout montrée prompte à faire bon marché des solutions libérales, chaque fois qu’elle en croyait apercevoir de plus conformes à ses appétits ou à ses ambitions. Rien de plus simple. Les intérêts ou les penchants, qui avaient d’abord espéré tout gagner à la ruine du principe d’autorité, se sont plus ou moins insurgés contre le principe de liberté, dès qu’ils ne se sont plus flattés d’y trouver leur profit.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page VI

[ idéologies ] [ incompatibilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

discussion

À cette manière de faire il [Socrate] oppose une règle simple : dans le vrai dialogue, chacun considère le jugement de l’autre comme seul témoin fiable de la solidité de ce qu’il avance. Il n’est pas combat, mais mise à l’épreuve du jugement d’autrui et, conjointement, du sien. Il ne vise ni à simplement "changer d’opinion" ni à camper obstinément sur ses positions, mais à coopérer dans le but de mettre en évidence des principes et conclusions qui n’étaient pas donnés d’avance. La conscience de chacun, en la matière, demeure souveraine et n’a pas droit à la démission devant quelque argument d’autorité que ce soit. Le dialogue vrai est cette expérience rare à l’occasion de laquelle une exigence concertée de vérité conduit réellement à penser ensemble : on ne se fera pas de cadeau, non qu’on en veuille à l’interlocuteur, mais parce qu’on est deux à vouloir le vrai – désir satisfait par cette forme miraculeuse de partage où ce qui revient à chacun égale ce qui a été partagé : le dialogue ne divise pas, il unit en un avenir de commune vérité. Pour dialoguer réellement, pour raisonner ensemble, il faut certes être deux, chacun demeurant fidèle à sa propre volonté de vérité, mais dans le but de se rejoindre en un horizon qui n’appartient à personne parce qu’il est commun à tous : l’horizon du vrai.

Auteur: Delattre Michel

Info: La Raison

[ respect ] [ consensus ] [ solution ] [ conversation ]

 

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politique

Quelque défiance qu’elle lui inspire, la démocratie est sortie du sein du libéralisme, c’est le fruit de ses entrailles, et il n’en pouvait naître autre chose. Il aurait beau la renier, c’est l’enfant de sa chair et de son sang, mais un enfant qui, tout en gardant l’empreinte de ses traits, ne lui ressemble guère. Fille indisciplinée, passionnée, remuante, impatiente de toute règle, présomptueuse et arrogante, elle est loin d’écouter docilement les froides leçons de son père ; elle ne se fait pas scrupule d’être rebelle à ses maximes ; elle est portée, en grandissant, à ne voir en lui qu’un mentor gênant. Le libéralisme a découvert peu à peu que, tout en se réclamant à l’occasion du nom de liberté, la démocratie était d’instinct autoritaire, et que, ne pouvant toujours mettre son tempérament d’accord avec le principe de liberté, elle préférait plier ce dernier à son tempérament. Une fois émancipée et investie de la souveraineté, la démocratie s’est presque partout montrée prompte à faire bon marché des solutions libérales, chaque fois qu’elle en croyait apercevoir de plus conformes à ses appétits ou à ses ambitions. Rien de plus simple. Les intérêts ou les penchants, qui avaient d’abord espéré tout gagner à la ruine du principe d’autorité, se sont plus ou moins insurgés contre le principe de liberté, dès qu’ils ne se sont plus flattés d’y trouver leur profit.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les mécomptes du libéralisme, Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 69, 1885

[ incompatibilité ]

 

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mystique

L'adjectif "numineux" est apparu en premier chez Rudolf Otto dans le livre intitulé : "Le Sacré". L’expérience numineuse est l’expérience affective du sacré, considéré comme un concept-clé de la religion. R.Otto se trouve dans la filiation de Schleiermacher qui fait partie de l’école allemande philologique, théologique et philosophique. Elle élargit le concept de religion pour y introduire des formes religieuses où l’idée de Dieu n'est pas centrale et où l'accent est mis sur l’idée de puissance. Schleiermacher inaugure une psychologie philosophique qui s'oppose au rationalisme et au moralisme de la philosophie des Lumières. Il met l'accent sur l’expérience du sacré, qui est une prise de conscience de la dépendance et une saisie de l'infini dans tout être fini. La religion est dans l'intuition conçue comme sentiment, comme sens et goût de l'infini. Rudolf Otto reprend cette visée dans "Le Sacré"; il pense que cette expérience est spécifique et crée le terme de "numineux" qui découle de "numen" : le divin, la souveraineté divine. Pour R. Otto, l'homme est naturellement doué du sens religieux, le schème affectif du numineux constitue un a priori formel de l’affectivité. Jung rattache le numineux aux archétypes, formes symboliques innées et constitutives de l'inconscient collectif sur lesquels nous reviendrons en temps voulu. Le mot religion renvoie donc a des modalités culturellement différentes d'exprimer des archétypes et de prendre conscience de la puissance numineuse qui les investit.

Auteur: Vergote Antoine

Info: Religion, Foi, Incroyance, VE, p. 124 et suivantes. Remodelé par Colimasson

[ quête ]

 

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insurrection

Quand la "Commune" […] prit des décisions gouvernementales, ce fut pour tenter, dans des conditions de ville cernée (par les versaillais et par les troupes ricanantes de Bismarck) et pour proclamer le premier gouvernement "fédéraliste" : un gouvernement du peuple de Paris par le peuple de Paris ; du peuple de Paris souverain : c’était, à l’échelle d’une ville, sans prétention sur les autres souverainetés urbaines, le souverain de Jean-Jacques ; ce n’était pas là une aberration. Ce gouvernement expérimental qui n’osa pas toucher au trésor de la Banque de France, par respect de "la propriété", suscita une panique sans précédent, que nourrit la rumeur : son principe parut menacer "la Propriété". […] La répression judiciaire fut à la mesure de la peur, s’étalant sur plusieurs années ; la répression immédiate, sauvage et aveugle, extermina au fusil et au "moulin à café" (la nouvelle mitrailleuse) des milliers d’hommes […]. On éteignit la Commune et les répressions des communards dans l’apologie de Thiers "achetant" (5 milliards) la "libération du territoire" : voir les manuels d’histoire de la IIIe République. On purifia la colline de Montmartre avec un Sacré-Cœur blanc. C’était bien le peuple de Paris, présent dans la commune, qu’il fallait punir pour de longues années (la ville, pendant un siècle, n’eut pas le droit, reconnu aux autres villes de France et à toutes les capitales du monde, d’élire un Maire : elle eut une préfecture de police. 

Auteur: Bellet Roger

Info: Préface de "L'Insurgé", Librairie Générale française, 1986, pages 9-10

[ résumé ]

 

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philosophe

Nietzsche s’est attaqué aux dérives moralisatrices et prescriptives sociales et religieuses et à la dégradation de la pleine vitalité de la pensée en "valeurs" normatives devenues oppressives [...]. Le problème du placement de sa philosophie au sein de notre schéma est dû au fait qu’il a semble-t-il pris pour argent comptant ce dévoiement formaliste et institutionnel aliénant de propositions religieuses, métaphysiques ou philosophiques initialement tournées vers l’émancipation du sujet et l’établissement de sa souveraineté en systèmes encadrants oppressifs. Son concept de "Wille zur Macht", traduit de manière insatisfaisante par "volonté de puissance" implique l’idée d’un devenir exprimé par la préposition agglutinante "zur" qui connote l’idée d’une directionnalité : volonté vers la puissance, c’est-à-dire vers un accroissement de l’être et de son autonomie qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux propositions émancipatrices dont nous avons parlé – à ceci près que ces dernières intègrent organiquement la dimension et la présence de l’autre, indissociables de la complétude du sujet : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Proposition irrecevable par Nietzsche, tant elle n’est devenue que le masque mortifère de l’hypocrisie sociale particulière au XIXème siècle incarnée par l’Eglise et sa "moraline". L’intersubjectivité falsifiée, formelle et oppressive de cadres sociaux normatifs où la relation à l’autre s’assèche en conventions formalistes le conduit ainsi à rester dans l’entre-deux d’une philosophie de la solitude, face à une altérité devenue menaçante car vidée de sa substance vitale.

Auteur: Farago Pierre

Info: Une proposition pour l'autisme, page 56

[ synthèse ] [ limites ] [ contextualisation ] [ critique ] [ surhomme ]

 
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