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dictateur adulé

(S'adressant au portrait de Staline)

Oui, je sais, je n’étais pas le seul à t’aimer. Est-ce que j’étais jaloux ? Ceux qui t’aimaient étaient si nombreux qu’on ne pouvait pas parler de jalousie ; comment, en effet, être jaloux du monde entier ? […]
C’est de toi que vient toute ma force. Avant que je ne fasse ta connaissance, je n’étais rien. Rien pour les autres, rien pour moi-même. Mon amour pour toi me donnait de la force ; près de toi je me sentais fort, intelligent et beau. Presque beau. Ça te fait sourire ?
Je connais bien ton sourire. Si normal en apparence, et pourtant si mystérieux. Le sourire d’une créature qui ne regarde personne, alors que tout le monde la regarde, et qui pourtant ne voit que moi, alors qu’elle ne regarde absolument pas.

Auteur: Mrozek Slawomir

Info: THEATRE. : Volume 1

[ délire idolâtre ]

 

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dictature

Pour Staline, l'État fondé par les bolcheviks est souverain. L'individu est totalement, et de manière inconditionnelle, subordonné à l'État, le Parti et son dirigeant suprême en étant la plus haute émanation. Les intérêts privés ne sont pris en considération que dans la mesure où ils servent l'État, celui-ci s'arrogeant le droit de demander au citoyen n'importe quel sacrifice, y compris le sacrifice de sa vie. Quelles que soient les décisions prises et les actions entreprises, l'État, seul dépositaire de la Vérité et instrument du Progrès, a toujours raison. Toute mesure décidée par le régime l'est au nom d'un principe supérieur qui lui donne sa raison d'être. Erreurs et crimes d'État n'existent pas ; seule existe la nécessité historique, inéluctable. Quant aux souffrances endurées par le peuple, elles sont inhérentes à la construction d'une société nouvelle.

Auteur: Khlevniuk Oleg

Info: Staline

[ soviétique ] [ tyran ]

 

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portrait de dictateur

Rompu par une vie de complots à masquer ses traits et son âme, à se passer d'illusions, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger, tout chez lui était manœuvre, méfiance et obstination. La révolution, le parti, l’État, la guerre lui avaient offert les occasions et les moyens de dominer. Il y était parvenu, usant à fond des détours de l’exégèse marxiste et des rigueurs totalitaires, mettant en jeu une audace et une astuce surhumaines, subjuguant ou liquidant les autres. [...] Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. [...] Tous les Russes, attentifs et contraints, ne cessaient de l’épier. De leur part une soumission et une crainte manifestes, de la sienne une autorité concentrée et vigilante.

Auteur: Gaulle Charles de

Info: In Staline de François Kersaudy. En 1944 De Gaulle est à Moscou-

[ autocrate ]

 

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dernières paroles

L'agonie fut terrible. Elle l'étouffait devant les yeux de tous. A un moment, on eut cette impression que c'était le moment ultime. Il ouvrit soudain les yeux pour envelopper tous ceux qui l'entouraient. Un regard horrible, entre la démence et le courroux, plein d'horreur face à la mort et aux visages des médecins penchés sur lui. Ce regard nous enveloppa tous en une fraction de seconde. Et alors - chose incompréhensible et terrifiante que je ne comprends pas encore aujourd'hui, mais que je ne puis oublier -, il éleva la main gauche (la valide, on aurait dit qu'il indiquait quelque chose là-haut, ou qu'il nous menaçait tous). Le geste était incompréhensible, mais menaçant, et on ne savait à qui ni à quoi il s'adressait. L'instant d'après son âme, après un dernier effort, s'arracha à son corps.

Auteur: Staline Joseph

Info: rapporté par sa fille Svetlana Allilouïeva

[ . ]

 

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pouvoir

Pour la plupart des gens, la réussite n'est jamais mauvaise. Je me souviens, à l'époque où Hitler avançait triomphant et sans rencontrer de résistance, comment bien des hommes honorables recherchaient et trouvaient des vertus en lui. Mussolini faisait marcher les trains à l'heure et Vichy collaborait pour le bien de la France, et, malgré tout ce qu'était Staline, il était fort. La force et la réussite sont au-dessus de la moralité et au-dessus de la critique. Il semble dès lors que ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on fait, mais comment on le fait et comment on l'appelle. Y a-t-il un contrôle chez les hommes, profondément enraciné en eux, qui arrête ou qui punit ? Il ne le semble pas. On ne punit que l'échec. En fait, aucun crime n'est commis à moins qu'un criminel ne soit pris.

Auteur: Steinbeck John

Info: L'hiver de notre déplaisir, Deuxième partie, Chapitre III

[ malédiction ]

 

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novlangue

Dans le langage psychanalytique, la dénégation est l'expression, sur le mode du refus, d'un désir refoulé. J'ignore si les psychanalystes ont un mot pour désigner ce qui en serait comme une sorte de variante inversée. La LQR* fait grand usage de ce tour : prétendre avoir ce qu'on n'a pas, se féliciter le plus pour ce qu'on sait posséder le moins.
Ainsi, lorsque la précarité est venue s'ajouter au contrôle disciplinaire pour effacer ce qui restait d'humain dans les entreprises, lorsque la consommation des drogues et psychotropes par les salariés a commencé à exploser, les anciens directeurs du personnel se sont vus transformés en directeurs des ressources humaines, les DRH. (La parenté est curieuse entre les théories néolibérales du "capital humain" et la brochure de Staline longtemps diffusée par les Editions Sociales, L'Homme, capital le plus précieux.)

Auteur: Hazan Éric

Info: LQR : La propagande du quotidien. *novlangue issue de la brutale modernisation du capitalisme français dans les années 1960 : la Lingua Quintae Respublicae.

[ travailleurs exploités ] [ politiquement correct ] [ pouvoir sémantique ]

 

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politiquement correct

— Pardonnez-moi. Je n’ai nullement l’intention de vous arrêter, mais je dois aller travailler.

— Travailler, vous dites ? Juste une chose, monsieur ment. J’aimerais savoir comment vous avez réussi à faire monter un éléphant par l’escalier ? Moi-même, j’ai déjà du mal à le monter. Il a dû en baver, le pauvre.

— Un éléphant ?

— Oui, parfaitement. D’ailleurs ça me rappelle l’histoire du mouton. Vous la connaissez ? C’est un mouton qui tente de franchir la frontière avec la Finlande. "Pourquoi tu veux fuir en Finlande ? lui demande le douanier. – A cause du NKVD, répond le mouton. Le camarade Staline a ordonné que tous les éléphants soient arrêtés. – Mais tu n’es pas un éléphant, dit le douanier. – Oui, je sais, répond le mouton, mais essayez d’expliquer ça aux tchékistes." Elle est bonne, hein ?

Auteur: William Ryan

Info: Le royaume des voleurs, une enquête de l'inspecteur Korolev

[ aveuglement ] [ blague anti collectiviste ] [ vocabulaire dévoyé ]

 

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russie

A un certain moment, nous avons eu l’idée d'un grand show patriotique. En demandant à notre public de nous indiquer ses héros, les personnages sur lesquels se fonde l'orgueil de la mère Russie, nous nous attendions aux grands esprits : Tolstoi, Pouchkine, Andrei Roublev, ou que sais-je, un chanteur, un acteur comme cela arriverait chez vous. Mais que nous ont donné les spectateurs, la masse mforme du peuple habitué à courber Ie dos et baisser Ie regard ? Que des noms de dictateurs. Leurs héros, les fondateurs de la patrie, coïncidaient avec une liste d'autocrates sanguinaires : Ivan Ie Terrible, Pierre Ie Grand, Lénine, Staline. On a ete obligés de falsifier les résultats pour faire gagner Alexandre Nevski, un guerrier au moins, pas un exterminateur. Mais celui qui a recueilli Ie plus de voix fut Staline. Staline, vous vous rendez compte ? C'est là que j'ai compris que la Russie ne serait jamais devenue un pays comme les autres. Non pas qu'il y ait eu un vrai doute.

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Le mage du Kremlin

[ historique ] [ dictateurs ]

 

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arrière-pensée

[le professeur Gradov vient de soigner Staline]
Demande-moi ce que tu veux, professeur, je te donnerai tout. Demande-moi de libérer tes fils, dans deux jours, ils seront près de toi. Demande le tout de suite professeur, tant que j'ai envie de te remercier, après il sera trop tard.
Non, tyran je ne peux rien te demander, se disait Gradov. Un médecin ne peut rien demander à son patient au moment des soins, et tu es mon patient, à cette heure, et non un sale tyran, un tyran...
[quelques jours plus tard]
Molotov descendit une marche et tendit la main à Gradov :
- Mes félicitations pour votre élection au Soviet Suprême, professeur Gradov. Je veux vous présenter au camarade Staline.
Et Staline lui serra la main. Il était en parfaite santé (...) Ils se regardèrent quelques instants dans les yeux. S'il me parle de ses fils, je l'écrase se disait Staline.
- Je vous remercie, camarade Staline, dit Gradov en s'écartant avec discrétion vers le flot des députés.
Staline le suivit d'un coup d'oeil approbateur.

Auteur: Axionov Vassili

Info: Une saga moscovite, tome 1

[ sous-entendu ] [ dictateur ] [ instinct ] [ rapports humains ]

 

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star-système

Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d'aujourd'hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesse ? recueillir plus d'âmes en un jour que Jésus-Christ en deux mille ans ? ... Publicité ! que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l'or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n'eut jamais dans toutes les pires antiquités... Du coup, on la gave, elle en crève... Et plus nulle, plus insignifiante est l'idole choisie au départ, plus elle a de chances de triompher dans le cœur des foules... mieux la publicité s'accroche à sa nullité, pénètre, entraîne toute l'idolâtrie... Ce sont les surfaces les plus lisses qui prennent le mieux la peinture. On fabrique un Joseph Staline comme une Joan Crawford, même procédé, même culot, même escroquerie. Les malheurs du pauvre exploité, du calicot de chez Bader, du forçat de chez Citroën, Chaplin comme il peut s'en foutre, lui, plein de milliards... Vive l'excellente jérémiade ! Vivent les temps modernes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Bagatelles pour un massacre

[ leurre ] [ lutte des classes ] [ abrutissement ] [ vedettariat ] [ médiatisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson