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presse

Je n'arrive toujours pas à m'abstenir de lire les journaux, bien qu'il y ait des périodes de plus en plus longues où je n'en lis plus un seul ou me contente d'en extraire un du débarras où de vieux numéros sont empilés à côté de nos valises, considérant la date avec stupeur : 3 juillet 1958. Quelle prétention ! Ce jour-là qui est révolu depuis belle lurette, on nous a inutilement drogués à force de nouvelles, de commentaires sur l'actualité, d'informations sur les tremblements de terre, les accidents d'avion, les scandales politiques et les faux pas diplomatiques. Si je regarde aujourd'hui l'édition du 3 juillet 1958 j'essaie de croire à cette date et à un jour ayant réellement existé, or je ne trouve rien dans mon agenda, pas la moindre abréviation du genre "15 h R ! 17 appelé B, ce soir Gosser conférence K." - toutes indications portées à la date du 4 et non du 3, dont la page est resté vide. Un jour peut-être sans mystère, sûrement sans migraine encore, sans souvenirs intolérables sinon quelques-uns, remontés d'époques diverses (...)

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: Malina (1971, 288 p.)

[ propagande ] [ médias ] [ temps ] [ manipulation ] [ réalité discutable ]

 

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abêtissement

La source d'inspiration de la soumission par le rire, c'est aussi le /ça/ - les fonctions basses du corps. Ce segment de marché est occupé par Hanouna... Ce bonimenteur, on le croirait sorti tout armé des caricatures. Lui, ce qu'il aime, c'est la chierie : tout ce qui pisse et pète lui plaît ; ça le fait surjouer ses fous rires. Avec ses gloussements de fosse sceptique, on change de public : on s'adresse aux fans des Tuche et aux cagoles de télé-réalité.

On regarde ce sadique sans surmoi avec une stupeur mêlée d'horreur : il pousse un de ses salariés à se verser des nouilles brûlantes dans le caleçon, il confesse avoir chié dans les chaussures d'un autre, ou trempé sa bite dans le verre d'un troisième. Avec lui, on dépasse le gras, le laid, le bête - on rejoint le Mal. D'ailleurs, le pétomane est aussi un caïd, que l'on appelle "Tony Hanouna" ; beaucoup d'ailleurs dénoncent ses pratiques : le "chroniqueur" Julien Cazarre l'a même menacé d'un procès pour "menaces de violences physiques" et "appels malveillants".

L'humour contestait, il oppresse ; il libérait, il soumet. Il a ainsi accompli une complète révolution : parti d'un élan vital, il est retourné à l'état fécal.

Auteur: Lafourcade Bruno

Info: L'humoriste. Eléments, n°179, août-septembre, p. 23 (2° série d'extraits).

[ TV ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

effondrement psychique

On est tous à la merci de cette stupeur qui vous prend à la gorge et vous étouffe littéralement. On est tous alors semblables à Swann, à moitié fou après sa séparation d’avec Odette, et qui fuyait comme la peste tous les mots susceptibles d’évoquer, même indirectement, son existence. C’est pourquoi chacun reste cramponné à ses échafaudages sémiotiques; pour pouvoir continuer à marcher dans la rue, se lever, faire ce qu’on attend de lui. Sinon tout s’arrête, on a envie de se jeter la tête contre les murs. C’est pas évident d’avoir le goût de vivre, de s’engager, de s’oublier. Il y a une puissance extraordinaire de l’ " à quoi bon ! *  C’est bien plus fort que Louis XV et son " après moi le déluge "! Est-ce que ça vaut le coup de continuer tout ça, de reprendre le legs des générations antérieures, de faire tourner la machine, d’avoir des gosses, de faire de la science, de la littérature, de l’art? Pourquoi pas crever, laisser tout en plan? C’est une question ! C’est toujours à la limite de s’effondrer… La réponse, bien sûr, est à la fois personnelle et collective. On ne peut tenir dans la vie, que sur la vitesse acquise. La subjectivité a besoin de mouvements, de vecteurs porteurs, de rythmes.

Auteur: Guattari Félix

Info: Ecrits pour l'Anti-Oedipe

[ désespoir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

astronomie

[…] Kepler est parti des éléments de ce même Timée […], à savoir d’une conception purement imaginaire […] de l’univers, entièrement réglée sur les propriétés de la sphère, définie comme la forme qui porte en soi les vertus de suffisance, de sorte qu’elle peut combiner en elle l’éternité de la même place avec le mouvement éternel.

Les spéculations de Kepler sont de cette espèce. Elles sont d’ailleurs raffinées, puisqu’il y fait entrer à notre stupeur les cinq solides parfaits inscriptibles dans la sphère […]. Cette vieille spéculation platonicienne déjà trente fois dépassée revient au jour à ce tournant de la Renaissance, où les manuscrits platoniciens sont réintégrés dans la tradition occidentale, et monte littéralement à la tête de ce personnage […]. Eh bien, ledit Kepler, à la recherche des harmonies célestes, arrive par un prodige de ténacité, et où l’on voit vraiment le jeu de cache-cache de la formation inconsciente, à donner la première saisie de ce en quoi consiste vraiment la naissance de la science moderne. C’est en cherchant un rapport harmonique qu’il arrive au rapport de la vitesse de la planète sur son orbe à l’aire de la surface couverte par la ligne qui relie la planète au soleil. C’est-à-dire qu’il s’aperçoit du même coup que les orbites planétaires sont des ellipses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 112-113

[ influence non-scientifique ] [ imprégnation philosophique ] [ trajectoire elliptique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

autisme

Après viendra la peur

Qu’on m’ait vue sans armure

Au bord de la terreur,

Au cœur de la fêlure.

Quand cesseront les pleurs

Restera l’écorchure,

Un goût de déshonneur,

D’échec et de souillure.



Après viendra la peur

De n’avoir vu venir

La vague en sa fureur

Qui noie mes souvenirs

Et m’arrache des heures.

Dans vos yeux vais-je lire

La gêne ou la douceur,

La fuite ou le sourire ?



Après viendra la peur

De ma propre impuissance

Face au chaos rageur

Où j’implose en enfance.

Je sais mon impudeur

Même au fond de la transe,

Je sais votre stupeur

Devant sa fulgurance.



Après viendra la peur

D’avoir perdu mon corps

Dans l’absurde torpeur

D’un orage indolore

Où seuls restent les pleurs

Quand la mémoire se tord,

L’instant perd ses couleurs

Et l’émotion s’endort.



Après reviendra l’heure

De remettre l’armure,

De rajuster l’humeur,

De faire douce figure

Pour masquer la laideur

D’un instant de cassure.

Mais gravée dans mon cœur

Restera la brûlure.

Auteur: Fazi Mélanie

Info: sur son blog, 17 sept 2020. Avec ce texte : Inspiré par plusieurs événements qui pourraient être, quoique je n’en sois pas complètement sûre, ces crises autistiques que l’on nomme "meltdowns", sortes d’explosions face à une surcharge sensorielle ou émotionnelle impossible à gérer.

[ témoignage ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désenchantement

Je peux dire que ma vie a été dominée par l’expérience de l’ennui. J’ai connu ce sentiment dès mon enfance. Il ne s’agit pas de l’ennui que l’on peut combattre par des distractions, la conversation sous les plaisirs, mais d’un ennui, pourrait-on dire, fondamental ; et qui consiste en ceci : plus ou moins brusquement, chez soi ou chez les autres, ou devant un très beau paysage, tout se vide de contenu et de sens. Le vide en soi et hors de soi. Tout l’univers demeure frappé de nullité. Et rien ne nous intéresse, rien ne mérite notre attention. L’ennui est un vertige, mais un vertige tranquille, monotone ; c’est la révélation de l’insignifiance universelle, c’est la certitude, portée jusqu’à la stupeur ou jusqu’à la clairvoyance suprême, que l’on ne peut, que l’on ne doit rien faire en ce monde ni dans l’autre, que rien n’existe au monde qui puisse nous convenir ou nous satisfaire. A cause de cette expérience –qui n’est pas constante mais récurrente, car l’ennui vient par accès, mais qui dure beaucoup plus longtemps qu’une fièvre-, je n’ai rien pu faire de sérieux dans ma vie. […] Une précision s’impose : l’expérience que je viens de décrire n’est pas nécessairement déprimante, car elle est parfois suivie d’une exaltation qui transforme le vide en incendie, en un enfer désirable…

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Entretiens

[ existence ] [ contrastes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

extraterrestre

[...] Vers le même moment (22/09/1954 au soir - NDA), quelques piétons qui se trouvaient sur l'esplanade des Invalides, en plein Paris, virent arriver dans les même conditions et également disparaître dans les nuages deux autres petites boules lumineuses. Parmi les témoins, citons la célèbre actrice de cinéma Michèle Morgan. Les journalistes et les chansonniers se moquèrent d'elle quand elle raconta son observation, le lendemain, lui conseillant assez grossièrement de ne pas jouer à la ville le personnage de Jeanne d'Arc, célèbre par ses visions, et qu'il lui était arrivé d'incarner avec le talent qu'on sait. En dépit des sarcasmes, Michèle Morgan persista à affirmer qu'elle avait fort bien vu ce qu'elle avait vu : deux boules lumineuses arriver successivement à vive allure et monter à la verticale dans les nuages pour y disparaître. Elle rapporta en outre un aspect de l'incident très révélateur du point de vue psychologique. "Un vieux monsieur qui traversait l'esplanade non loin de moi aperçut lui aussi le phénomène. Il le contempla avec la même stupeur, puis me regarda, comprit que j'avais surpris sa curiosité, prit un air penaud et s'enfuit en toute hâte, de peur, évidemment, que je lui demande de confirmer un spectacle aussi absurde." On dit qu'en France le ridicule tue. Mais il arrive, semble-t-il, que la peur du ridicule provoque la fuite devant la vérité, qui est le comble du ridicule.

Auteur: Michel Aimé

Info: Mystérieux Objets Célestes, Ed. Arthaud, 1958, p.98

 

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spectateur

On m’entoure, on me questionne,

Des gens que je croise à la promenade, qui veulent connaître l’influence de ma petite enfance sur ma vie, ou bien du quartier, de la ville, de la nation que j’habite,

Mes dernières rencontres, découvertes, inventions, fréquentations, auteurs jeunes ou vieux,

Ce que je mange au dîner, ma façon de me vêtir, mes amis, mers opinions, mes préférences, mes frais,

L’indifférence réelle ou imaginaire d’un tel ou d’une telle de mes amis à mon égard,

La maladie d’un de mes proches ou de moi-même, un malheur, une perte, un manque d’argent, une dépression, un enthousiasme,

Les affres d’une querelle fratricide, l’exagération d’une rumeur, l’ironie des évènements ;

Toutes ces questions m’assaillent nuit et jour puis s’en vont comme elles viennent,

Mais cela n’est pas moi, le Moi réel.



Celui que je suis est toujours à l’écart de la mêlée,

Regarde d’un air amusé, éprouve de la connivence, de la compassion, ne fait rien, se solidarise,

Méprise de toute sa hauteur, se raidit, s’accoude sur le premier support ferme venu,

Tourne son profil de trois quarts, curieux de voir la suite,

A la fois dans le jeu et hors du jeu, simultanément, qu’il contemple avec stupeur.



Du fond du passé me reviennent mes laborieux efforts pour sortir du brouillard à l’aide des sophistes et des linguistes,

Je ne critique ni ne moque personne, je suis un témoin impassible.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de moi-même, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 67-68

[ distanciation ] [ persona ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

discours confus

"Loin de Moscou ― c'est un livre ― un livre ― comme on dit ― un livre ― je veux dire un livre ― où on ― où ils, c'est à dire dans ce livre ― l'auteur nous raconte ― nous raconte ou plutôt nous décrit ― ce qui est arrivé ― nous raconte ― la vie, quoi, là-bas, le travail... comment ça s'est passé là-bas ― loin de Moscou, c'est ça ― très loin de Moscou n'est-ce pas? et l'auteur raconte ― décrit ce qu'ils ont fait ― comment ils ont travaillé... pas vrai ! ― bien travaillé, les camarades, ou pas tellement bien que ça... certain, c'est à dire, ben, y en avait qui travaillaient pas si bien que ça... mais après ils ont compris qu'il le fallait... parce que... ils travaillaient pour eux... là-bas, dans ces contrées... dans ces contrées... loin de Moscou... loin de la capitale de l'Union soviétique... parce qu'il n'y avait plus de capitalistes... qui extorquaient... qui exploitaient... les ouvriers et il fallait améliorer... comment qu'on appelle ça... ah oui, c'est ça, les normes parce que les travailleurs... travaillent pour le peuple alors à la fin ils ont compris... ils ont pris des... comment dire des initiatives là-bas... ils ont pris des engagements sovié... socialistes seulement ça a été dur parce qu'il fallait expliquer aux gens qui ne comprenaient pas... et les curés qui leur disaient qu'ils iraient en enfer s'ils travaillaient...et il y avait aussi des Koulaks... des saboteurs dans ce pays-là, loin de Moscou, loin de la capitale de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques..."

Le sous-lieutenant Prouza se remit enfin de sa stupeur. Il savait que les soldats ne possédaient pas comme lui le don de la rhétorique, mais il ne soupçonnait pas un telle carence de moyens d'expression ― et en plus, il avait l'impression que l'adjudant ne connaissait pas grand-chose au livre. Il se demandait même ce que les curés venaient faire là-dedans.

Auteur: Skvorecký Josef

Info: L'Escadron blindé : chronique de la période des cultes

[ paroles embrouillées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

self-contrôle

Les émotions sont la plus basse forme de conscience. Les actions émotionnelles sont la forme de comportement la plus restrictive, la plus étriquée et la plus dangereuse.

Poésie et fiction romantiques des 200 dernières années nous ont bien masqué le fait que les émotions sont une forme active et nuisible de stupeur.

N'importe quel paysan vous le dira. Méfiez-vous des émotions. N'importe quel enfant peut vous le dire. Méfiez-vous d'une personne émotive. C'est une folle furieuse.

Les émotions sont causées par des sécrétions biochimiques dans le corps pour servir pendant in état d'urgence aiguë. Une personne émotive est un maniaque aveugle et fou. Les émotions sont addictives, narcotiques et sédatives.

Ne faites pas confiance à quelqu'un qui se montre émotif.

Que sont les émotions ? Dans un livre intitulé Interpersonal Diagnosis of Personality, écrit lorsque j'étais psychologue, j'ai présenté leurs classifications et des descriptions détaillées de leurs manifestations, modérées et extrêmes. Les émotions se basent toutes sur la peur. [...]

Une personne sous l'emprise de l'émotion ne peut pas penser ; elle ne saura agie ou manoeuvre de façon efficace (sauf parfois lors d'actes d'agression physique et de force). La personne émotionnelle est éteinte sensuellement. Son corps est un robot qui s'agite. [...]

Le seul état dans lequel nous pouvons apprendre, nous harmoniser, grandir, fusionner, nous joindre, comprendre est l'absence d'émotion. C'est ce qu'on appelle la béatitude ou l'extase, que l'on atteint en centrant les émotions. [...]

L'amour conscient n'est pas une émotion, c'est une fusion sereine avec soi-même, avec d'autres personnes, avec d'autres formes d'énergie. L'amour ne peut pas exister en état émotionnel. [...]

Le grand choc de l'expérience mystique, le coup exultant, extatique, est le soulagement soudain de la pression émotionnelle.

Vous êtes vous imaginé qu'il puisse y avoir des émotions au paradis ? Les émotions sont étroitement liées aux jeux de l'ego. Laissez vos émotions à l'extérieur du paradis.

Auteur: Leary Timothy

Info: The Politics of Ecstasy

[ distanciation ] [ émoi nocif ]

 

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Ajouté à la BD par miguel