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pensée-de-femme

J'avais du mal à imaginer Emily, si insaisissable et indépendante, acceptant de tomber dans les rêts d'un destin cousu de fil blanc, (....). A quoi bon demander au Ciel "une âme sans chaînes", et en faire son leit-motiv, si c'était pour se laisser passer le licou ?

Ne me blâme pas, Lecteur, si je t'avoue que je ne vois pour ma part rien à objecter à la solitude d'Emily : elle était sans doute en partie requise par son désir d'écrire. Pourquoi faudrait-il y remédier un siècle et demi plus tard ? Il fallait aussi compter avec sa misanthropie, mais là encore il suffisait de la lire : "je ne comprends pas ce monde..."

Auteur: Feissel-Leibovici Anna

Info: Quel Brontë êtes-vous ?

[ mariage ] [ prison ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

délire

Solitude physique difficilement supportable.
Moralement toujours plus ou moins seul.
L'idéal, pouvoir s'isoler d'autrui sans pour autant en être séparé.
Monsieur Songe a du mal à rédiger ces lignes. Il se dit si ma nièce était encore avec moi quel plaisir nous aurions à chercher ensemble nos chères définitions.
Qu'est-ce que tu racontes ? dit la nièce. Qu'est-ce encore que cette méchanceté ? Je t'interdis tu entends, je t'interdis.
Monsieur Songe est bouleversé. Suffisait de ne pas dire qu'elle était morte pour que sa nièce soit toujours là ? Que devient cette histoire de solitude physique ou morale ?
Des mots encore. Des mots trop vite dits.
Ma chérie je t'écoute. Nous allons peut-être trouver que la solitude n'est qu'un de ces mots-là.

Auteur: Pinget Robert

Info: In "Du nerf", éd. de Minuit, p. 48-50

[ borderline ] [ absence-présence ] [ voix du silence ] [ claustration ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

école

Je n'en avais plus la force, poursuivit-il, j'avais surtout perdu la foi, je ne voyais pas l'intérêt de poursuivre des études, il me suffisait de regarder mon père pour voir ce que peut faire de nous cette fausse certitude, cette conscience mensongère entretenue par les autres qu'on sait tout, qu'on est au-dessus de tout, simplement parce qu'on a des diplômes. Les diplômes nous masquent le monde, rétrécissent notre vision, nous enferment dans un cadre, parce qu'ils prescrivent toujours ce qu'il faut faire, ce qu'il convient de croire ou de soutenir. Je ne veux pas être spécialiste d'un unique domaine, je préfère ne m'y connaître en rien, ou bien tout savoir, d'ailleurs la vie parle d'autre chose, et moi, j'aime Antonia.

Auteur: Hàsz Robert

Info: La Forteresse

[ inutile ] [ fermeture ]

 

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espoir

Qu'ils en convinssent ou qu'ils le niassent, tous, tant qu'ils étaient, croyaient au fond de leurs âmes que le médecin miracle ou quelque rebouteux, ou encore quelque bonne femme guérisseuse, existait bel et bien quelque part et qu'il suffisait de savoir où, de se procurer leur remède, et ils seraient sauvés...

C'était impossible, ça n'était vraiment pas possible que leur vie fût condamnée!

Nous avons beau nous moquer des miracles tant que nous sommes en bonne santé, en pleine force et en pleine prospérité, en fait, dès que la vie se grippe, dès que quelque chose l'écrase et qu'il ne reste plus que le miracle pour nous sauver, eh bien, ce miracle unique, exceptionnel, nous y croyons!

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le Pavillon des cancéreux

[ inné ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

modestie

Je compris par la suite que la vraie frontière qui isolait les nantis du reste de la population n'était pas celle des biens. C'était une frontière immatérielle qui séparait ceux pour qui l'avenir apparaissait sous la forme de chemins ascendants et variés parmi lesquels il suffisait de choisir et ceux qui n'envisageaient les temps à venir que comme la continuation de la méchante ornière à laquelle rien ne semblait pouvoir les arracher. Le principal handicap des gens modestes est précisément la modestie qui les prive d'une juste évaluation de leurs aptitudes et qui, en les empêchant de se projeter dans l'avenir, étouffe toute ambition. Il n'est rien de pire que ces frontières invisibles qui sont à l'intérieur de nous-mêmes et qui bornent l'horizon.

Auteur: Lindeperg Gérard

Info: Fleurs de givres, Editions : Actes Graphiques 2001, p. 18

[ misère ] [ simplicité ]

 

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contemplation

Tout m'était inconnu alors, alors que j'étais assise sur ce banc blanc le jour où j'ai terminé ma randonnée. Tout, sauf le fait que je n'avais pas besoin de savoir. Qu'il suffisait de croire que ce que j'avais fait était vrai. D'en comprendre le sens sans pouvoir encore dire précisément ce que c'était, comme toutes ces lignes de The Dream of a Common Language qui avaient traversé mes nuits et mes jours. De croire que je n'avais plus besoin de tendre le bras la main nue.  De sentir qu'observer le poisson sous la surface de l'eau suffisait. Que c'était tout. C'était ma vie - comme toutes les vies, mystérieuse, irrévocable et sacrée. Si proche, si présente, si mienne.

Sauvage abandon.

Auteur: Cheryl Strayed

Info: Wild : From Lost to Found on the Pacific Crest Trail

[ lâcher-prise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

société industrielle

Il y a deux cents millions d’hommes en Europe qui n’ont point de sens et voudraient naître. L’industrie les a arrachés au langage des lignées paysannes et les a enfermés dans ses ghettos énormes qui ressemblent à des gares de triage encombrées de rames de wagons noirs. Du fond des cités ouvrières, ils voudraient être réveillés. Il en est d’autres, pris dans l’engrenage de tous les métiers, auxquels sont interdites les joies d’un Mermoz, les joies religieuses, les joies du savant […]. On a cru que pour nous grandir il suffisait de nous vêtir, de nous nourrir, de répondre à nos besoins. Et l’on a peu à peu fondé en nous le petit-bourgeois de Courteline, le politicien de village, le technicien fermé à la vie intérieure.

Auteur: Saint-Exupéry Antoine de

Info: "Honte de la guerre, honte de la paix", paru le 4 octobre 1938 dans Paris-Soir

[ crise spirituelle ] [ déshumanisation ] [ vie opératoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

helvétie

La Suisse, aux yeux de Thomas, survivait grâce à un mythe de grande moralité protestante alors même qu’elle protégeait l’argent des crapules. Tout comme ses banques étaient ouvertes aux riches, ses frontières étaient en général fermées aux gens dans le besoin. Le pays possédait des montagnes et des lacs, quelques villes et de nombreux villages de conte de fées, mais cela ne suffisait pas à créer quoi que ce soit de sérieux. Ses citoyens, pensait Thomas, passaient l’essentiel de leur temps à rester propres. Ils le faisaient avec tant de zèle que leur hygiène enragée se communiquait à leurs lacs et à leurs montagnes, à leurs trains et à leurs chambres d’hôtel, à leur chocolat et à leur fromage, et surtout à leurs billets de banque.

Auteur: Toibin Colm

Info: Le magicien

[ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

envoûtement

Ses camarades avaient disparu de la classe. La porte fermée, elle lui parlait, assise à son pupitre. Le regard au sol, le jeune homme la devinait, à deux mètres de lui, ombre à l'orée de son champ de vision. Mais les chaines de mots de la maîtresse ne faisaient pas sens. L'air suffisait, en lui effleurant la nuque, à induire ce réflexe de la peau qui se rétracte insensiblement, et se couvre de minuscules protubérances, mais sans aller jusqu'au frisson. Et maintenant c'était tout son épiderme, douce frontière électrisée, qui isolait son moi organique confortable d'un univers extérieur maintenant moins hostile, dû à la présence de la femme mûre qui, à cent lieues d'imaginer la torpeur qu'induisait sa présence, s'adressait à lui de manière professionnelle. Elle faisait son boulot. Lui se laissait caresser par les ondes du monde.

Auteur: Mg

Info: 4 mai 2012

[ confort ] [ adolescence ] [ rapports humains ] [ kilig ] [ femme-homme ]

 

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émerveillement

Lorsque j'ai commencé à lire la littérature de la biologie moléculaire, j'ai été stupéfait par certaines descriptions. Certes, j'étais à l'affût de tout ce qui était inhabituel, car mon enquête m'avait amené à considérer que l'ADN et ses machines cellulaires étaient vraiment une technologie extrêmement sophistiquée d'origine cosmique. Mais en parcourant des milliers de pages de textes biologiques, j' ai découvert un monde de science-fiction qui semblait confirmer mon hypothèse. Les protéines et les enzymes étaient décrites comme des " robots miniatures ", les ribosomes étaient des "ordinateurs moléculaires", les cellules des "usines", l'ADN lui-même un "texte", un "programme", un "langage" ou des "données". Il suffisait de faire une lecture littérale de la biologie contemporaine pour arriver à des conclusions bouleversantes ; pourtant, la plupart des auteurs font preuve d'un manque total d'étonnement et semblent considérer que la vie n'est qu'un phénomène physio chimique normal.

Auteur: Narby Jeremy

Info: The Cosmic Serpent, DNA and the Origins of Knowledge

[ organismes ] [ states du vivant ] [ hiérarchie ]

 

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